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What is this thing that builds our dreams, yet slips away from us? [One-shot]

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Dim 18 Nov 2018 - 17:09
Jour précédent

La journée s’annonçait calme à l’agence. Et pour cause, J’avais repoussé un maximum de rendez-vous, afin de profiter de la présence des filles pour avancer notre enquête sur les anti-prodiges. Cela faisait plusieurs mois que Novak avait été agressé, et pour l’heure, nous n’avions pas découvert grand-chose. Du moins, pas assez à mon goût. Il se murmurait dans le milieu qu’un groupe assez radicale et violent sévissait sur l’arche depuis quelques temps, et que cette agression n’était que le début. Un truc religieux, ce qui pouvait expliquer la dimension symbolique de l’attaque devant la Potential Home, en plus de l’importance des lieux.

En clair, rien qui n’annonce quelque chose de bon. Mais nous avions quelques pistes, et même si c’était léger, à force de travailler, je sentais qu’on avançait dans la bonne direction. J’avais dû user de quelques services qu’on me devait afin d’obtenir un accès à certaines caméras de surveillance, et, à force de passer des heures à les regarder en détails, j’avais quelques visages en vue. Rien qui puisse servir pour l’heure, sauf si les types venaient à apparaître devant moi d’un seul coup, ce qui était peu probable. La surveillance des échanges dans le dark web et les réseaux underground de la ville donnait aussi quelques pistes et résultats.

Cela allait être un travail de longue haleine, et certainement peu productif au début. Mais j’avais bon espoir de finir par trouver de quoi les arrêter au plus vite, et je savais être patient.

Comme je l’avais promis, j’avais cependant fait attention à ne pas me perdre trop dans le boulot, et les filles étaient là aussi pour y veiller. Roxy venait plus souvent ces temps, et même si je lui avais interdit de mettre de côté ses recherches, je me doutais qu’elle l’avait probablement fait. Je savais aussi qu’elle tenait plusieurs personnes informées de mon état, dont Elias, Sean et Owen. Ce à quoi je ne pouvais pas objecter, et cela m’évitait de passer des heures devant mon téléphone à me demander comment je devais agir pour ne pas les inquiéter davantage.

Owen était passé, comme Elias. Cela m’avait fait du bien, même si j’en avais été le premier surpris. De toute manière, je n’avais plus vraiment le loisir de penser trop, en dehors du boulot. Ce qui m’arrangeait bien. Est-ce qu’un jour seulement j’aurais le temps de m’arrêter pour réfléchir à tout ce que j’enfouissais dans un coin de ma tête ? Peut-être pas.

Roxy était en train de faire la distribution de boissons, tandis que les autres épluchaient les journaux ou surveillaient les forums, à la recherche d’une information qui nous aurait échappé. Je laissai échapper un grognement en guise de remerciement pour le café, plongés dans la relecture d’archives de police. Un bruit dans la cage d’escaliers nous fit tous relever la tête. Je regardais l’heure.

"A tous les coups, c’est Monsieur Andrew qui a encore oublié qu’on a déplacé son rendez-vous…" Je soupirai, et fis signe aux filles de continuer avant de me lever pour me traîner d’un pas lourd vers la porte.

J’ouvris cette dernière, m’attendant à voir un petit vieux trapu, mais trouvant à la place une silhouette encapuchonnée. La fatigue eut raison de mes derniers réflexes, mais lorsque je le vis lever le bras et un éclat argenté se refléter vers sa main, je sautai sur lui pour tenter de le désarmer. La suite fut une succession de faits confus. J’entendis un grand bruit, avant que toutes les fenêtres ne volent en éclats. Plusieurs cris, et un flash si lumineux qu’il aurait pu m’éblouir. Si je n’avais pas déjà le visage face contre terre, une étrange sensation dans le ventre, et quelque chose de poisseux contre ma peau.

Une minute après, ou peut-être dix-milles, quelques me retourna sur le dos, et j’entendis mon nom. Aucun moyen de trouver l’énergie d’ouvrir les yeux. Mais la voix me disait de rester avec elle, et ça me semblait dans mes cordes. J’avais de la peine à respirer, mais je m’accrochais à chaque son que je pouvais entendre. Je pouvais pas me permettre de tomber dans les pommes. Pas maintenant. Qu’est-ce qu’Owen dirait ? Que je n’avais sûrement pas assez mangé. Et ça m’aurait fait une belle jambe, tiens, d’avoir mangé. Mais je ne voulais pas les inquiéter. Rien que d’imaginer l’expression d’Elias ou de Roxy… c’était insupportable. Alors, je tenais bon.

Finalement, j’entendis d’autres voix et des personnes commencer à s’agglutiner autour de moi. On me déplaça avec précaution, et je réalisai que ce bourdonnement agaçant, c’était une sirène d’ambulance. Merde. L’hôpital… L’espace d’un instant, je me sentis perdre pied. Je me revoyais plusieurs années en arrière, voir ma mère. Puis mon père. Avant que ce ne soit mon tour, encadré par Alice, Dinah et Owen. Et j’avais encore manqué à ma parole. Mais est-ce que quelqu’un s’en soucierait ? Est-ce que quelqu’un allait vraiment me pleurer ? Ou est-ce que je n’étais qu’une personne de passage, comme tant d’autres.

A force de vouloir me couper des autres, peut-être que j’avais réussi. Et que j’allais me retrouver à mourir seul. Cette pensée me glaça, et j’eus une vague vision de deux visages connus, avant de sombrer dans les ténèbres.

***

"Infirmière, la pince s’il vous plaît."
"Il reste des morceaux de balle ?"
"Quelques-uns, mais on devrait pouvoir tous les retirer. S’il tient jusque-là."
"Docteur, on va bientôt manquer de sang… Et l’hémorragie n’a toujours pas pu être stoppée."
"On y travaille."
"On va manquer de O neg. Ses signes vitaux diminuent…"
"Merde ! Et les autres hôpitaux ?"
"La demande est en cours, mais ça va prendre un moment. Pas sûr que ça arrive à temps."
"Docteur, le moniteur !"
"J’ai vu."
"Il ne va pas tenir…"
"On n’a pas le choix. A moins qu’une poche d’O neg débarque comme par mag…"
"Docteur ! Nous avons un donneur compatible !"
"Comment ?"
"Un membre de la famille qui souhaite rester anonyme, visiblement."
"Son dossier n’a signalé aucun proche compatible."
"Famille éloignée, de ce qu’il dit."
"En bonne santé ?"
"Il donne régulièrement son sang."
"…"
"Docteur ?"
"C’est bon, prenez-le. Mais faites vite !"
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Dim 18 Nov 2018 - 17:10

Intevention

ft. Scavenger

「What is this thing」
Chers lecteurs,
Laissez-moi vous raconter une belle histoire. Presque un conte de fée, avec de l’amour, des rebondissements, et un épilogue toujours en cours.
Nous sommes en 1832, à Londres. Tout le monde sait qu’à cette époque, c’est dans les salons qu’on s’amuse le plus et que l’on rencontre le plus beau monde. Et il faut pas croire, mais y avait des gens brillants parmi eux. Dont moi, mais vous vous en doutez déjà, chers lecteurs. Je m’étais installés pour quelques temps en Angleterre, fuyant l’instabilité de la France et de sa succession de leaders tous plus égocentriques les uns que les autres.
C’est l’effervescence artistique à cette époque, et tous les ragots qui vont avec. Les romantiques, quoi. Mais vlà t’il pas qu’au détour d’une tasse de thé, votre serviteur croise le regard charmeur et intelligent d’une jeune femme d’à peine dix-sept ans. Augusta de son petit nom, mais tout le monde l’appelle par son second prénom, Ada. Tout de suite, c’est le coup de foudre. Intellectuel, car il se trouve qu’Ada a une mère mathématicienne, et qu’elle-même n’est pas en reste. Qui plus est, elle a hérité de son paternel une sensibilité artistique particulièrement affinée. Lord Byron, à défaut d’avoir une vie morale, aura au moins eu une fille brillante.
Le courant passe, et on se passionne pour un tas de choses. Dont le goût de la fête, et les projets de machines révolutionnaires. Seulement, les choses se compliquent un tantinet lorsqu’il apparaît après quelques temps qu’Ada est enceinte… Juste au moment où un riche homme voudrait justement lui mettre le grappin dessus. Malgré toute mes qualités, je n’étais pas Comte, et souhaitait encore moins me marier. Sans parler de devoir m’occuper d’un enfant.
L’affaire fut résolue, après un séjour prolongé en Italie, et l’adoption de la petite fille par un couple de napolitain. Après ça, ma route ne croisa plus celle d’Ada, devenue comtesse Ada Lovelace, qui se rangea. Elle eut tout de même le génie de développer les prémisses de l’ordinateur moderne, même si elle ne fut réhabilitée que récemment.
A défaut de pouvoir retrouver Ada, je pris soin de prendre des nouvelles de l’enfant, de temps à autre. Puis de ses enfants, de ses petits-enfants. Même lorsque, après Armageddon, les derniers survivants quittèrent l’Italie pour tenter leur chance en Amérique. Bon, je ne pouvais pas vraiment me pointer vers eux en me présentant comme leur arrière-arrière grand-père, alors que j’étais sensé ne pas être un prodige.
Mais quand même, quand j’en avais l’occasion, je donnais un petit coup de pouce. Comme une marraine la bonne fée, la baguette magique en moins.

Pourquoi je vous raconte tout ça, chers lecteurs ? Eh bien, disons que si vous vous trouvez au bon endroit au bon moment, vous n’allez pas rechigner à aider. Malgré la mauvaise expérience que j’en avais eue, la famille restait la famille. Surtout si vous vous trouvez partager le même groupe sanguin rare que votre descendant. Enfin ça, ce n’était que la première partie de l’aide. La seconde, c’était de savoir exactement où se trouvait la personne qui l’avait envoyé à l’hôpital. Et de prévoir y passer juste après le don de sang. Enfin, après un petit casse-croûte, quand même. C’était important, après avoir donné une telle quantité de sang.

Je restais quand même curieux de voir ce que cela allait donner, avec le petit. Il s’est déjà passé des trucs étranges, avec mon sang. Alors, qui sait… J’allais devoir surveiller ça de plus près. Même s’il n’aimait pas que je traîne autour de lui. Mais c’est ça aussi, la famille. L’amour vache.
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Dim 18 Nov 2018 - 17:11
Le premier réflexe que j’eus, ce fut d’essayer de pousser un juron. Mais impossible. Comme si un putain d’éléphant s’était assis sur ma cage thoracique. Je ne parvins qu’à tousser, sentant quelque chose me retenir le bras. Puis, mon estomac se retourner.
Et le mal de crâne du siècle tambouriner dans ma tête.

Je réussis à ouvrir un œil, grommelant immédiatement à cause de la lumière qui m’éblouissait.

"Dany ?"

C’était une voix familière. Mais il me fallut un moment pour la situer. Finalement, j’arrivais à voir la silhouette qui se tenait à côté de mon lit.

"A… Alice ?"

"Bordel de merde ! Tu es vivant !"

J’avais envie de répondre cyniquement que oui, de toute évidence. Mais un nouveau poids s’abattit sur moi, et je me retrouvais le visage dans sa chevelure blonde. Ce que fut que lorsque je réalisais qu’elle pleurait que je compris qu’il s’était passé quelque chose de grave.
Ma vue se fit de plus en plus nette, et je remarquais les infirmières qui commençaient à débarquer dans ma chambre, pour prendre mon pouls et vérifier mes constantes.

"Qu’est-ce… qui s’est passé ?"

"Tu as failli mourir, idiot !" répliqua Alice dans un sanglot, avant de soupirer et de s’affaler dans un siège à côté du lit. Elle semblait plus que fatiguée. Exténuée. Combien de temps j’avais été dans le cirage ?

J’essayais de me relever, mais une douleur sourde dans tous mon corps m’en empêcha. Je me contenais donc de rester dans le lit, en poussant des grimaces. J’avais envie qu’on me dise ce qui s’était passé et pourquoi je me trouvais à l’hôpital, mais impossible d’ouvrir la bouche. Je tentais de me rappeler des derniers souvenirs qui me venaient en tête, mais là encore, c’était flou.

"Monsieur Cooper ?"

Je tournai la tête avec lenteur pour voir un homme en blouse entrer dans ma chambre. Il se présenta comme le Docteur Mill. Ou quelque chose comme ça. Il prit le temps d’observer mes constantes, ainsi que mon dossier. Il termina par quelques mots avec les infirmières, avant d’enfin venir vers moi.

"Tout d’abord, une bonne nouvelle. Vous êtes hors de danger."

Super. Mais je ne savais même pas pourquoi, putain. Il dut deviner mon agacement, puisqu’il reprit :

"Vous avez fait une hémorragie suite à une attaque par balle dans votre agence. Vous vous souvenez ?" Les souvenirs me revenaient vaguement. Putain, les filles. A nouveau, j’esquissai un geste mais une infirmière m’arrêta. "Tout va bien. Personne d’autre n’a été blessé."

"Et… le tireur ?"

Il sembla embarrassé un moment.

"Je… vous laisserai voir ce détail avec la police." Ce détail ? Il était sérieux ? "J’ai d’autres choses à vous annoncer."

Merde, il venait de prendre une mine plus sérieuse. Je le savais. Y avait un problème. Évidemment. Tout ne pouvait pas s’être résolu magiquement. Pas avec moi. J’essayais de me concentrer pour me préparer au choc, quel qu’il soit.

"Ce n’est pas vraiment… une mauvaise nouvelle en soi." reprit-il rapidement. "Mais, vous vous vous êtes remis avec une rapidité étonnante. Et peu… naturel."

"Comment ça ?"

"On vous a opéré hier. Une demi-heure après la transfusion sanguine, vos tissus commençaient déjà à se soigner d’eux-mêmes. Et vous êtes réveillé bien plus tôt que nos meilleurs pronostiques."

Je voyais mal où était le problème. Enfin, peut-être dans la manière avec laquelle il avait dit le « peu naturel ». Mais mon cerveau était trop en compote pour pouvoir réfléchir correctement, et extrapoler sur la base de cette remarque. Mieux valait le laisser parler, même s’il prenait visiblement des pincettes et que j’avais horreur de ça…

"Nous avons effectué quelques tests et il se trouve que…" Il prit une pause. "Votre dossier n’indiquait qu’un don de télékinésie. C’est exact ?"

"Ouais… Pas celui de me soigner, je le saurais."

Ducon, me retins-je d’ajouter. Mais pour le moment, je préférais juste qu’il lâche le morceau et me dise ce qu’il n’allait pas.

"Vos parents n’avaient pas de dons particuliers non plus ? Rien de plus que ce qui est signalé dans votre dossier ?"

Je secouais la tête de droite à gauche, de plus en plus agacé.

"Bordel, dites-moi ce que j’ai, qu’on en finisse !"

Ce sursaut de colère provoqua une quinte de toux, et je dus attendre qu’elle passe avant que le Docteur Mill ne se décide enfin à parler à nouveau.

"Eh bien, il se trouve que vos cellules ne vieillissent plus. Ou plutôt, qu’elles se régénèrent à l’identique." Devant mon expression perdue, il ajouta : "Monsieur Cooper, vous êtes devenu immortel."
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