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Dim 18 Mar 2018 - 22:37
Les talons de Léo claquaient sur le pavé de sa rue. De loin, elle avait repéré l’enseigne rassurante. La porte de l’appartement se situait juste à côté de la vitrine de la boutique. Le rideau de fer était baissé et la lumière éteinte. Tandis qu’elle sortait ses clés, Léo fit un rapide inventaire mental : elle avait nettoyé la cuisine après le gouter d’Adèle et Victor, à qui elle avait confié sa sœur pour la soirée jusqu’à ce qu’elle dorme, avait probablement passé un coup d’éponge après le repas. Le salon avait été rangé le matin même : l’appartement des Sheller était donc présentable pour des inconnus. Elle ouvrit donc la porte qui menait dans l’escalier. Elle y avait mis sous cadre quelques dessins maladroits mais enthousiastes et colorés d’Adèle, ainsi qu’une photo des trois Sheller junior réunis. En dehors de ça, il y avait juste un placard à chaussures sur le palier de la porte.

- Si vous voulez bien me suivre, indiqua t’elle en ouvrant la porte.

En mettant le pied dans le salon, un doute l’assailli. Malgré la pénombre, elle distinguait pouvait voir que les fauteuils avaient été déplacés et recouverts d’une couverture comme pour former une tente rudimentaire. Victor n’aurait jamais laissé une telle trace de désordre, cela avait dû être fait après son départ.

Adèle était encore réveillée.

Léo eut le sain réflexe d’ôter rapidement ses chaussures et d’adopter une position qui lui assurait des appuis solides au sol comme si elle s’apprêtait à réceptionner un boulet de canon, avant que la lumière s’allume brutalement et qu’une silhouette blonde surexitée se jette dans ses bras en hurlant quelque chose du genre

-Lééééééééééééééééééééééééééééééoooooooooooooooooooooooooooooooooooo !

Adèle ressemblait à sa sœur, du moins physiquement. Elle avait de grands yeux bleus et un visage rond, mais des pommettes hautes et des cheveux d’un blond plus foncé. Et surtout… un caractère très affirmé.

- Alors ? C’était comment ? Tu as vu des gens riches ? Et célèbres ? Et il était comment ton cavalier ?

La jeune fille avait les bras enroulés autours du coup de sa sœur et ses jambes autours de sa taille. Léo tentait de réajuster son envahissante sœur tout en lui faisant comprendre qu’il y avait du monde à la maison. Adèle acquiesça et tendit son pied droit en direction des invités. Cette initiative lui valut une petite tape sur les orteils, elle se décida donc à tendre une main.

- C’est mieux, confirma Léo. Puis elle se tourna vers ses invités

-Je vous en prie, installez-vous, je vais préparer le thé.


Elle se dirigeait vers la cuisine quand elle se souvint d’un détail : Adèle était toujours accrochée à elle à la manière d’un bébé Koala. Elle se racla donc la gorge et écarta les bras. Sa sœur, en grande spécialiste, se décala jusqu’à être accrochée au dos de Léo. Toujours aussi lourde, mais au moins Léo avait les bras libres. Elle sélectionna dans son placard trois tasses pendant qu’elle mettait l’eau à chauffer. De temps en temps, Adèle tendait une main pour ouvrir un placard. Elles choisirent ensemble trois thé différents : un au citron, un à la cannelle et un à la fleur d’oranger. Après avoir disposé quelques gâteaux sur une coupelle et rempli les tasses d’eau fumante, Léo revint dans le salon pour déposer sa sœur sur le canapé avant de présenter son plateau aux invités.

- Bon, ce n’est pas grand-chose comparé à l’exposition mais j’espère que ça vous plaira.

Adèle en profita pour demander encore une fois :

-Alors, c’était comment ? Racontez !

Léopoldine Sheller
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Lun 19 Mar 2018 - 19:26
Il fallait bien avouer que sans la présence de sa sœur, pas sûr que Léon aurait accepté une telle invitation. Il appréciait Léopoldine pour sa gentillesse et sa manière de parler de peinture, mais au-delà de ça, elle restait une quasi inconnue. Il sortait clairement de sa Hamster Ball de sa zone de confort et il ne put s'empêcher de chercher du courage en tentant de trouver de temps à autre le regard de Dahlia tout au long du chemin. Il resta silencieux, laissant le soin aux dames de faire la conversation alors que lui fixait un point dans le vague, ses muscles légèrement tendus. Heureusement pour lui, il avait au moins les idées claires, même s'il se posait pas mal de questions à présent quand aux événements de la soirée. Pourquoi diable avait-on arrêté le peintre ? Il avait déjà entendu dire qu'il n'était pas vraiment du côté de la loi, mais jamais les autorités n'avaient réussi à l'avoir. L'artiste se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour se faire attraper cette fois-ci.

Arrivés dans le quartier qu'il connaissait bien, il se détendit quelque peu et suivit leur hôtesse dans l'escalier, notant au passage les différents cadres disposés ça et là. Lorsqu'elle ouvrit la porte, il lui fallut quelques secondes pour s'habituer à la pénombre juste avant que la lumière jaillisse en même temps qu'une boule d'énergie emprisonnée dans le corps d'une fillette. Cette dernière ne pouvait être que la sœur de la vendeuse au vu de la ressemblance. Une gamine curieuse qui la bombardait littéralement de questions alors que son aîné avait à peine eu le temps d'ôter ses chaussures. La scène était à la fois attendrissante et rigolote et Zephyr ne put empêcher un éclat de rire de s'échapper de sa gorge peu avant que ses joues rosissent lorsqu'il fut mentionné dans la conversation. Avait-il été un bon cavalier ? Il avait suivi tous les conseils de sa jumelle et avait été attentif à entretenir la conversation et à ne pas délaisser Léo. Cela avait-il suffi ? Il se connaissait assez pour savoir qu'il était capable de commettre des impairs en société, alors il n'était pas rassuré.

Son visage prit une expression un peu inquiète qu'il chassa rapidement en affichant un petit sourire gêné. Lorsqu'Adèle lui présenta son pied, il ne comprit pas très bien ce qu'elle attendait de lui, mais cela se clarifia lorsqu'elle se fit gentiment réprimander et qu'elle lui tendit sa main. Il la serra en se présentant, un peu plus à l'aise et regarda les Sheller partir vers la cuisine avant de jeter un regard amusé à sa jumelle. Sur l'invitation de Léo, il s'installa sur le canapé et attendit sagement en observant la pièce avec attention. La cabane improvisée le ramena à ses propres souvenirs lorsque, avec Ava, ils en bâtissaient de semblables dans la salle de jeux de l'orphelinat ou dans leur chambre. Ils pouvaient passer des heures là-dessous à discuter et à rêver, coupés du monde, à l'abri. Il adorait se retrouver ainsi, caché au regard de tous mais pouvant les observer par un interstice dans les draps. Il essayait de les comprendre et d'assimiler des connaissances sur les conventions sociales avec la précieuse aide de sa sœur de cœur qui prenait toujours le temps de répondre à ses interrogations.

Son sourire s'agrandit alors qu'il se remémorait ses instants passés et il accueillit les sœurs avec un regard doux et détendu. Il avait ôté sa veste qu'il avait déposé sur le dossier du canapé et retroussé ses manches pour se sentir plus à son aise, étant donné qu'il n'était pas un habitué des smokings. Il était réellement attendri par leur complicité qui faisait plaisir à voir et il prit la parole d'une voix qui se voulait rassurante.


- Oh c'est parfait, merci beaucoup.

Il attendit que tout le monde soit installé avant de choisir le thé à la fleur d'oranger et le laissa infuser en lançant un regard à Adèle qui repartait à la charge. Il ne savait pas trop quoi répondre et il se doutait bien que de toute manière, la fillette souhaitait entendre le récit de sa sœur. De toute façon, il n'aurait certainement pas eu le tact d'omettre certains détails comme l'arrestation de l'homme mis à l'honneur durant cette soirée. Autant il pouvait être la discrétion incarnée, surtout lorsqu'il partait en mission pour l'Organisation XIII, autant il pouvait parfois mettre les pieds dans le plat. Lequel, ça il ne l'avait jamais compris, mais il saisissait ce que l'expression voulait dire. Il préférait laisser le soin à Léopoldine d'assouvir la curiosité de sa cadette et entamer les délicieux biscuits à la place. Après les efforts que lui avait demandé ce vernissage, il n'était pas mécontent de se retrouver au calme et de partager cette collation en bonne compagnie. Il était toujours ravi d'avoir Dahlia auprès de lui et il se surprit à véritablement apprécier la présence de sa cavalière.
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Mar 27 Mar 2018 - 22:05
Malgré les étranges événements auxquels nous venions d’assister à ce vernissage, la soirée n’était pas encore terminée pour nous. Ce n’était pas prévu, mais je me retrouvais à suivre mon frère et sa cavalière pour boire un thé chez cette dernière. Changement de plan qui n’était pas pour me déplaire, et me permettrait de faire davantage connaissance avec cette Leopoldine. Léon semblait l’apprécier et elle donnait l’impression d’être une personne tout à fait charmante. Aussi, je ne me faisais pas trop de souci, au contraire, j’étais ravie de pouvoir retrouver une ambiance plus calme et intime après ce vernissage bondé. Souriante, j’avais donc entretenu la conversation durant le trajet, croisant de temps à autre le regard de mon frère pour essayer de le rassurer.

Nous avions survécu à un une réception remplie de requins et une arrestation musclée ; qu’est-ce qui pouvait nous arriver de pire ce soir ? Suivant la jeune femme, j’eus le temps de jeter un bref coup d’œil à la devanture du fameux magasin de puzzle qu’elle tenait. C’était original, et un peu intriguant également. Tout comme ce qui entourait la cavalière de mon frère. A l’instar de Léon, je remarquais les différents cadres et dessins dans l’escalier, parvenant à situer notre hôtesse sur les photos. D’autres membres de la famille se trouvaient à ses côtés, selon toute vraisemblance.

"Merci beaucoup de nous recevoir." dis-je en inclinant légèrement la tête avant d’entrer suite à son invitation.

Cependant, quelque chose semblait ne pas aller. Léopoldine se figea d’un seul coup, et je m’apprêtais à être aux aguets lorsqu’une forme inconnue vint la percuter de plein fouet. Je remarquais alors la tente rudimentaire, avant d’entendre la voix et de remarquer la tignasse blonde qui s’agitait désormais dans les bras de notre hôtesse. Deux sœurs, j’en étais presque certaine. Je me détendis légèrement, observant ce curieux spectacle avec un léger sourire. La nouvelle posait tout un tas de questions à sa sœur, tout en s’accrochant à elle comme à un arbre. Je remarquais alors la gêne de mon jumeau, et lui donnai un léger coup de coude et un sourire rassurant. Tout allait bien se passer.

A sa suite, je serrai la main de l’enfant avec un sourire.

"Dahlia, enchantée. Je suis la sœur de Léon."

Léopoldine repartit ensuite en direction de la cuisine, Adèle sur le dos. Je tournai la tête vers mon frère, partageant son sourire.

"Je ne sais pas si je serais capable de te porter comme ça." dis-je avec amusement. "Mais elles ont l’air de très bien s’entendre."

Le suivant et selon l’invitation de notre hôtesse, je m’assis aux côtés de mon frère, en profitant pour détailler un peu le salon. Mon regard tomba sur Léon, et je remarquais qu’il semblait plus détendu, ce qui me rassura. Très vite, les deux sœurs revinrent avec du thé et des biscuits.

"C’est vraiment parfait." confirmai-je avec un sourire reconnaissant. "Beaucoup mieux que là-bas, c’est certain."

Il n’y avait pas photo. Je choisis le thé à la cannelle, alors qu’Adèle nous interrogeait sur le déroulement de la soirée. Je jetais un coup d’œil à mon frère, puis à Léopoldine, avant de répondre avec un sourire :

"C’était… mouvementé. Et il y avait beaucoup de monde. Mais Léopoldine et Léon ont eu l’air de bien apprécier les peintures. Ils pourront peut-être nous apprendre des choses là-dessus ?" J’attrapais un biscuit, et me tournai vers les deux intéressés, un petit air malicieux dans le regard. Puis, je me concentrais à nouveau sur Adèle : "Tu aurais aimé venir ? Pourtant, ta cabane a l’air très bien aussi. Bien plus confortable."
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Jeu 12 Avr 2018 - 23:29
Léo avait déposé son plateau et s’était installée sur un fauteuil face à ses invités. Enfin un instant de répit.
Qui ne dura que quelques secondes.

Vivre avec Adèle, c’était vivre avec une bombe à retardement. Un peu comme dans ces récits d’aventure où le héros découvre un engin explosif avec un minuteur qui affiche quelques secondes seulement. Sauf que, pour le héros, une fois la bombe désamorcée, l’angoisse pouvait disparaitre et on revenait à une situation calme. Léo, elle, avait l’impression de désamorcer des bombes plusieurs fois par jour. Et, en démineur aguerri, elle voyait poindre le début d’une explosion dont Adèle avait le secret. Déjà, la jeune fille s’était tue. Chez Adèle, c’était signe de sommeil ou de catastrophe imminente. Ensuite, elle avait dévisagé sans discrétion aucune la sœur de Leon avec une certaine insistance.

Très vite, Léo avait compris le danger imminent. Sa sœur avait reconnu Dahlila, c’était évident. D’une seconde à l’autre, elle allait exploser : cela donnerait un feu d’artifice de questions, entrecoupées de hurlements divers le tout saupoudré de sursauts et sautillements hystériques. Léo redressa légèrement son dos, prête à intervenir en cas de débordement.

Et le miracle eut lieu. C’est-à-dire rien. Pas de sautillement, pas de hurlement juste :

- Moi c’est Adèle, je suis la petite sœur de Léo. Il parait que ça se voit et qu’on se ressemble un peu.

Franchement, c’était d’une étonnante sobriété, pour Adèle. Léo aurait pu mettre ça sur le compte de la fatigue, mais son instinct lui disait qu’il y avait autre chose derrière cette docilité toute nouvelle. Il faudrait qu’elle creuse ça. En attendant, elle tendit la soucoupe à Leon en lui adressant un petit sourire puis à sa sœur. Ils étaient vraiment sympathique tous les deux. Pendant ce temps, Adèle poursuivait, avec certes une pointe d’excitation dans la voix, mais pas autant qu’on aurait pu attendre d’elle :

- J’ai fait ça quand Victor est parti, je voulais attendre Léo et lui faire une surprise.


Elle ajouta à l’attention de Leon :

-Victor c’est notre grand frère.

Elle désignait du doigt une photo où on les voyait tous les trois, Adèle était au centre, à cheval sur un genou de Léo et un de Victor. Si les aînés affichaient un sourire mesuré mais franc, Adèle affichait fièrement toutes ses dents. Léo eut une bouffée de tendresse devant cette photo. Adèle ajouta :

-Je ne sais pas trop, moi je préfère la danse, mais ma sœur adore la peinture !

D’où sortait cette poussée d’enthousiasme ? Et pourquoi Adèle avait l’air de s’adresser à Leon ? Léo préférait ne pas savoir ce qui se tramait dans la tête de sa petite sœur. Elle reprit la conversation en main et s’empressa de ramener sur la table le sujet de l’exposition.

-L’exposition était très belle, les peintures étaient grandes, tu aurais bien aimé, je t’ai ramené un flyers avec des reproductions ! Il y a eu une animation avec des danseurs, c’était très agréable.

Hors de question de parler de l’incident devant Adèle. On en parlerait peut-être dans les médias mais pas question de l’exposer à ce genre de récit, elle était encore trop jeune et trop sensible, même si elle pensait probablement l’inverse. Pour l'instant, on s'en tiendrait au récit de l'agréable soirée. Et il était vrai que Léo avait passé une excellente soirée, en compagnie d'un cavalier très gentil. Il avait réussi à la mettre à l'aise, ce qui relevait franchement de l'exploit et, en discutant avec lui, elle avait presque réussit à faire abstraction du cadre impressionnant auquel elle était si peu habituée.

- Il y avait même le président et son époux, ils étaient très élégants.


- Toi aussi, tu étais très jolie !
répliqua Adèle. Elle se tourna encore une fois vers le pauvre Leon, sa cible privilégiée pour le moment, comme si elle attendait une réaction. Léo passa par toutes les nuances entre le vert pâle et le blanc translucide. Elle n’aimait pas du tout la tournure des choses. Quand Adèle avait une idée dans le crâne, elle allait en général jusqu’au bout et tant pis pour les conséquences…Elle n’aurait jamais dû les ramener chez elle. Personne n'était jamais vraiment prêt à faire face à Adèle.
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Sam 14 Avr 2018 - 21:29
Ce que Leon appréciait particulièrement avec sa sœur, c'était sa capacité à le rassurer d'un simple regard mais aussi à le faire gentiment sortir de sa bulle, toujours avec bienveillance. Comme au mariage de son amie Lotte par exemple ou lors de cette exposition à laquelle il avait accepté de se rendre en sachant qu'elle serait là. L'avoir à ses côtés à présent, plaisantant sur le fait qu'elle serait incapable de reproduire les acrobaties des Sheller avec lui, l'apaisait au plus haut point. Il ne put s'empêcher de rire en imaginant la scène avant de s'asseoir et d'attendre avec patience le retour de leurs hôtes. Bien qu'il ait les idées claires et les muscles un peu plus relâchés, il fut content qu'elle continue à entretenir la conversation et accepta avec un sourire timide la tasse que lui tendait Léopoldine, en prenant bien soin toutefois de faire en sorte que leurs mains ne se frôlent pas. Il n'était pas friand de contacts physiques, aussi minimes soient-ils, avec des gens qui ne faisaient pas parti de ses proches.

Cependant il aurait préféré ce petit désagrément plutôt que de subir la taquinerie de Dahlia qui n'hésita pas une seule seconde à renvoyer la balle de la discussion dans son camp. Il faillit s'étouffer avec un biscuit et fut prit d'une violente quinte de toux qu'il dut calmer à grand renfort de thé brûlant, ce qui n'arrangea pas grande chose à vrai dire. Son visage vira au cramoisi et après avoir relevé la tête un instant pour dégager sa trachée, il lança un regard paniqué à sa sœur avant d'essuyer les larmes que la toux avait provoqué. Il avait à peine entendu les questions qu'elle avait posé à Adèle mais il entendit les réponses enjouées de la fillette qui avait au préalable confirmé ce que les jumeaux avaient deviné, à savoir qu'elle et Léo faisaient bel et bien partie de la même fratrie. Tout comme le dénommé Victor qu'elle lui désigna sur une jolie photo de famille posée non loin. Leon, toujours incapable de parler avec sa gorge irritée hocha la tête en souriant en guise de réponse et écouta l'aînée des filles Sheller raconter leur soirée.

Au vu de son intérêt visiblement peu marqué pour la peinture, il n'était pas sûr que la petite fille aurait apprécié l'événement. Cependant la danse improvisée l'aurait sûrement émerveillé à n'en pas douter. Surtout s'il s'agissait là de son domaine de prédilection comme elle venait de le leur apprendre. Zephyr essayait de se concentrer là-dessus, sur leur soirée, sur la peinture, s'il s'en tenait à ça, il pourrait reprendre contenance pour de bon. Cependant il avait soudainement chaud, peut-être était-ce dû au thé ou au manque d'air, il n'aurait su le dire. Il se passa une main dans les cheveux en lançant un regard furtif, mi-furieux, mi-implorant à sa jumelle, un regard empli de questions. Pourquoi diable avaient-ils accepté de venir ici ? Pourquoi l'avait-elle poussée à reprendre le flambeau de la conversation ? Pourquoi avait-il si chaud bon sang ! Il devait prendre du recul et se calmer. Après tout, il était entouré de personnes qu'il appréciait et qui n'étaient pas de complètes étrangères, non ?

La compagnie de Léopoldine s'était avérée très agréable et sa cadette dégageait une énergie et une curiosité propre aux enfants de son âge qui mettait généralement l'artiste à l'aise. D'autant plus qu'elle s'était adressé directement à lui à plusieurs reprises, comme si elle se sentait en confiance. L'idée même qu'elle puisse avoir une toute autre motivation en tête n'effleura pas Leon même lorsqu'elle se tourna vers lui après avoir fait un joli compliment à sa sœur. Il lui fit un large sourire sans pour autant pouvoir empêcher ses joues de rosir à nouveau. Il ne comprenait pas pourquoi elle le prenait ainsi à parti lui et non pas Dahlia par exemple. Peut-être parce que c'était lui son cavalier ? En tous les cas, il sentait le regard d'Adèle qui ne le lâchait pas et il avait dans l'idée qu'il ne le ferait pas tant qu'il n'aurait pas donné de réponse satisfaisante. Il se décida donc à prendre la parole après un petit raclement de gorge.


- C'est vrai oui.

Est-ce qu'il trouvait sa partenaire jolie ? Il posa son regard sur Léo qui était soudain devenue pâle. Malgré ça, la réponse était oui. Elle avait un visage harmonieux et une expression douce qu'il trouvait plaisante, bien qu'à cet instant elle ait plus l'air paniquée qu'autre chose. C'était pour cette raison qu'il n'en avait pas dit plus. Ils se ressemblaient sur beaucoup de points, il l'avait compris au fil de la soirée, et il ne souhaitait pas la mettre dans l'embarras. Il prit donc sur lui de changer de conversation afin de les sortir de cette situation gênante dans laquelle leur sœur respective avait trouvé amusant de les jeter.

- Le thé et les biscuits sont délicieux. Ils sont faits maison ?

D'accord, ce n'était peut-être pas très original, cependant il fallait noter le progrès qu'il venait de faire. Il avait détourné l'attention, tout du moins il avait essayé, en la concentrant sur lui, sur ce qu'il disait. Même si cela n'était pas très intéressant, ça permettait de rebondir sur autre chose. Il fallait maintenant espérer que Dahlia ne lui refasse pas un autre coup bas. Il lui lança un coup d’œil rapide en fronçant les sourcils avant de reporter son attention sur sa cavalière, attendant sagement une réponse à une question des plus banales. Voilà, rien de compliqué, rien de saugrenu, tout en simplicité. Tout pour retrouver son calme !
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Lun 4 Juin 2018 - 17:45
Je m’étais attendue à beaucoup de choses dans cette soirée post-exposition. Et c’était mon travail, de prévoir ce qui pouvait arriver, ne serait-ce que pour désamorcer un potentiel danger. Mais dans le cas présent, je devais admettre n’avoir pas pensé à l’éventualité de croiser la sœur de notre hôtesse. Qui ne présentait pas de danger heureusement, du moins, mortel. Toutefois, Leopoldine semblait être sur le qui-vive, preuve que la jeune fille pouvait être animée ou imprévisible. Mais pour l’heure, je trouvais cela plutôt amusant.

Tour à tour, j’observais les deux sœurs, un sourire sur les lèvres et une attention accrue sur le visage. Autant Léon et moi ne nous ressemblions guère, autant il y avait peu de doute sur la parentalité de nos interlocutrices.

"En effet, on voit l’air de famille." confirmai-je donc avec un hochement de tête. Et puis, l’existence d’un frère fut dévoilée, le baby-sitter de la soirée visiblement. Et à voir la photo, ils semblaient bien s’entendre tous les trois. Et le cliché était attendrissant. Amusée, j’ajoutai : "Eh bien, je crois que pour la surprise, c’est réussi."

Adèle s’adressa ensuite à Léon, et je la laissais faire, en profitant pour les fixer, elle et sa sœur. Il était évident que la cadette avait quelque chose en tête, et son aînée semblait le penser également. J’avais ma petite idée sur le sujet, mais préférais ne rien dire, sans pour autant cacher mon amusement grandissant. Lorsque le regard de mon frère croisa le mien, je battis des cils innocemment avant de poser doucement une main sur épaule pour le rassurer. Je n’allais pas aller plus loin, surtout qu’il semblait vraiment désarçonné, le pauvre.

Je repris mon thé pour écouter Leopoldine parler de l’exposition, ou du moins, de ce qu’elle en avait tiré. Mais voilà que sa sœur revenait à la charge. Je retins un gloussement amusé lorsqu’Adèle parla de la beauté de sa sœur en regardant cependant Léon pour obtenir son aval. Ou une réaction quelconque. Léon désamorça cependant la question piège en l’éludant rapidement pour passer é un autre sujet. Comme quoi, il n’avait pas besoin de moi pour s’en sortir très bien. Je posais brièvement une main sur son genou pour le rassurer, avant d’enchérir :

"Oui, ils sont vraiment délicieux." Puis, jetant un coup d’œil à la ronde : "Vous tenez une boutique je crois ? De puzzles ? C’est de famille ?"

Si la diversion était voulue, l’intérêt était sincère. A défaut de pouvoir creuser du côté de mon frère, je pouvais en apprendre un peu plus sur sa cavalière de la soirée. Et sur l’espiègle sœur, vers qui je me tournais pour poursuivre mon investigation.

"Et tu aimes la danse ? J’en ai fait il y a très longtemps. Tu suis des cours ? Qu’est-ce que tu aimes, comme styles ?"

Histoire de l’empêcher, autant que possible, de trop s’intéresser à mon jumeau. Néanmoins, quelque chose me disait que notre plus jeune hôtesse ne se laisserait pas faire facilement. Auquel cas, Leo et Léon devront aussi y mettre du leur pour s’en sortir. Dans tous les cas, cela promettait une soirée mouvementée, quoique différemment de l’agitation de l’exposition. Et ce n’était pas pour me déplaire, je devais l’admettre.
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Lun 30 Juil 2018 - 19:23
Rattraper ce désastre, c’était la consigne qui tournait dans la tête de Léo depuis qu’Adèle avait commencé à parler.

- La boutique a été fondée par nos ancêtres il y a plusieurs générations de cela, en effet.

-Quand les parents sont partis, Léo a repris la boutique, ajouta Adèle.

Puis vint la question sur la danse. Léo remercia le ciel et surtout la sœur de Leon de proposer une diversion à Adèle. La danse, elle aurait dû y penser plus tôt, c’était la seule chose capable de distraire Adèle quand elle avait une idée en tête. D’ailleurs, la demoiselle se lança dans un long discours enthousiaste, sur ses premiers cours, ses professeurs, les autres élèves et les différents styles même si elle préférait le classique et le modern Jazz.

- D’ailleurs, Léo, il faut que tu signe mon papier pour le stage claquettes s’il te plait ?

Comme les parents de filles avaient décidé de s’éloigner à la campagne, Léo avait pris sur elle de signer les divers papiers, scolaires et autres, qui étaient destinés aux parents. Cela avait malheureusement causé quelques quiproquos. En effet, certains professeurs d’Adèle semblaient persuadés que leurs parents étaient morts. Il avait fallu à Léo énormément de tact pour expliquer la situation sans que ça ait l’air de « Mes parents ont abandonnés Adèle parce qu’ils ne l’aiment pas. » Profitant de voir Adèle lâcher sa proie, Léo se glissa dans la cuisine et apporta un verre d’eau fraîche au pauvre Leon. Elle lui fit signe vers sa gorge

- Histoire de faire passer.


Elle ajouta plus doucement

- Je suis désolée, ma sœur est une petite boule d’énergie.

Elle s’assit face à lui. Adèle leur tournait le dos pour mieux se concentrer sur sa nouvelle victime. Tant mieux, car la cadette aurait été capable de détecter un léger rougissement et un début de sourire sur le visage de Léo. Mettez- vous à sa place, il l’avait trouvée jolie. Il aurait pu ne pas répondre au regard insistant d’Adèle, mais il l’avait quand même fait et Léo appréciait le compliment. Elle se décida donc à relancer la conversation, en essayant de le mettre à l’aise.

- Les biscuits sont faits maisons, Adèle aime bien essayer de cuisiner de temps en temps, ça nous fait une petite activité toutes les deux.

Elle en profita pour avaler une gorgée de thé avant d’ajouter :

- Tu étais très élégant, pour cette exposition.

Enfin, il l’était toujours. Mince. C’était peut-être pas la chose à dire, si ? Léo n’en avait aucune idée malheureusement. De son côté, Adèle terminait son monologue.

- Ma sœur me cherche des cours particuliers en plus, parce que je veux progresser plus vite, elle est très gentille. Elle fait de bons gâteaux et elle travaille beaucoup.

Adèle battait des cils et avait visiblement enclenché le mode « opération séduction ». Dans son cerveau, les rouages tournaient à plein régime. Adèle avait un but, Adèle avait un plan.
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Dim 30 Sep 2018 - 1:10
La soirée ne se déroulait peut-être pas comme il l'aurait imaginé, ni comme il l'aurait souhaité d'ailleurs, pour autant elle n'était pas complètement désagréable. Maintenant qu'ils étaient loin de l'agitation de l'exposition, de sa foule et de ses arrestations, Leon se sentait plus serein. Les seuls éléments de tension résiduelle étaient entretenus par la petite sœur de leur hôte ainsi que par sa propre jumelle qui n'avait pas hésité à le faire sortir de sa zone de confort. Elle ne poursuivit heureusement pas la taquinerie plus loin et le rassura par des gestes tendres qui l'aidèrent à se ressaisir. Et à réussir une certaine prouesse en ne prenant pas ses jambes à son cou lorsque l'attention d'Adèle s'était portée sur lui avec cette question si désarmante. Il avait de la peine à faire le tri dans ses pensées même avec Persona à ses côtés et il ne comprenait pas pourquoi cette question l'avait autant perturbé. Ni pourquoi le rouge était monté ainsi aux joues de Léo, même si cela leur redonnait un peu de couleurs. Avait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Visiblement non au vu du timide sourire qu'elle lui fit. Lorsqu'elle lui rendit son compliment, il ne sut comment le prendre, peu habitué à l'exercice. Il bafouilla un remerciement et plongea son visage dans le verre d'eau qu'elle lui avait gentiment amené pour faire passer sa toux.

Il était fier d'avoir pu donner une réponse convenable et aiguiller la conversation sur un sujet plus neutre et dans lequel il ne se sentirait pas mal à l'aise. Cependant ses compétences sociales étaient toujours en construction et un compliment venant d'une personne extérieure à son cercle de proches était quelque chose de nouveau. De déstabilisant même. Pour le coup il était heureux de ne pas avoir toute l'attention de leur sœur respective braquée sur eux. Dahlia et Adèle étaient en grande conversation et cela ravissait l'artiste. Il réalisa soudain que ce n'était pas seulement dû au fait que cela lui accordait une certaine discrétion. Il était content de pouvoir parler seul à seul avec l'aînée des Sheller, même si c'était pour échanger des banalités sur ses biscuits. Lorsque la petite rejoignit la conversation, Zephyr laissa traîner son regard sur la vendeuse une fraction de seconde de plus que ce qu'il aurait fait d'habitude, puis le posa sur la boule d'énergie qui s'était mis en tête de dépeindre une image flatteuse de sa sœur. Mais cela, l'artiste de le réalisa pas. Pour lui, ce discours reflétait simplement l'admiration et l'amour que son interlocutrice éprouvait, rien de plus. Et en aucun cas il ne prit cela comme un coup de coude pour lui montrer à quel point Léopoldine était plaisante.

La conversation se poursuivit ainsi, à échanger sur les talents de pâtissière de leur hôte ainsi que sur son magasin, lorsque le jeune homme sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Il se décala légèrement pour voir qui pouvait l'appeler à cette heure-ci, redoutant une mauvaise nouvelle. Mais son visage se détendit en voyant qu'il s'agissait de sa mère. En s'excusant auprès de ces dames, il se leva pour répondre d'une voix fatiguée.


- Allô Maman ? Tout va bien ?

- Mon Poussin ! Alors, comment c'était ? Ta soeur et toi vous êtes bien amusés ? Malgré la descente de police ? Ça a dû amener un peu d'action à la soirée. Tire sur sa clope.

- C'était euh bien. Je crois. Il se racla la gorge avant de poursuivre. C'était inattendu en tout cas. On est parti juste après pour passer une fin de soirée plus tranquille.

- Tu crois ? Est-ce que ça t'a plu ? C'est toi l'artiste de la famille mon poussin. Fait une pause Ah oui ? Où ça ? Chez la charmante jeune fille qui t'accompagnait ? Tu as des choses à me dire, mon garçon ? Je dois me préparer à être grand-mère ?

- Les peintures étaient intéressantes oui, mais... beaucoup de monde. Elle connaissait assez son fils pour savoir que cela pouvait peser lourdement dans la balance. Lorsqu'elle poursuivit la discussion, Leon dut tourner le dos au salon tant il rougit à ses propos. Il lui répondit en murmurant un bégaiement étonnant au vu du fait que Persona se trouvait à quelques mètres de lui. Qu-qu-quoi ? P-pour-rqu-quoi g-grand-m-m-mèr-re ?

- Mon petit poussin. La prochaine fois, appelle-moi, je peux vous réserver une galerie pour une soirée, tu seras mieux. Tire une nouvelle fois sur sa cigarette, tout attendrie Si tu as trouvé une petite amie avec qui tu voudrais en avoir, mon chéri. Ou pas, mais que je sache. Ça me ferait un sacré coup de vieux. Et tu es encore si jeune ! Oublie pas de te protéger. Demande à ta soeur qu'elle t'explique si jamais.

La réponse de sa mère le fit rougir jusqu'à la pointe des oreilles et il répondit en bafouillant

- Pas b-besoin M-mam-man-an, m-merc-ci.

La conversation prenait une tournure ahurissante aux yeux de Leon qui ne savait plus où donner de la tête. Par quoi commencer ? Le fait que sa mère pense que Léo était sa petite amie ? Qu'elle imagine déjà une vie de famille entre eux ? Ou qu'elle lui parle de contraception ? L'artiste avait beau ne pas avoir d'expérience dans le domaine des relations amoureuses ou charnelles, il avait tout de même eu des cours d'éducation sexuelle ! Et rien que la pensée que sa mère lui parle de ce genre de choses lui faisait prendre une teinte cramoisie. Il réussit à répondre d'une voix basse qui ressemblait presque à un grondement

- Maman.... C'est pour ça que tu m'as appelé ? Une boule se créa presque immédiatement dans le creux de son ventre en imaginant que la réponse soit « oui ».

- C'est toi qui sait ce qui te fait plaisir, mon poussin. A un sourire dans la voix. En partie. Je voulais surtout savoir si ta sœur et toi pourriez passer chez moi maintenant ? J'aurais besoin d'un coup de main. Je cherches les cadeaux de Noël des filles et de votre père. J'aurais aimé avoir votre avis. Et vous avoir à la maison cette nuit. Pause Vous n'avez pas le cœur de dire non à votre maman ?

Leon ignora la remarque de sa mère et se concentra sur la raison de son coup de fil. Demander à ses enfants de débarquer en pleine nuit pour réfléchir huit mois à l'avance à des cadeaux de Noël, c'était du Ellen tout craché. Il se détendit en constatant qu'elle ne poursuivait pas plus loin la conversation sur les moyens de contraception, cependant un doute l'assaillit. Et si elle la reprenait une fois qu'il serait arrivé chez elle ? Entre elle et Dahlia, il n'osait pas imaginer ce qu'elles pourraient lui faire subir comme discussion embarrassante. Toutefois il ne savait pas lui dire non et le pseudo chantage affectif qu'elle lui fit termina de le convaincre.

- D'accord Maman, on arrive.

-Merci mon poussin, je t'adore. Bisous à ta sœur. Et à Miss Sheller.

Il raccrocha nerveusement après avoir levé les yeux au ciel et se retourna vers le canapé, le rouge encore bien présent sur ses joues.

- C'était Maman. Elle a besoin de nous pour choisir des cadeaux pour les filles et Papa. Ce soir...

Ce fut à cet instant qu'il réalisa qu'il avait accepté sans même consulter sa sœur, mais surtout sans s'être assuré au préalable que cela ne dérangerait pas leur hôte. Aurait-il dû rester plus longtemps et décliner l'invitation de leur mère ? Léopoldine leur avait très gentiment ouvert les portes de son foyer et voilà qu'ils allaient partir comme des voleurs. Bien qu'il ne passerait jamais à l'esprit de Zephyr de dérober quoique ce soit à sa cavalière, mais il n'était pas l'heure de comprendre des expressions toutes faites. Allait-elle lui en vouloir ? A cette pensée, son estomac se tordit étrangement et l'on pouvait voir son malaise transparaître sur ses traits. Il n'avait pas fait de faux-pas jusqu'ici, il fallait bien que ça commence à un moment donné.
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Dim 7 Oct 2018 - 14:40
Adèle s’avérait être aussi énergique que sa sœur était calme. Cela pouvait s’expliquer par la différence d’âge, mais il me semblait que leurs caractères étaient assez différents. Chose tout à fait normale, dans une fratrie. Et heureusement. C’était pareil pour nous, finalement, entre Matthew, Léon et moi ; nous étions assez dissemblables, malgré quelques traits en commun et plusieurs ressemblances physiques. Toutefois, Léopoldine donnait l’impression d’être en charge d’Adèle, ce qui m’étonnait un peu. Où se trouvaient leurs parents ? Et l’aîné ? Bien sûr, je n’avais pas à me mêler de leurs affaires. Mais, de toutes évidences, la jeune femme portait beaucoup sur ses épaules. La boutique, sa sœur. Peut-être au détriment de sa propre vie… Au moins, elle semblait avoir passée une bonne soirée avec mon frère, même si la soirée avait été écourtée.

"J’ai beaucoup d’admiration pour les femmes qui reprennent l’entreprise familiale, ça demande beaucoup de courage et d’énergie." répondis-je avec un sourire, reprenant un peu de mon thé.

Ce faisant, je m’attardais plus sur la cadette, ravie apparemment de pouvoir discuter de sa passion. Ça me rappelait un peu l’époque où j’avais son âge. Le théâtre avait toujours été une grande passion. Je souhaitais à Adèle un parcours plus tranquille que le mien, toutefois. Je l’écoutais avec attention me parler de ses préférences, un sourire aux lèvres. Surtout que cela faisait un peu de répit pour sa sœur, qui semblait littéralement prête à bondir à la moindre entourloupe de l’enfant.

"Tu as l’air de bien savoir ce qui te passionne. C’est une bonne chose, dans le milieu." Je hochais doucement de la tête à la remarque de Léopoldine. "Ce n’est rien, c’est normal à cet âge. Et la danse doit lui faire beaucoup de bien."

Un biscuit à grignoter dans une main, la tasse à thé dans l’autre, j’observais ensuite l’étrange tableau devant moi, retenant un sourire trop franc et quelques petits rires. Non qu’ils étaient drôles, et je ne me serais pas permise de me moquer d’eux. Mais, la tactique d’Adèle était assez intéressante. Et, d’une certaine manière, cela montrait qu’elle tenait à sa sœur. Qu’elle lui souhaitait d’être heureuse, de prendre un peu de temps pour elle aussi. Même si c’était d’une manière assez enfantine et espiègle. Je n’avais pas vraiment le cœur à les interrompre, ni à intervenir. Cela ne me regardait pas vraiment, après tout.

Mais quelqu’un d’autre se chargea d’intervenir. Elle entendant qu’il s’agissait de notre mère, je poussai un léger soupir. Léopoldine pouvait trouver que sa sœur était envahissante, mais ce n’était rien comparé à Ellen. Qui, malgré son âge et sa position importante au gouvernement, se comportait comme une vraie gamine parfois. Je fronçai les sourcils en voyant la gêne de mon frère, et décidais qu’il fallait au moins dévier la conversation pour éviter que les deux sœurs n’entendent des bribes de cet appel. Ou, au moins, pour l’expliquer un peu.

"Notre mère est un peu… fantasque." expliquai-je en me tournant vers nos hôtesses, un petit sourire navré sur les lèvres. "Elle n’a pas vraiment de notion d’horaires. D’intimité. Ou de logique commune, parfois. Mais, on l’aime quand même."

Je terminais ma tasse, et lorsque Léon eut enfin terminé l’appel, je poussais à nouveau un soupir. Des cadeaux pour nos nièces. Et pour papa. Au beau milieu de la nuit. Bien sûr. Mais c’était Ellen. Parfois trop enthousiaste d’avoir enfin une famille, alors qu’elle avait toujours pensé qu’elle ne pourrait jamais être capable d’en avoir une. On ne pouvait pas vraiment lui vouloir, dans le fond.

"Fantasque, je vous l’avais dit. Mais elle aime passer du temps avec nous, alors… on ne peut pas vraiment lui dire non." Même si la manipulation affective n’était pas à mon goût, je pourrais au moins le lui dire en face. Je me levai, souriant aux deux sœurs. "Désolés de devoir vous faussez compagnie comme ça. Mais vous pourrez vous reposer, toutes les deux."

Je fixais Adèle un instant, avec amusement. Il devait être difficile de la faire dormir, mais sans doute Léopoldine devait avoir des techniques pour y parvenir. Elle semblait savoir gérer, et dans le fonds, sa sœur avait raison de la complimenter. C’était une personne très bien, je n’en doutais plus.

"Cela nous donnera une excuse pour nous revoir. Tu devrais venir me voir à l’occasion, Adèle. Je connais plusieurs chorégraphes, peut-être qu’ils cherchent des jeunes danseuses comme toi. Léopoldine pourra retourner voir des peintures avec Léon au calme, comme ça. Cela vous dirait ?"

Un bref sourire malicieux apparut sur mes lèvres alors que je croisais le regard de la jeune sœur, avant de reprendre une expression plus douce et de me tourner vers mon frère. Je lui tendis mon bras avec douceur pour entamer le mouvement de départ.

"Merci de nous avoir reçus. Ce thé et ces biscuits étaient plus que bienvenus. Et j’espère que l’on se reverra bientôt. Je suis certaine qu’on aura beaucoup de choses à partager, et à planifier, Adèle."

Qui savait ? Ce qui était certain, c’était que la suite allait être intéressante.
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Lun 12 Nov 2018 - 17:47
Parmi le club très select des « non » déchirants, un petit nouveau venait de faire son apparition. Un peu entre le non de Luke à l’annonce de l’identité de son géniteur et le non de Frodon voyant tomber Gandalf (Vo et Vf). Ce nouveau non épique malheureusement ne peut être transcrit étant donné qu’il résonnait à ce moment précis dans l’esprit d’Adèle.

*Pourquoi ?*

En quelques secondes, tout son plan venait de s’envoler en fumée. C’était absolument affreux, les châteaux en Espagne qu’elle avait eu le temps de se bâtir n’étaient plus que des ruines fumantes. Il s’en allait. Cela voulait dire que non, il n’emmènerait pas Léo dans une fête foraine. Non, ils ne feraient pas un tour de grande roue où soudain ils dévoileraient leurs sentiments respectifs devant le spectacle fabuleux de la ville la nuit. Ils ne se marieraient pas lors d’une petite cérémonie privée où Adèle porterait une robe jaune assortie au bouquet de la mariée et à la cravate de son frère. Ils ne feraient pas les photos dans le parc, sur le petit pont vert où Adèle avait déjà vu une mariée beaucoup moins jolie que Léo. Ca voulait dire que, quand elle danserait son premier rôle dans une grande salle, Léo serait toute seule pour l’applaudir. Pire : pas de petits neveux et nièces aux yeux bleus comme la nièce de Sasha, sa meilleure amie.

Ça, c’était désastreux.

Pas de demande en mariage pendant un voyage à la campagne, dans un petit cottage avec un joli jardin avec un petit banc en pierre (pour la demande en mariage, indispensable, en revanche le puis près de la maison c’était optionel). Pas de goûter à base de crêpes et confitures maisons en compagnie des petits Lucas ou Clara (bon, elle leur aurait laissé le choix des prénoms m’enfin, elle aurait juste fortement suggéré). Même pas de petit thé tous les trois, dans le salon, autour d’un puzzle. Léo et Leon n’iraient jamais, main dans la main, assister à son spectacle. Ils ne rentreraient pas tous les trois après un gala de l’école de danse.
Pourtant, dans les romans « cœur menthe à l’eau », ça fonctionnait parfaitement. Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas aussi fonctionner pour Léo ?

Léo avait capté tous les signes de détresse qui émanaient de sa petite sœur. Du silence(inhabituel) à la lèvre inférieure tremblante (dernier signe avant désastre), elle s’empressa de prendre la situation en main.

- Je comprend tout à fait, ne vous inquiétez pas. Merci d’être passé, j’étais ravie de faire votre connaissance, n’hésitez pas à passer à la boutique. D’ailleurs…

Elle saisit sur la table un exemplaire d’un catalogue de la boutique. C’était un des essais qu’avait envoyé l’imprimeur.

-C’est un prototype, mais tous les modèles sont là. Cela pourrait inspirer votre recherche ?

Elle raccompagna ensuite ses invités vers la porte. Une fois ses devoirs d’hôtesse accomplie, elle se tourna vers Adèle qui affichait une mine… radieuse.

-J’suis fatiguée, je vais dormir ! Bonne nuit Lélé !


Avant même que Léo ait eu le temps de réfléchir au pourquoi du comment de ce revirement de situation, Adèle se précipita dans sa chambre. Sous son lit, la collection des cœurs menthe à l’eau attendait impatiemment. Il lui fallait un plan. Elle avait une complice, elle l’avait bien vu, alors il lui manquait juste des idées. Les neveux et nièces n’allaient pas se faire tous seuls…
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Lun 31 Déc 2018 - 14:08
Le soulagement envahi Leon lorsqu'il constata que ni sa sœur, ni son hôte ne semblèrent lui tenir rigueur d'avoir accepté l'invitation d'Ellen. Il aurait été difficile pour le fils de dire non, mais il n'avait pas eu le réflexe de penser à ces demoiselles et de leur demander si cela les dérangeaient. Est-ce que cela voulait dire qu'elles étaient contentes que les jumeaux s'en aillent ? Dahlia en avait-elle marre des Sheller ? Léopoldine était-elle soulagée de les voir s'en aller ? Cette idée lui parut encore pire que la première et il baissa les yeux pour observer la pointe de ses chaussures, rougissant à nouveau. Allait-il seulement pouvoir se débarrasser de cette chaleur qu'il sentait dans ses joues et de la boule qui se serrait au creux de son estomac ? Il ne comprenait pas pourquoi l'opinion de la jeune femme à son égard lui importait tant, après tout il la connaissait à peine. Et pourtant, il sentait qu'ils avaient beaucoup en commun et il fut troublé de réaliser qu'il ne voulait rien faire qui ne lui fasse pas plaisir.

Il releva la tête, gêné à la proposition que fit Persona, mais sans pouvoir pour autant se départir d'un large sourire. Il n'était pas contre l'idée de retourner voir cette exposition, ou une autre, au calme et en si bonne compagnie. Et il était sûr et certain qu'Adèle serait aux anges de pouvoir rencontrer des grands noms de la danse, surtout si cela lui ouvrait une porte pour progresser dans cet art qu'elle semblait tant aimer. Il acquiesça donc à l'idée d'un simple mouvement de tête sans énoncer la moindre parole et attrapa sa veste pour la passer dans un geste souple. Il attrapa le bras de sa sœur et planta son regard dans celui de Léo pour prendre congé en souriant, le visage encore un peu rose.


- Merci pour l'invitation et... pour m'avoir accompagné ce soir. J'espère que ça t'a plus.

Aucun double sens dans sa dernière remarque, il parlait bel et bien de l'exposition et non pas de leur soirée passée ensemble. Même s'il devait avouer qu'il espérait sincèrement qu'elle ait passé un bon moment en sa compagnie vu que c'était le cas pour lui. Il lui tendit la main pour la serrer avec chaleur, lui faire la bise ne lui serait même pas passé par l'esprit, et en fit de même avec la cadette. Il aimait cette malice dont elle faisait preuve et son honnêteté à toute épreuve, même si son aînée en faisait parfois les frais. En un sens, elle ressemblait à Dahlia et il se demandait si sa jumelle était aussi pleine de vie lorsqu'elle avait son âge. Rien que de l'imaginer, il faillit éclater de rire mais se contint à temps et se concentra à nouveau sur son hôte. Cette dernière lui tendit un catalogue des articles vendus dans son magasin qu'il prit presque avec déférence. Il était curieux d'en découvrir le contenu. Les puzzles, il en avait fait lorsqu'il était plus jeune surtout, les casse-tête un peu moins. Mais il avait la patience nécessaire pour ne pas s'énerver face à un problème récalcitrant, peut-être que cela lui conviendrait ?

Zephyr sourit une dernière fois à la jeune femme alors qu'elle les avait raccompagné jusqu'à la porte et lui souhaita une douce nuit. Lorsque la porte se fut refermée derrière elle il tourna les talons et passa un bras autour des épaules de sa sœur en prenant la direction de l'appartement de leur mère. Il lui lança un coup d’œil un peu chiffonné avant d'embrasser sa tempe pour lui signifier qu'il ne lui en voulait pas de l'avoir taquiné. En revanche si elle pouvait s'abstenir devant Ellen, il lui en serrait reconnaissant. Il aurait déjà bien assez à gérer si cette dernière commençait à parler de petite copine et de reproduction, il n'avait pas besoin qu'elle en rajoute une couche. Mais il n'eut même pas besoin de dire quoique ce soit car il savait pertinemment que Dahlia comprenait et que jamais elle ne ferait quoique ce soit qui le monte profondément mal à l'aise. Elle connaissait ses limites et ne les dépassait pas. Leur lien profond leur permettait de se comprendre mieux qu'avec n'importe qui d'autre et la présence de la jeune femme l'apaisait toujours instantanément. Cependant, cela ne l'aidait pas en cette soirée mouvementée à mettre de l'ordre dans ses idées. Il ne savait quoi penser des dernières heures qu'il venait de vivre, ni de ce que le fait de penser à sa jolie cavalière provoquait en lui. Mais pour le bien de son esprit et afin d'être prêt à affronter sa mère, il décida de mettre ces interrogations dans un coin de son esprit, pour le moment, et d'y revenir une fois qu'il serait au calme. Si seulement cela arrivait un jour !
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