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Quand tout à commencé...

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Ven 6 Avr 2018 - 23:18
Bordel ce qu'il faisait froid.
On était probablement passé dans les négatifs. Et vu la tronche du ciel, il allait probablement neiger dans la soirée. Je soufflai sur mes mains pour essayer de réchauffer le bout de mes doigts, que mes mitaines de laines ne protégeaient pas. J'étais assise sur le dossier d'un banc, quelque part dans une des allées de Bruntsfield Links. L'endroit était désert, ou presque. Autour de moi, de l'herbe détrempée, des massifs de fleurs vides, et des arbres dépouillés de la moindre feuille.
Un joggeur passe devant moi sans m'accorder la moindre attention, probablement concentré sur son entraînement pour le prochain marathon, ou sa consommation de féculents et le nombre de calories qu'il allait dépenser avec cette stupide course.
La petite vieille qui promène son bichon, en revanche, me jette un regard inquisiteur. Je lui fais un doigt d'honneur associé d'un regard noir. Et outrée, elle se tire en trottinant. Probablement pour aller prévenir un des agents de sécurité du parc. Ma chance, c'est qu'ils sont probablement terrés dans une de leurs cabanes, à se partager un café rallongé de whisky, et qu'elle les trouvera pas de suite.
Peu importe, faut que je me casse. Je suis repérée. J'aurais dû aller plus loin... Faut dire que ma tenue, que mon manteau de laine grand ouvert ne cache pas, m'identifie clairement. Les collants noirs opaques, bien que lacérés à coup de ciseaux, la jupe noire, même si elle a été raccourcie de plusieurs centimètres. La cravate rayée verte et noire, bardée d'épingles à nourrices, sur la chemise blanche. L'uniforme reconnaissable de Boroughmuir High School, situé à à peine 15 minutes.
Quelque part, une horloge sonne 10h. Ils vont pas tarder à appeler mes vieux. Je me lève, enfonce mes mains dans mes poches et mon nez dans mon écharpe, laissant mes cheveux frisés masquer mon visage, et me dirige hors du parc, prenant des allées au hasard. Mon seul but : m'éloigner du lycée.

Ça avait commencé dès le début de la journée. J'avais réussi à passer inaperçu jusqu'en classe, mais Mrs Cameron, la prof de mathématique, m'avait vite repérée. Le trait de liner épais sur mes paupière, le vernis noir. L'uniforme détruit. J'avais gagné un aller simple chez le directeur, qui m'avait accueilli en soupirant. C'était pas la première fois que lui et moi, on se croisait, cette année. Ni même ce semestre. Je crois qu'au fond, il m'aimait bien. Si c'était pas le cas, il m'aurait probablement déjà renvoyé. Il m'avait dévisagée au-dessus de ses lunettes, et posé une seule question : "Pourquoi, Holli?". A vrai dire, j'aimais même pas forcément le style punk, ou la mouvance gothique. Je détestais simplement cet uniforme, et le fait que le lycée essayait de tous nous faire rentrer dans un moule. C'était ma manière de m'affranchir de tout ça. Détruire le symbole de l'école, et prouver qu'en-dessous de tout ça, j'étais moi, j'existais. Mais ça... pourquoi je me serais tuée à le dire? Personne n'écoutait de toute manière. Il m'avait dit de retourner en cours. Qu'il convoquerait mes parents en fin de journée.

En cours? Ben tiens. Je m'étais tirée. C'était facile. Y'avait qu'à passer par dessus la clôture derrière la cantine, et après, c'était la liberté. De toute manière, qui a besoin de la géographie, hein? Mon portable vibre dans ma poche. Un message de Jake, qui me demande ou je suis. Puis un de Leah, me disant que je vais me faire coller. Un autre de Jack, encore, qui veut savoir si j'ai enfin réussi à me faire renvoyer, ce coup-ci. Je réponds pas. Aujourd'hui, j'ai même pas envie de parler avec mes meilleurs amis.

Je continue d'avancer, marchant pour marcher. Autour de moi, quelques personnes semblent se demander ce qu'une fille de quinze ans fait à cette heure-ci dans la rue. La plupart semble décider que ça ne les regarde pas, et tant mieux pour eux. Pour les autre... tant pis. Je suis déjà loin, de toute manière. Les rues deviennent moins animées. Moins touristiques. Je suis quelque part au nord de la ville. Leith, ou Muirhouse, peut-être. Le quartier est assez glauque en tous cas. Plutôt différent de la zone résidentielle ou je vis. Au moins, ici, les gens me regardent pas comme si j'étais un ovni. Ils s'en foutent, tout simplement. Ils ont probablement d'autre soucis. Alors pourquoi s'occuper d'une lycéenne qui a séché les cours?

J'enlève mes mitaines, et doucement, je fais naître une petite flamme au creux de mes mains pour les réchauffer. Et puis, j'entends la musique. Quelques notes de guitare, qui viennent d'un immeuble qui a l'air désaffecté. Enfin, vu l'état du bâtiment, j'espère qu'il l'est.

Je reconnais l'intro de Passenger. Iggy Pop, je crois. Quelque chose comme ça. J'écoute quelques secondes. Puis, je pousse la bâche de plastique qui masque l'entrée de la porte, arrachée, et je rentre dans le bâtiment. Qu'est-ce que j'ai à perdre, après tout. Au moins, ici, personne viendra me chercher.

Je fais quelques pas, dans le noir relatif. La flamme dans mes mains m'éclaire un peu. Je suis la musique. J'entends quelques voix qui chantent. Enfin, j'arrive jusqu'à une pièce éclairée, d'un feu dans la cheminée. Plusieurs personnes, des jeunes, sont assises à même le sol, sur des coussins, sur un vieux canapé défoncé. Je souris, sans trop m'en rendre compte, et les regarde chanter, un moment. Personne ne fait attention à moi.

Et, finalement, un peu portée par le moment, je me joins aux chœurs, moi aussi. Pas très fort. Ça suffit. Les voix s'arrêtent, et le type à la guitare place quelques accords de plus avant de s'interrompre lui aussi. Ils me regardent, en silence, et je sens comme une onde de méfiance me frapper de plein fouet. Je fais une grimace désolée, et lève une main en un salut informel.


- Salut. Désolée d'être rentrée. J'ai entendu la musique.

Je hausse les épaules, consciente de la pauvreté de mon argumentation. Inconsciente par contre du fait que je me précipite dans un monde contre lequel tous les adultes de ma vie m'ont mise en garde.
Ash
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Dim 8 Avr 2018 - 18:01
Ahhhh.... Ca c'était la belle vie ! Posé tranquille dans un nouveau petit squat avec les potos. Bon, d'accord, on se les gelaient pas mal, mais c'est pas comme si le gèle m'emmerdait moi. Et puis un des mecs avait réussi à foutre le feu dans une poubelle à des bouts de bois qui traînaient. L'avantage d'un spot abandonné, c'est qu'on y trouvait souvent tout ce dont on avait besoin. Surtout des coins pépères où on viendrait pas nous emmerder et où on pouvait zoner et consommer tranquille. Je sais pas pourquoi personne n'était venu traîner ici avant, mais c'était une putain de chance d'être les premiers. Si on faisait pas les cons, on pourrait l'avoir pour nous encore quelques semaines avant de voir débarquer le reste des habitués. Pas que j'aime pas partager, mais c'est quand même bien cool d'avoir son chez-soi qui ne soit pas envahi.

Ouais, si on se la jouait fine et qu'on fermait bien tous nos clapets à merde, on serait peinards. Pour l'instant on l'était et on profitait bien ! Un an que j'avais plus remis les pieds dans cette connerie de lycée. Bon débarras ! J'étais libre de faire ce que je voulais de mes journée et ce que je voulais c'était glander avec la bande et m'amuser. La veille on avait fait fort putain. J'avais plus que quelques souvenirs qui me restaient. Je me rappelais vaguement un connard qu'on avait tabassé. Un petit bourge de mes deux qui nous avait regardé comme si on était qu'une grosse merde de chien sous sa chaussure. Il l'avait pas volée. Après ça, blackout total. Je me suis réveillé dans notre nouvelle maison à cause du froid et ça faisait maintenant une heure qu'on jouait de la gratte chacun notre tour en faisant tourner les joints. Trop tôt pour le reste, la coke ça serait pour plus tard. Putain si mes parents me voyaient... sûr qu'ils viendraient me voler ma came tiens ! Etonnamment je les avais jamais croisé dans les rues et les squats. Les amoureux de l'héroïne, ils se cachaient pour se shooter et tant mieux. J'imaginais pas la merde s'ils allaient tout raconter à la famille. Je faisais toujours attention d'être clean quand j'allais les voir. Pour Jamie et les petits. C'était déjà assez galère de s'en sortir, eux ils avaient pas besoin de savoir que je consommais. Rien de hard hein. L'héro, le crack, ça c'était un coup à foutre ta vie en l'air. Et je sais de quoi je cause. Et puis moi j'avais bien l'intention de profiter de la mienne de vie. Non, que des trucs pour planer ou s'amuser sans conséquences, rien d'autre.

On m'a passé la guitare et j'ai commencé à jouer du Iggy. Putain il est bon l'Iguane ! Je m'en sortais pas trop mal, tout le monde chantait et puis on a entendu cette voix toute faible qu'on connaissait pas. Tout le monde a fermé sa gueule et j'ai suivi le mouvement un peu à retardement. J'étais encore trop dans le coltard pour réussir à bien me concentrer. J'ai levé les yeux comme le reste du groupe pour tomber sur une petite minette qui devait avoir mon âge et qui avait l'air autant paumée que farouche. Mais là, elle faisait pas la maligne et s'excusait déjà de nous avoir trouvé. J'espère bien ouais ! Manquait plus qu'elle aille cafter et qu'on perde notre paradis à cause d'elle ! Je me suis levé et j'ai été vers elle, la gratte à la main. On devait pas avoir l'air commode à la dévisager comme ça et vu comment on la matait, si elle foutait pas bientôt le camp en pissant dans son slip, respect. Je l'ai fixée un long moment mais sa tête me disait rien. Jamais vu zoner avec les clodos ou les camés. J'ai remarqué son uniforme et me suis un peu détendu en faisant signe aux autres de rester tranquilles. Si c'était juste une lycéenne, elle allait sûrement pas cafter.


- Tu fais l'école buissonnière ?

Elle était mignonne putain, avec ses bouclettes et sa peau chocolat. J'aurais bien mordu dedans... Je faisais bien une tête et demi de plus qu'elle, comme avec la plupart des gens en fait, mais là ça ajoutait un truc.

- Darren.

Je lui ai tendu la main et elle m'a répondu d'une voix timide. Holli. Chouette comme nom. Ca allait bien avec le mien.
Je me suis retourné en passant mon bras autour de ses épaules et j'ai regardé toute la bande de potos.


- Les gars, ça c'est Holli. Holli, voici la bande. En désignant la famille que je m'étais trouvé. Alors là c'est Jim, Carol, Mickey, là-bas affalé comme une merde, c'est Charlie et à côté t'as Ivy et Dan.

Ils la regardaient toujours un peu avec méfiance, mais ils avaient remarqué comme moi l'uniforme mis en pièce et ça, ça leur a plu comme ça m'avait plu. C'était pas une petite bourge en mal de sensations qui venait traîner dans les endroits louches de la ville. Ou peut-être bien que si en fait. Mais elle était trop canon pour lui en vouloir. Promis, j'allais pas être trop méchant avec elle.

Je lui ai souri en lui faisant un clin d'oeil et je suis retourné m'asseoir sur le canap'. Je me suis posé sur l'accoudoir, lui ai désigné le spot que j'occupais quand elle était arrivée et je reprenais Passenger depuis le début après avoir tiré une grosse latte du joint qu'on me tendait.
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Mar 10 Avr 2018 - 21:17
Le guitariste se lève, alors que tous les autres me regardent comme si j'étais une intruse a faire dégager sur le champ. Je savais pas pour la 2e partie, mais ce qui était sûr, c'était que j'étais une intruse. J'étais une fille de la classe moyenne. Mes parents étaient pas spécialement riches, mais pas pauvres pour autant. Ma mère était mère au foyer par choix - et pour fouiller dans mes affaires quand j'étais à l'école- mon père avait du travail. On avait une maison avec un jardin dans un quartier tranquille. J'allais dans une école qui sans être l'une des meilleures, n'étais pas non plus l'une des pires. Autant dire que j'avais rien à foutre dans un squat. Et que je pouvais pas vraiment leur en vouloir, à tous, de me le faire remarquer par leur silence buté, et par la méfiance dont ils faisaient preuve.

Ce qu'ils n'ont peut-être pas anticipé, c'était que je suis en colère contre le monde, tendance hargneuse. Que je rejetais mon milieu, l'école, et tout ce qui marquait ma vie tout en essayant de me formater. Alors, quand le mec à la guitare me dévisage en silence pendant des secondes, je soutiens son regard, un lueur de défi dans les yeux. Téméraire. Sûr qu'un jour, il allait m'arriver des bricoles. Mais "un jour", c'est loin. "Maintenant", c'est bien plus intéressant. Et maintenant, dans un squat, face à une bande de jeunes plutôt hostiles et un inconnu qui me demandait si je faisais l'école buissonnière, je n'ai trouvé qu'à répondre :


- Soit ça, soit je suis en sortie scolaire. Mais ça me paraît moins probable.

Ironique. C'était ce que je faisais de mieux. Une toute petite partie de moi espére qu'ils allaient pas le prendre mal. Une toute petite partie. Le reste n'en avait strictement rien à faire. Cette situation, là, tout de suite, c'était le truc le plus intéressant qu'il m'était arrivé depuis des mois. Voire des années, même. Je suppose qu'il finit par juger que je ne suis pas très dangereuse, puisqu'il me tend la main en se présentant. Pendant une seconde, j'hésite entre me vexer de ne pas être prise au sérieux et me présenter à mon tour. Je finis par opter pour la seconde solution, et lui tendis à mon tour la main. De toute manière, je n'ai absolument pas l'intention de les dénoncer, ou quoi qu'ils imaginent. Et puis à sept contre une, je suis clairement pas en position de force.

- Holli.

Ma voix n'est peut-être pas aussi assurée que ce que j'aurais voulu. J'arrive pas à en détacher le regard. Darren. Je détaillais son visage, ses vêtements, ses mains. Je ne m'en cache même pas. Prête à répondre, à mordre même, s'il me fait la remarque. Après tout, il m'avait regardé, lui aussi. Pourquoi j'aurais pas pu en faire autant? Et puis, j'étais curieuse. C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un comme lui. Quelqu'un comme eux, tous. Dans mon quartier, dans mon lycée, les garçons rebelles, c'était ceux qui portaient leurs cravates lâche, ceux qui répondaient aux professeurs. Qui fumaient en secret planqué derrière l'école à la sortie des cours. Rien à voir avec Darren. Ils ne tenaient pas la comparaison. L'idée même de les comparer était complètement stupide.

Il a mis son bras autour de mes épaules. Il est grand. Je m'étais jamais considérée comme petite. Plutôt dans la moyenne. Mais à côté de lui, c'était autre chose. Et c'était pas désagréable, en fait. Je ne m'arrête pas à cette constatation, bien trop occupée à regarder les gens qu'il me présente, tour à tour. J'associe noms et visages. Je ne les oublierais pas. J'ai une bonne mémoire. Comme disent mes profs, des capacités, mais aucuns efforts. A quoi ça sert de se rappeler du PIB de l'Arche Ecossaise, ou du nom des présidents? C'est abstrait. Je rencontrerais jamais le président. Pourquoi je m'emmerderais à retenir ce genre de trucs, alors? Ça sert juste à encombrer le cerveau. Les noms de ces types, par contre. Je suis avec eux, là, maintenant. Au moins, ça sera utile.

Je leur fais un signe de la main, un deuxième. Je crois qu'ils se détendent, peu à peu, après m'avoir détaillée eux-aussi. Finalement, peut-être que j'ai bien fait de le détruire, cet uniforme. Si j'avais ressemblé à une petite fille sage, peut-être qu'ils m'auraient dégagé sans ménagement. Là... j'avais l'impression qu'ils me laissaient une chance. Qu'ils m'acceptaient, au moins un peu. Ça faisait du bien. J'avais l'impression qu'ici, je n'étais pas obligée d'être quelqu'un d'autre. De me plier pour rentrer dans des cases, pour plaire.

Il me sourit, me fait un clin d'œil. Je lui rends son sourire, du coin des lèvres, et je vais m'asseoir sur le canapé, une jambe sous les fesses, l'autre repliée devant moi. Je fouille les poches de mon manteau, et en sors une boîte de métal un peu cabossée, de laquelle je tire une cigarette roulée. Je la glisse entre mes lèvres, et, un vague sourire aux lèvres, je claque des doigts. Une flamme apparaît au bout de mon pouce, sur laquelle j'allume ma clope, avant de la laisser s'éteindre.

Le coup du doigt briquet, c'est assez cool quand tu veux frimer un peu. Enfin, ça marche pas mal au lycée, mais là, je suis dans un monde différent, après tout. Je tire une bouffée de nicotine, pose un coude sur mon genou et appuie mon visage sur ma main, tout en écoutant Darren se remettre à jouer. Je lui jette un regard en coin. Lui, il est à l'herbe. J'ai beau n'avoir testé que quelque fois, avec Jake et Leah, en secret, je reconnais l'odeur.

J'ai le cœur qui bat un peu plus vite. Pas de peur, non. D'excitation. Je ne sais pas ou je suis, je ne connais pas ces mecs, ces nanas... mais je me sens plus à ma place que n'importe où ailleurs. Je n'ose pas parler, de peur de casser l'équilibre qui à l'air de s'être installé.
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Sam 14 Avr 2018 - 21:50
Elle avait pas froid aux yeux la petite, c'est bien ce que je pensais. Elle avait soutenu mon regard et lancé une répartie bien sentie. Une fille qui se laissait pas faire c'était toujours attirant. Bien moins emmerdant qu'une nana qui disait amen à tout. J'en avais connu des comme ça, qui faisaient tapisserie et se la coinçaient parce qu'elles pensaient qu'elles s'intégreraient mieux à la bande comme ça. Tu parles ! Les seules qui étaient resté au final c'était Carol et Ivy et quand on connaissait les hargneuses, on comprenait pourquoi ! De vraies furies ces deux-là. Rien à envier aux mecs quand il s'agissait de cogner ou de faire la fêtes. Elles tenaient la route comme pas possible. Et j'avais l'impression que Holli devait pas être très diffèrente. Si ça passait bien, peut-être qu'elle viendrait traîner avec nous de temps en temps, les filles seraient vachement contentes d'avoir une gonzesse en plus dans le groupe. Faut dire qu'il fallait nous supporter des fois. En tout cas pour l'instant, y avait pas de problèmes, elle s'était posée tranquille à côté de moi, à l'aise, et j'avais l'air de lui plaire en plus vu comment elle m'avait reluqué.

Je lui ai jeté des coups d'œil pendant que je jouais mais j'ai pas réussi à me concentrer longtemps après l'avoir vu allumer sa clope. J'ai lancé un sourire aux autres et c'est à ce moment que ce gros lourd de Mickey a décidé de sortir une de ses conneries. Putain il savait pas fermer sa gueule celui-là.


- Hey mec ! T'as trouvé ta moitié !

Les autres se sont marrés comme des cons et j'ai arrêté de jouer en les matant méchant avant de me marrer aussi. J'étais pas le seul à avoir un don dans la bande, mais le mien était le plus opposé à celui de la miss. Depuis tout petit que j'avais ça. Je l'utilisais surtout pour faire cracher aux petits bourges leur thune, mais ça pouvait toujours être pratique.

C'était pas le jour où je pourrais finir Passenger. J'ai passé la gratte à Dan qui a commencé à jouer du Joy Division et j'ai récupéré le joint qu'on me tendait. Putain j'arrivais pas à arrêter de rire. Elle devait croire qu'on se foutait de sa gueule. Ou alors que la beuh était vraiment bonne. Ca c'est sûr qu'elle l'était. J'achetais pas de la merde ! Je revendais pas souvent, mais ça m'arrivait, du coup j'avais le nom de quelques gars qui nous filaient de la came d'une de ces qualités. A faire pleurer putain. Rien qu'en tirant ma taffe je sentais tout mon corps se détendre. J'étais tellement bien là. Posé, entre potes, avec de la bonne musique et une jolie nana à côté qui me plaisait vachement.

Mais elle me regardait un peu bizarre, fallait peut-être que je m'explique. Je me suis levé pour m'éloigner un peu parce qu'on se pelait déjà assez les couilles comme ça, pas besoin de refroidir toute la pièce. Je lui ai fait un grand sourire et j'ai touché une vieille chaise défoncée. Y a tout de suite eu une vague de glace qui l'a recouverte en quelques secondes. Les autres débiles ont applaudi et j'ai fait une révérence avant de revenir m'affaler à côté de Holli, un bras sur le dossier du canap' derrière elle. J'avais toujours mon spliff à la bouche et je le lui ai tendu en continuant à me marrer. Pas sûre qu'elle fume ça, mais en même temps c'était une meuf encore au lycée qui avait pas peur de traîner dans un squat à 11h du mat avec des types qu'elle connaissait pas. Ouais, elle était pas si pisseuse que ça et les autres avaient l'air de se détendre aussi. Même si je savais pas trop si c'était parce qu'elle était cool ou parce que le chichon commençait à faire effet.
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Dim 15 Avr 2018 - 15:11
Je remarque ses coups d'œil. Faut dire que j'en jette pas mal aussi, de mon côté, en douce. Je sais même pas pourquoi. Enfin, pour être honnête, si, bien sûr que je sais. Il me fascine. Son charme, son charisme, le fait qu'il ait l'air si... libre. Qu'il s'excuse pas d'être là, et d'être qui il est. Je souris, les yeux perdus dans le vide, alors que je tire sur ma clope qui se met à rougeoyer, tout en l'écoutant jouer. Je sais, c'est cliché à mort de craquer sur les musiciens. Tant pis.

Je vois ceux qui sont en face de nous, du canap', laisser monter sur leurs lèvres un sourire, plus ou moins grand, plus ou moins moqueur. C'est moi? j'ai fait quelque chose? Ils vont me foutre à la porte, c'est ça? Ils se moquaient de moi, m'ont fait croire que je pouvais rester un peu, et maintenant, qu'ils ont ri, ils vont me jeter. Je me tasse un peu contre le dossier, alors que je m'imagine la scène. Je veux pas voir ça. S'ils veulent pas de moi, je vais pas m'imposer. Et surtout pas les laisser me dégager. Je suis trop fière pour ça. Mais au moment ou je m'apprête à me lever, Mickey sort, goguenard, une phrase qui me laisse interdite.

Moitié? Hein? Ou ça? Moi?

Ils éclatent tous de rire et j'enfonce ma tête dans mon écharpe, le rouge au joue. Je déteste ne pas comprendre. Et là, j'ai salement l'impression qu'ils se foutent de ma gueule. Mon ego s'en retrouve piqué au vif. Au lycée, je les aurais confronté, sans me poser de questions. On en serait probablement venus aux mains. Je suis pas la caïd du bahut, mais en général, les gens savent qu'il faut pas me chercher, parce que je me cacherais pas ni derrière mon sexe, ni derrière ma taille. J'ai pas la force pour foutre une tannée à un mec? Qu'est-ce qu'on s'en fout : moi, j'ai des griffes, pas lui. Bien sûr, je gagne pas. Mais au moins, on se rappelle de moi, et je laisse des cicatrices. Tout est question de perspective.

Mais là... que dalle. Je me contente de tirer furieusement sur ma cigarette, en les regardant tour à tour, méfiante. Darren a arrêté de jouer, l'air mécontent. Il finit par se marrer, lui aussi. J'ai l'impression d'être transparente. Je me sens transparente, en tous cas.

HEY! HO! Ça vous trouerait le cul de me filer une explication et de pas me laisser attendre comme une pauvre conne?

Mon coup de gueule est muet, mais a dû se sentir dans le regard que j'ai lancé à Darren. Il se lève, et s'éloigne.

Hé... mais ou tu vas?

Je fronce un peu les sourcils en le regardant partir, et une petite voix dans ma tête me traite de tous les noms, pour être aussi crétine. Mes yeux ne le quittent pas alors qu'il arrive vers une chaise merdique, un peu plus loin. Il me sourit largement, sans que je comprenne plus ce qu'il m'arrive, ni à moi, ni à lui. Mais quand je vois la glace, mes yeux s'éclairent, et mes lèvres s'étirent en un sourire que je ne contrôle pas. Le puzzle se met en place.

Alors qu'il revient se jeter à moitié sur le sofa à côté de moi sous les applaudissements, et en continuant de rigoler, je me mets moi aussi à me marrer doucement. Il me tends le joint, et je n'hésite qu'une seconde. Je prends le cône, et lui fout ma clope dans les doigts à la place. Puis, en silence à mon tour, je déplie mes jambes et me lève, pour aller me poser à côté du brasero, qui se meurt un peu. Sans une hésitation, j'y plonge une main et récupère une braise ardente entre deux doigts, que j'utilise pour rallumer le joint. Puis j'effleure du bout du doigt les quelques planches à moitié carbonisées qui dépassent. Elles s'enflamment aussitôt, comme arrosées d'essence. Les flammes s'élèvent, hautes et claire, prêtes à réchauffer un peu l'atmosphère. Ouais, je sais, je me la pète.

Alors, je me retourne, et mes yeux cherchent ceux de Darren. Pas ceux de Dan, qui a récupéré la guitare. Pas ceux de Charlie, qui dans d'autres circonstances m'aurait pourtant bien plu. Non. C'est le regard de Darren que je rencontre, c'est à lui que je souris. C'est à lui que je fais un clin d'œil avant de me rasseoir à la place que je viens de quitter, tout en tirant une latte.

Wah. Pour un peu, je sentirais mes pupilles se dilater. C'est puissant, son truc. Je souffle la fumée, doucement. Heureuse d'être déjà fumeuse, parce qu'après mon numéro de frime, je ne sais pas si mon ego aurait supporté le fait que je me mette à tousser à m'en arracher les poumons à la première taffe. Je retire une fois, et je fais tourner. Autant y aller doucement.

Puis, d'un signe de menton qui désigne la guitare, je demande:


- Y'a quelqu'un pour m'apprendre à jouer un truc?
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Ven 15 Juin 2018 - 20:56
Putain elle nous avait lancé un de ces regards... Pas contente de pas savoir de quoi on parlait, mais je pouvais comprendre. Quand j'ai fait mon petit numéro, elle a eu l'air vraiment contente et pas que parce qu'on se foutait pas de sa gueule. Vu comment elle me souriait, y avait plus que ça et j'avais aucun doute sur ce que c'était. Quand elle était arrivé, ça avait connecté direct entre nous deux. Comme avait dit ce con de Mickey, ma moitié. Ouais, je m'emballais, mais ça avait fait des étincelles c'est clair. Le coup de foudre. Même les autres avaient remarqués et m'ont maté avec un sourire en coin quand je suis retourné m'affaler à côté d'elle. Je les aurais claqué putain. C'était pas le moment qu'ils me foutent la honte !

Elle a pris le joint sans trop hésiter et m'a refilé sa clope. J'en ai profité pour lui effleurer la main du bout des doigts avant de tirer sur sa tige. Tout en douceur, c'est comme ça qu'il fallait faire. En tout cas c'était ma méthode et ça m'avait toujours réussi. Jamais manqué de nanas depuis que j'avais eu ma première copine. Mais jamais rien de sérieux, que des miss qui allaient et venaient. Elles restaient jamais très longtemps parce qu'elles arrivaient pas à me comprendre. Y avait toujours un moment où elles venaient me faire chier pour que j'arrête ci ou parce que j'étais trop ça. Merde quoi, j'avais 16 ans et j'étais plus libre que certains adultes ! Alors croire qu'une minette pourrait me changer et m'enlever ma liberté, c'était vraiment être con. Ou pas me connaître. Mais là, je la sentais bien, j'avais un super bon feeling même. Et j'ai senti encore plus de choses quand je l'ai maté alors qu'elle se levait pour aller vers le feu. Beau cul.

Elle avait la bougeotte Holli, j'ai pas compris pourquoi elle s'était encore levé, mais quand j'ai l'ai vu foutre la main dans les braises et rallumer le spliff, j'ai pas pu m'empêcher de la siffler d'admiration. Tous les autres ont applaudi et j'ai fait pareil. Le bras DANS le feu putain ! Et encore mieux, elle l'avait fait repartir alors qu'il était en train de crever parce qu'on était trop con pour le raviver. Ivy et Carol ont sauté de joie et ont été se réchauffer direct. Moi je n'ai pas bougé et j'ai attendu qu'elle vienne me faire fondre directement en lui rendant son clin d'œil. Des putain d'étincelles.

Mickey a récupéré le joint et j'ai rendu sa clope à notre nouvelle pote après avoir une dernière fois tiré dessus, toujours en lui effleurant la main. J'allais passer mon bras autour d'elle quand elle a demandé un cours de gratte. A croire qu'elle était vraiment à l'aise avec nous, elle faisait comme si on se connaissait depuis toujours. C'était cool. Pas prise de tête cette meuf, un très, très bon point pour moi. Dan m'a tendu la guitare sans un mot, peut-être parce que j'étais le meilleur joueur ou juste parce qu'il savait que c'était un moyen imparable pour emballer. Ca les nanas elles adoraient. Il suffisait de sortir un instrument pour qu'elles aient envie de voir le tien. Je me suis poussé contre elle et j'ai mis la guitare à moitié sur mes genoux, à moitié sur les siens en lui laissant le manche.


- Ok, tu vas faire les accords et moi je vais gratter, ça roule ? Ca c'est un La mineur.

Elle était tellement fine que je pouvais passer mon bras autour d'elle pour lui placer les doigts sur les bonnes cordes. Elle était tout contre moi et je sentais sa chaleur malgré son manteau. Je sais pas si je m'imaginais des choses ou si ça avait quelque chose avoir avec son don. Faudrait que je lui demande un jour, mais en attendant, je lui ai montré comment faire un Sol et un Re majeurs et j'ai commencé à gratter en lui disant quand changer d'accord. On a fait ça un moment jusqu'à ce qu'elle chope le truc, jusqu'à ce qu'elle soit plus ou moins prête.

- J'espère que t'aimes Alice In Chains !

J'ai continué à gratter et commencé à chanter Down In A Hole. Je pouvais pas trop la regarder vu comment on était serrés, mais je crois qu'elle kiffait bien d'apprendre à jouer avec moi.
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Dim 17 Juin 2018 - 11:43
Quand ses doigts me touchent, je sens des picotements sur ma peau. Putain de cliché aussi. Je crois que je devrais mettre un compteur. Je déteste être si prévisible, réagir comme quelqu'un de... normal. Comme n'importe quelle fille. D'autant qu'il doit le sortir à toues les nanas, son numéro de musicien. Le joint, les doigts qui s'effleurent, les clins d'œil. J'avais l'air de lui plaire. Au moins un peu. Mais y'en avait eu combien avant moi? Trois, cinq, dix? Et Carol et Ivy, elles en faisaient partie, de ses groupies? Ça m'aurait étonné qu'à moitié. Comment elles auraient pu le côtoyer sans le dévorer des yeux?

Elle me fatigue, cette voix de la raison, dans ma tête. Si je le voulais, qu'est-ce qui m'empêchait d'essayer de l'avoir? Et si jamais j'y arrivais, pour le garder, j'aurais simplement à rester la meilleure. C'était pas infaisable. Et ça commençait par ma petite démonstration d'esbroufe. Il était la glace? J'étais les flammes, et il allait vite s'en rendre compte. Mon don m'avait toujours donné cette impression de puissance. Quand je l'utilisais, je me sentais forte. Comme si rien ne pouvait m'arriver. Comme si ça me conférait une aura de danger, d'imprévisibilité. Et si je voulais les impressionner, tous, et me faire accepter, c'était clair que ça serait pas en récitant mes tables de multiplication.

Le feu, ça marchait bien.

Et le fait que ça me plaçait comme son opposée, en quelque sorte... j'aimais bien. Y'avait comme un côté "faits l'un pour l'autre", que je trouvais assez rock n' roll. Genre Sid et Nancy, quoi. Le genre d'histoire qui finissent mal, mais que toutes les filles comme moi aimeraient vivre une fois dans leur vie. Et alors que je regarde Darren à la dérobée, je me surprends à me demander, si ça pourrait être lui, mon Sid. Ce qui était certain, c'était qu'il avait le potentiel.

Je repars sous des applaudissements qui me font chaud au cœur, alors que les nanas se lèvent pour aller se réchauffer. Moi, j'en ai pas besoin. Ma température a augmenté de quelques degré, sous l'effet de mon pouvoir. La moindre flamme que je crée me fait cet effet-là. Des fois, je m'amuse à tester jusqu'ou je peux aller avant que la chaleur ne soit trop insupportable. Et de plus en plus, j'ai l'impression que je peux aller plus loin. Plus de flammes, plus hautes, plus fortes. Je gagne en confiance.

Je m'assieds de nouveau et je le regarde. Droit dans les yeux. De toute manière, même si je voulais me cacher j'en serais pas capable. Il me rends ma cigarette, et une fois de plus, les picotements dans ma main me prennent presque par surprise. Sans le quitter des yeux, je porte la clope à mes lèvres, et je tire une taffe à mon tour. Comme pour le provoquer. J'ai envie qu'il me regarde. Qu'il continue de me regarder, surtout. Je suis à peine consciente de n'avoir d'yeux que pour lui, et que ça doit bien faire rire le reste du groupe.

Je demande un cours de guitare, l'air de rien. J'espère que c'est lui qui va se dévouer. Qu'il va comprendre que c'est lui que je veux, et pas un autre. Dan lui repasse la guitare, et je souris. Parfait. Darren s'approche de moi. Tout près. Mon cœur accélère, encore un peu.

Idiote.

Il m'entoure de son bras pour rectifier la posture de mes doigts, et je suis ultra consciente de son corps qui touche le mien, sa cuisse contre la mienne, son bras dans mon dos, sa main sur la mienne. Sa respiration près de mon oreille. Je fais exprès de me tromper, pour qu'il me corrige. Il me fait répéter trois accords, les répéter jusqu'à ce qu'à peu près, j'arrive à les enchaîner à un certain rythme.


- Je connais pas beaucoup.

Alice in Chains n'est pas forcément dans mon répertoire. De base, je suis plutôt jazz. Ce qui peut sembler vieux jeu vu le genre que je me donne, mais il y a quelque chose dans cette musique. Qui me fait rêver. Ce qui ne m'empêche pas d'écouter avec plaisir du grunge, du rock, un peu de punk, un peu d'autre chose aussi. Ecouter, seulement. Je ne suis pas musicienne, moi, et ma mère a essayé en vain de m'intéresser au piano, dont elle joue plutôt bien, en me laissant dans les mains de professeurs chargé de m'apprendre. Peine perdue. Plutôt renoncer à la musique que de lui ressembler. Ce dont je me félicite maintenant. Si j'avais pris des cours de solfège, peut-être qu'il n'aurait pas été aussi proche de moi. Pas assez proche en tous cas pour que je puisse l'embrasser rien qu'en tournant la tête, si jamais j'en ai envie.

C'est de ça dont j'ai envie? Je suis incapable de répondre, et doucement, mes joues rosissent. Je baisse la tête pour les cacher de mes cheveux. Je me sens stupide. Foutument stupide.
Il se met à chanter, et, bien involontairement, je frissonne. Le froid. Sans doute. Peut-être...

Je me contente, un temps, de me concentrer sur mes doigts, et essaie de ne pas foirer, et planquée derrière mes boucles, je laisse à mes joues l'occasion de retrouver une couleur habituelle, et à mon cœur, un rythme normal.
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Sam 7 Juil 2018 - 13:56
Elle connaissait pas Alice In Chains, j'allais me faire un plaisir de lui faire découvrir. J'espérais qu'elle allait aimer, ça nous ferait un point commun comme ça. En-dehors du fait qu'on se plaisait clairement, j'avais aucune idée de qui elle était et de ce qu'elle aimait. Mais si elle était pas pressée de retourner en cours, j'aurais tout le temps de le découvrir, plus tard. Je me suis concentré sur la musique et j'ai continué à chanter jusqu'à ce que je me rende compte que je ne lui avais pas appris tous les accords. Pas grave. Je lui ai doucement enlevé la main pour enchaîner et dès que ça repassait au La mineur, je lui reposais la main sur les cordes. A chaque fois je pressais mon bras un peu plus contre elle et au moment où on a terminé la chanson, mon visage effleurait le sien. Ou en tout cas ses boucles noires qui la cachaient. La bande a applaudi et Mickey a récupéré la gratte rapidos pour enchaîner avec du Soundgarden. Je me suis penché sur elle pour récupérer la fin du joint que Charlie me tendait et j'ai laissé mon bras derrière elle en laissant ma main posée à côté de sa cuisse.

Les filles sont revenues s'asseoir en disant qu'elles avaient la dalle. Vrai que j'avais rien mangé et qu'un petit déj' passerait vachement bien. J'ai tiré sur le joint en attendant qu'ils se décident avant de demander son avis à la demoiselle.


- Ca te dit un breakfast ?

Je l'ai maté droit dans les yeux en lui souriant, complètement défoncé. On avait pas beaucoup de thunes, mais on avait notre petit repère où on bouffait pas cher. Le patron nous connaissait et nous foutait la paix royale. Et pour des mineurs comme nous, c'était rare ! Toujours un adulte pour nous faire la morale ou menacer de prévenir la police. Comme si le simple fait qu'on existait était une putain d'atteinte à la loi ! Bande de connards. Ils pouvaient pas nous blairer parce qu'on était pas formaté comme tous ces petits cons en uniforme qui obéissaient bien gentiment. Et j'avais comme l'impression, vu comment elle avait détruit le sien, que Holli était assez du même avis que moi.

Les gars étaient pas tous motivés et ça commençait à parler super fort. J'ai récupéré mon bras tout en lui caressant le dos au passage et j'ai checké mon porte-monnaie. J'avais complètement oublié qu'on avait racketté un mec hier et putain j'étais riche ! Je me suis levé pour leur dire mais il m'écoutait pas, complètement à l'ouest.


- Oh ! Vos gueules !

Ils l'ont coincés en me regardant comme si je les avais insulté. J'ai souri et je leur ai montré les billets avec lesquels on allait pouvoir s'en foutre plein la panse. Jim et Mickey qui voulaient pas bouger ont tout de suite eu plus de motivation et on s'est décidé à partir. Je me suis tourné vers la miss, toujours assise sur le canap' et je lui ai tendu la main.

- Tu viens ? Ou tu dois continuer ta sortie scolaire ?

Je lui ai pas laissé le temps de répondre et je l'ai tiré vers moi pour qu'elle se mette debout. Les autres descendaient déjà l'escalier en courant et j'allais les suivre avant de revenir vers la poubelle. J'ai touché une bûche qui dépassait et la glace a gentiment éteint le feu. Pas la peine qu'on se fasse chier à trouver une piaule super si c'était pour la voir cramer ! Je savais d'expérience que ça pouvait arriver et les autres comptaient souvent sur moi pour que je m'occuper de ce genre de conneries.

Elle m'attendait devant la porte et j'ai passé mon bras autour d'elle pour l'entraîner dans la cage d'escaliers. Il faisait tellement froid quand on est sorti que j'ai vite remis mon bonnet alors que les autres étaient déjà super loin tellement ils étaient pressés de manger ces morfales. Moi, j'ai pris mon temps et j'ai remonté la rue en expliquant deux-trois trucs à Holli avec mon bras nonchalamment posé sur ses épaules. Les différents squat, ceux qui organisaient des soirées, ceux qu'il fallait éviter si tu voulais pas te retrouver avec un couteau dans le dos, ce genre de trucs que tu apprends quand tu vis dans la rue.
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Ven 13 Juil 2018 - 22:42
Je crois que c'est l'expérience la plus perturbante que j'ai jamais vécue. Comment vous voulez que je me concentre sérieusement alors qu'il est a 20cm de moi? Et qu'il se rapproche, peu à peu. Parce que ouais, je l'ai remarqué. Peut-être finalement que je lui plais plus qu'un peu. Je loupe un accord et je grimace. Il écarte ma main avec douceur pour reprendre lors des moments où je n'ai pas les accords qu'il faut.

Il était si près qu'il devait probablement sentir la chaleur de mon visage. Les restes des flammes que j'ai généré tout à l'heure. Ou, peut-être plus vraisemblable, sa présence, tout contre moi. Mais déjà, le moment passe, la guitare s'éloigne. Lui non. Enfin, pas son bras en tous cas, que j'effleure en cherchant ma poche à tâtons pour ressortir mes mitaines que j'enfile de nouveau. Il caille, ici.

Carol et Ivy annoncent qu'elles ont faim. Moi, pas tellement. Faut dire qu'ils auraient rien bouffé ce matin que ça m'étonnerait pas. Ça m'étonnerait que les oeufs et le bacon attendent dans la cuisine. Surtout dans une cuisine où il doit rester une table branlante et une chaise pourrave s'ils ont de la chance. Pas de gaz en tous cas, alors pour le petit-dej... Darren se tourne vers moi en me demandant mon avis, me regardant droit dans les yeux. Moi, j'entends "Accompagne-moi." Ma traduction est peut-être foireuse, mais j'aime bien cette version.

Il a un beau sourire, même si l'état de ses pupilles ne laissent pas beaucoup de doutes quant au fait qu'il est complètement allumé. Probablement pas leur premier joint... Je lui vole la fin de son pétard, d'ailleurs, avec un petit sourire. Genre "Alors, qu'est-ce que tu vas faire?". Holli ma grande, tu joues avec le feu. Ben, c'est-à-dire que... oui. Et j'ai même pas honte, à vrai dire. Il aurait fallu? Peut-être bien, si j'écoute les conneries de ma mère quand elle essaie de m'inculquer les bonnes manières ou qu'elle me passe un savon parce que j'avais pris une heure de retenue pour avoir répondu à un prof ou m'être battue dans la cour. Mais j'ai pas honte de qui je suis. La honte de pas avoir la fille parfaite en robe blanche et avec un nœud dans les cheveux, je la lui laisse. J'ai pas le temps pour ses conneries.

Mon portable vibre. Je ne réponds pas. Je sais que c'est elle. Et je sais qu'elle va insister, insister, jusqu'à ce que je finisse par craquer, ou que je rentre de moi-même, au bout d'un moment. Quand je sèche les cours, ou quand je fais le mur, ça ne dure jamais bien longtemps. Jusqu'à présent, je suis toujours rentrée. Besoin d'un toit, de bouffer. Des 10 livres que me file mon père en douce même quand je suis privée d'argent de poche, pour m'acheter mes clopes. Peut-être bien que je suis une fille gâtée, finalement.

Dans le squat, le ton monte rapidement. Tout le monde cause en même temps, pour donner un avis que personne n'écoute. Alors forcément, le volume sonore escalade. Moi, je tire une taffe sur le joint, et je recrache la fumée en fermant les yeux, lentement. Puis je l'écrase dans ma main. L'avantage, quand on a les mains totalement insensibles à la brûlure et qu'on fume, c'est qu'on a plus besoin de cendrier. Je sens le début de perche monter. Je fume pas assez pour y être habituée, à l'herbe. Alors, deux taffes, ça me suffit pour commencer à planer... Mais au moins, je me mets à niveau. Y'a rien de plus chiant que d'être sobre au milieu d'un groupe de gens bourrés. Je suppose que c'est pareil pour la drogue.

Darren se lève, et se met à gueuler. Je sursaute : je ne m'y attendais pas. En fait, leurs discussions s'étaient peu à peu transformées pour moi en brouillard sonore, que je ne cherchais même pas à déchiffrer. Tout le monde se tait, et il montre une poignée de billets. Je ne peux pas m'empêcher de me demander d'où ça vient : vol à la tire, revente de drogue, racket..? Autre chose encore? La vue du pognon à l'air de faire l'unanimité, et tout le monde se lève, bien motivé.

Il se retourne vers moi et me tends la main. Sa phrase me tire un sourire en coin, alors qu'il m'attire vers lui pour me lever. Le reste de la bande a déjà disparu. On les entends dans les escaliers. Et pendant un instant, il n'y a que nous deux. Je le regarde dans les yeux et lui offre mon plus beau sourire:

- Non, y'a pas vraiment d'endroit ou je préfèrerais être, là, tout de suite.

Je laisse ma main dans la sienne, une seconde encore, avant de m'avancer vers la sortie à mon tour, pendant qu'il s'occupe d'éteindre le feu. Pas con. Perso, les incendies, je suis surtout douée pour les allumer, je me préoccupe pas tellement de ce qu'il se passe après... Darren me rejoint et passe un bras autour de mes épaules.

J'ai l'impression de vivre une aventure. C'est idiot. Je le connais pas, ce type. Mais je lui fais plus confiance que la majorité des gens autour de moi. Quand je le regarde, je vois, je sais qu'il n'essaiera pas de me faire de mal. Je me blottie contre lui, juste un peu. Ça fait pas de mal, vu le froid... Et vu sa taille, je dois dire que c'est agréable. Je serre les pans de mon manteau contre moi, et remonte d'une main mon écharpe, pendant qu'il me parle. J'ouvre des yeux un peu étonné. Ce monde n'est pas le mien, décidément. Je ne survivrais clairement pas une journée toute seule ici. La partie rationnelle de mon cerveau me dit que j'ai eu de la chance de tomber sur eux, et pas sur une bande de types pourris jusqu'à la moelle, parce que l'aventure aurait pu tourner plus salement.
Mais je ne m'appesantis pas sur la question. Qu'importe ce qui aurait pu arriver? L'important, c'est ce qui se passe maintenant, non?

Je souffle sur mes doigts, et lui jette un regard en coin.


- Ça fait longtemps que tu vis dans la rue?

Et puis, je me dis que peut-être, la question est un peu trop personnelle. Trop tard, c'est sorti maintenant... et je vais certainement pas m'en excuser maintenant. Puis j'ai envie d'en savoir un peu plus sur lui. Devant, je vois le reste de la bande, qui avance joyeusement, excités comme des puces à l'idée du repas qui les attends, sans doute.
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Mar 24 Juil 2018 - 12:42
Si j'avais encore des doutes sur le fait que je lui plaisais, ils se sont vite barrés quand elle m'a dit qu'elle n'avait envie que d'être ici. Moi j'ai lu en sous-texte : seule, avec toi. Mais bon, les autres nous attendaient, enfin surtout ils attendaient sur moi parce que j'avais la thune. Alors on est descendu et on a fait un tour du quartier en causant. Je lui ai expliqué un peu comment ça se passait dans la rue et elle avait pas l'air de trop réaliser ce que je lui disais. Vrai que si t'avais pas l'habitude de zoner comme on le faisait avec les potos, ça pouvait étonner. Peut-être bien qu'elle était une bourge en mal de sensations au final. Mais même si c'était le cas, putain comme j'en avais rien à foutre ! Elle était bien trop cool pour que ça me dérange et bien moins pète-sec que d'autres gens qui venaient de mon quartier.

D'ailleurs en parlant de ce trou à rat, voilà qu'elle me posait des questions sur ma vie. J'aimais pas trop en parler, surtout à cause de mes vieux, mais j'étais pas non plus obligé de rentrer dans les détails. Si on se recroisait, qu'on passait une soirée ensemble, là ouais, sûr que je serais plus dans le mood pour lui faire des confidences. Je voulais pas non plus être trop malpoli, alors j'ai répondu sur un ton léger.


⁃ Ca fait un an. Mes vieux, c'est pas les darons de l'année si tu vois c'que j'veux dire. Ils traînent souvent là. J'ai pointé un immeuble complètement à l'abandon au bout de la rue. Fous jamais les pieds là-bas miss Holli, c'est le repère des vrais tox'.

Et autant la plupart étaient super chill, autant y en avaient, fallait mieux pas les croiser quand ils étaient en manque. Ils te planteraient et ensuite ils te demanderaient si t'avais pas de quoi les dépanner. Complètement allumés ceux-là, partis bien trop loin pour être récupérables. Les deux déchets qui me servaient de parents, ils en étaient pas loin. J'espérais juste qu'ils oublient l'adresse de la maison et qu'ils viennent jamais faire chier Jamie et les gosses. Parce que là, parents ou pas, je les défonçais s'ils touchaient à un seul de leurs cheveux. Putain, de vrais boulets qu'on se trimballait depuis qu'on était gamin. C'était limite un miracle qu'il y ait que moi qui ait fini par traîner dans les squats sur les quatre enfants.

Même si j'avais pas trop envie de parler de ma vie, j'ai pas pu m'empêcher de préciser un truc.


⁃ Je rentre de temps en temps, voir mes frères et sœurs. Jamie, ma grande sœur, elle m'a élevé à la place des deux autres cons, alors je l'aide comme je peux avec les petits.

Ma frangine, s'était elle ma mère, elle ma famille avec Alban et Eilidh. J'étais pas seul au monde et même si j'avais ma famille de potes de la rue, j'aimais bien les retrouver mes morveux. Ils étaient toujours super contents de me voir, bien plus que quand les darons se ramenaient. Là ils allaient limite se planquer pour pas les voir putain. Ca voulait tout dire. Eux ils étaient pas les bienvenus, mais je savais que si je voulais rentrer, Jamie m'accueillerait les bras ouverts sans poser de questions. Sauf que j'avais beau aimer les voir, j'avais trouvé une putain de liberté depuis un an et il y avait pas moyen que je revienne en arrière. J'avais rencontré des gens cool, qui pensaient comme moi et ça je l'avais trop cherché pour rentrer à la maison maintenant.

Et puis si j'avais pas vécu dans la rue, jamais j'aurais rencontré la miss ! Là elle était tout contre moi, ça faisait du bien de la sentir comme ça et mine de rien ça réchauffait aussi. Le dessus de sa tête arrivait au creux de mon aisselle, elle était aussi petite que j'étais grand. Ma moitié. Mon yin. Ou mon yang en fait, j'avais aucune putain d'idée de qu'est-ce qui était quoi. En tout cas je l'ai serré un peu plus quand le vent a commencé à soulever des saloperies de congères dans nos gueules. Les potos avaient déjà du se mettre à l'abri chez Freddy's parce que je les voyais plus. On allait arriver et ils auraient déjà terminé de bouffer ces cons.


⁃ Allez viens, avant qu'on devienne des putain de bonhomme de neige !

Je lui ai attrapé la main en me marrant et j'ai couru comme un con les derniers 500 mètres qui nous séparaient du café, en glissant et en manquant de me foutre par terre une bonne dizaine de fois. Pas grave ! C'était ça le fun ! Prendre la vie comme elle venait, pas avoir honte de ce qu'on faisait ou de qui on était. Fallait assumer putain et dire merde au reste du monde qui nous regardait de travers ! C'était ça les principes de base de la liberté pour moi.

Ce qui fait que j'ai déboulé dans notre repère très libre mais tout rouge et complètement hilare, Holli à côté de moi, sa main toujours dans la mienne. Les autres étaient déjà posés à notre spot en train de se boire un café ou un thé. Ils avaient fait une montagne des manteaux et écharpes tellement il faisait chaud à l'intérieur. J'ai enlevé ma veste que j'ai jeté sur la pile après avoir mis mon porte-monnaie dans la poche de mon jeans. On n'était jamais trop prudent. Jim et Ivy se sont poussés pour nous faire de la place et je me suis affalé en attirant la miss à mes côtés. Freddy Jr., le fils du patron, est arrivé pour prendre nos commandes et on s'est tous fait plaisir avec un full breakfast. Maintenant que je sentais les odeurs de bouffe, j'en pouvais plus d'attendre. Alors je me suis tourné vers quelque chose de bien plus attirant et qui était juste à côté de moi.


⁃ Ca t'arrive souvent de sécher les cours ? C'est la première fois que je te vois traîner par ici.

Je me doutais qu'elle venait pas souvent dans le quartier vu comment elle avait pas l'air au courant quand je lui avais expliqué des trucs sur le chemin. Mais moi aussi j'étais curieux de savoir d'où elle sortait et qu'est-ce qu'elle foutait dans la rue. Même si on voulait pas forcément tous en parler, il fallait avouer qu'elle avait posé la première question qu'on se posait parmi. Ca posait le décor, ça en disait long sur la personne, sur qui elle était. Alors ouais, elle avait beau pas vivre dans la rue, j'étais curieux de savoir qu'est-ce qu'elle était venue y foutre aujourd'hui.
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Ven 27 Juil 2018 - 12:18
J'adorais la sensation de mon corps contre le sien. Non seulement parce qu'on se les pelait sec, mais aussi parce que je me sentais... bien. Que ça me paraissait logique, en fait. Je lui avais dit qu'il y avait pas d'endroit ou je préférerais être, mais en fait, ça allait bien plus loin que ça. C'était la première fois depuis super longtemps que je sentais que j'étais à ma place. Là ou je DEVAIS être. Pas en cours, à écouter un prof trop timide essayer de m'inculquer des notions de littérature anglaise. Pas chez moi, à m'engueuler avec ma daronne à cause d'un paquet de clopes retrouvées au fond d'un de mes jeans.

Il me parle de sa vie, de la rue, me pointant du doigts les endroits ou je devrais pas aller. J'ose pas trop lui répondre qu'il y a peu de risques que j'y foute les pieds. Principalement, parce que je ne suis pas certaine de savoir ou je suis. Oh, le quartiers, si, je situe à peu près. Mais la rue? L'itinéraire? J'en sais foutre rien. Je suis même pas sûre de savoir comment revenir. C'est aussi ce qui fait que j'ai pas envie de partir. Si ça se trouve, si je tourne la tête, il aura disparu, et pour de bons. Il sera plus que le souvenir d'une journée passée à traîner dans les rues, et que je tournerais en boucle pendant des jours jusqu'à le laisser s'envoler. Ce qui, vraiment, ne me ressemble pas. Une petite voix dans ma tête me dit que si jamais il disparait, je retournerais tout le nord d'Edimbourg jusqu'à retomber dessus. Et surtout, faire genre que c'est un hasard total.

Je le regarde à la dérobée, et l'écoute. Parler de ses frères et sœurs. Il a l'air de vraiment les aimer. Ça doit être cool, de connaître ça.


- Ça doit être chouette, d'avoir pleins de frères et soeurs. Moi, je suis fille unique. Paraît que c'est pour ça que je suis "ingérable".

Je mime les guillemets avec mes doigts. Et je frissonne au coup de vent. Comment ils font pour vivre dans la rue par ce temps, tous? Mes yeux se posent sur cette face cachée de la rue que je n'ai jamais eu l'occasion de voir, protégée que j'étais par la richesse de mes parents. La pauvreté, la misère. La drogue, l'alcool. Quand je pense qu'au lycée, on crie au scandale dès qu'un élève a été pris avec une boulette de shit sur lui. Une putain de boulette. Que dalle. Comment voulez-vous qu'on soit préparés à la vraie vie, dans des conditions pareilles? Le lycée, c'est un autre cocon. C'est pas de ça dont les jeunes ont besoin. C'est d'expériences de vie.

Comme ce que je vis là.

Il serre ma main dans la sienne et m'entraîne à sa suite dans une course incertaine, entre neige tassée et plaques de verglas. On trébuche, on dérape, on manque de se péter la gueule. Mais c'est pas grave. C'est cheesy, putain, on se croirait dans une comédie romantique à la con. Pas grave. Je me marre comme lui, et mes boucles sont dans un sacré bordel quand je débarque à sa suite dans le café. Je me plante à ses côtés, hésitante. Ils mangent tous, et si j'ai un petit creux, moi aussi, je me sens pas légitime de leur piquer la thune qu'ils ont pas alors qu'au fond de mon étui à clope, y'a un billet de 10 livres tout froissé, ma réserve en cas de coups durs. Puis j'avais déjà mangé, moi.

Je secoue la tête lorsque le type vient prendre les commandes et qu'il me demande si je prends comme les autres.


- Juste un thé, s'il vous plaît.

Il me regarde en se marrant. Je rougis, un peu honteuse de ce vouvoiement qui a probablement marqué la différence d'avec ce groupe dans lequel j'essayais de me fondre. Il me demande si je suis nouvelle dans le coin. J'ai pas envie qu'il me pose des questions. Qu'il me différencie de Darren et des autres. Qu'il m'identifie pour la petite gosse aisée que je suis. Alors, je baratine.

- J'suis la cousine de Dan. J'viens pas souvent.

Je jette un regard farouche au type, en relevant le nez, l'air de le mettre au défi de creuser mon histoire plus loin. Il a un petit sourire, pas dupe, mais insiste pas, et me souhaite la bienvenue. C'est ça, file.

Dans ma poche, mon portable se remet à vibrer. Je jure entre mes dents et le sort. Evidemment, c'est ma mère. Qui d'autre ça pourrait être. A cette heure, elle en est pas encore au stade ou elle s'inquiète. Elle est juste hors d'elle que j'ai osé foutre le camp du lycée. Une fois de plus. Je t'emmerde, Maman. Arrête de vouloir contrôler ma vie. Je l'éteins. Au moins, je pourrais profiter sans qu'elle me les brise. Je fais une moue et hausse les épaules pour faire la fille relax.


- De temps en temps. Quand ça devient insupportable, d'être quelqu'un que je suis pas.

J'étais pas faite pour l'école. Pas faite pour ce qui convenait aux autres. Mais ça, allez le faire comprendre. Que j'ai envie de quitter le lycée pour rentrer en apprentissage quelque part, faire quelque chose de mes mains, ça, ma mère et mes profs le digéraient pas. "Avec tes capacités", ils disaient. Qu'est-ce qu'on s'en fout de mes capacités. Alors je faisais plus d'effort. Espérant qu'au bout d'un moment, ils finiraient par me virer. Quoique si ça arrive, ma vieille serait foutue de m'envoyer en pensionnat. Plutôt crever.


- C'est la première fois que je monte autant. J'ai rarement dépassé New Town.

A vrai dire, je ne savais même pas pourquoi j'avais continué ma route, aujourd'hui. La destinée?
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Mar 31 Juil 2018 - 22:54
J'apprends qu'elle est fille unique, putain ce que ça doit être chiant ! Si y a bien un truc pour lequel je suis content, c'est d'avoir des frères et sœurs ouais, parce que mine de rien, affronter les parents camés seul, je suis pas sûr que j'aurais survécu. Ou alors j'aurais été placé dans les services sociaux directs. C'était un miracle qu'on ait pu rester ensemble jusqu'à maintenant quand on voyait la déchéance des autres cons. Jamie avait tout fait pour, elle avait jamais lâché le morceau et je l'avais aidé comme je pouvais. C'était peut-être salaud de me barrer comme ça et de tout lui laisser sur les bras, mais je revenais quand même souvent et je lui filais de la thune dès que je pouvais. Mais je faisais bien en sorte qu'elle ne sache jamais où j'étais, histoire qu'elle ait pas à traîner dans le coin. Là c'est sûr qu'elle s'inquiéterait direct, même si j'étais un grand garçon. Alors faudrait dire aux darons de la miss que c'est pas ça qui donne un enfant ingérable, y avait qu'à me regarder ! J'avais pas eu besoin de ça pour verser dans la « délinquance » comme disait les flics. Bande de cons, faudrait qu'ils enlèvent leur balais dans le cul un de ces jours et qu'ils pètent un coup pour se détendre !

Enfin bref, on est arrivé en un seul morceau chez Freddy's et on a tous commandé de quoi béqueter. Elle, elle s'est contenté d'un thé avec une politesse qui a failli me faire éclater de rire. Je me suis retenu à temps pour pas paraître trop salaud, mais les autres eux se sont pas gêné. Alors elle avait peut-être un look un peu décalé la Holli, mais ça c'était le genre de choses qui trahissait ses origines. Elle avait l'air de réaliser d'ailleurs vu comment elle rougissait, mais elle s'est pas démonté et a sorti un beau mensonge sans ciller. Et vu le regard qu'elle a lancé au fils du patron, on voyait bien qu'elle avait de quoi traîner avec nous. Parce que ça, c'était pas un truc de bourge ou qu'on apprenait. On l'avait en soi ou pas et elle, c'est sûr qu'elle était faite comme nous au final. Fallait être contre l'autorité comme on l'était pour défier comme elle le faisait et Dan s'y est pas trompé et a confirmé son mensonge.

La bouffe est enfin arrivée et on s'est tous jeté dessus comme des putain de morfales. Ca faisait longtemps qu'on avait pas eu un bon repas chaud comme ça. Merci à l'enculé qui s'était pris une dérouillée ! Ca passait tellement bien, surtout vu comment ça caillait dehors et personne s'est fait prier pour les refill. Sauf Holli qui était absorbée par son téléphone. J'ai juste eu le temps de voir « Maman » écrit sur l'écran avant qu'elle l'envoie se faire foutre en l'éteignant. J'ai pas pu m'empêcher de sourire par-dessus ma tasse de café.


- Au moins ça c'est un problème que j'ai pas !

Et j'ai éclaté de rire parce que franchement, rien qu'à imaginer mes connards de géniteurs s'inquiéter pour moi et essayer de m'appeler, y avait de quoi. Jamie à la limite elle aurait pu, mais je faisais bien en sorte qu'elle ait pas à le faire. Elle avait assez de quoi faire entre ses cours, ses petits boulots et l'éducation des deux terreurs sans rajouter de s'inquiéter pour moi. C'est comme ça que je les appelais, mais ces gosses c'étaient tout sauf ça. Ils étaient hyper sages et bien élevés, ils travaillaient dur à l'école et ils faisaient pas de vagues. Tout le contraire de moi, mais je crois que c'est pour ça qu'ils m'aimaient bien. J'étais le grand frère un peu fou-fou mais toujours là pour eux et qui les faisait rire. Et putain ils en avaient besoin !

Les autres discutaient entre eux et j'ai pu continuer tranquille à parler avec la miss qui avait l'air d'être autant faite que moi pour l'école vu ce qu'elle me disait. J'ai hoché la tête pour lui dire que je comprenais parfaitement.


- Ouais, ça pue quand on te restreint dans tes libertés comme ça. Bien pour ça que je me suis barré sérieux. Marre de leurs règles à la con. C'est ma vie, je vois pas pourquoi ils viendraient décider pour moi ce que je dois en faire.

L'avantage que j'avais eu, c'est que personne ne m'a retenu. Ils étaient tous trop contents de plus m'avoir sur les bras. Visiblement je perturbais les cours et c'était pas très bien vu de foutre des mandales aux petites raclures de bourges qui se foutaient de moi. Des merdeux qui pétaient plus haut que leur cul mais qui se dégonflaient dès que ça devenait un peu chaud. Les premiers à courir se réfugier sous les jupes des profs et à dénoncer ceux qu'ils venaient juste de provoquer et qui s'étaient pas laissé marcher dessus. Ouais, toujours un plaisir de leur en coller quelques-uns dans la gueule.

- Heureusement que t'es tombée sur nous Holli, t'aurais pu faire de mauvaises rencontres.

Vrai qu'elle aurait pu rencontrer des gens moins sympa et plus dangereux. Si elle avait poussé juste un peu plus et était rentré dans le repère des tox'... Suffisait que l'un d'eux soit en manque et il l'aurait pas loupé. Je sais pas pourquoi elle était venue plus loin que d'hab', mais j'étais bien content et j'étais sûr qu'elle allait vite devenir un membre à part entière du groupe. Elle avait tout pour et si les autres le voyait comme moi, il faudrait pas long pour qu'elle se mette à vivre notre vie. Elle avait du potentiel la miss et pas que pour ça...
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Lun 1 Oct 2018 - 20:36
Alors que tout le monde mange, engloutit, prends des forces avant le prochain repas (qui sait quand il arriverait), je trempe mes lèvres dans mon thé. J’imagine la tête furieuse de ma mère, déformée par sa rage et le désespoir d’avoir une fille « à problèmes ». Et encore, elle savait pas où j’étais, là… Elle devait s’imaginer que je me planquais bien tranquillement dans un de mes repères habituels… D’ailleurs, peut-être qu’elle allait finir par venir les faire un par un, dans l’espoir de me mettre la main dessus et d’avoir le plaisir de me foutre la honte en public. Mais elle ne comprenait pas qu’elle et moi, on fonctionnait pas pareil. Elle avait peur de l’opinion des gens. Moi, non. Enfin, pas de ceux qui n’avaient aucun intérêt à mes yeux. Qu’elle fasse une scène dans un café ou une librairie lui ferait plus de mal qu’à moi.

Darren commente mon doigt d’honneur à ma génitrice avec un sourire et un éclat de rire. J’envie sa liberté. Moi, j’essaie. A ma manière de fille gâtée. Je sais que je n’aurais pas eu le courage de me tirer de chez moi pour finir toute seule à la rue. Principalement à cause de mon père. Je n’avais pas envie de le laisser seul avec le dragon qui lui servait de femme. Et puis… lui au moins essayait de me comprendre. Alors avec lui, pour lui, je faisais encore des efforts. J’allais encore au lycée à peu près régulièrement, je rentrais à la maison le soir. A vrai dire, je ne faisais pas le mur si souvent que ça. J’étais la bête noire des professeurs, une élève intenable, butée et pleine de mauvaise volonté… Je séchais parfois une heure ou deux par-ci, par là… Mais les moments ou je décidais vraiment de ne pas foutre les pieds au bahut… On était à deux fois par mois, peut-être. J’estimais que c’était faire pas mal d’effort, considérant que me pointer tous les jours à 8h pour m’asseoir toute une journée et écouter des gens déblatérer sur des sujets qui ne m’intéressaient pas ressemblait pour moi à de la torture.


- T’as… de la chance.

Oh, pour eux, c’était probablement moi qui en avait de la chance. Et en un sens, c’était vrai. Mais ils avaient cette possibilité ultime, de prendre leurs propres décisions. L’indépendance. Ils en chiaient probablement, surtout vu l’hiver qu’on avait cette année. Pas de vraie maison viable, pas de thune, pas de bouffe. Mais la liberté. Ça me paraissait un bon deal. Une vie que je serais capable d’embrasser, peut-être… Si je n’étais pas seule.

Etais-je sérieusement en train de considérer la fugue ? Pas encore. Pas totalement. Leur vie restait pour le moment un rêve, un idéal un peu tordu. Pas un projet pour autant. Mais peut-être une échappatoire. Une autre vie.


- Ils comprennent pas. J’aimerais aller dans un atelier, faire quelque chose de mes mains. Bosser avec mon pouvoir, peut-être. Mais ma mère a décidé que j’étais pas « une saltimbanque cracheuse de feu ». Elle kiffe pas spécialement le fait que je sois pas… « normale ».

Je mime les guillemets avec mes doigts. Oh, ma mère n’est pas anti-prodige. Elle vous dirait d’ailleurs qu’elle a une très bonne amie avec un don. Seulement, dans sa famille, elle aurait préféré que ça n’arrive pas. Le genre de truc qu’il ne faut pas montrer, surtout pas. Ben ouais… qu’est-ce que les gens diraient, hein ?

- J'me dis qu'il y a autre chose à faire de sa vie que d'apprendre des trucs débiles que tous le monde finit par oublier.

Mes mains rougeoient légèrement alors que je réchauffe ma tasse. J’ai cette sale habitude de tout boire brûlant. Au départ, c’est parti d’une envie de faire chier ma mère en utilisant mon pouvoir dans la vie « de tous les jours », et puis… et puis je sais pas, je m’y suis fait. Je bois une gorgée, la mine sombre, mais quand mes yeux se posent de nouveau sur mon guide improvisé de cette partie oubliée de la ville et de la société, mon regard s’éclaire. Je le sais, je le sens, ça m’énerve d’être aussi transparente… mais j’y peux rien. Tant pis. Il me dit sérieusement que j'ai eu de la chance de tomber sur eux. Je suis bien d'accord avec lui.


- Pour certaines personnes, c'est vous, les mauvaises rencontres, non?

Je lui fais un clin d’œil et lui rends son sourire, après avoir bu une gorgée de mon thé.


- Heureusement que tu jouais de la guitare, tu sais. Sinon, je pense pas que je me serais arrêtée.

Cliché, mais vrai. Moi qui était infoutue de jouer deux notes de suite correcte, j'étais intriguée par les musiciens. Enfin, ça dépendait du type, j'dois avouer, parce que ma mère psychorigide et son piano... J'ai envie de lui poser tellement de questions. Sur lui, son mode de vie. Leur histoire, à tous. Je me retiens. Pas sûr qu'ils apprécient les fouineurs.
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Dim 27 Jan 2019 - 0:05
Ouais, y avait pas à chier, on s'était bien trouvé et je parlais pas simplement de la miss et moi. Tout le groupe de potos, on se connaissait pas trop avant, mais à force de traîner dans les mêmes endroits, on avait commencé à traîner ensemble. Y en avait qui rentrait chez eux de temps en temps, mais des types comme Jim, ils étaient toujours là, dehors, à traîner dans les rues. Comme moi. Pas moyen que je retourne vivre dans la même maison avec la même petite routine. Je comprenais assez bien pourquoi la miss avait besoin de se barrer de son bahut et de chez elle régulièrement, franchement je pouvais pas la blâmer. Mais quand elle m'a dit que j'avais de la chance, je l'ai maté bizarre avant de rire. Peut-être bien que j'en avais. J'étais pas trop con pour trouver de quoi béqueter et où dormir et j'avais personne sur le dos pour venir m'emmerder. Mais avoir des parents qui étaient pas les miens, j'aurais pas dit non en fait. Parce que ça me semblait assez compliqué de faire pire que des déchets. Alors j'avais pas une daronne qui m'appelait pour savoir quand j'allais rentrer, et ça c'était plutôt chouette ouais. Mais en contrepartie j'avais des toxicos qui voulaient toujours rien que ma thune quand je les croisais dans la rue.

J'ai continué à bouffer comme un porc en l'écoutant parler. J'avais la bouche tellement pleine que je pouvais que hocher de la tête pour lui dire que je comprenais ce qu'elle disait. Ca m'aurait aussi bien fait chier qu'on n'écoute pas ce que j'avais à dire. Surtout que là c'était par rapport à son avenir à elle, c'était quoi leur délire de vouloir décider à sa place ? C'était ça le problème avec les adultes, ils voulaient toujours nous imposer leur vision du monde et ils étaient toujours trop coincés pour accepter qu'on ait nos propres envies. Comme sa mère qui apparemment était une sacrée connasse dans son genre. Pas que j'allais dire à Holli le fond de ma pensée sur des gens comme elle, mais j'ai arqué un sourcil quand elle m'a parlé d'elle et j'ai pas pu m'empêcher de la chambrer un peu


- J'crois que c'est toi qui a raison miss, c'est peut-être bel et bien moi le chanceux dans l'histoire !

Et j'ai éclaté de rire. Si même avec des parents accros à l'héro j'avais de la compassion pour elle et sa cinglée de madre, c'est qu'elle en tenait une bonne couche la vieille ! En même temps si elle disait que sa fille était pas normale tout ça parce qu'elle avait un don... Je lui aurais bien rôti le cul pour qu'elle change d'avis, mais j'avais l'impression que ça aurait plutôt renforcé son opinion. Un peu contre-productif mais putain c'était tentant quand même. Ok, je la connaissais pas la meuf, mais ce genre de manière de penser ça me débectait. En plus sa propre fille putain. Comme quoi j'étais pas le seul à avoir des connards comme géniteurs. Un autre point commun avec ma moitié, en plus de notre manière de voir le monde. On se connaissait pas depuis longtemps, mais ouais, je sentais qu'on était sur la même longueur d'onde, y avait qu'à voir ce qu'elle pensait de l'école. J'ai levé ma tasse et j'ai trinqué avec elle.

- Amen to that !

Et j'ai fini mon café d'une traite avant de la regarder se servir de son don. Putain ça pouvait être ultra pratique ça mine de rien, surtout avec l'hiver de merde qu'on se prenait dans la gueule. Si elle décidait de nous rejoindre de temps en temps, on savait déjà qu'elle contribution elle apporterait. Parce que fallait pas non plus déconner, on avait aucune obligation, mais si tu voulais traîner avec nous, fallait pas non plus garder les pouces enfoncés dans le cul tout le temps. On était des zonards, des délinquants, des petites frappes même, mais on se serrait les coudes entre nous et on faisait en sorte de s'aider les uns les autres. C'était ça aussi la solidarité dans notre groupe. Je sais pas si c'était commun à toute la rue, putain ça pouvait tellement changer d'un quartier à l'autre. Mais au moins je savais que les mecs et les nanas de la bande, je pourrais toujours compter dessus. Et si les choses se passaient bien, ça serait pareil avec Holli. Déjà je la laissais pas trop indifférente, c'était bien parti. Je savais pas si c'était elle qui était ultra facile à lire ou si j'avais juste de la facilité avec elle, mais ça me faisait marrer. Un peu à ses dépens, ok, mais elle était aussi marrante et quand elle m'a fait sa sortie sur les mauvaises rencontres, j'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire.

- Touché Miss Holli.

Y avait rien d'autre à dire, clair que pour sa bourgeoise de mère, on devait être les pires rencontres que sa fille pouvait faire. Trop tard la daronne, tant pis pour toi ! Ta progéniture et moi, y avait de grandes chances que ça colle. Putain elle était mignonne, avec ses boucles qui lui cachaient à moitié le visage. Et quand elle m'a fait un clin d’œil je le lui ai rendu en souriant comme un con.

- La musique, y a que ça de vrai pour rassembler les gens !

Et en parlant de ça je lui filais un flyer tout pourri sortit de ma poche de jeans. C'était pour un concert punk que des connaissances donnaient ce weekend là. Dans un squat à l'autre bout de la ville, mais c'était un coin peinard où y avait pas trop d'embrouilles en général. J'allais lui expliquer ça quand Dan m'a appelé pour me dire qu'il fallait qu'on se tire. On avait quelques petites courses à faire avant d'aller se planquer au chaud et fallait pas qu'on soit à la bourre. Du coup j'ai soupiré et me suis levé pour récupérer ma veste. J'ai sorti un stylo d'une poche et pris la main de la miss dans la mienne pour noter mon numéro.

- Désolé de te laisser comme ça miss, mais le devoir m'appelle. Viens au concert si t'arrives à t'échapper. Ou sinon tu m'appelles et je passe te chercher.

Je lui ai fait un nouveau clin d’œil et aussi un baise-main avant de m'arracher avec Dan qui s'impatientait déjà. Je l'ai regardé une dernière fois en lui faisant un geste de la main et je suis retourné dans le froid. Je savais pas pourquoi, mais j'avais le pressentiment que j'allais la revoir la Holli et rien qu'à cette idée, je pouvais pas m'arrêter de sourire comme un con.
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