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[Sujet clos] What a night [Gear]

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Mer 2 Jan 2019 - 21:17
L'appel l'avait réveillé en pleine sieste de fin d'après-midi. Son rythme était tellement effréné avec le spectacle de fin d'année qu'il supervisait à l'école sans parler de ses cours et projets musicaux, qu'il dormait dès qu'il en avait l'occasion. Après avoir corrigé des copies et travaillé sur certains points à revoir pour la fête de Noël qui arrivait, il s'était affalé sur son lit en mettant un réveil pour le début de soirée. Il lui semblait qu'il venait à peine de sombrer lorsqu'une sonnerie insistante le tira de son sommeil. Le musicien émit un grognement mécontent et tenta de l'ignorer mais le mal était fait et lorsqu'il vit qui était à l'autre bout du fil, il devint curieux. Alex n'avait pas pour habitude de lui téléphoner, il attendait généralement de le croiser à l'école s'il avait quelque chose à lui dire. A moins qu'il ne s'agisse d'une urgence, ce qui provoqua instantanément une contraction de son estomac. L'attaque de Castiel juste aux portes de la Potential Home avait changé la donne et il espérait qu'un nouveau malheur ne venait pas de s'y produire.

Il se redressa dans son lit et décrocha, fébrile. La voix de Dastan était tendue et il sut immédiatement que quelque chose de grave venait de se produire. A mesure qu'il lui expliquait ce qui s'était passé, il sentit ses entrailles se liquéfier et le sang déserter ses joues. Cooper était à l'hôpital entre la vie et la mort après s'être pris une balle. L'information avait atteint son cerveau et pourtant, il ne réalisait pas. Ce n'était pas possible, il ne pouvait pas être en danger. Il avait fait attention, il prenait soin de lui. Cette pensée idiote que cela pouvait le protéger d'une attaque, le professeur n'arrivait pas à s'en défaire. C'était tellement injuste, inconcevable. Son corps avait déjà assimilé la nouvelle et tremblait tout en étant parcouru de sueurs froides, mais il peinait encore à en prendre pleinement conscience.

Et puis soudain, après un long silence choqué, la réalité le frappa de plein fouet et la panique l'étreignit. Il voyait se dérouler devant ses yeux une vie sans son Grincheux favori à ses côtés. Sans leurs discussions jusqu'au bout de la nuit, leurs ébats passionnés, leurs découvertes musicales et duo. L'idée même qu'il ne le verrait plus lever les yeux au ciel en souriant lui était insupportable et lui provoquait une violente envie de vomir. De même que celle qu'il ne sentirait plus sa peau contre la sienne ou qu'il ne l'entendrait plus chanter lorsqu'enfin il décidait de se lâcher un peu. Un monde sans Daniel Cooper lui paraissait aussi absurde que cruel et après avoir remercier Alex de son appel, il laissa sa peine l'envahir pour de bon.

Assis en tailleur sur son lit, le regard perdu, il éclata en sanglots. Les larmes ne semblaient pas vouloir s'arrêter maintenant qu'elles inondaient son visage et ses pleurs le faisaient presque suffoquer. L'affolement qu'il ressentait n'était pas étranger à ce phénomène et il sentait son cœur battre rapidement et avec force contre sa poitrine qui elle semblait sur le point d'exploser. Il était en proie à une véritable crise de panique et ce n'est qu'au prix d'un immense effort qu'il réussit à calmer sa respiration au bout de longues minutes. Il se devait de rester maître de ses émotions et de ne pas les laisser prendre le dessus. Dany n'était pas encore mort, il allait survivre. Il devait se rattacher à cette pensée s'il ne voulait pas devenir fou. Dany allait survivre et il le reverrait encore sourire.

Il prit une profonde inspiration et appela un taxi avant d'aller se préparer. Il enfila ses habits à toute vitesse, descendit un grand verre d'eau pour calmer ses pleurs résiduels et se moucha avant de dévaler les escaliers comme s'il avait le diable aux trousses. Il sauta dans la voiture qui venait tout juste d'arriver et donna l'adresse de l'hôpital d'une voix enrouée mais ferme. Son pied battait une cadence frénétique et son regard n'arrivait pas à se fixer sur quoique ce soit. Tout ce qu'il souhaitait, c'était apercevoir l'entrée des urgences. Ce trajet lui rappelait atrocement celui qu'il avait fait cinq ans auparavant lorsqu'Alice lui avait demandé de les rejoindre après le coup de folie de Data. Jamais il n'aurait crû qu'il se retrouverait à nouveau dans cette situation et il espérait que l'issue ne serait pas plus dramatique cette fois-ci.

Lorsqu'enfin il arriva, il laissa un gros billet au taxi sans attendre sa monnaie et sortit en courant du véhicule pour débouler dans un vaste hall. Il se dirigea vers la réception où une dame avenante lui indiqua la salle d'attente où il pourrait recevoir des nouvelles une fois que les médecins en sauraient plus. Il en prit la direction, les épaules affaissées, le regard vide et resta planté à l'entrée en balayant la pièce du regard. Il cherchait un soutien, quelqu'un qu'il connaisse et lorsqu'il vit Elias, assis non loin, relever les yeux vers lui, il ne put s'empêcher d'éclater à nouveau en sanglots silencieux. Il s'approcha de lui alors qu'il se levait et le prit dans ses bras pour l'étreindre avec force. Sa présence l'apaisait, il avait besoin de lui à cet instant et dans un coin de sa tête, il espérait qu'il pourrait lui aussi lui apporter le réconfort dont il aurait besoin.

La tête enfouie dans le creux de son épaule, il pleura un long moment avant de lui demander des nouvelles.


- Comment il va Elias ? Alice est prévenue ? Elle est avec lui ? On t'a dit quelque chose ?

Il était conscient qu'il le bombardait de questions, mais maintenant qu'il était là, il avait besoin de savoir afin de se préparer à toute éventualité. Il se détacha pour plonger son regard anéanti dans le sien, séchant ses joues humides d'un revers de manche. D'un ton plus calme, il reprit la parole, posant une main sur sa nuque pour la serrer avec douceur.

- Et toi, comment tu vas ?

Il tenta un petit sourire pas très convaincant, mais il n'avait pas la force de faire plus pour le moment. Il aurait aimé pouvoir le rassurer, mais il était déchiré entre sa profonde inquiétude et le désir de le soutenir. Il allait devoir reprendre ses esprits et prendre un peu de recul avant d'arriver à gérer ses émotions, mais pour le moment, cela lui était impossible. Et plus que tout, il ne le souhaitait pas. Il ne voulait pas se brider, pas dans un moment aussi terrible. Il avait besoin de laisser sortir certaines choses.
Vox
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[Sujet clos] What a night [Gear] 90b70310
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Etat Civil : En couple polyamoureux libre
Pouvoirs : Charme par la voix, imitation, transmission de sentiments par le chant, facilité dans le domaine de la musique
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Mer 2 Jan 2019 - 21:22
GEAR
IDENTITE : Elias Dewey
GROUPE : Potential Home
SPHERE : Technique
AGE : 154 ans
ETAT CIVIL : Célibataire
PROFESSION : Mécanicien, chercheur, directeur de diverses industries mécaniques
POUVOIRS :  Vieillissement ralenti et capacité à voir à travers les différentes couches de la matière
ETAT DE SANTE : Bon
LIENS : Dastan : ami/mentor. Sveda : ami. Cheshire : père. Data : flou.


Elias était en train de travailler dans un atelier, entouré d’élèves de la House Mechanics. On leur avait demandé de préparer quelques accessoires et décors pour le spectacle de fin d’année, et toute la maison avait été ravie de pouvoir mettre son savoir-faire à l’ouvrage. Cela promettait d’être un événement, et tous étaient motivés à ce que cela soit un succès. Gear donnait donc un coup et main et supervisait le tout, aussi motivé que les élèves et impatient de voir ce que cela allait donner. A tel point qu’il failli manquer l’appel de Roxy. Il s’éclipsa un instant dans le couloir, afin d’éviter le bruit des machines. Mais lorsqu’il entendit la voix paniquée de la scientifique, sa bonne humeur laissa place à une expression beaucoup plus sérieuse.

L’assistant de Dany parlait à toute vitesse, visiblement encore sous le choc. Mais Elias compris rapidement qu’il s’était passé quelque chose à l’agence. Un type s’était pointé avec une arme, et avait tiré sur Dany, disparaissant avant que les autres n’aient pu faire quoi que ce soit. Fawn, Moira et Roxy allaient bien, à part d’être un peu secouées. Mais le soulagement de savoir que son petit chaton n’était pas blessé se dissipa très vite lorsque Roxy lui indiqua que Dany avait été emmené d’urgence à l’hôpital, et qu’elle était en route pour y aller également. Elle avait également prévenu Dastan et Alice, cette dernière étant la personne de contact officielle de Dany.

Lorsqu’il raccrocha, Gear s’affala contre le mur, incapable de faire le moindre geste ou de réfléchir correctement. Il n’arrivait pas à assimiler ce qui était en train de se passer. Dany, blessé ? Son Dany ? Le sarcastique et grincheux Dany ? L’homme qu’il avait appris à connaître derrière ses apparences asociales, et avec lequel il avait passé tant de moments et de nuits ? Dany que rien ne semblait arrêter ? C’était inconcevable. Puis, très vite, l’urgence de la situation le rattrapa. Il envoya un message à Spanner pour lui confier la supervision de l’atelier, et fonça au garage pour récupérer sa moto. Il fut en un rien de temps à l’hôpital, essayant de chasser la pensée déchirante que Dany aurait été malade comme un chien après une telle embardée.

Une fois sur place, il appela Fawn pour prendre de ses nouvelles, avant de retrouver Roxy dans la salle d’attente. Alice arriva quelques instants après, bouleversée. Elle s’effondra dans les bras de Gear, pleurant durant de longues minutes pendant que le fondateur essayait de la consoler. Elle finit par prendre une grande inspiration, et retrouva peu à peu ses esprits. Apparemment, il était en salle d’opérations. Elle allait rejoindre les infirmières pour être davantage tenue au courant, mais elle seule aurait ce droit. Roxy lui tendit un café, qu’elle but d’un coup, sans sembler se soucier du fait qu’il devait être brûlant. Elle leur lança un dernier regard pour se donner du courage, et passa la porte, hors de leur vue.

Gear allait s’asseoir, les mains jointes, puisqu’il n’y avait désormais rien à faire. Il ne pouvait même pas prier, n’ayant jamais cru que un quelconque Dieu. Mais il concentra toutes ses pensées sur Dany, espérant que cela serait suffisant pour qu’il s’en sorte. En voyant la mine déconfite de Roxy, il tenta de mettre de côté sa propre angoisse pour la rassurer. Ou du moins, pour lui faire oublier l’attente.

Ce ne fut que lorsque la porte s’ouvrit sur Owen qu’Elias réalisa que le musicien devait lui aussi être mort d’inquiétude. Il s’en voulut tout de suite de ne pas avoir pensé à lui, et se leva pour le réceptionner, surpris de le voir fondre en larmes dans ses bras. Son cœur en fut brisé, et il eut toutes les peines du monde à ne pas craquer non plus. D’abord Dany, et maintenant Owen… cela faisait beaucoup. Il se mordit la langue, refoulant ses larmes pour serrer le musicien en retour, lui caressant avec tendresse le dos pour essayer de l’apaiser. Après quelques instants, Vox se calma un peu et parvint à lui demander des nouvelles. Elias inspira profondément, avant d’essayer de répondre à toutes ses interrogations :

"Ils sont en train de l’opérer. Alice est à côté, pour suivre comment ça se passe. Elle va… nous tenir au courant, je suppose… Il a perdu beaucoup de sang..."

Il déglutit pour tuer un sanglot au fond de sa gorge. Qu’est-ce qu’ils allaient faire, si Dany ne s’en sortait pas ? Elias ne pouvait pas imaginer vivre sans sa présence. Et Owen… Est-ce qu’il serait condamné à être malheureux ? Cette pensée lui fendit le cœur un peu plus. En croisant son regard, il fut sur le point de craquer pour de bon. Et puis, sa main se posa avec douceur sur sa nuque, et lui demanda comment lui allait. Lui. Gear réalisa que ce n’était pas le moment de craquer. Owen comptait sur lui. Dany aussi. Et Roxy, Alice, Fawn. Tout le monde. Il ne pouvait pas se permettre de baisser les bras. Pas maintenant. Il passa une main sur la joue du musicien pour la caresser avec douceur et chasser les dernières larmes qui s’y trouvaient.

"Je tiens le coup. Pour Dany. Il a besoin de nous." Il tira doucement Owen pour le faire s’asseoir à côté de Roxy. Cette dernière l’agrippa pour le serrer dans ses bras, et pendant ce temps, Elias alla à la machine à boissons. Il revint avec deux cafés et un chocolat, tendant ce dernier à l’assistant et un café à Owen. Il s’assit à côté de lui, et posa une main sur la sienne. "Il va s’en sortir. Tu sais comme il est têtu. Il ne nous laisserait jamais comme ça."

Il lui offrit un petit sourire, avant de prendre une petite gorgée de son café. Il eut un petit rire nerveux.

"Dany trouverait que ce café est immonde." Il le voyait déjà plisser le nez, et ne pas s’approcher de la boisson. Même lorsqu’il était plongé dans une affaire, il prenait toujours le temps de se faire un vrai café. Ou d’aller un prendre un en ville. Gear passa une main dans les cheveux d’Owen. "C’est Alex qui t’a prévenu ? Je suis désolé, j’aurais dû le faire. Je n’ai pas pensé, sur le moment..."

Et il n’aurait pas pu, certainement. Cela l’étonnait encore, à quel point il avait été chamboulé en voyant Owen débarquer ici, en larmes. Presque autant que quand il avait appris la nouvelle, pour Dany…


Dastan
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Dastan
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Mer 2 Jan 2019 - 21:26
Être ainsi dans les bras de son ami avait de quoi rassurer le musicien. Il n'était pas seul à affronter ces pénibles moments, il le savait parfaitement, mais être en contact avec celles et ceux qui partageaient sa peine le réconfortait. Et puis Elias avait toujours eu le don de lui faire du bien, que ce soit par ses éclats de rire ou ses étreintes tendres qu'il dispensait dès que son collègue avait besoin de réconfort. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, ils avaient plutôt partagé des moments drôles et agréables, mais Owen savait qu'il pouvait compter sur lui dans les coups durs et il en avait la preuve à présent. Il était presque honteux de se laisser autant aller alors que le mécanicien restait maître de lui-même malgré tout. Difficilement, certes, Vox le voyait parfaitement, mais tout de même. La douceur dont il fit preuve finit d'ailleurs par le calmer et il écouta les réponses à ses questions, son ventre se tordant à sa dernière phrase.

Lorsqu'il plongea son regard dans le sien, la torsion dans ses entrailles sembla se relâcher quelque peu et il lui fit un sourire un peu plus franc cette fois-ci en l'entendant lui assurer qu'il tenait le coup. Il réprima un léger frisson au contact de sa main sur sa joue et le laissa l'entraîner aux côtés de Roxy. Il n'avait pas tout de suite vu la jeune femme qui devait être dans un sacré état de choc. Elle était sûrement présente lors de l'attaque et il ne pouvait s'imaginer le poids qui pesait sur ses épaules à cet instant. Il la serra contre lui avec douceur mais fermeté en lui murmurant des mots réconfortant à l'oreille, sa main caressant sa nuque avec douceur. Il planta un baiser sur sa joue et lui demanda comment elle se sentait avant d'accepter le café que Gear lui tendait. Il garda un bras autour de ses épaules pour l'attirer contre lui et sans avoir pris une gorgée de sa boisson, il la posa sur la petite table devant lui. Son estomac était si contracté qu'il ne se voyait pas capable d'avaler quoique ce soit.

Il serra ses doigts instinctivement autour de ceux d'Elias et acquiesça lentement à ses paroles. Si Dany avait le choix, il était certain que jamais il ne leur ferait vivre la tragédie que représenterait sa perte. S'il était conscient en cet instant, il s'en voudrait même sûrement de les inquiéter de la sorte. Sauf que voilà, il n'avait pas son mot à dire dans cette histoire. Il pouvait se battre et il allait le faire, Owen en était persuadé, mais il avait perdu son droit de choisir entre la vie et la mort. Une espèce de salopard avait tout fait pour faire pencher la balance du côté de la catastrophe et il n'y avait rien que quiconque puisse faire pour changer cela. Il appartenait à présent à l'équipe médicale et au corps de Cooper de batailler pour le maintenir en vie. Quand à ses proches, ceux qui le connaissaient et l'aimaient, ils ne pouvaient qu'attendre que l'on vienne leur donner des nouvelles qu'ils espéraient rassurantes.

Un léger rire fusa des lèvres du musicien à la remarque de son collègue. Il n'avait pas goûté le café mais il ne fallait pas être un génie pour savoir que celui que l'on trouvait dans les hôpitaux appartenait plutôt à la famille des jus de chaussettes.


- Son palais n'aurait pas supporté, non. Son côté italien sans doute.

Il rendit son sourire à Gear avant de lâcher sa main pour passer également un bras autour de ses épaules.

- T'en fais pas pour ça Elias, c'est pas grave. Alex m'a appelé et je suis là, c'est tout ce qui compte.

Il approcha son visage pour déposer un baiser sur sa tempe avant de le serrer contre lui. Il ne lui en voulait vraiment pas car lui-même n'avait pas pensé à prévenir qui que ce soit. Il partait de l'idée qu'il ne serait pas prévenu en premier en cas de problème et qu'il ne lui appartenait donc pas de continuer la chaîne téléphonique. Et puis vu l'état lamentable dans lequel il avait été après le coup de fil de Dastan, il n'aurait pas été en état de toute manière. Il était simplement heureux dans son malheur d'être entouré et de pouvoir être près de Dany, même s'il n'aurait sûrement pas le droit de le voir avant un moment. Tout ce qui lui importait, c'était d'être là, pour lui. pour ceux qu'il tenait dans ses bras et les autres qu'il n'avait pas encore vu. Il n'imaginait pas l'angoisse d'Alice à cet instant et détestait l'idée qu'elle se retrouve sans un visage connu pour affronter les nouvelles qu'elle leur apporterait ensuite. Il n'y avait plus qu'à espérer que l'attente ne serait pas trop longue.
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Mer 2 Jan 2019 - 21:26
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Elias ne savait pas s’il était soulagé ou inquiet de savoir Owen avec lui dans cette salle d’attente. Cela faisait du bien d’avoir du soutien, mais d’un autre côté, assister à la peur et à la tristesse de son ami ne l’aidait pas à rester maître de ses propres émotions. De tous ceux qui étaient présents, il était le plus âgé. Celui qui avait le plus vécu. Ce qui lui conférait, bien que pas explicitement, le rôle d’ancien, dont la maturité et la sagesse devaient l’emporter sur tout le reste. C’était à lui de consoler et de rassurer, non l’inverse. Et cela, il avait beaucoup de mal à l’accepter. Surtout parce que c’était Dany qui était sur la table d’opérations. Et maintenant parce qu’Owen était là. Déjà qu’en temps normal, il ne s’estimait pas le plus sage, surtout en comparaison de personne comme Sveda ou Wisdom, mais en ce moment tout particulièrement, ne pas éclater en sanglots lui demandait déjà presque toute son énergie.

Il prit cependant sur lui pour tenter de rassurer le musicien, espérant que ses propres paroles finiraient par avoir un effet sur lui-même. Dans tous les cas, Owen sembla se calmer un peu, ce qui réduisit déjà passablement son propre stress. Il l’installa à côté de Roxy, cette dernière étant également heureuse d’avoir un peu de soutien. Lorsqu’il revint avec les boissons, elle but doucement son chocolat, plongée dans un mutisme totalement inhabituel chez elle. Elias lui suggéra de rentrer chez elle, ou d’aller à l’infirmerie de la PH pour se reposer. Ils la tiendraient au courant dès qu’ils auraient des nouvelles. Il lui fallut un petit moment pour accepter, mais elle finit par accepter, non sans les avoir étreints une dernière fois.

Owen et Gear se retrouvèrent donc seuls dans la salle d’attente, la porte devant eux restant désespérément immobile. Toujours pas de nouvelles d’Alice. Alors, pour alléger un peu l’ambiance, Elias commenta le goût du café, qui aurait fortement déplut au détective. De quoi rire doucement avec son ami.

"Ça doit être ça. N’essaie jamais de l’emmener dans un fast-food."

Parler de lui au présent et dans le futur aidait à garder foi, à faire comme s’il allait s’en sortir. En tous cas, ça l’aidait lui. Il voulait croire qu’il y aurait encore d’autres moments avec Dany, dans un fast-food ou non. Il voulait croire qu’Owen et lui se rapprochent encore plus. Il voulait qu’ils soient heureux, et pas en train de patienter dans la salle d’attente d’un hôpital pendant que l’autre était entre la vie et la mort. C’était trop injuste… Gear ne pouvait pas concevoir qu’un d’eux trois ne soit plus là. Et pourtant, il avait déjà perdu de nombreux proches. Il savait que la vie était courte et parfois cruelle. Mais il gardait cet optimisme et cet espoir, malgré tout. Et c’était tout ce qu’il avait à leur offrir, maintenant.

Les paroles et gestes réconfortants d’Owen le rassurèrent, et il lui offrit un léger sourire, le laissant lui embrasser la tempe, en réprimant un léger frisson. Peut-être que c’était la fatigue et le stress. Mais ce baiser lui sembla différent de tous les autres qu’ils avaient pu partager. Le reste n’avait été que plaisanterie et jeu. Mais pas cette fois. Ce baiser provoqua une légère sensation de chaleur réconfortante, brève mais puissante. A tel point qu’il se surprit à en vouloir encore, à en vouloir plus. Ce qui pouvait se comprendre. Il avait lui aussi besoin de soutien, après tout. Il se laissa donc aller contre lui, en soupirant longuement.

Il resta ainsi en silence durant quelques instants. Avant de commencer à chantonner. Ce qui lui passait par la tête. Des chansons populaires, des chants de Noël, des tubes des décennies précédentes. N’importe quoi qui lui permettait de penser un peu à autre chose et qui faisait passer le temps. Et peut-être que ça marcha. Puisqu’après un moment qui ne lui sembla pas si long, la porte s’ouvrit sur Alice. D’un bond, Elias fut debout, entraînant Owen avec lui à la rencontre de la Barwoman. Celle-ci semblait épuisée, mais un fin sourire rassura tout de suite le mécanicien.

"Ils ont fini. Il a pu avoir un don de sang à la dernière minute, ça lui a sauvé la vie. Ses constantes vitales ont remonté et les médecins sont confiants. Il a de grandes chances de s’en sortir."

Le soulagement explosa dans la poitrine d’Elias, à tel point qu’il faillit en perdre l’équilibre. Une bouffée de joie l’envahit, lui coupant le souffle. Sans vraiment réfléchir, il attrapa le col d’Owen pour le tirer à lui et l’embrasser avec toute l’énergie que lui inspirait cette nouvelle. Il laissa ses lèvres contre les siennes de longues secondes, avant de peu à peu reprendre ses esprits. Et de réaliser ce qu’il venait de faire. Il relâcha le musicien, un peu embarrassé, tandis qu’Alice les fixait, sidérée.

"Ah, euh… désolé. Élan d’enthousiasme un peu trop… enthousiaste." Il retrouva néanmoins vite le sourire. "Mais c’est super ! On pourra le voir quand ?"

"Pas tout de suite." tempéra Alice avec un soupir, en se laissant tomber sur une chaise. "Il est encore sous observation. Il devrait se réveiller ces prochains jours, si tout va bien. Mais il n’y a que moi qui sois autorisée à rester avec lui. Je lui avais pourtant dit de rajouter d’autres personnes…"

Elle soupira à nouveau, et Elias passa une main sur son épaule.

"Merci d’avoir été là pour lui. Dinah a été mise au courant ?"

Elle hocha doucement la tête.

"Oui. Elle va m’amener quelques affaires. Que je puisse rester jusqu’à ce qu’il se réveille. Et lui passer un de ces savons…" Elle les observa et leur sourit doucement. "Vous devriez rentrer. Il n’y a rien que vous puissiez faire maintenant, je vous tiendrai au courant s’il y a du nouveau. Allez vous reposer. Vous l’avez mérité."

Elias hésita un instant, et jeta un regard à Owen. Malgré ce qu’il venait de se passer, il n’avait pas le cœur à rentrer, et à laisser le musicien seul. Ou surtout, à rester seul lui.

"Tu veux venir chez moi un moment ?" lui proposa-t-il donc, avec un petit sourire.


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Mer 2 Jan 2019 - 21:31
Après qu'elle ait pris quelque gorgée de son chocolat chaud, Gear proposa à Roxy d'aller se reposer. La pauvre avait les traits tirés et l'air exténué mais cela ne l'empêcha pas d'hésiter longuement avant de finalement céder. Un peu de repos ne lui ferait que du bien et ils la tiendraient au courant de l'évolution de l'état de santé de Dany dès qu'ils auraient des nouvelles. Le musicien la serra longuement dans ses bras pour la réconforter une dernière fois et lui demanda de les prévenir une fois arrivée à destination. Son cœur se fendit un peu plus lorsqu'il la vit s'éloigner, autant parce que c'était un soutien qui s'en allait que parce qu'il aurait voulu faire plus pour elle. Mais après qu'elle ait passé la porte il se concentra à nouveau sur son ami, car lui aussi avait besoin de lui. Leur main maintenant jointes, il l'écouta émettre l'idée que le détective mette les pieds dans un fast-food. Cette pensée eut le don de le faire rire doucement tellement elle était ridicule. S'il s'agissait de restauration rapide saine et utilisant des produits locaux, c'était encore possible, mais le faire passer la porte d'une chaîne, il doutait que ce soit faisable.

Rire, même si ce fut bref, lui fit du bien, tout comme imaginer une scène aussi cocasse. Cela lui permettait de voir un avenir avec Cooper et il fallait qu'il se raccroche à ça. Il allait survivre, il allait survivre, il allait survivre. Ces paroles, il se les répétait en boucle comme un mantra qui pourrait influencer l'issue de cette histoire. Il était obligé de garder espoir, sinon il s'effondrerait pour de bon. Heureusement, Elias était là et le sourire, même léger, dont il le gratifia avant qu'il ne se cale contre lui, cela avait un eut un effet apaisant bien plus puissant que n'importe quelle parole. Lorsqu'il commença à chanter d'une voix douce, Owen sentit son cœur se serrer à nouveau et il dut lutter pour retenir ses larmes et ne pas se laisser submerger par l'émotion. Il y avait une telle beauté dans cet instant, malgré tout le tragique qu'il comportait, et il écouta chaque note avec attention, laissant la mélodie de sa voix pénétrer son être et défaire peu à peu le nœud dans son estomac.

Son regard fixé sur la porte, il attendit ainsi un temps qu'il ne put quantifier. Peut-être étaient-ils là depuis une dizaine de minutes, peut-être depuis des heures, il n'aurait su dire. La présence du mécanicien l'avait aidé à oublier la cruauté de l'attente. Malgré la léthargie qui semblait avoir pris possession de lui, lorsqu'Alice apparut enfin, il suivit le fondateur dans son bond et se précipita à sa suite vers la jeune femme. Son sourire annonçait de bonnes nouvelles mais Vox retint son soupir de soulagement jusqu'à ce qu'elle leur confirme que Data était hors de danger. A cette annonce, il se prit le visage entre les mains et éclata d'un rire nerveux. Dany allait vivre, il allait s'en sortir. La route de la guérison serait sûrement longue, pensait-il, mais chaque chose en son temps. Tout ce qui importait au musicien, c'était que son ami avait survécu. Une véritable onde de bonheur l'envahit aussitôt et il sentit la tension qui s'était insinuée dans son corps, relâcher sa pression sur ses muscles. Il offrit un large sourire à la barwoman et était prêt à la prendre dans ses bras lorsqu'il fut détourné d'elle par un geste auquel il ne s'attendait pas.

Il n'eut rien le temps de comprendre qu'Elias l'attirait à lui pour l'embrasser de longues secondes avec une fougue qu'il ne lui connaissait pas. La surprise fut totale pour le professeur qui ne put toutefois retenir son instinct qui lui fit rendre ce baiser à son ami, une main venant doucement se poser sur sa hanche. Lorsqu'il se détacha de lui l'air gêné, Owen eut du mal à s'en remettre. Son estomac s'était à nouveau contracté sans raison apparente et il laissa sa main traîner sur sa taille un peu plus que de raison avant de l'ôter. Alice quand à elle les observa d'un air effaré, mais après les explications de Gear sur cet excès d'enthousiasme, la discussion repartit sur les raisons qui les avait amené ici. Cooper allait bien, certes, mais il ne pouvait pas recevoir d'autres visite que celle d'Alice. Vox s'en était douté, mais même ainsi il ne put s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse. Il aurait tant aimé le voir et lui prendre la main, simplement pour s'assurer que tout ceci était vrai et qu'il était bel et bien vivant.

Il rejeta ce sentiment dans un coin de son esprit et prit la jeune femme dans ses bras pour la remercier à son tour. Elle ne tarda pas à les renvoyer chez eux après leur avoir assuré que sa compagne était en route pour la rejoindre, mais il était hors de question pour le musicien de la laisser seule en attendant. Il tourna son regard vers le mécanicien et sentit à nouveau cette tension au creux de ses entrailles qu'il tenta de chasser de ses pensées. L'invitation qu'il lui fit avait de quoi le séduire, car il ne se voyait pas rester seul dans un tel moment, même si le pire était passé. De plus, il ne pouvait se résigner à laisser Gear dans son coin.


- D'accord. Avec plaisir. Il lui rendit un fin sourire et poursuivit. Mais il est hors de question qu'on te laisse seule Alice. On attend que Dinah arrive, ok ?

Il lança un regard à son ami en quête d'approbation et lorsqu'il l'obtint, il partit se rasseoir en tremblant légèrement. Il sortit son téléphone pour prévenir Alex et lui donner la bonne nouvelle, laissant le soin à Elias d'en faire de même avec les filles de l'agence. Il attrapa ensuite son café toujours posé sur la table, froid et infect, et le descendit d'une seule traite. Son visage se contracta dans une grimace, mais au moins était-il à présent bien réveillé, même si c'était plus sous l'effet du mauvais goût que de la caféine. Il sentait la fatigue qu'avait provoqué l'angoisse l'étreindre et le submerger graduellement. Il ne rêvait que d'une chose à présent, dormir et il ne fut pas mécontent de voir la compagne d'Alice arriver. Après des embrassades pour se dire autant bonjour qu'au revoir et se souhaiter du courage, ils se séparèrent, Owen suivant le fondateur vers le parking avant de prendre la route de la Potential Home. Ses bras fermement passés autour de son torse, il se réchauffait contre lui dans l'air mordant du début de soirée.
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Mer 2 Jan 2019 - 21:33
GEAR
IDENTITE : Elias Dewey
GROUPE : Potential Home
SPHERE : Technique
AGE : 154 ans
ETAT CIVIL : Célibataire
PROFESSION : Mécanicien, chercheur, directeur de diverses industries mécaniques
POUVOIRS :  Vieillissement ralenti et capacité à voir à travers les différentes couches de la matière
ETAT DE SANTE : Bon
LIENS : Dastan : ami/mentor. Sveda : ami. Cheshire : père. Data : flou.


Parler de Dany comme s’il allait surgir, avec sa mine renfrognée et boudeuse, aidait à traverser ces moments pénibles. L’imaginer dans des situations cocasses leur ramenait un léger rire, qui, même si éphémère, leur faisait beaucoup de bien. Mais peut-être plus que ça, c’était la main d’Owen dans la sienne, et sa présence à ses côtés qui aidaient Elias. Peut-être que le musicien ne le réalisait pas, puisqu’en apparences, c’était le mécanicien qui assumait ce rôle, le calmant comme il le pouvait. Mais l’inverse était également vrai. C’était parce que c’était Owen, parce qu’il ne voulait plus le voir aussi désemparé, que Gear parvenait à tenir le coup. Pour lui, et pour Dany, qui devait mener son propre combat, même dans l’inconscience. Il était persuadé que leurs pensées, d’une manière ou d’une autre, pouvait l’atteindre et l’aider.

Et, quoi de mieux pour encourager que la musique ? Cela avait beau n’avoir ni sens, ni logique, juste de pouvoir chanter aidait Elias à laisser la pression s’échapper un peu. Et bien sûr, Owen y fut sensible. Il n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit, le mécanicien le ressentit. Et il espérait que le détective aussi. Le temps sembla se transformer, s’étendre et se rétrécir en même temps. C’était comme s’ils étaient passé dans une autre dimension temporelle, hors de la normale. Quoi qu’il en soit, leur attente fut enfin récompensée lorsqu’Alice sortit des urgences pour leur amener les dernières nouvelles.

Et des positives. Il avait espéré, et l’univers lui avait rendu sa ténacité. Il en aurait presque pleuré de joie, s’il n’avait pas instinctivement tourné son accès de bonheur sous une autre forme. S’il avait été plus lucide, il aurait été étonné que Vox lui rende son baiser. Mais, dans son état actuel, cela sembla être parfaitement normal. Naturel, et logique. Un peu moins lorsqu’il s’écarta, et réalisa ce qu’il venait de faire. Toutefois, il ne laissa pas le temps au malaise de s’installer, trouvant tout de suite la parade. Un coup de folie, cela ne pouvait être que ça. Après ce qu’ils venaient de traverser, quoi de plus normal ? Et puis, il y avait plus important.

Dany allait se remettre, mais il faudrait encore un peu de temps. Ils ne sauraient pas autorisés à le voir tout de suite, ni à lui tenir compagnie. C’était dur, mais il n’y avait rien à faire. Au moins, Alice serait là. Même si cela mettait de lourdes responsabilités sur ses épaules. Après Owen, Elias s’avança pour serrer son ancienne assistante dans les bras. Et, même si elle n’avait jamais été très à l’aise avec les contacts physique, elle leur rendit leur étreinte avec soulagement.

"Merci Alice. Il a de la chance de t’avoir."

Elle secoua la main pour chasser les remerciements.

"Il a de la chance de nous avoir. Je ne sais pas même s’il le réalise, ce crétin..."

Il passa un main sur ses cheveux, acquiesçant à la proposition d’Owen. De toute manière, Dinah ne mit pas longtemps à les rejoindre. Entre temps, Owen et lui eurent le temps de prévenir les autres de la bonne nouvelle, ainsi que des conditions de visites restreintes. Il ne doutait pas que Roxy souhaiterait être parmi les premières à lui rendre visite, et les autres filles de l’agence aussi. En attendant, ils rentreraient chez eux, puisqu’il n’y avait aucun intérêt à attendre à l’hôpital. La convalescence de Dany pouvait durer des jours, et d’autres personnes comptaient encore sur eux. Il salua Dinah et Alice d’un dernier câlin, avant de sortir avec Owen.

Maintenant qu’ils étaient seuls, et soulagé de savoir Dany hors de danger, Elias avait un peu l’impression de se remettre d’une énorme cuite. Il avait mal à la tête, et était épuisé. Il se sentait étrange, et la présence du musicien n’y était pas étrangère. Même en le voulant, difficile d’oublier le baiser qu’ils avaient échangés, et dont le souvenir remuait encore son estomac. Ce qui ne s’arrangea pas une fois sur la moto, lorsqu’Owen s’installa dans son dos pour lui serrer le torse. Au moins, cela avait le mérite de le maintenir éveillé, et il les conduisit jusqu’à la Potential Home.

Il faisait nuit, et la plupart des élèves et professeurs résidents étaient au lit. Très peu connaissait Dany, ce dernier ne venant pour ainsi dire jamais à l’école. Ce constat attrista un peu Elias, réalisant que le détective aurait très bien pu mourir sans qu’aucun de ces gens ne le connaissent comme lui le faisait. Et sachent à quel point il était incroyable, et les protégeait. Pour son invité, il tâcha toutefois de garder contenance, les amenant jusqu’à sa chambre. Cette dernière n’était pas rangée, comme pour changer. Mais pour la première fois, cela embarrassa un peu le mécanicien. Combien de fois Dany lui avait-il dit de ranger tout ce foutoir ?

Il se laissa tomber sur le lit, poussant un soupir fatigué. Il eut à peine la force de se déshabiller pour rester en sous-vêtements, et se glisser sous les couvertures. Il fit un signe à Owen.

"Tu connais la salle de bain, si tu veux. Et si tu souhaites manger un truc, mon frigo est à toi."

Pour une fois, lui-même n’avait pas vraiment d’appétit. Il frissonna dans son lit, et leva les yeux vers le musicien, lui envoyant un regard de chien battu.

"Tu restes avec moi, hein ?"

Il avait besoin de compagnie, Et, aussi ambivalentes que soient ses pensées envers lui, il avait envie qu’il reste et se blottisse dans ses bras. Il avait besoin que quelqu’un le couve, et le rassure. Pour toute la nuit.


Dastan
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Dastan
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Mer 2 Jan 2019 - 21:34
Le trajet jusqu'à l'école fut court et c'était autant dû à la conduite sportive de Gear qu'au fait que maintenant qu'ils étaient rassurés sur l'état de santé du détective, le temps ne s'écoulait plus avec une lenteur désagréable. Owen se sentait vidé et il avait de la peine à réfléchir et à faire le tri dans toutes ses émotions. Il avait vécu dans une telle tension durant ces dernières heures que le retour à la normale s'effectuait avec difficulté et sentir sous ses mains la chaleur de son collègue ne l'aidait pas à garder les idées claires. Il n'oubliait pas la forme qu'avait prise son accès de joie et il tentait encore de mettre en mots ce que cela avait provoqué en lui. Il était assez conscient pour se rendre compte qu'il lui avait rendu ce baiser et même qu'il l'avait apprécié, même s'il tentait de remiser ce détail dans un coin de son esprit. Il était bien trop fatigué pour réfléchir à tout ce que cela impliquait. D'ailleurs peut-être était-ce bien la fatigue qui le faisait divaguer.

Il poussa un profond soupir, inaudible grâce au vrombissement de la moto, et resta muet le long de leur trajet dans les couloirs de la PH. Tout était silencieux à cette heure-ci et ils ne croisèrent pas âme qui vive. Heureusement d'ailleurs car il n'était pas en état de faire la conversation avec qui que ce soit, même Dastan. Il sentait l'épuisement envahir son corps petit à petit et réprima bon nombres de bâillements avant qu'ils ne passent la porte de la chambre du fondateur. Celle-ci, comme à l'accoutumée, était parsemée de ce que certains appelleraient un chaos artistique. Vox adorait cette ambiance et l'effervescence qui s'en dégageait. Il avait l'impression ainsi que le lieu était vivant et il voyait dans chaque objet laissé à l'abandon sur la table, une commode ou même le sol, la patte du maître des lieux. C'était un endroit chaleureux et qui ressemblait à Elias. Plein de vie.

Il regarda ce dernier s'affaler sur son lit et rejoindre la chaleur de ses couvertures avec un petit sourire alors que lui-même retirait sa veste et ses chaussures avec lenteur. Le musicien ne pouvait toujours rien avaler et remercia son hôte tout en déclinant son offre. Il prit toutefois la direction de la salle de bain mais se retourna lorsqu'il l'entendit poursuivre. Le regard qu'il lui lançait, il le connaissait par cœur. Combien de fois l'avait-il fait avant d'éclater de rire juste derrière ? Owen avait cessé de compter. C'était comme compter le nombre de fois que Dany levait les yeux au ciel. Il se surprit à se demander qu'elle était donc sa petite manie à lui et se promit de poser la question un jour. Sûrement quelque chose lié à la musique. Quoiqu'il en soit, cette fois-ci, le rire ne vint pas. Le professeur ne pouvait que constater que ce regard n'avait jamais été plus sincère qu'en cet instant et cela le bouleversa complètement.


- Bien sûr.

Sa voix n'était presque qu'un murmure et même s'il aurait pu lui faire remarquer, pour détendre l'atmosphère, qu'il ne venait pas de se taper la route pour repartir aussi sec, il n'en fut pas capable. Les deux mots qu'il avait prononcé avaient été déjà bien assez difficiles à sortir et après un bref sourire, il se glissa avec empressement dans la salle d'eau. Il se sentait sur le point de craquer sans savoir pourquoi ni comment, mais il était sûr d'une chose, il ne souhaitait pas que Gear assiste à ce spectacle. Pourquoi avait-il été si touché par sa demande ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire de baiser qu'il n'arrivait pas à s'ôter de la tête ? Qu'allait-il se passer une fois qu'il retournerait auprès de lui ?

Le reflet que lui renvoya le miroir n'avait rien de glorieux et ne répondit à aucune de ses interrogations. Ses traits étaient tirés, ses yeux gonflés et de larges cernes s'étendaient de part et d'autre de son visage. Il ôta ses vêtements, se retrouvant en caleçon, et se passa de l'eau froide sur la figure à plusieurs reprises pour se reprendre avant de poser à nouveau les yeux sur sa propre image. Ses muscles le faisaient souffrir et il n'arrivait plus à réfléchir de manière cohérente. Il était complètement perdu et ne savait plus quoi penser. Tout ce qu'il désirait à ce moment précis, c'était de la tendresse pour l'aider à faire passer cette journée. Ca et des caresses. Il n'en avait jamais eu autant besoin et après un dernier regard résolu à son expression perplexe, il pensa « Et puis merde. » et sortit rejoindre le fondateur.

Vox posa instantanément son regard sur son ami allongé dans le lit et le rejoignit en quelques enjambées sans prononcer la moindre parole. Sauf qu'au lieu de se coucher sagement à ses côtés, il s'allongea sur lui et passa une main sur sa nuque avec douceur. Il ne leur laissa pas le temps d'échanger le moindre regard et l'embrassa, légèrement au départ puis de plus en plus fougueusement avant de se détacher pour venir lui murmurer à l'oreille.


- Elias, si tu ne veux pas, j'arrête là et je dors par terre.

Il en avait besoin, de cette proximité qu'offrait le sexe et de la tendresse qui pouvait en découler. De l'oubli qu'il permettait d'atteindre également en même temps qu'une sensation de bien-être intense. Même si tout cela n'était qu'éphémère, c'était une bulle d'oxygène qui faisait du bien et permettait de remettre les compteurs à zéro, autant physiquement que dans sa tête. Cependant, jamais il ne voudrait mettre son ami de longue date mal à l'aise. Le fait que cela pouvait déjà être le cas au vu de ce qu'il venait de faire le fit se sentir mal et il commença à se soulever pour rouler sur le côté. Il y avait trop de choses bizarres qui se passaient, trop de ressentis qu'il n'avait pas envie d'explorer. Et coucher avec le fondateur n'allait sûrement pas l'aider à faire le tri. Tout ceci n'était qu'une très mauvaise idée. Non ? Et pourtant, il en crevait d'envie. Pas simplement parce qu'il en avait besoin, mais aussi, surtout, parce que c'était lui.
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Mer 2 Jan 2019 - 21:35
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Le chemin jusqu’à la chambre de Gear fut étrangement silencieux. Tous deux avaient été épuisés par ces dernières heures et l’attente, et même si Dany était sorti d’affaire, cela n’effacerait pas tout comme par magie. A commencer par ce baiser. Elias se forçait à ne pas y penser. Il n’y avait rien à penser, il s’était emporté, rien de plus. Alors, pourquoi il restait imprimé dans sa mémoire et jusque dans ses lèvres ? Ce n’était pas juste le baiser. Il y en avait eu d’autres. Mais ce soir avait été différent. Mais il était bien trop fatigué pour y réfléchir, ou ne le voulait tout simplement pas.

Une fois arrivé dans sa chambre, même retrouver son nid douillet ne l’aida pas complètement à se débarrasser de ces sentiments ambigus. Mais une chose était certaine : il ne voulait pas rester seul. Il voulait qu’Owen reste avec lui, le prenne dans ses bras, lui fasse oublier ce qu’ils venaient de vivre. Et il ne voulait pas le laisser seul non plus. Le musicien avait craqué devant ses yeux, et cette scène resterait gravée dans sa mémoire pour un long moment. Jamais il ne voulait le revoir dans cet état de profonde détresse. Jamais.

Le silence s’installa, jusqu’à ce qu’Owen lui réponde par l’affirmative, soulageant tout de suite un peu plus Elias. Même si ce n’était qu’un murmure, c’était suffisant. Il le laissa s’absenter un instant dans la salle de bain, ce qui lui laissa le temps d’essayer de remettre ses pensées en place. La réaction d’Owen n’avait fait que confirmer ce que Gear suspectait depuis longtemps : il tenait au détective. Plus qu’il ne le pensait. Et la réciproque était vraie. Elias n’était peut-être pas doué pour décrypter ses propres émotions, en partie grâce à des actions d’auto-sabotage dûment entraînées au fil des décennies, mais il savait lire celles des autres.

Alors, il aurait dû se réjouir de voir ses suspicions confirmées, même si le contexte n’était pas vraiment à la réjouissance. Mais non. Au fond de lui, il ressentait une sorte de tristesse qu’il ne s’expliquait pas. Ou peut-être si… Bien sûr, il appréciait Owen. C’était le cas de tout le monde. Il était charmant, attirant, drôle, sociable. Même Dany n’avait pas su y résister. Mais lui, c’était différent. Ils se ressemblaient trop, et puis, entre collègues, c’était tout de suite plus délicat. D’autant qu’Owen n’avait pas de très bonnes expériences dans le milieu. Pas besoin de s’encombrer encore de quelqu’un comme lui, instable et immortel.

Pourtant… pourtant, il réalisa que ça ne lui aurait pas déplu. Qu’il en avait peut-être, peut-être envie. Pas parce qu’il était séduisant, amusant… Mais juste parce que c’était Owen, et qu’il était bien plus que ça. Ils leur souhaitaient d’être heureux, avec Dany. Il le souhaitait même avant son propre bonheur. Mais si un soir, un soir seulement, il pouvait l’avoir pour lui, encore un peu. Avant que l’inéluctable n’arrive. Ce qui ne saurait tarder. Il y veillerait. Mais si juste une fois… Juste ce soir, l’avoir avec lui, pour le réconforter, pour l’aimer…

Il était tellement perdu dans ses pensées qu’il ne remarqua pas que le musicien était revenu de la salle de bain. Il s’apprêta à lui faire de la place, lorsqu’Owen s’allongea sur lui pour l’embrasser. Il dût attendre quelques instants pour être certain de ne pas rêver, et lui rendre son baiser, avec de plus en plus de fougue. Tant pis, tant pis pour tout. Juste ce soir, il en avait besoin. Ses paroles le firent frémir jusqu’à la pointe de ses cheveux. Tant de choses lui traversèrent l’esprit, mais il les chassa toutes au moment où le musicien commença à se dégager. Il se redressa pour attraper son bras avec douceur et le retenir vers lui. Il lui offrit un sourire rassurant, étrangement apaisé.

"Je le veux, seulement si tu le veux aussi…"

Il s’approcha lentement pour l’embrasser avec douceur, passant une main sur sa joue dans un geste tendre et lent, pour savourer le moment. Puis, il explora sa nuque avec la même délicatesse. Puis son épaule, son dos, son torse. Son baiser s’enflamma progressivement, en même temps que ses caresses. Il parcourut ce corps qu’il avait déjà vu à de nombreuses reprises, mais qu’il découvrait enfin pour la première fois. Avec beaucoup de plaisir, surtout tous les doutes et questionnements envolés. Même si ce n’était que pour quelques heures.

Il colla son corps au sien pour en profiter pleinement, profitant d’une respiration pour lui murmurer :

"Moi vivant, jamais tu ne dormiras par terre."

Il se redressa légèrement, l’incitant à faire de même pour mieux lui retirer son caleçon, puis le sien. Il prit un moment pour l’observer, aussi nu que lui, avec un regard plein de douceur. Puis, il passa une main sur ses reins pour l’attirer sur lui, alors qu’il s’allongeait. Ses bras passèrent dans son dos, et il respira un instant l’odeur de sa nuque avec la même déférence que ses autres mouvements à son égard. Il embrassa délicatement son cou, parcourant un instant son dos pour apprécier ses formes sous ses mains. Il se sentait tellement bien. Tout cela semblait logique, normal, naturel. Pourquoi avaient-ils attendus autant déjà ? Mieux ne valait pas songer à tout cela. En ce moment du moins.

Sa main descendit le long de ses reins, effleurant à peine sa peau du bout des doigts. Le calme avant la tempête. Son autre main agrippa avec douceur ses cheveux, sa prise se faisant de plus en plus ferme.

"Alors, n’arrête surtout pas. Pas maintenant."

Juste pour cette nuit. Il avait besoin de sa présence contre lui. Au moins une fois, avant qu’il ne soit trop tard.


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Mer 2 Jan 2019 - 21:37
C'était une très mauvaise idée. Ou pas du tout. Vox était incapable de savoir s'il avait eu raison ou non de s'emporter ainsi, mais ce dont il était sûr, c'était que de sentir la chaleur de son corps contre le sien lui faisait tourner la tête. Le fondateur prit quelques secondes pour récupérer de sa surprise avant de lui rendre ses baisers avec la même douceur, puis la même passion. Cela aurait pu être un signe qu'il ne s'était pas trompé, que lui aussi souhaitait passer cette nuit ensemble. Que ce soit par simple plaisir ou pour se décharger de la journée, cela lui était égal. Peut-être même était-ce simplement parce que c'était lui ? Mais il chassa cette petite voix dans sa tête et rejoignit la terre ferme pour réaliser ce qu'il s'était permis de faire, à savoir se jeter sur son ami et collègue. Qu'est-ce qui lui prenait ? Pourquoi faisait-il ça ? Maintenant ? D'accord, il avait envie et besoin de s'oublier dans les bras d'un amant ou d'une maîtresse, mais cela ne justifiait pas tout. Etait-ce parce qu'il ne parvenait pas à chasser de ses pensées le baiser qu'ils avaient échangé plus tôt ? Ni l'effet que cela lui avait fait ?

Trop de questions déferlèrent dans son esprit et il s'écarta en évitant son regard, désolé de s'être laissé emporter. Il planta pourtant ses yeux dans les siens lorsqu'il le retint, étonné par son geste. Ce ne fut pas tant ses paroles que son sourire qui déclencha un véritable tourbillon dans sa tête et au creux de son estomac. C'était un sourire magnifique, qu'il ne lui connaissait pas, à se damner pour avoir la chance de le revoir ne serait-ce qu'une fois après que ce moment soit passé. Il ne l'avait jamais vu et pourtant il savait qu'il ne se lasserait jamais de le contempler. Ce fut ce sourire, si sincère, plus que toute autre chose, qui décida le musicien à lui rendre son baiser avec la même délicatesse. Le contact des doigts de Gear sur sa peau, si léger et presque tendre, le fit frémir et il profita de ces caresses durant de délicieuses secondes avant d'oser les lui rendre. Sa main se promena sur son torse avec lenteur, remonta ensuite son flanc et alla se perdre à la naissance de ses cheveux qu'il agrippa avec une douce ardeur lorsque leurs baisers se firent plus enflammés. Il se recula toutefois pour lui confirmer dans un murmure ce qu'ils avaient tous les deux compris.


- Bien sûr que je le veux.

Il passa une main dans le dos du fondateur pour le serrer un peu plus contre lui alors qu'il se rapprochait pour coller leur peau et mêler ainsi leur chaleur. Owen ferma les yeux aux paroles qu'il lui souffla, souriant avec amusement avant de l'embrasser à nouveau. Il ne voulait plus quitter ses lèvres à présent qu'il y avait goûté, n'y s'éloigner de ces courbes qu'il commençait à peine à découvrir. Il suivit cependant son geste et se redressa afin d'ôter leur dernier vêtement, atteignant définitivement un point de non-retour. Il détailla son corps avec attention, l'observant comme il ne l'avait jamais fait jusque-là, appréciant avec un fin sourire ce qu'il s'apprêtait à parcourir de ses mains et de ses lèvres. Il planta son regard dans le sien et se laissa entraîner contre lui, se rallongeant au-dessus de lui pour l'envelopper de ses bras et retrouver le contact de sa peau contre la sienne.

Il se dégageait des gestes d'Elias une certaine tendresse que le musicien lui rendit, parcourant de ses doigts ses formes avec une lenteur délibérée. Ils prenaient le temps de se découvrir et d'échanger leurs caresses et baisers avec une langueur affectueuse. Il n'y avait pas de maladresses, comme s'ils se connaissaient déjà et pourtant... Pourtant jamais ils n'avaient été aussi proches, à tous les niveaux. Ils se comprenaient au-delà des mots et si Vox avait été en état de réfléchir à la question, il aurait remarqué que cela ressemblait étrangement à la première fois qu'il avait couché avec un autre de ses amis.

Aux dernières paroles de Gear, Owen se détacha pour le fixer avec un sourire désarmant de sincérité et une profonde tendresse dans le regard, presque ému.


- Jamais.

Il n'avait aucune intention, ni aucune envie d'ailleurs, de s'arrêter. Tout ce qu'il souhaitait, c'était être dans ses bras et oublier. La journée cauchemardesque qu'ils venaient de vivre, ses pensées qui ne voulaient pas le lâcher et insinuaient le doute, ses sentiments qu'il refoulait. Tout. Il voulait ne plus se préoccuper que d'une seule chose, de l'homme qu'il regardait avec douceur. Il passa une main sur sa joue et s'arrêta quelques instants avant de reprendre ses baisers avec beaucoup plus d'ardeur cette fois-ci. Plus rien n'avait d'importance que ce moment partagé et Vox lui fit l'amour comme jamais il n'aurait pensé le lui faire. Avec un désir débridé, une passion enflammée et une tendresse langoureuse qui les maintinrent éveillé jusqu'au bout de la nuit.
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Mer 2 Jan 2019 - 21:38
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C’était comme entrer dans un de ces rêves agréable et fantasmé, et, à bien des occasions, Elias avait rêvé ce fantasme. Comme d’autres, certes, mais c’était sans doute le seul qu’il pensait impossible à réaliser. Et pourtant. La chaleur de la peau d’Owen contre la sienne, ses baisers enflammés, ses gestes tendres qui répondaient aux siens ; tout cela était bien réel. Presque trop, peut-être. Ou pas assez. Après une si longue journée, il était normal qu’ils n’aient plus tout à fait tous leurs esprits. Mais ce n’était jamais une excuse pour Elias. Seulement, le musicien avait lancé le bal, et semblait assez lucide pour le vouloir. Il le lui confirma même. Alors, qu’est-ce qui pouvait encore le retenir, à part la part rationnelle de son cerveau, qui ne faisait pas le poids face à tout le reste ?

Et puis, son regard était tellement beau, tellement émerveillé, Gear avait de la peine à croire que c’était vraiment lui que le musicien admirait de la sorte. Cela contribuait à rendre le moment encore plus intense, plus à part. Ils étaient dans leur monde, leur petite bulle, et ils en avaient besoin tous les deux. Besoin de ne pas penser au lendemain, à tout le reste. Juste au moment présent, et à l’autre. A la tendresse qu’il désirait tant, et qu’il s’offrait mutuellement. Elias prit un moment pour parcourir le corps d’Owen, de ses mains, et son regard et de ses lèvres, avec toute la douceur qu’il lui inspirait. C’était un moment tellement précieux. Il était tellement précieux. Et sentir qu’il lui rendait cette douceur, dans chacun de ses gestes, de ses baisers, de ses caresses ; c’était encore mieux que tout.

Et son sourire cristallisait ce sentiment à la perfection. Il aurait pu se perdre dans ce sourire, le contempler encore et encore, comme on contemplait un chef-d’œuvre qui nous émeut jusqu’aux tripes. C’est ce qu’il fit, durant les quelques secondes que durèrent la pause qu’ils firent pour s’observer. Il posa une main sur la sienne, souriant avec bonheur. Et avant que la suite ne s’abatte sur eux comme une tempête.

Rarement, il avait connu une nuit aussi intense, et pourtant, il en avait vécu de nombreuses en compagnie de personnes différentes. Mais Owen avait été différent dès le début. Ils se ressemblaient tellement, sans jamais qu’il se soit passé quoi que ce soit. Et peut-être que c’était ce qu’ils étaient en train de rattraper, le temps de quelques heures. Mais ce n’était pas tant l’intensité de leurs ébats qui était surprenante que la force de ce que cela créait en lui, des émotions vives qu’il ressentait dans ces moments d’intimité partagés entre eux seuls. Il se perdait dans leur plaisir, rendant celui que lui procurait Owen dans une symbiose parfaite. Il n’y eut presque pas de mots échangés, ils n’en avaient pas besoin. Tout se jouait dans leur corps, et leur complicité se passait de paroles.

Ils arrêtèrent à peine, enchaînant entre des caresses plus calmes et des étreintes passionnées. Leur propre monde, loin des autres, loin de tout. Qui commença peu à peu à se briser, lorsqu’Elias remarqua que le soleil était en train de se lever. Est-ce qu’une nuit venait de se passer, réellement ? Il avait l’impression qu’ils venaient à peine de commencer. L’épuisement s’abattit sur lui, et il se lova contre le corps du musicien, reprenant sa respiration consciemment pour la première fois depuis des heures. Est-ce que leur moment touchait déjà à sa fin ? Mais cela avait été tellement rapide. Et tellement… tellement parfait. Cela ne pouvait pas se terminer de cette manière.

Sans jamais que cela se reproduise. Cela semblait invraisemblable, illogique. Leurs corps s’accordaient si bien, et eux-mêmes se complétaient à merveille. Son cœur se serra petit à petit, et il ferma les yeux, enfouissant son visage dans le cou d’Owen pour implorer encore quelques instants. Tout en sachant que c’était bel et bien terminé. Ils revenaient dans la réalité, et le souvenir de Dany s’imposa à lui. Son Dany, son cher Dany. Il se sentit mal un instant, d’avoir passé la nuit dans les bras d’Owen, pendant que le détective était en convalescence. Comment pouvait-il connaître autant de bonheur, alors que son ami venait de manquer de mourir ? Cela n’avait été qu’un moment d’égarement, et désormais, les choses allaient reprendre leur cours.

Et, malgré sa tristesse, Elias savait qu’il appréciait bien plus Owen et Dany que son propre bonheur. La chose n’était donc pas à tergiverser, aussi difficile soit-elle.

"Owen..." commença-t-il, hésitant. Il ne savait pas quoi dire, ou comment le dire. Comment passer à la suite. Comment est-ce qu’ils allaient pouvoir continuer comme avant, après ce qui venait de se passer.

La sonnerie de son téléphone le sortir de ses pensées, et lorsqu’il vit de qui provenait l’appel, il bondit littéralement pour décrocher. Alice, de l’autre côté du fil, semblait épuisée. Elle lui raconta les dernières nouvelles, et il parut à la fois soulagé et inquiet. Il termina l’appel et regarda Owen.

"Dany est déjà sorti de convalescence. Ses blessures ont complètement guéris, et il est hors de danger. Mais..." Il hésita un instant, ne sachant pas lui-même comment interpréter les paroles d’Alice. "Il y a eu des effets imprévus suite à l’opération. Sur son don… Et, il ne le prend pas très bien..."

Il inspira profondément, essayant de se concentrer.

"Il… apparemment, il est devenu immortel. On ne sait pas comment… Et ça lui a fait un sacré choc." Il fixa Owen, une mine plus attristée sur le visage. "On nous déconseille d’aller le voir tout de suite. Mais..."

C’était la première chose qu’il avait souhaité, lorsqu’il avait appris son réveil. Le voir. Être là pour lui, Le tenir dans ses bras. C’était tellement évident. Comment avait-il cru pouvoir l’oublier ? Ou en douter ?


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Mer 2 Jan 2019 - 21:41
Un véritable tourbillon s'était emparé de l'esprit de Vox et il s'était laissé porter tout au long de la nuit par leurs envies muettes et l'appel de leur corps. C'était comme s'ils ne pouvaient rester séparé de l'autre plus de quelques minutes et qu'ils n'étaient complets que lorsqu'enfin ils retrouvaient les bras de leur amant. Un balet à la chorégraphie instinctive se déroulait entre eux, leurs mouvements se complétant et s'unissant pour leur procurer un plaisir partagé. Seul comptait Elias durant ces instants et le professeur ne se lassait pas de se perdre autant dans ses yeux que dans son souffle. Sentir celui-ci ainsi dans son cou, à effleurer sa peau avant de se mêler au sien, le rendait dingue. Il ne pouvait se rassasier de ses lèvres ni de la moiteur de ses courbes qu'il parcourait de caresses tantôt délicates, tantôt ardentes. Il en avait connu des nuits comme celle-ci, mais rarement avec une telle intensité et un tel partage. Pourquoi s'étaient-ils privé de cela durant toutes ces années ? C'était ridicule à bien y réfléchir, quoique peut-être que tout cela n'aurait pas été aussi magnifiquement puissant sans cette attente ?

Quoiqu'il en soit, la nuit touchait à présent à sa fin et s'est encore un peu haletant et les paupières closes que le musicien caressa avec douceur le dos de Gear. Il reprenait ses esprits, petit à petit, pensant déjà à comment se passerait la suite. Bien sûr, il y aurait un peu de gêne lorsqu'ils quitteraient les draps froissés de la petite chambre, mais pourquoi cette gêne devrait-elle se prolonger ? C'était toujours un peu le cas lorsque deux amants se retrouvaient au petit jour, sans les artifices de la nuit pour les envelopper et les protéger du regard de l'autre à la lumière crûe du soleil. Mais ce sentiment passait et même s'ils étaient amis et continueraient à se côtoyer, Owen ne voyait pas de raison de reléguer simplement ce moment dans un recoin de sa mémoire. Pourquoi ne pourraient-ils d'ailleurs pas réitérer l'expérience ? Après tout ils étaient deux adultes consentants et sans attaches, rien ne les empêchait de retrouver la pleine complicité qu'ils venaient de partager. A moins que le fondateur n'ait autre chose en tête quand à son avenir. Son collègue n'aurait su dire tant son comportement avait été étrange ces derniers temps.

La pensée qu'ils venaient de passer leur unique nuit ensemble provoqua une tristesse qu'il n'arrivait pas à chasser. Lorsqu'Elias se serra contre lui pour plonger son visage dans le creux de son cou, il lui rendit son étreinte avec force, poussant un léger soupir. Il ne voulait pas que cela se termine, pas tout de suite. C'était si bon de l'avoir dans ses bras, de sentir la chaleur de son corps contre lui et son cœur battre contre sa poitrine. Mais l'entendre prononcer son nom dépassait tout, même si le ton employé était plus anxieux que ce qu'il aurait souhaité entendre. Vox était conscient qu'ils allaient devoir discuter, mais il détestait entendre l'appréhension dans sa voix. Quoiqu'il se soit passé et quoiqu'ils décident pour la suite – ranger cette jolie parenthèse dans leurs souvenirs ou la laisser ouvrir la porte à quelque chose de plus – il serait là pour lui et il tenait à ce qu'il le sache.

Il se détacha donc avec douceur pour poser une main sur sa joue et lui sourire de manière rassurante. Il voulait être tendre avec lui, jusqu'au bout et il s'apprêtait à commencer la conversation lorsque le téléphone du fondateur brisa pour de bon la bulle qu'ils avaient réussi à créer. Au vu de sa réaction, le professeur comprit immédiatement qu'il s'agissait d'Alice et il se redressa à sa suite pour s'asseoir à ses côtés, une main posée sur son dos. Il attendit avec anxiété qu'il termine son appel afin de connaître les dernières nouvelles concernant leur ami. Il n'avait pas oublié Dany, bien au contraire, il se rappelait à son esprit avec force en cet instant. Il l'avait simplement poussé pour laisser de la place à Gear le temps d'une nuit. Maintenant qu'il était revenu, l'inquiétude reprenait ses droits sur ses pensées et il planta son regard dans celui de son ami, nerveux.

Les nouvelles étaient bonnes, excellentes même compte tenu du fait que le détective s'était pris une balle et luttait encore pour la vie la veille. Cependant Owen comprit bien vite que quelque chose clochait au vu de l'attitude de son amant et cette histoire de guérison express le troubla au plus haut point. Comment se faisait-il qu'il ait réussi à récupérer aussi rapidement ? La perplexité du musicien alla en grandissant et il fixait Elias d'un regard interrogateur, attendant la suite. Son don avait été affecté par l'opération, mais de quelle manière ? Comment était-ce arrivé ? Tant de questions qui attendaient des réponses, mais lorsqu'enfin il lui révéla ce qui avait agité leur ami de la sorte, Vox eut l'impression d'être foudroyé sur place.

Cooper. Immortel. C'était... non... quoi ? Une bonne chose ? Un coup du destin ? Un foutage de gueule en règle ? Mais merde, qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi était-il submergé par une soudaine envie de fondre à nouveau en larmes ? Par un mélange de rage et de douleur incontrôlables ? Il était vivant, c'est tout ce qui importait. Voilà. Vivant, en bonne santé et il allait le revoir, mais pas tout de suite comme le lui annonça Gear. Bien, bien. Bien ? Non, il voulait le voir, il voulait courir à l'hôpital et s'assurer qu'il était bien là, ce qui devait être à peu de choses près l'envie qui devait ronger son vis-à-vis au vu de la tristesse qu'il lisait dans ses yeux. Il tenta de se raccrocher à ce regard et prit sa main pour la serrer avec douceur.


- Elias, je sais...

Il savait le déception que cela provoquait en lui, il ressentait la même, mais il était en vie, c'était tout ce qui importait. Pourquoi alors cette peine qui s'insinuait dans son système ? Il embrassa sa tempe tendrement en glissant sa main dans ses cheveux pour les caresser. Dany allait vivre, alors d'où venait ce nouveau poids qui s'était abattu sur ses épaules ? Il allait vivre. Oui. Mais il allait vivre éternellement. Ce fait pénétrait à présent dans son esprit avec force, prenant le contrôle et le faisant réagir au quart de tour.

Il se leva d'un bon et récupéra son caleçon qu'il enfila rapidement avant de poser un regard plein de détresse sur Gear.


- Désolé, je... ne peux pas rester. Pas maintenant.

Et il partit enfiler ses vêtements laissés dans la salle de bain la veille. Comment était-il passé d'une telle douceur à une telle douleur en si peu de temps ? En à peine quelques mots, il s'était retrouvé sans dessus-dessous. Et s'il y avait bien une seule chose dont il fut sûr et certain à cet instant, c'était qu'il avait besoin d'être seul. Il rejoignit donc la chambre en trombe et s'approcha du fondateur pour le prendre dans ses bras avec force.

- Merci. Pour tout.

Il déposa un baiser sur ses lèvres bref mais intense et se précipita au-dehors sans prendre la peine de refermer derrière lui ni même de se retourner. Il ne voulait pas qu'Elias pense que leur nuit passée ensemble l'avait mis dans un tel état, mais il n'était pas en mesure d'expliquer quoique ce fut. L'annonce de l'immortalité de Dany lui avait mis une véritable claque et au lieu de se réjouir pour son ami, il avait envie de se terrer dans son appartement et biberonner une bouteille de whisky en écoutant de la musique. Juste histoire d'y voir plus clair ou de tout simplement oublier. Oublier toute cette histoire, cette nuit, celles qu'il avait passé avec Cooper, ces immortels qui lui survivraient. Cela ne l'avait jamais dérangé, mais l'annonce de la nouvelle lui avait ouvert les yeux. Elias immortel. Dany immortel. Et lui Owen, qui mourrait et pourrirait. Cette pensée lui provoqua de nouvelles nausées qu'il ne put contrôler et il dut se précipiter vers une poubelle dans la rue pour rendre le peu que contenait son estomac.

Après s'être nettoyé comme il put, il rejoignit son appartement avec hâte et s'en tint à son programme durant les deux jours qui suivirent. Il commença à émerger au troisième jour mais ce ne fut que lorsqu'Alice lui annonça que Data pouvait désormais recevoir des visites qu'il se reprit quelque peu. Il n'était pas prêt à affronter ce moment et il ne lui serait d'aucune utilité, contrairement à Gear, mais il était hors de question qu'il n'y aille pas. Il n'était peut-être pas immortel, mais il serait toujours là pour lui.
Vox
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Vox
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Mer 2 Jan 2019 - 21:42
GEAR
IDENTITE : Elias Dewey
GROUPE : Potential Home
SPHERE : Technique
AGE : 154 ans
ETAT CIVIL : Célibataire
PROFESSION : Mécanicien, chercheur, directeur de diverses industries mécaniques
POUVOIRS : Vieillissement ralenti et capacité à voir à travers les différentes couches de la matière
ETAT DE SANTE : Bon
LIENS : Dastan : ami/mentor. Sveda : ami. Cheshire : père. Data : flou.


Qui aurait cru que deux personnes qui se côtoyaient depuis plusieurs années sans aucun signe annonciateur puisse se montrer aussi proches et fusionnels en l’espace d’une nuit ? Pas les concernés, pour commencer. Elias n’essaya pas d’y penser, du moins durant les heures passées à se perdre contre le corps d’Owen, de peur d’être rattrapé par un vertige sans précédent. Mais si la nuit fut passionnelle, il savait que le retour à la réalité n’en serait que plus brutal et difficile. Ce fut peut-être l’une des raisons qui le poussèrent encore plus à profiter de ces moments, de cette découverte qui serait sans doute un au-revoir en même temps. Alors, il donna tout ce qu’il avait, profitant avec douceur et ardeur de ces échanges parfois énergiques, parfois tendres. Une nuit à en perdre haleine, et qui le laissa dans un état presque second lorsque le matin arriva.

Lové contre le torse du musicien, il laissa le jour arriver avec un mélange d’appréhension et de tendresse, au fur et à mesure que la lumière dévoilait son amant. Il était beau, il l’avait toujours été. Mais dans ses bras, il l’était encore davantage, d’une manière qu’Elias n’aurait jamais imaginé. Cela le stupéfiait autant que cela lui brisait le cœur. Pourquoi avait-il mis tout ce temps à s’en rendre compte ? C’était trop tard. Mais avec Gear, le timing n’était jamais le bon… L’espace d’un instant, il se laissa encore l’illusion d’être consolé par les gestes tendres et le sourire que lui adressa Owen, posant une main sur la sienne pour l’embrasser avec douceur. Un dernier morceau de rêve, avant que la réalité ne se rappelle brusquement à eux.

Les nouvelles de Dany furent bonnes, et mauvaises à la fois. Mais cela, Elias ne le réalisa pas tout de suite. Le détective était en vie, et durant quelques instants, c’était tout ce qui lui importait. Il reverrait cette mine boudeuse, ces airs exaspérés, ces sourires furtifs mais précieux. A quel prix, cependant ? Lorsque le regard du mécanicien retomba sur Owen, toute esquisse de sourire mourut instantanément. Dany immortels. Cela venait chambouler tout ce qu’il avait prévu. Tout ce qu’il avait souhaité, pour le musicien et Data. D’un seul coup, ce n’était plus lui qui était seul, mais bel et bien Owen… Et ce dernier avait beau essayer de le cacher, quelque chose avait clairement changé dans son regard.

"Owen, je…"

Suis désolé ? N’ai jamais voulu ça ? Voudrais te serrer dans mes bras et te garder toute la journée contre moi ? Tout ça en même temps ? Mais impossible de faire sortir un seul mot de sa bouche. Tout semblait vain, inutile. Même son baiser et la main dans ses cheveux ne parvenait pas à apaiser la tristesse et la culpabilité que Gear ressentait. C’était sa faute. Il n’aurait jamais dû accepter de passer la nuit avec le musicien. Et devant la brusque réaction de ce dernier, Elias pensa qu’Owen aussi l’avait réalisé. Il n’osa pas bouger, incapable du moindre geste ou même de réfléchir, Comme s’il se réveillait d’un mauvais rêve. Tétanie qui cessa seulement lorsque Vox revint pour le serrer dans ses bras et l’embrasser une dernière fois.

C’était pire que tout. Comme si toute la passion et la chaleur du monde étaient rassemblées dans ce baiser, lui offrant un bonheur bref et qui lui était immédiatement retiré. Merci pour tout… Alors, ça n’avait été que ça ? Juste quelques heures pour lui faire oublier son angoisse ? Mais c’était ce qui avait été prévu, non ? Pourquoi Gear avait tellement de mal à s’en remettre ?

"Owen..."

Mais le musicien s’était déjà enfui hors de la chambre, le laissant seul, soudainement tremblant de froid. Elias avait beau essayer de se rassurer, de se dire que le plus important, c’était que Dany s’en était sorti. Mais il s’en voulait de ne pas parvenir à se réjouir autant qu’il aurait dû. Tout en s’en voulant encore plus de penser, au fond de lui, que finalement le détective pourrait vivre autant que lui. Qu’il ne serait peut-être plus seul… Il se sentait incapable et égoïste, dégoutté de lui-même. Après un long moment, il parvint à se lever pour se mettre sous la douche. L’eau brûlante lui remit quelques pensées en place, mais pas totalement. Bien que l’envie de retourner sous ses draps soit forte, la vue de ce lit qui avaient accueillis leurs ébats durant cette nuit, alors même que Dany avait lutté contre la mort, lui retourna l’estomac.

Il se précipita à la salle de bain à nouveau et s’effondra sur la cuvette des toilettes pour y vomir de la bile. Depuis combien de temps n’avait-il pas mangé ? Il ne parvenait pas à s’en rappeler. Il allait devoir se reprendre. Tout n’était pas fini. L’école comptait sur lui. Dany et Owen comptaient sur lui. Mais allait-il seulement être à la hauteur ? Pour l’heure, il ne pouvait pas rendre visite au détective à l’hôpital. Plutôt que de tourner en rond dans cette chambre, il allait se remettre au boulot. Jusqu’à en oublier le reste. Si seulement cela était possible… Il lui fallait juste un peu de temps pour se remettre, se disait-il pour se motiver. Quelques jours, pour reprendre ses esprits. Et faire face, afin d’être là pour ses amis.




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