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[SUJET CLOS] Rien qu'une égratignure | Lohen

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Ven 24 Fév 2017 - 1:50
C'était une opération de routine. En tant que bleue, Sigrid n'avait absolument pas accès à quoique ce soit qui entraînerait ni une prise de risque, ni une prise de responsabilité. Elle débutait dans la police, et bien qu'ayant eu des notes honorables à l'Académie, elle devait faire ses preuves. C'était normal, finalement.

Mais là, de par un abandon de poste suite à une éruption de varicelle chez la petite dernière ou une autre excuse du genre - elle n'avait pas retenu- la Suédoise s'était retrouvée propulsée dans une intervention, s'improvisant partenaire pour un de ses collègues délaissé. Rien que du basique, simple tapage nocturne dans un appartement au sein d'un immeuble de Southside. Une soirée étudiante, probablement, ou quelque chose du genre. Ils allaient frapper à la porte, réclamer le silence, mettre tout le monde dehors dans le pire des cas et puis ça serait plié : une nuit de garde tranquille. Son partenaire pourrait retourner à son mug de café et elle à sa paperasse.

Elle avait pris ses armes réglementaires, et avait suivi Doherty, un homme d'une bonne trentaine d'année solidement bâti à la mâchoire carrée. Instinctivement, Sigrid s'en méfiait. Trop sûr de lui, trop à cheval sur l'aspect décoiffé de ses mèches châtains. Les yeux qui traînaient peut-être un peu trop dans le décolleté de l'agent d'accueil. Elle s'était dise qu'elle voyait le mal partout. Après tout, elle n'avait pas encore fait connaissance avec toutes les personnes avec qui elle travaillerait, malgré le rapide discours d'intro du boss. Assise sur son siège, les yeux fixés sur la route, la rouquine avait demandé à son collègue, qui étouffait un bâillement :


- T'es sûr que tu ne veux pas que je conduise?

Il avait ri. Cet enfoiré avait ri avant de lui sortir, goguenard:

- T'inquiète, Ikea, je gère. Puis y'a suffisamment de danger dans cette ville, j'vais pas en plus laisser une femme prendre le volant.

Finalement, elle aurait dû faire confiance à son instinct. La jeune femme avait serré les dents, se répétant mentalement qu'il valait mieux éviter de se mettre à dos ses collègues dès la première semaine de boulot.

- Ha. Ha.

Le regard noir qu'elle lui avait lancé sans pouvoir le contenir avait parlé pour elle, au moins autant que son absence de rire. Et pourtant, il y avait tellement plus qu'elle aurait aimé lui dire! Autant garder les sarcasmes et autres noms d'oiseau pour dans quelques mois, quand tous l'auraient vu maîtriser la première petite frappe qui ferait un commentaire sur l'aspect de ses seins dans son uniforme. Les yeux fixés sur la route, l'Agent Andersson observa un silence buté pendant une bonne partie du trajet. Elle n'ouvrit la bouche que plusieurs minutes plus tard, pour demander plus d'informations sur la nature de l'appel.

- Ah c'est bon, t'as fini de faire la gueule?

Elle tourna son visage pâle vers lui afin de lui répondre, lorsqu'elle vit, du coin de l'oeil, arriver la voiture. Doherty, tout occupé à lui adresser un sourire ouvertement moqueur, les yeux rivés sur elle, prêt à se délecter de sa réaction, en avait délaissé l'espace d'un instant la route. Si elle avait été au volant, elle aurait probablement pu, grâce à un de ses réflexes fulgurants, piller à temps ou accélerer de manière à éviter la collision. Mais Doherty n'avait pas ses capacités de Prodige. Doherty avait une vue tout à fait normale. Doherty était un abruti qui n'avait même pas la présence d'esprit de garder les yeux sur la route lorsqu'il conduisait avec trois litres de café dans le sang et quelques heures de sommeil à rattraper.

La voiture avait percuté leur véhicule sur le flanc droit.

Sa tête heurta la portière alors que la voiture faisait un dérapage, entraînée par le choc et sa propre vitesse. Les pneus crissaient, et le paysage paraissait s'emballer. Jusqu'à ce qu'enfin, la voiture s'arrête. Le responsable de l'accident, un chauffard ayant grillé une priorité, n'avait que le pare choc défoncé et redémarrait déjà, peu motivé à l'idée de confronter les deux policiers qu'il venait de tamponner : il tentait la fuite, à raison, probablement.


- Les femmes, danger sur la route, hein? Espèce de crétin...

La voix de Sigrid lui paraissait lointaine, et son crâne était compressé par un étau invisible. La douleur était vive, mais supportable. Doucement, la Suédoise bougea les membres, pour s'assurer qu'ils fonctionnaient tous plus ou moins de manière normale. N'obtenant pas de réponse, elle tourna la tête lentement et découvrit son collègue, inconscient. Retrouvant des réflexes d'infirmière, Sigrid chercha son pouls et poussa un soupir de soulagement en le trouvant. Cherchant d'un oeil à identifier une quelconque blessure importante, elle s'empara de la radio et appela une ambulance, avant de signaler le délit de fuite. A côté d'elle, Doherty reprenait vaguement conscience. Il était plus amoché qu'elle. A l'exception de la douleur qu'elle sentait poindre dans tous ses membres, elle était en bon état. Rien de cassé, une légère entorse au poignet, peut-être, et des cervicales un peu malmenées. Elle avait eu de la chance. C'était moins le cas de son collègue qui pissait le sang et se tenait le bras en geignant.

L'ambulance arriva rapidement, et l'on s'occupa du flic. Malgré ses refus répétés, un ambulancier avait tenté de lui faire un check-up rapide. Elle s'était dégagée et l'avait envoyé paître.


- Je vais bien, se bornait-elle à dire. Secouée, c'est tout.

Ils laissèrent tomber, se contentant de lui demander d'accompagner son collègue. Doherty avait eu la décence de s'excuser, avant de retomber inconscient. A l'arrivée à l'hôpital, le flic fut bientôt emportée dans une enfilade de couloirs blanc, et elle se retrouva seule, au beau milieu des urgences, se demandant comment rentrer chez elle. Machinalement, la rouquine passa sa main dans sa chevelure, et fut étonnée de la trouver poisseuse. Explorant son cuir chevelu, elle finit par trouver une plaie, qui sans être grave, pourrait peut-être nécessiter quelques points de suture. Le sang coulant le long de son cou et venait tâcher le blanc de sa chemise, différant à peine du roux de ses cheveux.

Elle s'adressa à l'infirmière débordée chargée des admissions:


- Excusez-moi, j'ai eu un accident de voiture et...
- Désolée mademoiselle, on est débordé. Asseyez-vous, on vous appelera.

Sigrid connaissait le quotidien des urgences. Elle hocha la tête avec un sourire résigné et prit place sur un fauteuil, compressant sa veste contre son crâne. Avec un peu de chance, ça ne prendrait pas trop longtemps.
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Lun 13 Mar 2017 - 0:24
La fin de journée avait été parfaite. Lohen avait eu l'impression de passer un de ces petits moments de bonheur simple que même la perspective d'une nuit de garde aux urgences ne pouvait ébranler.

Matthew avait ouvert un œil vers seize heure dans l'appartement silencieux. Les filles étaient à l'école, aussi, il s'accorda de paresser quelques minutes au lit avant de se lever et d'osciller entre l'envie de petit déjeuner et celle de goûter.
Il avait donné à Marta son après-midi, aussi, il se réjouit de pouvoir aller chercher les deux amours de sa vie à la Potential Home. La sortie de l'école s'était d'ailleurs faite, de la part des filles, avec un entrain un peu démesurée. L'une aimait trop l'exploration et l'autre rêver pour réussir à respectivement rester assise sur une chaise et rester concentrée pendant une journée entière. Aussi, l'heure de la sortie était souvent, surtout lorsque c'était leur père qui venait les chercher, vécue comme une libération.
Lou avait sauté dans les bras de son papa tandis qu'Any, plus modérée, avait doucement glissé sa main dans la sienne, le nez en l'air.
Après un détour par le marché, où il fallut trouver le repas du soir, le trio rentra à New Town où Matthew, secondé par sa cadette -qui avait toujours se besoin de mettre les mains dans le cambouis, comme on dit - avait panné le poisson pendant qu'Any, très studieuse le crayon au bord des lèvres (mais également très distraite, la tête dans les nuages) essayait de résoudre ses exercices de maths sur un coin de la table de la cuisine. Le jeune père était, de temps en temps, obligé de la rappeler à l'ordre pour la tirer de ses pensées toujours débordantes.
Douchées et nourries, les enfants eurent le droit de s'installer dans le canapé devant le début d'un film leur géniteur, et, sous l'impulsion de la plus petite, les filles avaient pris d’assaut leur père pour une séance de coiffure et de manucure.
A vingt et une heure tapante, les demoiselles furent mises au lit, même si Lou s'était relevée trois fois pour des raisons complètement bidonnées - ''J'ai soif',' Matthew lui avait apporté un verre d'eau en l'observant de cet œil aussi neutre que terrible et face auquel elle se sentait obligée de le boire à grand trait sans en laisser une goutte. ''Envie de pipi'', elle s'était forcée à faire trois gouttes pour se donner un semblant de crédibilité et "J'ai froid", une bouillotte et un câlin plus tard, tout le monde dormait enfin.

Le jeune père et médecin devait maintenant partir au travail et Marta prendrait le relais. Matthew avait pris soin de retirer le verni savamment posé par Any sur ses ongles, plus tôt dans la soirée et sauta dans un taxi.

Le début de nuit aux urgences était, pour le moment, relativement calme. Ou du moins, suivait une sorte de routine qu'il n'était pas impossible de gérer. Les urgences mineurs se succédaient à un rythme régulier, le genre de régularité que l'on ne savait s'il fallait les qualifier d'ennuyeuse ou au contraire, de salutaire.
Ce que l'on savait, en revanche, c'est qu'elle ne durait jamais bien longtemps, aussi, la fin de la tranquillité fut annoncée un peu avoir minuit par une des jeunes infirmières du service, dynamique et souriante - du moins, en règle générale ; c'était à dire, lorsqu'elle ne portait pas avec elle une suite de mauvaises nouvelles.
Matthew était sur le point d'entrer dans une salle de consultation, pour s'occuper d'un patient qui, par inattention, inadvertance ou par maladresse, avait eu la malchance de se blesser, mais pas assez, pour passer avant une urgence vitale. Stéthoscope dans une main, l'autre sur la poignée de la porte, le chef des internes fut arrêté dans son élan :

-Une femme est sur le point d'accoucher sur le parking, c'est un taxi qui l'a amené. On essaie de contacter l’obstétricien de garde, mais pas de réponse.

Matthew allait répondre, mais les nouvelles ne s'arrêtaient pas là.

-Une ambulance arrive avec deux accidentés de la route, elle sera là dans trois minutes. Un blessé sérieux. Un chauffard à percuté une voiture de flic à un croisement, refus de priorité. Le gars est en fuite.

Déjà, dans son esprit, Matthew classait les informations par ordre de priorités pour donner ses premières instructions :

-Appelez la maternité, trouvez-nous quelqu'un de dispo. S'il ne pouvait joindre le gynéco urgentiste de garde, autant essayer d'en avoir un présent dans le service de la mat'. Je vais voir où en est le travail, Trouvez-moi Bennett et faite préparer la salle de trauma 1 pour l'accidenté.

Déjà l'infirmière tournait les talons pour s’exécuter. Emerson, pour sa part, remonta le couloir des urgences au pas de course, il chopa au passage un externe qui zonait là, désœuvrée, et lui demanda de le suivre. Il risquait d'avoir besoin de bras. Il se désinfecta les mains à une borne sanitaire avant de sortir dans le froid de février. Sur le parking résonnait dans la nuit des cris caractéristiques de douleur. Une infirmière était déjà là, Matthew et l'externe -dont il n'avait, certes, pas encore retenu le nom- avait apporté un brancard, à défaut d'un obstétricien.
L'urgentiste jeta un coup d’œil à la femme qui, à l’arrière d'un taxi-VAP avait commencé le travail, pour comprendre qu'elle serait impossible à déplacer pour le moment, le bébé était véritablement sur le point d'accoucher. Matthew, avec son calme légendaire, dirigeait tout le monde avec efficacité. L'accouchement eut le mérite d'être rapide et déjà, on installait la mère, bébé dans les bras, sur le brancard pour la conduire au service maternité. Au même moment était arrivé le gynécologue tant attendu, souffle cours, légèrement débraillé. Le chef des internes le félicita pour son timing avec un ton mordant et un air froid qui n'était pas commun chez le jeune médecin.
Mais déjà, son esprit était accaparé ailleurs que sur le manque de professionnalisme de l'un de ses confrère car une ambulance entrait sur le parking, sirène criante.
En quelques secondes, deux ambulanciers avec sorti le blessé et transmettait au docteur Emerson les informations du patient :

-Constantes stables, trauma crânien, possible commotion, bras gauche fracturé. Probable côtes fêlée mais pas de suspicions de poumons perforés. Pouls 120, tension 8/6, le patient à perdu plusieurs fois connaissances, il est en état de choc.

L'équipe de l’hôpital prenait le relais sur celle de l'ambulance et arrivait déjà aux portes du service, tandis que le brancard, encadré d'un petit groupe de soignant, filait maintenant dans les couloirs. Les ambulanciers s'était éclipsés lorsque Matthew avait relevé la tête pour organiser la prise en charge des deux agents :

-Et le deuxième ? Où est le deuxième policier ? Le standard parlait de deux personnes.

Matthew tendit une oreille pour entre le cri d'une seconde sirène, mais il n'entendait rien et une infirmière secoua négativement la tête pour laisser entendre qu'elle n'en avait aucune idée. Ils craignaient que le second flic ne soit décédé dans l'accident, auquel cas, il arriverait probablement plus tard à l'hôpital et serait directement amené à la morgue.
En réalité, il semblait que dans l'action, personne n'avait remarqué une jeune femme en uniforme, descendre avec souplesse du véhicule de secours.
Déjà, l'équipe arrivait en salle de réa et s'occupait du policier encore inconscient. Les blessures étaient sérieuses, mais non vitales aussi, une fois l'état de choc stabilisé, l'homme fut emmené pour une batterie d'examen et une remise en place du bras fracturé avant d'être envoyé en service de convalescence. Une bonne demi heure plus tard, Matthew sortait de la salle de trauma' et rejoignait le standard, après ce petit coup d'adrénaline.

-La femme qui vient d'accoucher à bien été prise en charge à la maternité. Le bébé va bien. Lui assura la standardiste avec un petit sourire. Matthew le lui rendit.

-On en sait plus sur le second policier qui était dans la voiture. La secrétaire haussa les épaules.

-J'en sais rien, je viens de prendre mon service, je ne fais que transmettre ce qu'on m'a dit.

Matthew tourna alors les talons, pas beaucoup plus avancé et jeta un coup d'oeil dans la salle d'attente encore remplie pour une heure déjà avancée de la nuit. Son regard fut presque immédiatement capté par une chevelure rousse. Il s'agissait d'une jeune femme vêtu de l'uniforme de la police d'Edimbourg et contre son crâne, elle tenait sa veste de fonction dans un geste qui ne laissait que peu de doute quant à la raison de son exécution. Voilà où était passé le second passager. En fouillant dans les dossiers sur le bureau des admissions, Emerson trouva son dossier et se dirigea à grand pas vers elle :

-Mademoiselle, vous voulez bien me suivre ? Vous êtes arrivée avec l'autre policier, n'est-ce pas ? L'accident de voiture ? Il ajouta rapidement. Votre collègue va bien, il est hors de danger et est même remonté dans les étages pour sa convalescence. Vous pourrez passer le voir si vous voulez, j'imagine que le secrétariat cherche à joindre sa famille en ce moment même, et peut-être vous pourrez nous aider à savoir qui contacter.

Matthew avait dit tout ça en détaillant le dossier de la jeune femme avec attention, remontant les couloirs du service pour trouver une salle d’auscultation. Puis, s'arrêtant devant une porte et relevant le visage vers cette dernière, il fixa son regard doux et rassurant dans le sien :

-Mais pour le moment, on va s'occuper de vous, okay ? Il ouvrit la porte de la salle de consultation et invita sa patiente à entrer. Il en profita pour lui poser quelques questions d'usage, à la fois pour s'assurer de son identité et de ses facultés :

-Pouvez-vous me redonner votre nom, prénom et date de naissance, s'il vous plait ?

L'invitant ensuite à s'asseoir sur le lit, il tendit une main vers la jeune flic :

-Je vais vous débarrasser de ça, qu'on regarde ce qu'il y a là dessous. Comment vous sentez-vous globalement ?
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Jeu 16 Mar 2017 - 22:52
On lui avait donné les formulaires habituels à remplir. Nom, prénom, âge, sécurité sociale, antécédents... tout y passait, et pour le mieux, dans la plupart des cas. Mais Sigrid n'avait pas grand chose, et furtivement, émit la possibilité de trouver un taxi-Vap pour rentrer chez elle, poser quelques strips sur sa plaie à la tête et bander son poignet avec l'une des bandes qui devait lui rester dans sa trousse à pharmacie. Affaire classée. La rouquine résista à la tentation d'ôter la veste qui lui servait de compresse afin d'examiner elle-même longueur et profondeur de la blessure. Avec ses mains non stérilisée, ça n'était probablement pas l'idée du siècle... Maintenant qu'elle en avait connaissance, sa tête la lançait avec la régularité d'un coucou suisse.

Alors, pour s'occuper, peut-être plus par habitude qu'autre chose, Sigrid se mit à classer les arrivées dans le service par ordre d'urgence. L'homme ivre blessé à l'arcade, l'ado qui se tenait l'épaule, accompagné de son petit ami, la femme accompagnée d'un gamin rouge de fièvre. Elle regardait le ballet des infirmières, se surprenant à parler en même temps qu'elle ou hocher la tête avec approbation -ou non- à certaines questions. Nonchalamment appuyée sur un coude, sa veste buvant doucement le sang qui s'échappait de sa blessure, les yeux bleus de la suédoise couraient partout, embrassant le spectacle qui ne cessait de se dérouler devant eux, avec une douce pointe de nostalgie. Elle ferma les yeux, rien qu'un instant... mais les rouvrit bien vite. La tête lui tournait. Foutu Doherty. Il avait eu de la chance d'être dans un état pire que le sien : elle se serait chargée de le remettre à niveau, autrement. Il allait entendre parler d'elle, une fois qu'il se serait remis. Elle n'était pas trop inquiète pour lui. Certes, il n'avait pas l'air en bon état, mais elle n'avait pas vu de blessure trop sérieuses... à moins qu'elle ait loupé une hémorragie interne. Enfin, les ambulanciers avaient fait du bon boulot, et nul doute, vu sa disparition rapide du périmètre de la salle d'attente, qu'il avait été pris en charge.

Ses pensées dérivèrent au chauffard qui les avait percuté, et elle se demanda si leurs collègues avaient pu mettre la mai n dessus. Le choc avait été trop soudain et le mec avait fui trop vite pour qu'elle ait le temps de relever sa plaque d'immatriculation. Mais elle se souvenait bien du véhicule, en revanche, et le pare-choc avant défoncé aiderait probablement dans ses recherches, lorsqu'elle pourrait s'y mettre. Demain, probablement. Ils n'allaient quand même pas lui donner des jours d'arrêts pour un stupide accident de voiture. Elle était en pleine forme.
Sa tête se rappela à son bon souvenir avec un timing parfait. Bon, " en pleine forme" était peut-être un peu optimiste.
Sa vision fut soudain habitée par un nouveau personnage. Un homme brun vêtu d'une blouse blanche, qui s'adressa à elle avec cette énergie que l'on voyait parfois chez les médecins de garde, quand leur soirée n'a pas été ponctuée d'emmerdes toutes plus chronophages les unes que les autres. Elle acquiesça lorsqu'il lui demanda si c'était elle qui accompagnait Doherty, et se leva, compressant toujours la plaie.


- Passer le voir? Pourquoi pas, si vous pensez qu'il est en état pour un ou deux coups de poings...

Sa voix avait un reste d'accent scandinave, que ses trois années à Edimbourg n'avait pas totalement réussi à gommer. Elle se tut rapidement, histoire de ne pas imposer au jeune docteur son humour grinçant, exacerbé par l'heure tardive, et suivit sa marche rapide jusqu'à une salle d'examen. Lorsqu'il releva son visage, le premier réflexe de la flic fut un léger mouvement de recul, qui s'arrêta bien vite alors qu'elle constatait qu'il n'y avait aucune volonté ni de séduction, ni de domination. Il fallait probablement qu'elle cesse d'être sur le qui vive dès qu'il s'agissait d'un homme : lui était médecin, et en cherchant à la rassurer, ne faisait que son travail, rien de plus. Mettant de l'eau dans son vin, la rouquine marmonna un "Désolée" fuyant, avant de rentrer dans la pièce à son invitation.

- Sigrid Andersson, 1er février 1989. Et vous?

La question fut posée sans ambages, du tac au tac, et sans même que la suédoise ne cille. Elle aimait savoir à qui elle avait affaire. Déformation professionnelle, peut-être? Consciente toutefois qu'ici, elle ne menait pas le jeu bien qu'elle connaisse les règles, elle enchaîna sur la seconde réponse, s'attendant presque à ce qu'il ne réponde pas : ce qui, somme toute, aurait été son droit. Elle s'assit sur le lit d'auscultation, les talons de ses rangers reposant sur le marchepied, et tendit sa veste au médecin. Ses cheveux étaient tirés en queue de cheval, quelque peu dérangée par l'accident comme par la compression, et quelques mèches flamboyantes venaient s'hasarder devant son visage. Et maintenant que la veste avait été ôtée, l'on pouvait voir la plaie, longue de sept ou huit centimètres, peut-être, assez fine, qui s'étendait verticalement sur le côté de son crâne, un peu derrière l'oreille. Elle s'était remise à saigner abondamment. Pas inhabituel en soit, vu l'emplacement... Le sang avait coulé sur le cou de la jeune femme pour venir former une tâche qui s'élargissait sur sa chemise.


- C'est juste une égratignure.

Sa voix était ferme, bien que la douleur qui l'assaillait par vague lui fasse parfois serrer les dents.

- Les cervicales un peu en vrac, douleurs dans la nuque et mal de tête... La plaie, sans doute. Je crois que j'ai une entorse au poignet aussi. Pas de commotion à ce que je sache, et le reste à l'air ok.

Elle se mordit la lèvre et secoua - doucement- la tête.

- Excusez-moi, l'habitude. J'étais infirmière. Je vous laisse faire votre boulot.

Après tout, elle n'était pas sûre qu'elle-même aurait réagi avec bonne humeur si ce type s'était pointé sur une scène de crime et avait commencé à relever les empreintes à sa place.
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Lun 3 Avr 2017 - 16:39
Matthew était resté parfaitement silencieux face à la réaction de sa patiente lorsqu'il avait abordé le sujet de son collègue. Il ne s'était certes pas attendu à une telle réponse, cependant, il masqua son étonnement autant qu'il pu. Il se garda également de juger une telle réponse, ignorant les raisons -légitimes ou non, ce n'était pas à lui d'en juger- de cette répartie somme toute, grinçante. Aussi, il avait tenté de poursuivre sans paraître trop perplexe, lui-même partagé entre un étonnement un peu choqué et un amusement coupable.

Plongé dans le dossier de la jeune femme, il ne s'était pas non plus attendue à cette réaction de recule qu'elle eut lorsqu'il releva les yeux vers elle. Son regard prévenant s'était teinté d'une surprise qu'il n'avait su contenir tandis qu'elle bredouillait quelque chose comme des excuses.
Il la sentait en alerte, à la façon des ces personnes qui ne baissaient jamais leur garde. En travaillant aux urgences et au contact des patients, le jeune interne, puis plus tard médecin, avait rencontré bien des gens et fait fasse à autant de comportements. Réticents, froids, bornés, butés, dociles, inquiets, violents, irrespectueux, affables, terrorisés, attentif... Tentant de ne jamais juger, il se laissait parfois encore surprendre par certains comportements. Aussi, essayait-il de toujours adapter le sien en fonction. Il n'était pas seulement là pour déterminer des symptômes, faire passer des examens et prodiguer des soins, il exerçait ce métier pour écouter, comprendre et parfois, rassurer.

Il laissa la flic aux cheveux roux entrer et s'installer, veillant à garder quelques pas entre elle et lui, pour assurer leur zone de confort à tout deux. Décidément, Lohen n'était pas au bout de ses surprises. Elle répondit à sa première question du tac-au-tac avant de la lui retourner et c'était bien la première fois qu'il se retrouvait dans cette situation, face à un regard aussi déterminé.
Sans sourciller, cette aisance, contrastait presque avec le premier mouvement qu'elle avait eu. Pris au dépourvu. Matthew tenta de ne pas se laisser trop impressionner et eu un petit sourire poli en tapotant sur le badge accroché à sa blouse.
On pouvait y lire :

"Dr. M. Emerson
Service des Urgences
Chef des Internes
Hôpital Public d'Édimbourg"

Il n'avait hésité qu'une seconde. Si sa patiente avait besoin de savoir à qui elle avait affaire pour lui faire, ne serait-ce qu'un brin, confiance, alors cela ne lui coûtait rien.

-Matthew Emerson, 11 janvier 86.

Il avait ensuite laissé la jeune femme s'installer à son aise. Elle lui avait confié sa veste et le médecin observait la plaie qui saignait toujours, pendant qu'elle revendiquait sa blessure comme une simple égratignure. Emerson haussa un sourcil légèrement désabusée par cette réponse assez caractéristique.

-Une égratignures oui... Qui va nécessiter cinq ou six points de sutures, minimum, précisa-t-il avec une pointe d'humour.

Lohen ne doutait pas une seconde des capacités de résistance de la flic. Sa plaie au cuir chevelu devait être vraiment douloureuse sans compter le traumatisme physique généralisé dû à l'accident. Seulement, il ne comptait pas minimiser les faits pour lui faire plaisir.
Lorsque la scandinave lui fit le rapport détaillé de ses maux, le médecin la regarda avec un œil nouveau. Presque intrigué. Elle lui expliqua rapidement qu'elle avait été infirmière, visiblement avant de devenir agent de police.
Matthew aurait été curieux de savoir pourquoi elle s'était détournée de la vocation de soignante pour celle de gardienne de la paix, mais lorsque l'on connaissait les difficultés financières qui régnaient dans les services, les conditions de travail, on pouvait mieux comprendre pourquoi elle avait fait le choix de changer de voie.
Tout en l'écoutant attentivement la blessée, le médecin avait préparé un kit de suture.

-Infirmière. Pas de raison que je ne fasse pas confiance à une ancienne collègue, alors, répondit-il avec un petit clin d’œil qu'il réservait à une complicité entre soignants. Mais vous ne m'en voudrez pas de faire quelques examens, par acquis de conscience, au moins votre poignet et vos cervicales. Pendant qu'il parlait, il avait préparé une petite anesthésie locale pour soigner la vilaine coupure. Je vais commencer la suture, je peux ? Demanda-t-il en désignant son matériel pour désinfecter la plaie, préférant avoir l'autorisation de la demoiselle pour commencer. Vous n'êtes pas Écossaise ? Reprit-il pour faire la conversation, ayant remarqué l'accent qui teintait son anglais de sonorités plus nordiques.

Il aimait généralement détourner l'attention de ses patients, surtout lorsqu'il s'apprêtait à réaliser piqûre et sutures. Il avait nettoyé l'estafilade et les cheveux couleur de feu qui s'étaient collés dans le sang poisseux avant de s'atteler à sa tâche avec minutie. Ses mains expertes ne mirent pas plus d'une dizaine de minutes à recoudre la peau. Mais à peine posait-il ses instruments qu'une infirmière qui le cherchait, était entrée en trombe dans la pièce. Elle lui avait chochotte quelques mots à l'oreille et une ombre était passé sur le front du chef des internes.

-Je m'en occupe, avait-il assuré à la métisse d'une cinquantaine d'année. Je peux vous laisser faire le pansement ? En hochant la tête, la femme souriante s'était présentée et avait pris la suite du docteur Emerson.

-Je reviens dans cinq minutes, avait assurée le jeune médecin, tout en sachant que les cinq se transformerait probablement en dix ou en quinze.
Lohen
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Mar 4 Avr 2017 - 0:26
La prévention du médecin était plaisante. Sigrid avait beau savoir que tous les hommes n'étaient pas des salauds, en rencontrer un qui prenne en compte son malaise passager et s'arrange pour adapter son attitude en fonction, c'était agréable. La plupart ne prenait pas cette peine dans la police. De là à dire que tous les flics étaient machos, il n'y avait qu'un pas... qu'elle ne se permis pas de franchir, même en pensée. La rouquine tentait au mieux de n'être jamais catégorique, pour éviter elle-même de basculer dans la catégorie de personne qu'elle méprisait au plus haut points : ceux qui jugeaient au premier regard et mettaient tout le monde dans le même panier, se basant sur un sexe, un geste, une attitude, un regard ou même une manière de s'habiller.

Il lui montra son badge et elle se permit de le lire, avec une moue légèrement impressionnée. Ses sourcils s'arquèrent, augmentant sa surprise, lorsqu'il répondit à sa question. Le médecin gagnait des points. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'il réponde. Encore moins à ce qu'il donne lui aussi sa date de naissance. Et sans sourciller ni tergiverser. De son expérience, elle savait que répondre aux questions des patients, fussent-elles un peu personnelles comme celle que la jeune femme venait de lui poser, était un moyen d'instaurer une relation de confiance. Elle-même s'était plus livré à des patients en besoin de discuter qu'aux rares amis qu'elle avait pu avoir dans sa vie. Cet mec était sans doute un bon docteur. Pour le côté humain en tous cas, elle jugerait peut-être du reste plus tard. Alors, elle décida d'honorer son geste, et lui tendit la main:

- Enchantée, Dr Emerson. Merci.

Merci d'avoir tendu une perche. Une manière quelconque de la mettre à l'aise. Elle sourit, doucement, un sourire franc, bien qu'à peine esquissé. Sa remarque sur sa blessure lui tira un semblant de rire, qui la fit aussitôt grimacer de douleur : il s'avérait que trop bouger la tête était aussi douloureux qu'un bon coup de batte de base-ball. Du moins, elle le supposait. Elle n'avait pas vraiment eu l'occasion d'expérimenter ce genre de douleur. Qui sait, ça viendrait peut-être.

- Une égratignure qui pique salement. Mais comparé à ce que vous devez voir passer ici tous les jours, je suppose que c'est une routine assez basique.

Elle haussa les épaules et regretta son geste. Elle sentait venir les courbatures... Comme après une séance d'entraînement trop intense, de celles qu'elle faisait parfois pour extérioriser tout ce qu'elle se retenait de dire. Les points de sutures, la minerve (probable) et l'attelle au poignet en moins. Elle crut surprendre une lueur de surprise dans les yeux du médecin lorsqu'elle évoqua sa précédente profession. Il était vrai qu'entre infirmière et flic, il n'y avait guère que le sens du service et la volonté d'aider son prochain qui étaient communs. Sigrid avait d'ailleurs cru qu'elle ne parviendrait pas au bout de ses trois années à l'Académie de Police. Il avait fallu s'endurcir. Elle eut un petit sourire à son clin d'oeil, rajoutant avec un ton légèrement amusé:

- Ce serait dommage de me laisser repartir avec une épaule démise ou des cervicales déplacées que je n'aurais pas vues. Après tout... c'est vous qui avez le diplôme.

Elle l'avait laissé s'approcher pour l'anesthésie, et regardait maintenant avec une attention croissante le kit de suture qu'il avait sorti. Les aiguilles, surtout. Une part d'elle regrettait de ne pas pouvoir voir l'acte médical en lui-même : la flic avait une sorte de fascination presque malsaine pour ce genre de chose. Elle était incapable de regarder ailleurs lors d'une prise de sang, captivée par son hémoglobine qui remplissait les tubes au fur et à mesure qu'on la prélevait. Elle donna l'accord au Docteur d'un bref signe de tête, afin de le laisser commencer, et répondit naturellement à sa question, bien qu'être dans la situation de l'interrogée lui fasse un peu bizarre, au fond:

- Non. Je suis née sur l'Arche Scandinave. Ce qu'il reste de Stockholm. Je suis arrivée à Edimbourg il y a seulement trois ans.

Il était doué. Elle s'était à peine rendue compte qu'au lieu de répondre à sa question de manière basique et qui décourageait en général les gens de poser d'autres questions personnelles, elle avait enchaîné avec un détail. Pas grand chose. Mais elle avait renchérit. Un bon soignant. Ses patients devaient probablement beaucoup l'apprécier. La plupart en tous cas, ceux qui n'étaient ni sociopathes, ni affreusement timides. Et encore, si ça se trouvait, il parvenait même à débloquer ceux là. Alors qu'il s'occupait à lui recoudre le scalp, Sigrid se permit une remarque.

- Vous avez des enfants.

La question n'en était pas une. C'était une affirmation qui était sortie de la bouche de la Suédoise, balancée avec une assurance certaine.

- Une fille. Je me trompe?

Ses lèvres retenaient un sourire, alors que ses yeux bleus regardaient le praticien en coin. Elle laissa planer un silence pendant encore une seconde, juste pour profiter de l'effet produit sur son médecin... et finit par donner l'indice ultime qui lui avait permis, Sherlock Holmes d'Hôpital, de faire une prédiction digne de Madame Simza.

- Vous avez une barrette dans les cheveux.

Le sourire finit par éclore, pas moqueur pour un sou. Attendri, peut-être, tout au fond (bien qu'elle ne se l'avouerait probablement pas). Emerson venait de finir son travail. Une infirmière entra sur ses entrefaites, probablement pour quérir son aide pour quelque urgence plus urgente. Assurant qu'il reviendrait, le jeune homme avait quitté la pièce, la laissant aux bons soins d'une infirmière qui termina le boulot.

Sigrid l'accueillit de bon cœur. Elle n'était pas très douée avec les gens, il était vrai. Mais le milieu hospitalier avait été sien pendant presque quatre ans, et elle s'y sentait à l'aise. Presque autant qu'au milieu d'une piscine, en train de faire une série de longueur, ou sur un stand de tir, une arme à la main. Elle ne parla pas d'elle, préférant dériver le sujet sur les conditions de travail dans cet hôpital, se tenant par la même occasion au courant. Elle laissait au médecin le temps de gérer ce qu'il avait à gérer : elle ne saignait plus et bien qu'elle ait une certaine envie de rentrer chez elle, il était déjà assuré qu'elle ne serait pas présente à son poste le lendemain. Autant faire les choses correctement, dès lors.
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Dim 9 Avr 2017 - 13:54
Derrière ses aires un peu farouche au premier abord, l'agent de Scotland Yard se révélait être moins sauvage que le médecin ne l'aurait imaginé. La jeune femme était, certes, loin d'être expansive, mais allait jusqu'à faire quelques traits d'esprit. Au moins, une forme de confiance avait été établie et il s'avérait qu'en dehors de tout ce qui relevait du purement médicale et de la gestion des patient, Matthew n'était pas un grand bavard, aussi, il souriait et hochait du chefs aux différentes remarques de l'agent.

-Restez tranquille, je vous donnerai quelque chose pour la douleur dès que j'aurais terminé, lui conseilla-t-il avec douceur tandis qu'elle grimaçait à chaque geste se révélant douloureux.

Il en serait probablement ainsi pour quelques jours, le temps que le corps malmené par l'accident se remette du choc. Il restait à déterminer si rien de tout cela n'était grave ou ne nécessitait pas d'un peu plus de repos.

-Stockholm... Il paraît que c'est une très belle arche. Trois ans, c'est plutôt récent en effet, c'est là que vous êtes entrée dans la police ? Avait-il renchéri pour continuer sur sa lancée, le temps paraîtrait plus rapide s'il arrivait à la distraire un peu de se qui se passait au niveau de son cuir chevelu.

Seulement, une fois encore, elle le prit au dépourvu avec cette affirmation, à la fois juste et, lui semblait-il, sortie de nulle part.
Une déclaration qu'il l'avait, pour une seconde, coupé dans son mouvement. Étonné, le jeune médecin avait froncé un sourcil intrigué avant de reprendre là où il s'était arrêté. Sa tâche l'avait empêché de venir fixer son regard dans celui de sa patiente pour tenter d'y lire ses intentions. Et déjà la rouquinne précisait sa pensée avant de lui demander confirmation.

Matthew était resté parfaitement silencieux, partagé entre la curiosité et l'amusement, et ne sachant trop comment réagir. Seules ses mains continuaient leurs mouvements précis et rythmées. Il lui fallut quelques secondes avant de répondre un:

-Non, en effet. J'en ai même deux...

Qui traduisait son incompréhension proche de la suspicion, teintée pourtant d'une certaine curiosité. Tentant de comprendre d'où elle pouvait faire une telle assertion, Lohen réfléchissait rapidement, se connaissaient-ils ? S'agissait-il d'une maman, croisé à l'école ou à la crèche ? Il oubliait pourtant rarement un visage. Et il n'aurait pas oublié ce visage là...

La réponse finit par tomber et, instinctivement, Matthew avait relevé la tête pour trouver son reflex dans quelque surface lisse et réfléchissante.
Elle avait raison. Un léger phare colora les joues du chef des internes et un petit sourire si caractéristique chez le médecin tentait de dissimuler son malaise passager.

-Et j'imagine que personne n'a cru bon de me prévenir... Marmonna-t-il avec un air faussement blasé.

Il avait vu la barrette coupable au milieu de sa chevelure brune, une pince violette, ornée d'une fleur en tissu, placée là par son aînée olus tôt dand la soirée et que son inattention avait oublié.
Elle ne semblait pas vouloir se moquer, bien qu'un sourire barrait pour la première fois son visage. Lohen se surpris d'ailleurs à penser que le sourire de sa patiente était ravissant et qu'il était bien dommage qu'elle ne l'arbore que trop peu.
Sa réflexion sur le sujet fut cependant interrompu par l'entrée que nous connaissons et Emerson avait posé ses instrument, jeté ses gants et passé une main dans ses cheveux pour y déloger la barette avant de la glisser dans la poche de sa blouse.


Matthew était sorti dans le couloir et y avait immédiatement senti l'agitation du service.
Lohen inspira pour se donner du courage et garder la tête froide.

Du téléphone le plus proche, il avait donner quelques ordres précis sur l'organisation à adopter pour gérer l'arrivée de ce qui les attendait. Il avait également demandé un renforcement de la sécurité de l'hôpital de même qu'il avait contacté la police locale pour avoir une idée du nombre d'agents qui seraient présents dans les mur de l'hôpital pour gérer la crise. Pas assez, lui avait-on répondu, on avait une guerre de gang dans les rues d'Édimbourg qu'on ne pouvait laisser se propager dans d'autres quartier. Le docteur avait demandé plus de précisions et on lui avait parlé de mafia chinoise. Rien qui ne l'éclairait beaucoup sur la situation dont il allait hériter.

Raccrochant, il commença par parcourir le services en long en large et en travers, pour trouver des salles de libres, des externes dégourdis, et l'oreille collé à son téléphone perso, des collègues près à quitter leur lit en plein milieu de la nuit pour venir donner un coup de main.
Il avait croisé un aide soignant qui lui réaffirma que la clinique Sainte Mary refusait de prendre une partie des blessés de la fusillade.

-Ils refusent catégoriquement, ils invoque la surcharge de leur service.

Matthew remercia l'homme en blouse violette d'un signe de la tête. Évidement qu'une clinique privée allait trouver toutes les excuses possible pour éviter de prendre des blessés d'un règlement de compte.

Il avait ensuite traversé le couloir principale pour se retrouver devant un distributeur de nourriture. Il connaissait parfaitement la technique pour faire tomber quelques barres chocolaté sans avoir à payer et donna un coup d'épaule bien placé dans la machine qui cracha, bien à contre coeur, un butin de deux sucreries au chocolat caramel.
En d'autres circonstances, il aurait eu une pensée nostalgique. C'était la première chose qu'on lui avait appris à faire aux urgences alors qu'il n'était lui-même qu'un externe.
Il avait également pris une bouteille d'eau en salle de repos, l'oreille toujours collée au combiné cherchant, parfois désespérément, à joindre des collègues d'astreintes.
Il passa par la pharmacie, demanda une boîte d'antalgiques, remonta le couloir principale dand l'autre sens, lorsqu'une collègue urgentiste vint a sa rencontre :

-On a plus d'info, ils nous amènent cinq blessés graves par balle, trois à l'arme blanche, huit blessé légers. Deux gangs chinois apriori, règlement de compte, on il a des dégâts collatéraux visiblement, mais on ne sait pas combien. Dans un club du quartier asiatique où la pegre est très présente...

Matthew enchaîna avec ses propres informations :

-J'ai appelé le service de sécurité de l'hôpital qui nous envoie un maximum de personnes. Il devrait y avoir une patrouille de policiers qui arrive avec les ambulances, mais ça ne fera toujours que quatre hommes armés... Il faut qu'on arrive à séparer les deux gangs au maximum, que les moins blessés ne tentent pas d'achever les autres... L'ironie présente dans la voix de Lohen tentait de masquer son appréhension, car en dépit du sarcasme se trouvait la réalité.

Ce genre de cas était - et heureusement - rare, mais s'était déjà vu, de personnes qui venaient finir le travail jusque dans les murs de l'hôpital.
L'ironie de sa collègue fut plus piquante encore:

-C'est vrai qu'entre un blessé et un autre, je saurait faire le tri...

Matthew pinca légèrement les lèvres, c'était là son expression d'impuissance et sa mine sombre semblait vouloir dire "Je sais, mais que pouvons-nous faire de plus ?"
Déjà sa collègue retournait à ses affaires urgentes et Matthew en fit de même. Il avait moins de cinq minutes avant que la première ambulance ne soit dans la cours.

Le jeune médecin essaya de ne pas entrer à toute volée dans ma pièce d'occultation, seulement, dans les circonstances pressées, il était parfois difficile de retrouver une douceur et un calme serein.

-Comment vous sentez-vous ? Demanda-t-il sans perdre une seconde.

Il posa la petite bouteille d'eau, la boîte d'antalgiques et un barre chocolaté sur une tablette non loin d'Ikea et s'approcha avec un peu plus de douceur :

-Je peux ?

D'un regard et d'une main tendue vers son poignet douloureux il demanda l'autorisation d'y regarder de plus près.



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Mer 12 Avr 2017 - 22:51
Alors que le médecin faisait son office, la discussion se tissait, doucement, presque naturellement. Ce qui pour Sigrid était un exploit. Il la gronda doucement, lui promettant un antidouleur pour soigner la douleur qu'elle éprouvait à chaque mouvement, et la relança sur l'Arche Scandinave, la faisant se rembrunir de manière significative. Ses yeux se baissèrent et s'assombrir, alors que des images de Stockholm passait devant ses yeux. La ville, la baie. Leur appartement aux rideaux veillot, au plan de travail en formica, au sol en lino carrelé. La vieille télé avec son antenne qui captait une fois sur deux... Et l'homme en caleçon et débardeur troué, un verre à la main, qui insultait les programmes télé.

Sa voix baissa d'un ton.


- Pour moi, c'est surtout des mauvais souvenirs.

La phrase lui avait échappé, sans qu'elle ne puisse la retenir. Tant pis. Elle avait aimé Stockholm, mais avait aimé la quitter aussi. Sous la beauté de l'endroit, l'Eden flottant vendu au reste du monde, se cachait la misère et la peine, comme partout ailleurs. Sauf qu'ailleurs, on ne mentait pas en prétendant habiter au Paradis. La rouquine sauta sur l'occasion qui lui fut offerte de changer de sujet.

- Oui. Trois ans à l'Académie de Police... Je suis nouvellement diplômée.

Une part de sa conscience, sa petite voix intérieure, leva les yeux au ciel à l'intérieur de son crâne. Qu'est-ce qu'on s'en foutait, du moment ou elle avait obtenu son diplôme. Qu'attendait-elle du Dr Emerson ? Des félicitations? Une sucette? Non? Alors pourquoi balancer ce genre de trucs? Elle étouffa l'ennuyeuse petite voix sous un tas de matière grise et préféra s'amuser sur la réaction du médecin. A sa voix, elle avait pu entendre sa surprise, son doute peut-être. Et enfin, lorsqu'il récupéra la barrette avec un léger rougissement, et un petit sourire, le sien s'élargit. Le jeune papa était attendrissant, et ses yeux s'égarèrent une seconde de trop, à regarder ce sourire.

Il sortit cependant de la salle, laissant l'infirmière susmentionnée par son pansement. Après quelques instants de discussion, Sigrid fut laissée seule, un pansement couvrant une partie de son crâne malmenée. Et encore, elle était reconnaissante à l'urgentiste de ne pas lui avoir rasé une partie du crâne. Dire que la Scandinave portait une attention toute particulière à son physique était grandement exagéré, mais elle tenait à ses cheveux, et le side cut ne l'avait jamais tenté plus que ça. Les excentricités capillaires, très peu pour elle.

Elle se sentait poisseuse. Le sang qui maculait une partie de son cou et de son épaule étaient en grande partie responsable, évidemment, bien que l'envie d'une douche brûlante ne soit pas uniquement motivée par le besoin de nettoyer l'hémoglobine. Cela lui permettrait de se détendre, enfin, et de terminer cette journée qui traînait en longueur. Et tant pis si la voisine d'à côté tambourinait encore au mur pour lui rappeler que prendre une douche en plein milieu de la nuit était un acte foncièrement anti-citoyen.

Dans le silence relatif de l'hôpital, Sigrid entendit la voix de son docteur retentir de l'autre côté de la porte. Être urgentiste était un challenge de chaque instant. Surtout lorsque les collègues du privé refusaient égoïstement la moindre aide au moindre évènement qui risquerait de mettre en danger leur réputation.

Les parcelles de discussions qu'elle avait perçues avaient été suffisantes pour rappeler à la flic le tableau de liège couvert de portraits relié par des fils rouges à des épingles poignardant des cartes, des déclarations de témoins, des comptes-rendus de police... Les conflits dans la pègre chinoise à Edimbourg était une affaire sur laquelle bon nombre d'agents de Scotland Yard travaillaient à temps plein... et que les autres connaissaient, au moins de réputation. Un joli sac de nœuds, et qui paraissait indémêlable, pour diverses raisons pas toujours très claires.

Elle n'avait jamais vraiment pensé au fait que c'était ici que les blessés des gangs ennemis finissaient à chaque rencontre. Probablement parce qu'elle n'avait pas encore eu à travailler sur l'affaire en question. La jeune femme posa son regard sur sa veste imbibée de sang séché, son badge, à sa ceinture, et son flingue, posé dans son holster sur une tablette, sécurité enclenchée, dont elle avait catégoriquement refusé de se séparer, étant concrètement toujours en service.

Mais Emerson fit de nouveau irruption dans la pièce, interrompant ses réflexions. Energique, pour ne pas dire pressé, il lui demanda comment elle se sentait, tout en posant, elle le vit du coin de l'oeil, un butin de sucre et d'eau près d'elle.


- Suffisamment en forme.

Elle ne dit rien de plus, pour le moment, attendant la suite, et tendit son poignet, coopérative. Elle ne toucha pas aux provisions, comme doutant qu'il ait apporté ça à son intention, mais s'empara de sa main libre de la boite de médicament, pour prendre un comprimé et l'avaler.


- Je peux vous aider? Vous avez l'air de manquer de personnel...

Une grimace contrite tordit ses lèvres, alors qu'elle avouait l'avoir entendu parler à ses collègues.

- Je ne pense pas que vous me laisseriez gérer des soins sans être employée, mais théoriquement, je suis toujours en service pendant encore...

Elle tourna à peine la tête pour regarder une horloge accrochée sur le mur à sa droite.

- Moins vingt minutes. Disons que je compterais ça comme des heures supplémentaires.

Elle tourna ses yeux bleus vers le jeune médecin, et lui offrit un léger sourire.


- Être appelé en renfort pour gérer une crise n'est pas inhabituel. Et si je peux vous dépanner...

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Mer 26 Avr 2017 - 22:35

Son regard s'était plongé dans le vide, tandis qu'il visualisait mentalement l'organisation de l'articulation qu'il tenait délicatement entre ses doigts. La main de sa patiente dans la sienne, Matthew palpait avec douceur le poignet de la jeune femme, il y sentait les ligaments qui venaient s'ancrer aux différentes faces des os de l'avant bras et de la main, sa connaissance de l'anatomie faisait le lien et reconstituait le puzzle de cet enchevêtrement complexe. Dans tout cela, il cherchait à détecter les signes d'une entorse, ou même d'une fracture.

Tiré de ses réflexions par la jeune femme, il s'arrêta une seconde pour venir de nouveau fixer son regard dans celui de la rousse. Sa proposition laissait entendre qu'elle avait conscience de la situation et son sourire gêné s'excusait d'avoir surpris une conversation. Matthew ne s'en formalisait pas, il était plutôt surpris qu'elle émette une telle proposition. Elle précisa d'ailleurs sa pensée en signifiant que si elle ne pourrait mettre à leur services ses compétences de soignante, les circonstances pourraient largement nécessiter un gardien de la paix supplémentaire. Et elle avait amplement raison, pourtant, à cela, Emerson ne répondit rien, reposant ses yeux bruns sur le fin poignet blanc de son interlocutrice. Il devait prendre le temps de la réflexion.

Dites-moi si ces mouvements sont douloureux, demanda-t-il finalement à la recrue nouvellement diplômée, éludant simplement le sujet.

Il y avait un ordre de priorité, et pour le moment, elle était à s'occuper des soins de cette jeune femme tant qu'il avait encore un peu de temps à lui accorder. Son regard captivant et son sourire charmant n'y pourrait rien. Aussi, il reprit son examen et manipula le poignet cause de préoccupation. Avec douceur, très méticuleusement pour ne pas causer de douleurs inutiles, il fit jouer l'articulation pour faire accomplir quelques mouvements, qui devaient l'aider à formuler son diagnostique, estimer quels ligaments pouvaient être touchés et dans quelle mesure. Ils risquaient bien de se révéler désagréables, voire même douloureux, mais, au moins, sauraient-ils de quoi il en retournait. Il tâta ensuite des zones spécifiques tout en observant les réactions de sa patiente. Il s'agissait bien d'une entorse, qu'il estimait bénigne mais à ce stade une radiographie n'apporterait rien de plus et il faudrait probablement plusieurs heures avant qu'on ne puisse trouver un orthopédiste capable de confirmer ou d'infirmer son diagnostique.

Je pense que c'est bénin, conclu-t-il en lui rendant sa main pour noter d'une écriture volante et illisible ses conclusions dans le dossier médical de la jeune femme. Mais il se peu qu'il y ait également une fêlure de l'apophyse stiloïde du radius, l'informa l'urgentiste avec un jargon plutôt obscure mais qui devrait parler à l'ancienne infirmière.

Je vais immobiliser avec une attelle. Par commodité, pour le quotidien et pour l'orthopédiste. Mais ce n'est pas parce qu'elle se scratche que vous devez la retirer, entendue ? Précisa-t-il avec le même regard qu'il lançait à Lou ou à Any lorsqu'il tentait de leur faire passer un message. Je sais que c'est tentant, mais vous devez la garder minimum trois semaines, plus si c'est possible. Je vais voir si je peux essayer de vous avoir un rendez-vous rapidement avec un bon ortho, parce que ce soir, ça va être compliqué...

Il farfouillait déjà dans les placard pour trouver une attelle en question, la bonne taille et le bon côté, de préférence.

C'est lui qui prendra la décision finale, mais en attendant, moins vous bougerez ce poignet mieux cela sera, ajouta-t-il finalement en revenant vers sa patiente.

Il lui posa la coque de tissu et de résine autour du bras blessé, tandis qu'il entendait déjà les sirènes hurler dans la grande avenue qui bordait l'hôpital.

Buvez, conseilla-t-il à la flic, beaucoup. Vous avez perdu pas mal de sang. Il remplissait les dernières formalités du dossier, bientôt il serait dehors à faire entrer les premiers brancards. Et mangez, reprit-il en lui désignant du menton la barre chocolaté qu'il avait apporter, il va vous falloir reprendre des forces si vous voulez vous rendre utile...

Matthew était mitigé à l'idée de demander de l'aide, même offerte, à une patiente, certes de Scotland Yard, mais même plus vraiment en service, avec de sutures au crâne et un bras immobilisé. Mais la situation était critique... Tout en pesant les pours et les contres, Emerson était venu osculter le cou douloureux de la jeune femme, il avait placé ses mains de part et d'autre de da nuque et palpait les muscles et les vertèbres du bout des doigts. Rien de grave de ce côté là non plus, il faisait doucement jouer la tête à droite puis à gauche, puis d'une geste bref, sec, mais précis, avait remis la vertèbre déplacée dans son axe et libérant le cou de la recrue.

De nouveau, il s'était campé face à Ikea et l'observait avec intensité.

En temps normal, je devrais vous donnez un arrêt de travail d'au moins une semaine, commença-t-il par dire, pour exposer la situation et donner à sa patiente la perspective de son état. Je serais favorable à ce que vous preniez un taxi et rentriez vous reposer, seulement, si vous en avez envie et vous sentez capable, il se peut que nous ayons besoin d'un peu de renfort.

A ces mots, une collègue entra en trombe dans la pièce. D'un hochement significatif du chef, elle lui fit comprendre que les premières ambulances étaient là et que le chef des internes étaient demandé pour organiser la répartition.

Venez avec moi, suggéra-t-il à la flic.

Lui-meme sorti une barre chocolaté de la poche de sa blouse, ouvrit l'embalage et croqua à pleine dents. En deux bouchée, elle était avalée.
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Dim 4 Juin 2017 - 23:38
Les yeux du médecin dans les siens faillirent lui faire monter le rouge aux joues. Probablement le fait qu’il n’ait rien répondu à sa proposition, qu’elle jugeait maintenant idiote. Pourquoi s’en était-elle mêlée ? Chacun chez soi, et les poules seront bien gardés, comme disait sa grand-mère… Elle aurait dû le laisser faire son boulot, et se contenter de se laisser soigner dans un silence buté, comme elle aurait fait avec n’importe qui d’autre. De là à dire qu’il la troublait… Elle baissa le regard comme pour ne plus affronter le sien, et le laissa faire son travail.

Son expérience d'infirmière lui avait au moins appris une chose : jouer les héros ne servait à rien d'autre qu'à biaiser un diagnostic médical. Il n'y avait rien de plus énervant qu'un homme - c'était souvent les hommes, allez savoir pourquoi - qui feignait de ne pas sentir la douleur et restait impassible, peu importe la manipulation qu'on lui faisait subir, par pudeur, machisme, ou pour tenter d'impressionner une quelconque tierce personne. Dans ces moments-là, Sigrid n'avait qu'une envie : appuyer sur la zone douloureuse jusqu'à tirer une réaction. Elle s'était toujours contentée d'un air blasée et d'un "Vous savez, si vous n'avez pas mal, autant rentrer chez vous, ça libère mon service". En général, ça suffisait à régler le problème. Mais il y avait tout de même quelques rares cas ou la stupidité venait tout de même influencer le diagnostic, et alors, il fallait envoyer un autre médecin examiner le patient seul dans une salle d’examen, histoire qu’il n’y ait plus personne pour parasiter le travail du corps hospitalier… Beaucoup de dérangement pour pas grand-chose, finalement.

Autant éviter cette peine au Dr Emerson. Réfrénant les grimaces qui pourraient lui venir sous la douleur, Sigrid indiquait au fur et à mesure d’une voix calme le degré de douleur ressenti. Elle le regardait en douce, admirant sa concentration et son calme. Tout le monde, à l’annonce d’une telle arrivée aux urgences et de la difficulté qu’engendrerait inévitablement cette situation, ne ferait pas preuve d’autant de maîtrise. Le jeune homme lui apporta ses conclusions, qui confirmaient plus ou moins la sensation qu’elle avait eue en faisait un premier examen rapide. Bien sûr, il aurait été possible qu’elle loupe quelque chose, et il valait mieux dans tous les cas qu’un médecin l’examine. Rapport au risque de commotion, surtout.

Elle eut un léger rire lorsqu’il lui parla de l’attelle. Son regard, naturellement, retourna vers les yeux bruns du médecin, à qui elle sourit alors qu’il immobilisait le poignet blessé.


- Ne vous inquiétez pas. Je ne ferais pas de bêtises. Merci, en tous cas.

Et pour montrer sa bonne foi, elle s’empara de la bouteille d’eau qu’il lui avait apportée et but deux longues gorgées. Ses yeux s’éclairèrent à sa phrase, qui sous-entendait qu’il acceptait son aide. Rien qu’un instant, avant que le professionnalisme ne reprenne le dessus et qu’elle ne se contente de hocher la tête. Sa main valide s’étendit pour attraper la barre chocolatée, mais elle s’interrompit avant d’achever son geste, Matthew ayant posé ses mains de chaque côté de son cou, pour trouver la raison des douleurs qu’elle s’efforçait de supporter.

Si l’acte n’avait été ni brutal, ni déplacé, il surprit tout de même de la jeune femme qui se raidit une seconde. Elle ne prononça cependant pas un mot, se contentant de froncer silencieusement le nez à un mouvement un peu trop douloureux effectué par l’homme de médecine. Un craquement sec retentit, et la pression exercée sur les cervicales de la rouquine se relâcha. Alors que Matthew reculait, elle imposa de petits mouvements à son cou pour en tester la souplesse retrouvée, et un sourire satisfait étira ses lèvres, qui s’effaça graduellement alors qu’elle remarquait le regard pour le moins soutenu de son vis-à-vis.

Elle écouta l’avis du médecin comme on écoute un supérieur – séquelle de son précédent job, probablement. Puis, doucement, hocha la tête :


- Vous n’aurez qu’à me faire un arrêt de travail à partir de demain. Je vous promets qu’après ce soir, je m’enferme chez moi et je fuis le boulot aussi longtemps que vous le jugerez nécessaire.

Sigrid eut un sourire en coin, un peu espiègle. Elle récupéra son holster d’épaule dont elle s’équipa, s’assurant que son arme de service y était correctement placée. Puis enfila sa veste largement tâchée de sang, pour camoufler un minimum l’attelle. La jeune femme n’était pas assez imprudente pour montrer ses faiblesses à des criminels dont elle aurait la garde, et l’attelle, comme le pansement, étaient autant de panneaux néons qui clignotaient avec allégresse. Elle devrait assumer le pansement, mais camoufler le reste était mieux que rien, en soi.

Lorsque la collègue de son docteur se manifesta dans la salle d’examen, Sigrid, sans un mot, s’empara de la bouteille et de la barre au chocolat, sans oublier la boîte d’antalgique qu’elle glissa dans une poche. Elle avala la friandise à son tour, filant le train au jeune homme, comme il le lui avait demandé, et attendant ses directives.

La petite partie d’elle qui rêvait d’une douche et de son lit avait été reléguée aux oubliettes, dépossédée des commandes du cerveau par un autre avatar façonné par l’adrénaline, sorte de Valkyrie enchantée à l’idée de la nuit difficile qui les attendait.

Enfin. De l’action.
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Jeu 3 Aoû 2017 - 15:26
D'un pas soutenu, le docteur Emerson, chef des internes et médecin de garde aux urgences cette nuit là à l'hôpital public d'Édimbourg, remontait le long couloir qui desservait le service dont il avait la charge. Au mur, la peinture était délavée, fatiguée, un peu comme le personnel qui l'arpentait nuit et jour. Dans le passage s'alignaient brancards, chariots de réanimations et dessertes remplies de matériel médicale, stockés là à défaut de leur trouver une place plus approprié. Pour l'heure, ils étaient encore vides et inutilisés, mais bientôt, on pourrait imaginer le service encombré de patients qu'on ne saurait plus où mettre, d'infirmières tentant de remplir toutes les tâches qui leur incombaient, d'internes débordés et de spécialistes venus en renfort.

Le jeune médecin était suivit d'une infirmière et, plus étonnement, d'une flic à la chevelure flamboyante. Lohen avait accepté la proposition de la représentante des forces de l'ordre, il espérait qu'il n'aurait pas à le regretter. Aussi, et puisqu'elle lui avait promis, il s'assurerait qu'elle respecte son arrêt de travail dès que la nuit serait finie. Certes, il doutait du bien fondé de sa décision - était-ce raisonnable de demander à la jeune recrue de Scotland Yard de lui prêter main forte ? Elle n'était même plus censée être en service. Et puis il repensa aux blessés de la fusillade qui allaient être admis dans son service d'une seconde à l'autre et il balaya ses doutes d'un revers de la main. Non, il avait définitivement besoin d'elle.

L'air parfaitement concentré de Lohen lui donnait un air sérieux et grave. Dans son esprit, il organisait avec précision la gestion de la crise. Il distribuait au passage les indications aux infirmières et aides-soignants qu'ils croisaient :

-Je veux une infirmières et une aide-soignante par brancard minimum. Essayer de remplir au maximum les dossier au fur et à mesure.

Il voulait également pouvoir prendre miss Andersonn à part, lui faire un topo. Mais déjà ils arrivaient dans le hall au moment même où les premiers brancards franchissaient les portes. Les ambulanciers, rejoints par des infirmières et les jeunes internes du services, dirigeaient les blessés par balle dans les salles de réanimations. Matthew allait prêter main forte, mais d'abord il fit volte face vers la scandinave, posa une main sur son épaule pour la stopper dans sa course sur ses talons et plongea son regard dans le sien. Il parlait bas pour que cet échange reste entre eux.

-Il s'agit de deux gangs chinois... il se pourrait bien que le règlement de compte se termine ici. Soyez vigilante. Ils ont généralement des signes distinctifs de leur appartenance à un groupe ou un autre...

Un nouveau brancard arrivait dans le hall et il n'y avait plus d'interne disponible, aussi, Matthew ne termina pas son explication et s'occupa de la prise en charge. Il eut simplement le temps de faire un signe à la rousse de lui coller au train.
Poussant de concert le chariot, il enregistrait les informations que lui transmettait l'ambulancier tout en essayant de parlant au blessé qui sombrait peu à peu dans l'inconscience après avoir perdu plusieurs litres de sang. Conduisant toujours le brancard, il releva le poignet de la chemise ensanglanté de l'homme blessé par balle. Il y trouva un lotus enroulé autour d'un serpent. Rebaissant vivement la manche, il lança un regard entendu à la flic qui comprendrait où il voulait en venir.

-Il n'en portent pas tous, parfois à la base du cou, sur le torse, les bras...

Ils prirent un virage à quatre-vingt dix degrès pour entrer dans une salle de réanimation vide. Dans les salles attenante, la tension était à son comble et on s'agitait dans tous les sens.

-Je veux deux culots de O négatif, ordonna Matthew à l'infirmière qui les avait suivit. Et zéro cinq d'atropine.

En quelques geste précis, il avait posé une perfusion. Deux infirmières s'attelaient à découper les vêtements du blessé par balle afin d'arrêter l’hémorragie. Le but était de stabiliser l'homme afin qu'il puisse être amené à la radio pour estimé les dégâts internes et au bloc, au besoin. Mais les pronostiques étaient mauvais.

-On le perd.

Les constantes vitales sur le moniteur cardiaque s'affolaient en dépit de l'atropine. Matthew jura en lui-même, le rythme sinusale lui indiquait qu'il pouvait tenter de choquer. Une assistante préparait déjà les électrochocs et l'urgentiste tenta de finir avec la flic :

-Essayer de les repérer. Les trier. Faites les placer dans des box à l'opposer si besoin est...

Lohen se remémorait une scène, quelques années plutôt au tout début de son internat où deux individus de clans rivaux laissés sans surveillances s'étaient battus à mort... A l'assemblée d'infirmières et d'assistante.

-Miss Andersonn est là pour nous aider, elle fait parti de Scotland Yard, écoutez ses conseils... puis, plus bas à la concernée. J'ai également demandé un renfort de la police, il se peut que d'autres membres de la mafia vienne sur place finir le travail...

Il n'avait rien de plus à dire. L'appareil était sous tension, près à délivrer le choc.

-120. On dégage.

Tout le monde s'écarta. Le corps s'ébranla sans réponse du cœur.
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Lun 4 Sep 2017 - 17:53
Ils marchaient en silence. Les yeux de Sigrid scrutaient les environs. Examinaient les murs. La fatigue des employés. le jour ou les gouvernements comprendraient que la stabilité d'un pays repose sur un personnel hospitalier bien traité et des flics motivés par l'envie d'aider les autres et pas celle de violence... Elle tira sur la manche de sa veste, pour masquer un peu plus son attelle, et, machinalement, ses main vint toucher la bande qui entourait sa tête. Elle aurait tout donné pour une veste à capuche. Elle écoutait le médecin qui la précédait donner ses ordre et organiser son service en prévention de la crise qui allait suivre. les premiers blessés arrivaient déjà.

La flic fut arrêtée par la main du Dr Emerson sur son épaule, et soutint son regard. Elle hocha brièvement la tête, montrant qu'elle comprenait et les enjeux, et ses directives. Elle continua à le suivre, attendant la suite du topo qu'il faisait entre deux prises en charge. Elle repéra le tatouage. Le signe de reconnaissance fit de nouveau apparaître dans son esprit le tableau dédié aux affrontements de la mafia présent à New Scotland Yard. Il lui semblait se souvenir d'un symbole circulaire, ainsi que d'un dragon... ou un scorpion, peut-être?,... La jeune femme se reprocha intérieurement de ne pas s'être plus intéressée à l'affaire. Cela lui aurait été bien utile actuellement. Elle prit la résolution de rattraper dès le lendemain le retard qu'elle avait. Lire toutes les affaires en cours à New Scotland Yard. Y'aurait du boulot, probablement, mais au moins, ça occuperait les jours qu'elle devrait passer chez elle.

La rouquine suivit le personnel jusqu'à une salle de réa, et admira une seconde le ballet toujours bien organisé de l'univers médical. Un différent type d'adrénaline. Elle hocha la tête une nouvelle fois, silencieuse. En attendant que des renforts arrivent, il n'y aurait qu'elle et la sécurité de l'hôpital pour gérer. Certains vigiles venaient de la police, mais parier là-dessus, c'était s'exposer à une déception. Autant ne compter que sur elle. Elle sortit à reculons, laissant Emerson faire son boulot. Elle ferait le sien.

Les blessés commençaient à affluer. Elle dut faire un choix. Protéger les blessés graves, ou immobiliser les blessés léger... La Scandinave se dirigea vers deux brancards, et ses yeux examinèrent les blessés à toute vitesse, cherchant le signe. Coup de chance. Les deux hommes faisaient partie du même clan, celui du lotus, et l'un avait le signe tatoué sur les phalanges, facilement repérable et celui du second apparut à peine entrouvert le col du sinistre individu. Elle donna des instructions à voix basse, pour qu'ils soient emmenés dans un box vers le Dr Emerson. Le lotus à droite et les autres... Elle espérait qu'elle repérerait rapidement le symbole du clan adverse. Certaines des victimes avaient un nombre conséquent de tatouages. Restait à espérer que l'un d'entre eux se démarque...

Un peu plus loin, une infirmière stressée tentait de gérer un nouveau brancard. Une femme en robe longue, qui mettait son corps tout à fait en valeur. Sa robe était déchirée sur le flanc, et imbibée de sang, et le côté droit de son visage était rouge d'hémoglobine. Elle poussait des gémissements de douleurs lorsque les mains de la soignante explorèrent sa taille à la recherche de sa blessure. Cela attira l'attention de la flic, et elle se tourna vers le brancard concerné, tous ses sens en alerte. La flic s'avança vers eux, concentrée, ses yeux parcourant son corps à toute vitesse. Elle vit un éclat métallique. Néon sur lame. Sortant son arme de service tout en faisant les deux pas qui la séparait de la blessée, elle lui assena un magistral coup de crosse sur la tempe, l'assommant par la même occasion. L'infirmière la regarda bouché bée deux secondes avant d'exploser:


- Mais vous êtes malade? Vous l'avez probablement ache...
- Calmez-vous, elle n'a rien.

Elle lui avait coupé la parole d'un ton aussi neutre que professionnel. Rangeant son arme, elle récupéra celle de la criminel, sortie probablement de l'ouverture de sa robe au dos nu et qu'elle masquait de sa cuisse. Sous l'oreille, que les cheveux noirs de jais étalés sur le matelas laissait dégagée, un minuscule tatouage de dragon.

- Elle est blessé à la tempe, et vous, vous...
- Fermez-la bon sang... Ellie, gronda-t-elle après avoir jeté un rapide coup d'œil au badge qui ornait sa blouse. Mon rôle c'est de vous protéger, vous et les blessés, et vous ne m'aidez pas vraiment.

Le ton mordant de sa voix, ou son regard perçant empli de détermination, semblèrent être suffisant, pour au moins surprendre l'infirmière, et lui permettre d'ajouter la suite, à voix basse.


- Vérifiez son flanc et son cuir chevelu, cette femme n'a aucune blessure grave, je suis prête à le parier. Elle jouait la comédie.
- Et comment...
- Vous pensez sérieusement que c'est le moment? Faites votre boulot, je fais le mien. Mettez-la de l'autre côté de service et attachez-la, ou donnez-lui un sédatif. C'est une exécutrice.

Elle tournait déjà les talons. Le couteau papillon fut fermé, et rangé dans l'une des poches de sa veste, alors qu'elle s'éloignait, saturée d'adrénaline.
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Jeu 2 Nov 2017 - 22:00
Le personnel des urgences de l'hôpital public semblaient avoir la situation bien en main.
Après tout, l'équipe était rodée aux crises et ils en avaient tous vu d'autres. Pour un service déficitaire, ils n'avaient pourtant plus besoin de prouver leur efficacité., probablement parce que rien ne soudait plus une équipe dont la mission était de prendre en charge et soigner au quotidien des humains, que les coupes budgétaires, les réductions de personnel et les conditions de travail toujours plus précaires. 

Dans la salle de réanimation, le docteur Emerson faisait tout son possible pour sauver la vie de l'homme en train de se vider de son sang sur sa table, tandis que, quelque part, une flic à l'assermentation juridiquement douteuse effrayait de jeunes infirmières pour la sécurité de tous. 

La crise serait peut-être plus simple à gérer que Matthew ne l'avait imaginé. À moins que cette impression ne tienne qu'au fait que l'orage n'était simplement pas encore passé.

Les portes coulissantes de l'entrée des urgences s'ouvrirent sur un petit groupe d'hommes. Entièrement vêtus de noir, le haut de leur visage était dissimulé par des masques, noir également. Leur carnation et la couleur de geai de leur cheveux ne laissait que peu de doute quant à leur origines asiatiques mais le plus préoccupant était bien les armes qu'ils portaient à leurs côtés, des fusils d'assauts à la gueule menaçante.
Il ne leur fallut que peu de temps pour se faire remarquer, guère plus pour semer la panique dans le hall des urgences. Cris effrayés et tentative désespérée de se cacher créait autour du petit groupe armée un chaos désorganisé.
Un tir partit volontairement dans le plafond et le silence se fit d'autant plus bruyant que la détonation avait déchirer l'air. Dans une atmosphère devenue presque moite de peur le chef ne prit même pas la peine de prendre la parole, s'engageant dans le couloir des urgences.
Plus personne n'osait faire le moindre geste. Les infirmières demeuraient paralysés, tentaient, par réflexe de leur nature profonde, de se placer devant leur patients, le cœur battant. Déjà, les mafieux s'aventurait dans l'hopital comme en terre conquise, venant chercher leur camarades mais surtout éliminer leurs ennemis.
Matthew avait eu tord de parler de règlement de compte à la scandinave. Ce qui allait se dérouler entre les murs du service n'était pas un règlement de compte, mais une exécution sommaire et systématique du gang séparatiste. Il ne s'agissait pas de blesser l'ennemi, ni de le menacer de sa puissance de feu, mais bien de annihiler.

Sur la zone, un silence de mort régnait, prémonitoire.
Malgré l'agitation dans en salle de réanimation, personne ne manqua le coup de feu qui avait résonné dans tous les couloirs des urgences. L'espace d'une seconde, tout le monde dans la pièce s'était figé, échangeant des regards tour à tour incrédules, inquiet, soucieux. Matthew, comme tout ces collègues essayait de ne pas céder à une panique qui n'aurait servi personne. 
Sa première pensée fut pour ce tire. Son origine. Il avait ensuite pensé à la flic de Scotland Yard, et avait prié pour qu'elle ne tente en aucun cas d'intervenir. Il ne pouvait en avoir la certitude, mais il savait que ce n'était pas elle qui avait tiré, cela voulait dire que quelqu'un d'autre avait une arme dans le service. Son imagination ne pouvait être plus loin de la réalité pourtant sa seconde pensée fut particulièrement juste: la situation allait totalement leur échapper.
En tant que chef du service, il avait pour rôle de donner la ligne de conduite. Réfléchissant avec rapidité et pragmatisme, il prit la parole avec une détermination qui ne laissait aucune place à la discussion.

-Faites ce que vous pouvez pour lui. Ne sortez pas. Si quelqu'un entre, ne vous interposez pas, mettez-vous à l'abri. 

Les infirmières et l'interne de garde lui lancèrent un regard apeuré mais reprirent leurs gestes. Tout en observant l'urgentiste sortir avec précaution de la salle. 

Le silence de plomb qui régnait dans les couloirs lui glaçait le sang. D'un doigts sur la bouche, le médecin conseillait au personnel soignant le plus parfait silence et à voix basse, leur ordonna de chercher un endroit où s'abriter et de ne surtout pas chercher à intervenir, d'aller auprès des patients qui n'avaient rien à voir avec la situation qui était hors de leur contrôle, et de faire profil bas. La police ne devrait plus tarder. Du moins espérait-il. Il espérait que ces imbéciles ne ferait pas le choix de laisser deux mafia s’entre-tuer pour se mâcher un peu le travail...

Lohen continuait de remonter le couloir adjacent dans l'espoir d'y voir une chevelure rousse se dessiner parmi les patients réfugiés ici et là. Le médecin et père avait l'impression que son cœur faisait un boucan d'enfer dans sa poitrine jusqu'à ce qu'il s'arrête brusquement à la détonation de nouveaux coups de feu. Il avait pâli, il le savait. 
Merde. Andersonn, où êtes-vous ? 

IDENTITE : Lin-Gon XUOBO
GROUPE : VOYAGEUR
SPHERE : Economique
AGE : 43 ans
ETAT CIVIL : Marié
PROFESSION : Garde du corps, homme de main
POUVOIRS : Aucun
ETAT DE SANTE : Correct
LIENS : Protecteur de l'héritier du Samouraï, Protecteur de Riley



Xuobo surveillait l'entrée de l’hôpital pendant que Kim Wang terminait de passer un appel au collaborateur allemand. Deux autres ambulances venaient de se garer devant les urgences. Le nombre des victimes n'allait pas passé inaperçu cette fois. Oui, cette fois l'échauffourée avait touché des civils et elle risquait d'avoir de grave répercussion. A l'intérieur la panique était générale. Les hommes de Ming avaient d'ors et déjà semé des victimes autour d'eux.

Cela faisait maintenant six mois que Mrs Wang leur faisait une guerre acharnée, non pas à Pékin, mais ici en arche écossaise. La veuve du Samouraï cherchait vengeance. Elle voulait aussi s'assurer que son fils aîné conserve la direction des affaires... Pour ça, elle devait se débarrasser du premier Fils de Jao. A force de venir chercher la querelle les hommes de Lingbao avaient fini par répliquer. A présent, ils devaient limiter le bain de sang...

- Je ne veux pas de débordement. La mère de Monsieur Wang avait un poste dans cet hôpital.

Lin-Gon connaissait la situation épineuse dans laquelle se trouvait son employeur. Il alla donner les ordres avant de prendre la tête de leur équipe. Ce fût à ce moment que détonna le premier coup de feu dans les murs de l'établissement public. La police arrivait déjà sur les lieux, ce qui ne leur laissait que quelques minutes pour arrêter le massacre. La tension augmentait dans les rangs de Lingbao. Ils étaient tous conscients des risques de cette opération.

- Je me charge de mon frère. Faites en sorte qu'il n'y ait pas d'autres blessés parmi les civils. Le garde-du corps, toujours fasciné, regarda l'amas de sable se former aux pieds de l'Immortel. Il avait beau travailler avec lui depuis longtemps c'était encore impressionnant.

Les hommes de Feuerbach arrivaient dans un van noir. Ils étaient une équipe de 20 hommes entraînés ce qui doublait leur effectif. Lin alla se présenter au chef de l'escadron et lui expliqua la mission en quelques phrases d'un anglais succinct. Après ça ils investirent pour mettre en respect les forces de Ming Wang. Le spectacle qui les attendaient les rendit encore plus tendu. Il y avait de l'angoisse sur tous les visages.

Lingbao se dirigea immédiatement vers les civils pour rencontrer la personne en charge du lieu. Un gigantesque tigre minéral se matérialisa aux côtés de l'Asiatique. Il était constitué du marbre usé de l’hôpital sur lequel se reflétait la lumière crue des halogènes. Soudain, l'un des hommes du frère sortit d'un angle, arme au poing. Kim Wang échappa à l'attaque de justesse quand le félin de sable sauta pour mordre la main traîtresse qui tomba sur le sol dans une gerbe de sang. La scène provoqua un émois dans l'assistance. Mais Lingbao demeurait stoïque et envoya trois hommes débusquer d'autres assassins.

Une infirmière paniquait indiquait finalement au Chinois la silhouette d'un homme qui ne devait pas avoir plus que la trentaine. Kim hocha de la tête à l'attention du médecin tout en venant vers lui. Il ne pouvait se douter que Lohen était aussi Matthew, celui qui aiderait Sveda à accoucher dans quelques semaines.

- Bonsoir. Je suis ici pour réguler la situation. Tout sera régler dans quelques minutes.

D'un bond élégant la bête de sable atterrit, devant le fils de Mrs Wang et le feula d'un air menaçant. Cette apparition presque mystique créa un silence de mort dans le hall. L'homme menacé ne sourcilla pas lui et planta son regard dans celui de son demi-frère. Ils avaient la même allure, la même stature. Mais, là où Kim avait hérité des traits doux de sa mère, Ming avait la noirceur de la sienne.

- Pas ici Ming.

Le félin de pierre marchait lentement devant sa proie pour le dissuader d'envenimer les choses. L'homme de main profitait de l'effet de surprise pour donner les ordres. Plusieurs de leurs hommes vinrent aider les employés de l'hôpital à transporter les blesser. Quand brusquement l'un des hommes porta la main à sa carotide dans laquelle une dague venait d'être plantée. Le responsable du tire fût abattu sur le champ par l'un des hommes de Verstand.

- StOP !


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Lun 5 Fév 2018 - 16:28
Un putain de bordel. Voilà ce que c'était.

Sigrid se tenait à l'affût du moindre geste suspect. A son avantage, elle avait sa vision périphérique, qui aidait énormément. C'était plus simple d'éviter une action malvenue quand elle était dans son champ de vision, et celui-ci était bien plus net que ceux de tous les présents. Au lieu de ne distinguer que la zone qui était face à elle, elle voyait très clairement les actions de toutes les personnes dans son champ visuel. Autant la routine de soin d'Ellie, qui se trouvait encore devant elle, et son regard à la fois effrayé et fulminant, que l'arrivée d'un brancard mené par deux ambulanciers, légèrement derrière elle.

Mais la femme n'avait rien, comme supposé, ce qui radoucit un peu l'infirmière. Heureusement pour la flic, probablement. Pas sûr qu'achever un blessé, fut-il membre de la pègre chinoise, soit bon pour son dossier. Et sans dire que la rouquine courrait après les promotions, elle ne se voyait pas "Agent" toute sa vie. Inspecteur, ça sonnait plutôt bien.

Elle continua son boulot, se demandant vaguement ce que dirait son supérieur s'il la voyait faire des heures supp'. Cela pouvait osciller entre la satisfaction qu'elle prenne son boulot à cœur et la désapprobation qu'elle le fasse blessée et sans aucune affectation à cette mission particulière.
Tant pis. Il n'était pas là, le boss. Elle, si.

Ses yeux scannaient les blessés, légers comme graves. Lotus à droite, Dragon à gauche. Pourvu que les renforts arrivent vite.
Sans qu'on ne lui ait rien demandé finalement, la Scandinave sentait la chape de plomb de la responsabilité peser sur ses épaules. Elle s'était engagée : maintenant, il valait mieux que tout se passe bien. Autrement, elle devrait rendre des comptes, et n'en avait pas du tout envie. Pas après seulement un mois de service. La jeune femme pensa à son arme, et pria un dieu auquel elle ne croyait pas de ne pas avoir à s'en servir.

Mais les dieux ont le sens de l'humour. Ou celui de l'ironie.

Elle vit avant les autres les voitures arriver, tout en rugissement de moteur. Il lui restait à peu près 25 secondes pour réagir. Guère plus.

- Dégagez, ils arrivent!

Plus que 21 secondes. Sa mise en garde sema plus la panique qu'autre chose : les infirmières n'étaient pas préparées à ce genre de situations. Même pas certains que des flics aient réagi avec ordre et discipline. Des militaires, peut-être. Mais cela permis au plus dégourdies d'entre elles de trouver un abri ou de verrouiller les pièces des salles où elles se trouvaient. Quelques dommages collatéraux de moins.

Parce qu'étrangement, Sigrid n'imaginait pas le gang d'éxécuteur demander poliment qu'on leur remette leurs ennemis pour les terminer dans le caniveau et ne pas mettre de sang partout. Elle sentait venir la fusillade, et il n'y avait rien qu'elle ne puisse faire contre ça.

Ou presque.

Elle prit appui sur le comptoir de l'accueil et sauta par dessus le meuble, s'accroupissant de l'autre côté et faisant signe à la standardiste de se planquer et de se taire.
Plus que 13 secondes. A l'extérieur, les ordres comme les portes claquaient.

Sigrid déclencha sa radio.


- Centrale ici Andersson. Code Purple à l'EPH. Demande de renfort ASAP. Terminé.

7 secondes. Brisant sa promesse, elle se défit de son attelle et s'empara de son arme. Aucune chance qu'elle tire correctement avec un poignet immobilisé. Ce foutu standard ne lui offrait aucune option pour tirer à couvert. Ça aurait été trop beau.
5 secondes. La rouquine fit signe à la jeune femme qui se trouvait prêt d'elle de se couvrir les oreilles. Au cas où.
Elle n'avait aucune visibilité sur la situation. Agir revenait à agiter une pancarte "Kill me Now", et Andersson n'avait pas vraiment l'intention d'en rester là.

Elle entendit les malfrat rentrer dans le hall, principalement grâce au regain de panique qu'ils avaient déclenché. Le coup de feu la surprit tout de même. Elle se déplaça silencieusement vers le bords du bureau, pour essayer d'analyser la scène. Un escadron d'hommes en noirs se tenait debout à la recherche des hommes qu'ils voulaient tuer. Le clan du Dragon, manifestement, puisqu'ils n'avaient pas achevé les quelques blessés déjà trié parqués là. Un homme, le chef sans doute, se tenait au centre, tandis que ses hommes de déployaient, cherchant leur prochaine victime.

Ce fut à ce moment que sa radio grésilla.


- Andersson ici Central. Reçu. N'intervenez pas. Renforts en route. Terminé.

Elle jura intérieurement. Ne pas jouer les héros. Un héros mort n'est qu'un cadavre de plus. Elle n'avait pas assez d'éléments. Au mieux, elle descendrait l'homme qui arrivait vers elles, mais les autres auraient tout le temps nécessaire pour l'abattre à vue. Peu de chance qu'ils s'arrêtent parce qu'elle était flic.

Le second coup de feu visa le mur derrière le standard. Une sommation. La standardiste se recroquevilla un peu plus en poussant un gémissement de terreur. Deux secondes de réflexion, avant qu'ils ne mitraillent le standard.


- Je ne suis pas armée. Je sors.

Avec un peu de chance, ils ne remarqueraient pas la standardiste. La Suédoise leva les mains, paume présentées, et se redressa, immédiatement braquée par un fusil d'assaut. Le chef de l'opération la jaugea du regard, hésitant manifestement sur qu'en faire. La réponse lui vint lorsqu'un autre groupe, plus disparate, apparut au détour d'un couloir, accompagné par le Dr Emerson. Elle lui servirait d'otage.
Sigrid jeta un regard désolé au jeune médecin, alors que l'homme au tigre tentait de réguler la situation. Presque honteuse, de n'avoir su faire mieux.

Il régnait un silence de cathédrale, uniquement brisé par l'assassinat téméraire d'un pauvre fou qui reçut en échange une balle entre les deux yeux.
Restait à gagner du temps. Le poste de Fettes Avenue était à moins d'un mile. Trois minutes, c'était tout. Elle guettait les sirènes, attentive aussi au moment où le fusil qui la braquait relâcherait son attention.
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Dim 29 Avr 2018 - 15:18
Objectivement, la situation aurait difficilement pu être plus catastrophique.

Le chef des internes avait parcouru le couloir qui séparait le hall d'accueil de la salle de réanimation avec une boule au ventre. Son pas, bien que rapide, n'était pas tout à fait assuré. L'adrénaline dans ses veines faisait déjà ressentir ses effets et il lui semblait que ses sens étaient aux aguets. Son cœur battait plus rapidement dans sa poitrine et sa réactivité décuplée. Il avait également moins peur mais probablement son jugement était-il également légèrement altéré par la libération de cette hormone dans son organisme.
La réponse au stress intense que lui procurait la situation, était une petite voix cynique dans son esprit, qui lui soufflait que toute la détermination du monde ne vaudrait pas grand chose contre la gueule d'une arme à feu. Une forme de témérité l'encourageait à suivre ses convictions, exulté par un sens du devoir lui permettait de passer outre ses angoisses.
Ou peut-être était-ce l'habitude des situations similaires et de l'exposition intense au stress. Les conditions étaient peut-être toujours différentes – et rien ne ressemblait moins à un règlement de compte entre deux factions ennemies – mais les réponses ne variaient pas.

Dans le service, tout semblait déserté et le temps, figé. Ce dernier s'était suspendu en même temps que les respirations des membres du personnels qui demeuraient parfaitement silencieux et si possible, à l’abri.
Matthew croisait quelques visages aux mines inquiètes et leur faisait signe de ne pas bouger pour ne pas risquer de se mettre en travers de la route d'individus qui ne feraient sûrement pas grand cas de leurs blouses blanches.
Allant à l'encontre de ses propres recommandations, le jeune médecin espérait pouvoir arriver jusqu'à la grande salle d'attente pour négocier un départ rapide des criminels qui, sinon, se confronterait bientôt aux forces de l'ordre. Dès lors, la situation ne pourrait que dégénérer et les pertes risqueraient d'être nombreuses pour tout le monde.

Les coups de feu qui avaient été tirés un peu plus tôt, laisser imaginer à Lohen le pire et ses pensées allaient instinctivement à la jeune flic qu'il avait embarqué avec lui dans cette histoire. Avait-il fait preuve d'une grave erreur de jugement en lui demandant d'endosser un rôle qui ne lui revenait pas forcément ? Quelles pourraient en être les conséquences ? En plus d'avoir engagé sa responsabilité de chef des internes et en charge du service lorsque son supérieur ne s'y trouvait pas, il lui semblait que s'il arrivait quoi que ce soit à la scandinave, il s'en voudrait terriblement. Après tout, elle n'était qu'une nouvelle recrue et loin d'être un agent chevronné.

Lorsqu'il rejoignit l'entrée, Matthew trouva une situation un peu différente de ce qu'il avait imaginé. Cela ne voulait cependant pas dire qu'elle était meilleure ; Deux groupes d'hommes se faisait face, à couteaux tirés, dont l'un demeurait masqué. Les autres semblaient dirigés par un asiatique à la mine impassible et au regard d'une froide détermination, il était accompagné d'un félin minérale qui montait la garde. Au milieu de cet entrelacs, une rouquine, tenue en respect par une arme à feu faisait figure d'otage.

Andersson, dans quel pétrin je vous ai mis...

Emerson pâli, déglutissant avec difficulté. Son ventre se tordit violemment.

Comment avait-il pu laisser une telle chose se produire dans le service dont il avait la charge ?

Bien que l'homme au tigre lui assura qu'il était là pour régler la situation rapidement, Lohen avait du mal à concevoir une autre issue que le bain de sang. Un carnage qui débuta par une main tranchée par les dents de pierres acérées, des bouillons de fluide rouge gargouillant d'une gorge sectionné et un coup de feu parfaitement silencieux qui avait stoppé à tout jamais le tueur.

C'est à ce moment que Matthew réalisa qu'il y avait bien plus en jeu que deux simples gangs mafieux s'affrontant dans un petit règlement de compte de quartier. A en croire le tire qui avait fait mouche, il y avait des tireurs embusqués autour de l'hôpital et en charge de contenir la situation. Le médecin était convaincu qu'ils n'appartenait d'ailleurs nullement aux forces spéciales de New Scotland Yard et Lohen réalisa que la situation serait effectivement réglée avant l'intervention de la police. Mais à quel prix ?

Le chinois qui avait ordonné la cessation des hostilités avec une voix puissante, obtint que tous se figent à nouveau. Dans une tension extrême. Matthew saisi l'opportunité de cet instant pour intervenir, plaider la cause de l’hôpital. Il pensait avant tout à son personnel, aux patients qui n'avaient rien à voir avec ce bain de sang et à la jeune flic encore entre les mains de potentiels tueurs.


-Je suis le docteur Emerson, je suis responsable de ce service. Je vous en prie, il y a ici des patients, et du personnel, qui ne méritent pas d'être considéré comme des dommages collatéraux. Ils ne tenteront pas d'intervenir mais ne vous en prenez pas à eux, je vous en prie. Et laissez partir la jeune femme, je peux prendre sa place, mais relâchez-là.

La demande, formulée d'une voix calme, presque diplomate, attendait réponse.


IDENTITE : Lin-Gon XUOBO
GROUPE : VOYAGEUR
SPHERE : Economique
AGE : 43 ans
ETAT CIVIL : Marié
PROFESSION : Garde du corps, homme de main
POUVOIRS : Aucun
ETAT DE SANTE : Correct
LIENS : Protecteur de l'héritier du Samouraï, Protecteur de Riley



- « J’entends votre demande, Matthew. Nous allons faire en sorte que tout le monde rentre chez-soi. » Promis Kim d’une voix beaucoup moins dure. L’ombre d’une humanité trahissait le jeune immortel, avant qu’il ne reprenne le masque de ses Paires mafieux.

Dire que l’ambiance était à couteaux tirés traduisait à la perfection la tension qui imprégnait le hall. L’exécution, pure et simple, d’un membre des Lotus manqua d’allumer l’ultime étincelle. Le conflit entre les frères Wang avait depuis longtemps pris la forme d’une lutte idéologique. La seule raison pour laquelle l’Écosse était touchée était due à la présence de Lingbao sur l’Arche… Ce dont ce dernier était tout à fait conscient. Il lança un bref regard en direction de la jeune femme qui s’exposait. Elle était calme, trop, pour qu’on la prenne pour une simple victime de prise d’otage.

- « Quel homme es-tu pour attaquer ici, dans un lieu publique, un lieu de soin. »

Ming Wang était plus jeune que son frère, mais en paraissait aisément vingt ans de plus. Une facétie de la génétique avait décidé que lui, fils d’un Samouraï et d’une Sorcière, serait aussi mortel que n’importe quel homme. Cela avait très tôt rendu le Chinois envieux, voir selon certains… dément. Il se démarqua de ses hommes en avançant de quelques mètres. La haine déformait son visage.

Dragons et Lotus se dardaient, tendus comme des arcs. La plupart frustrés par plusieurs mois de guérilla insipide. Ils avaient envie d’en découdre. Un des hommes pointaient le canon en direction du chef de service. Son voisin visait l’inconnue aux cheveux roux. D’un seul regard Lingbao dissuada les tireurs de poursuivre dans leur intention. Maître ou non, de la maison Wang, il était redouté.

Xuobo quant à lui ne quittait pas son employeur des yeux, redoutant sa prochaine action. D’un signe du menton il ordonnait à ses hommes de baisser leur arme.

- « Réglons ça ailleurs. » Répéta froidement Kim dans un mandarin soutenu.

Le félin de sable se désolidarisait en un souffle. Une brise de sable envahissait l’espace. Les grains comme une traînée sadique enrayaient un à un les pistolets des Asiatiques. Lingbao profitait de ces quelques secondes de confusion pour attraper son frère par le bras. En un battement de cil les deux hommes disparaissaient totalement, devenus golem de sable. Leurs silhouettes minérales entamaient une lutte étrange dans les airs.

Désarçonnés, les hommes d’armes se consultaient du regard les uns les autres. Il n’y avait pas de procédure pour ce cas de figure. Leurs armes étaient hors service et leur leader… Lin avançait vers son homologue avec les mains en évidence, visiblement pour parlementer. Dans les airs, des gerbes de sable explosaient au-dessus de tout le monde. Un Dragon arrêtait la main de son camarade prêt à lancer un shuriken dans l’amas brillant… au risque de toucher son chef.

Dans ce chaos, un son reconnaissable résonnait du bas de la grande artère.





La suite des événements s'était déroulée à une vitesse que même l'esprit aiguisés par l'adrénaline du docteur de pu tout suivre.
Les deux chinois s'étaient lancé dans un combat prodigieux laissant les témoins, un instant béats, devant les gerbes et tourbillons de sable. Ç'avait cependant été le signal qu'attendait les troupes de l'Allemand pour intervenir, alors que les armes, à présent hors d'usage, empêchait le clan ennemi de riposter.
Les sirènes de la police résonnait déjà au loin lorsque la milice para-miliaire de Feuerbach entra dans les lieux en formation tactique.
En dépit de sa blouse blanche, recouverte d'une blouse de bloc, le jeune homme leva les mains en signe de rémission, ses yeux cherchant Sigrid du regard. Cette dernière semblait déjà avoir maîtrisé l'homme qui l'avait plus tôt tenue en respect et continuait sa riposte. Celui qui braquait l'urgentiste quelques secondes auparavant n'eut pas un sort beaucoup plus enviable. Il tomba comme un pierre, imité un par un par ses comparses qui ne pouvaient contre-attaquer, frappé par les tires de précision de capsules sédatives. En quelques secondes, l'ennemi avait été neutralisé et les hommes en noir s'occupait déjà de faire évaluer les corps lourdement drogué. Ils ne semblaient pas se préoccuper du combat dans lequel il avait ordre de ne pas intervenir. Les blessés légers des deux camps étaient également évacués, soigné de gestes précis pour les uns, tenus en respect pour les autres. Pour les plus gravement touché, encore sur les tables d'opération, les hommes de l'allemand ne brusquèrent pas le personnel mais ordonnèrent aux soignant de s'écarter et prirent la direction des soins de réanimation tout en évacuant sur des brancards à bras. Il y avait visiblement des médecins parmi le mercenaires et personne n'osa broncher. Bien évidemment, les personnels soignant n'appréciaient qu'à demi ces façons de faire, mais face à des hommes armées, ils n'avaient pas l'intention de s'interposer.

La bataille des golems de sable fut écourtées par le rapprochement du bruit des sirènes. Matthew ne sut vraiment dire comment celle-ci se solda. L'un des deux asiatiques avait entraîné l'autre à l'extérieur, ils semblaient tous les deux légèrement blessé mais il avait disparu dans une dernière brise chargée de sable. La retraite des troupes s'en suivit et tout se fit aussi rapidement que leur intervention. En moins de trois minutes, montre en main, l'équipe d'intervention avait disparu et seuls des traces de sang attestait de ce qui s'était passé.

Les patients et personnel soignant, choqués, étêtés, sortant de leur cachette de fortune. Les infirmières, qui ne se laissaient jamais abattre très longtemps, venait déjà s'assurer que tout le monde allait bien. Et immédiatement, Emerson se dirigea vers la flic. Posant immédiatement son regard sur son bras censé être immobilisé, il ne dit rien d'autre qu'un :


-Venez. Murmuré du bout des lèvres.

La pression retombée, il se sentait légèrement fébrile mais ne se laissait pas abattre. Il emmena la jeune femme à sa suite pour lui poser une nouvelle atèle.


-Je suis désolé, ajouta-t-il à mi-voix, honteux de l'avoir placé dans une telle situation.

Déjà, des flics en uniformes débarquaient en trombe dans l’hôpital. Un peu trop tardivement, certes. Guidés par l'infirmière du triage, il frappèrent à la porte où s'était retirés nos deux protagoniste, cherchant le chef des internes.

-C'est moi, les informa le jeune homme, sans se détourner de sa tâche.

-Nous allons devoir prendre votre déposition sur ce qui c'est passé, l'informa un policier d'une quarantaine d'année, au crâne dégarni et à la mine contrariée. Puis, voyant l'uniforme de leur collègue, le plus âgé des deux lança à la rouquine :

-C'est vous qui avez lancé l'alerte ?
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Mar 22 Mai 2018 - 20:38
La rouquine essayait d’analyser la situation. Pas des plus reluisantes, il fallait l’avouer. Désarmée et mise en joue par un des tueurs du gang qui semblait le moins raisonnable, on avait fait mieux. Enfin, elle aurait pu être à la place de ce type qui venait de recevoir un couteau dans la gorge : elle était en vie et ça n’était somme toute pas si mal.
Elle attendait, patiente, une ouverture. L’agent Andersson savait, autant grâce à sa formation de flic qu’à son instinct, qu’il n’y avait que ça à faire dans une telle situation. Bouger sans plan ou sans aucune analyse ne pouvait donner qu’un seul résultat : un cadavre. Et il n’y avait aucun doutes, la jeune femme n’avait pas l’intention de mourir ainsi à sa première mission. Hors de question…
Alors, elle restait immobile, sagement. Elle eut un sourcil étonné ainsi qu’un petit sourire lorsqu’Emerson, réapparu, essaya de gérer la situation et demanda à prendre sa place.
Pas à dire, ce mec était un bon médecin. Cet hôpital avait de la chance de l’avoir dans ses rangs.

Le plus surprenant fut peut-être la réponse du chef de clan au tigre. Raisonnable. C’était… inattendu. Enfin dans un torrent de sable, la situation échappa totalement à tout contrôle. Une vague de sable enraya les pistolets, et Sigrid sut qu’il s’agissait de la fenêtre d’action qu’elle attendait. Elle sauta par-dessus le comptoir, s’appuyant sur son bras valide, et envoya ses pieds dans le torse du tueur qui avait braqué son pistolet sur elle. Bien fait. Bon débarras, autant qu’une revanche personnelle… Elle frappa un collègue plein de bonne volonté venu prêter main forte, le faisant chanceler, et tomber aux mains de la milice privée. Mais il n’y avait pas grand-chose de plus qu’elle pouvait faire. Les hommes en noir prenaient les choses e main, maitrisant les hommes du clan ennemi, tandis que dans les airs, le combat ensablés se poursuivait. La scandinave ne se laissa même pas le temps d’être interloquée, et retourna derrière le bureau pour ramasser son arme et envoyer la réceptionniste rejoindre ses collègues, à l’abri.

Elle se retrouva bientôt en face à face avec le Dr Emerson, et capta son regard posé sur ce bras qu’elle avait promis de ne pas bouger. Une grimace coupable monta sur ses lèvres, et elle le suivit en silence. Et lorsqu’il s’excusa elle balaya le sujet d’une main.


- C’est moi qui m’excuse : j’avais promis de garder l’attelle.

Tentative de trait d’humour. Elle redevint plus sérieuse et continua.

- J’étais volontaire, hein. Vous n’êtes pas responsable. Et puis… ça s’est bien terminé.

Elle le laissa immobiliser de nouveau son bras et lui sourit, un peu gênée. Ils furent bientôt interrompus par des policiers à la recherche du jeune médecin, et la remarquèrent. Elle hocha la tête et se présenta, avant de leur raconter succinctement les évènements depuis l’accident de Doherty. Ses yeux se posèrent sur une horloge, sur le mur, et elle reprit :

- Je passerais faire un rapport au poste central demain, promis. Mais là, j’aimerais juste prendre un peu de repos…

Oh oui. Une douche, et un lit. Pour le moment, elle ne demandait que ça. Elle se tourna vers le médecin qui terminait ses soins, et lui tendit une main à serrer :

- Merci pour tout, docteur Emerson. Ce fut un plaisir.

Et après un dernier regard, un dernier sourire, elle tourna les talons et sortit de la pièce.
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