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[Clos] Nobody knows you when you're down and out || Hunter

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Ven 20 Oct 2017 - 12:07



« Discretion is the better part of valor. »
William Shakespeare


C’était un centre commercial comme tant d’autres en ville, mais parmi les plus grands. Un nombre invraisemblable de boutiques, et un nombre tout aussi invraisemblable de personnes qui y venaient un mardi après-midi. Je ne savais pas ce qui était le plus horripilant. Mon boulot m’avait fait venir dans des lieux différents et variés, mais celui-ci était certainement parmi les pires. Trop de bruits, trop de monde, trop de possibilités que quelque chose tourne mal. Difficile de savoir si c’était le travail ou l’incident de la bombe qui m’avait rendu aussi parano à propos des endroits publics bondés, mais dans tous les cas, le résultat était le même.

Assis à la table extérieur d’un café dans l’esplanade centrale, j’avais fait exprès de choisir une place un peu à l’écart, mais pas totalement non plus, histoire d’avoir un bon angle de vue sur ce qui se passait dans le cœur du centre commercial. Pour le moment, il n’y avait rien de spécial à signaler : des familles qui se promenaient avec leurs sacs de courses, des groupes de jeunes qui piaillaient pour Dieu sait quelle raison, des enfants qui couraient partout avec les parents pas loin derrière. Un gosse s’était même aventuré dans la fontaine placé au milieu de l’esplanade couverte, récupéré illico presto par sa mère qui semblait au bord de la crise de nerfs. Faites des enfants, ça vous rendra heureux.

Nous étions un peu en avance sur l’horaire, aussi avais-je sorti mon ordinateur pour consulter les différents flux de données qui arrivaient en permanence et en un nombre gigantesque. Le tri s’effectuait selon un paramétrage que j’avais créé, sélectionnant seulement ce qui pouvait potentiellement être intéressant pour mon boulot. Un attentat au colis piégé sur l’arche de Dehli, une prise d’otage dans une épicerie dans le Texas, une rafle de police au sein d’un casino appartenant à des yakuza à Tôkyô, une nouvelle filière de groupe anti-prodiges découverte à Saint-Pétersbourg.

Absorbé par mon écran, je remarquais à peine Roxy qui revenait de l’intérieur du café avec un plateau surmonté d’un énorme milkshake à la couleur douteuse. J’étais bien content d’avoir mon banal expresso à côté.

"Tu devrais prendre quelque chose de plus consistant." me déclara mon assistant avec un sourire. "Ils font d’excellentes pâtisseries ici !"

En guise de réponse, je me contentais d’un vague signe qui voulait dire « Ouais, peut-être plus tard ». Roxy attrapa son milkshake, attrapant la brochette de bonbons située au-dessus du verre pour donner une banane gélifiée à Trevor, qui se trouvait à moitié dissimulé dans la poche de sa veste. Une araignée-flamme, ça ne passait pas inaperçu, et mieux valait éviter pour une filature. D’un geste, je pris mon café et le vidais d’une traite, sans même quitter l’écran des yeux. Après quelques instants, mon assistant me fit un signe, et mon regard se dirigea vers l’entrée du web-café situé juste à côté.

Notre cible venait d’y entrer. Un homme dans la vingtaine, à l’allure banale mais à l’expression renfermée. En recoupant les informations récoltées après les arrestations au salon des inventions, il était apparu que plusieurs anti-prodiges arrêtés là-bas avaient eu des contacts avec lui. Thomas Bernardt, un anglais expatrié sur Edimbourg. Profil semblable à celui de tous ses charmants camarades, à la différence que nous manquions de preuves pour l’incriminer. Cela ne durerait pas longtemps. Comme chaque mardi, il venait dans le même web-café, sur le même ordinateur. Mais s’il pensait que cela le protègerait encore, il se trompait lourdement. A peine avait-il commencé ses activités sur l’ordinateur qu’une fenêtre s’alluma sur mon écran, me montrant ses moindres faits et gestes. Un peu dans le flou niveau légalité, mais il n’y avait rien dans le règlement du web-café qui exclut d’être surveillé, au contraire. Je m’en sortais donc de cette manière.

Pour le moment, rien d’intéressant. Il regardait un replay d’un match de football. Au moins, ce n’était pas autre chose…

"Hey, je le connais ce type !" déclara tout d’un coup Roxy en se penchant sur le côté de notre table. "J’ai vu son nom dans nos dossiers… Attend… Zenon de Lascelle, c’est ça ?"

Légèrement surpris, je me tournais dans la direction qu’elle indiquait. Le chasseur de prime se trouvait effectivement un peu plus loin. Etrange coïncidence. Je haussais simplement les épaules.

"C’est lui."

Le regard de mon assistant passa de lui à moi, et son sourire s’agrandit un peu plus.

"Vous vous entendez bien, non ? Je vais l’inviter à nous rejoindre alors !" Sans attendre ma réponse, Roxy se leva et fit de grands signes dans sa direction. "Youhou ! Monsieur de Lascelle ! Par ici !"

A la fois consterné et étonné par cette réaction, je vérifiais avant tout que la cible n’avait pas été alertée par tout ce bruit. Mais parmi le brouhaha du centre commercial et face à un échange entre deux attaquants, autant dire qu’il y avait peu de risques. Résigné et légèrement boudeur, je croisais les bras en lançant un regard contrarié à Roxy, avant de fixer le nouvel arrivant une fois qu’il fut près de nous. Mon assistant lui tendit tout de suite une main pour le saluer, un grand sourire joyeux sur les lèvres.

"Bonjour Monsieur de Lascelle ! Je suis Roxy, l’associé de Dany. Enchanté !"

"Salut…"

"Venez vous asseoir, ça fait plaisir de croiser des collaborateurs de l’agence !" Roxy lui tira une chaise, avant de lui montrer sa poche et la lumière qui s’en dégageait. "Lui, c’est Trevor. Tu n’as pas peur des araignées, j’espère ?"

Mon assistant passait toujours très rapidement au tutoiement. J’avais réussi péniblement à lui faire perdre cette habitude au moins avec les clients, mais pour le reste, le naturel revenait au gallot. Je poussais un léger soupir. Peut-être qu’il serait temps de lui expliquer qu’il n’était pas qu’un simple collaborateur. Mais ce n’était pas le meilleur des moments. Enfin, autrement, ce n’était pas que je n’étais pas content de le croiser. Pas vraiment, non.


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Jeu 23 Nov 2017 - 19:11
<< Exposition mouvementée

Ce n'était pas vraiment le genre de Zenon de venir passer ses journées dans les centres commerciaux, c'était plutôt son personnel qui y venaient, pour faire les courses et encore... ils préféraient passer par des petits commerçants dont les produits étaient encore d'excellentes qualités, ce qui n'était pas franchement le cas dans ce genre d'endroit. Enfin, parfois, le boulot faisait venir dans des endroits bien incongrus. Ce qui était le cas aujourd'hui.

Après un rendez-vous avec une personne dont les moyens n'étaient pas à la hauteur des moyens qu'avait notre comte, ce dernier s'apprêtait à quitter cet endroit bruyant et bondé, avant que l'on ne l'interpelle, son nom était suffisamment original pour qu'il l'entende de loin. Levant les yeux, il remarqua qu'une jeune femme lui faisait des signes pour le faire monter. Il fronça un instant les sourcils, ne la reconnaissant pas de suite, mais si elle connaissait son nom... une fois arrivé à sa hauteur, il reconnut alors Data, comprenant alors que c'était sans doute son assistante ou quelque chose dans ce genre. Son air interloqué se transforma dans un sourire plus amical.

Il attrapa la main de la demoiselle et la salua plutôt charmeur.

- Mademoiselle Roxy, enchanté. En plus d'avoir l'air plutôt rafraichissante, elle était mignonne, ce qui ne gâchait rien à la chose. Daniel savait donc s'entourer, même avec son caractère plus que taciturne, un bon point pour lui.

L'observant un instant, il tentait de se souvenir depuis combien de temps ils ne s'étaient pas vu tous les deux. Il lui tendit alors la main, toujours avec son sourire, pour le saluer.

- Daniel, voilà longtemps! Si je m'attendais à vous croiser ici.

La remarque de Roxy le laissa à nouveau un instant perplexe, il reporta son attention sur elle.

- Euh... non pas vraiment non. Pourquoi? Le tutoiement ne le dérangeait pas vraiment.

De Lascelle s'installa alors sur la chaise qu'on lui offrait, un serveur venait déjà prendre sa commande, il demandait un café.

- Qu'est-ce que vous faites ici? Tout en se doutant que ça devait faire partie du boulot. Comment allez-vous? Parlant aux deux en même temps, à Daniel plus particulièrement.

Finalement, la dernière fois, ils s'étaient tous les deux quittés plutôt en... bon terme. Avec une nuit agréable au compteur. Zenon n'en avait rien attendu, son partenaire non plus, qu'ils ne se soient pas revu dans cette optique ne le dérangeait guère, ce n'était pas sa première fois d'une nuit sans lendemain et ça lui convenait très bien.
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Jeu 7 Déc 2017 - 11:11
Je ne m’attendais pas vraiment à croiser Zenon dans un lieu pareil. En revanche, ce à quoi j’aurais pu m’attendre, c’est ce qui suivit : la sociabilité et la curiosité de mon associé. Roxy était incorrigible là-dessus, et, si j’avais pu constater que cela pouvait s’avérer utile dans certaines occasions, ce n’était pas toujours le cas. Et, dans le cas présent, il était de toute manière trop tard pour faire marche arrière, maintenant que l’homme nous avait repérés et se dirigeait vers nous. Je n’étais pas mécontent ou embarrassé de le croiser, c’était surtout que je ne pensais pas le revoir, ou du moins, pas aussi vite et pas dans ces conditions. C’était l’histoire d’une nuit, pas désagréable certes, mais que ni l’un ni l’autre n’avions imaginée prolongée de cette manière.

Et puis, s’il y avait bien une chose que je n’aimais pas faire, c’était mélanger vie professionnelle et vie privée. Même aussi quasi déserte que soit cette dernière. Mais désormais, je n’avais plus vraiment le choix.

"Juste Roxy, ce sera très bien !" répondit mon associé avec un autre grand sourire. "Je peux t’appeler Zénon ? Dany connaît plein de gens intéressants, mais il n’en parle jamais. Ça me fait plaisir d’en croiser, du coup !"

Je ne parlais pas beaucoup tout court, même si c’était quelque chose qui avait évolué depuis l’arrivée de Roxy à l’agence. Même s’il n’y avait pas de miracle, j’étais un peu plus ouvert qu’auparavant, c’était vrai. Et mon associé un peu plus rigoureux et professionnel, du moins, je l’espérais.

"Moi non plus." me contentai-je de répondre en serrant sa main et en le regardant dans les yeux. "Et longtemps, en effet…"

Des réminiscences de notre dernière rencontre me traversèrent l’esprit, mais mon visage resta impassible. Ce ne fut peut-être pas le cas de mon regard, mais heureusement, Roxy enchaîna sur autre chose. Devant la réponse affirmative mais un peu perplexe de Zenon, Iel sortit l’araignée de sa poche pour la lui présenter.

"Voilà Trevor !" Après être reposée sur la table, l’araignée se précipita sur le morceau de bonbon que lui déposai Roxy. "Il n’est pas dangereux, mais il aime bien manger et rester dans une poche, ce n’est pas très agréable pour lui. Tu as aussi des animaux de compagnie ?"

Toujours là pour faire la conversation à ma place, ce qui n’était pas plus mal. Lors du passage du serveur, j’en profitais pour prendre un nouveau café, et Roxy, un autre milkshake, en bon ventre à pattes qu’iel était.

"On surveille quelqu’un." répondit Roxy avec un hochement de tête enthousiaste, avant de désigner vaguement le cyber-café à côté. "Vous voulez nous joindre à nous ? Ça peut durer longtemps et ne pas toujours être très intéressant, alors, plus on est nombreux pour passer le temps, mieux c’est ! Enfin, si Dany est d’accord…"

Mon associé me lança un regard suppliant, et je finis par hausser les épaules. Peu importe. Pour le moment, notre cible était toujours occupée à regarder son match. Et je supposais qu’avoir une discussion nous ferait paraître moins suspects.

"Ça va. Et vous ?" répondis-je, toujours aussi succinct et plus formel que mon associé, en croisant les bras. Il semblait toutefois semblable à celui qu’il était, toujours aussi jovial et avec ce même sourire chamrant. "Le boulot ?"

"Qu’est-ce que tu fais exactement ?" demanda Roxy en aspirant une partie de sa boisson fraîchement arrivée avec sa paille, tout en continuant à sourire. Visiblement, la présence d’une tierce personne lui plaisait beaucoup. "Et comment vous vous êtes rencontrés, tous les deux ? Je ne connais vraiment pas les détails."

J’échangeais un regard avec Zenon, avant d’hausser les épaules.

"On a eu des… affinités communes." Il pouvait ajouter des précisions s’il le souhaitait, cela m’était égal. Roxy n’attachait pas vraiment d’importance à ce sujet, même si cela lui plaisait toujours de rencontrer les gens qui me côtoyaient, pour n’importe quelle raison. "Pour le peu qu’on s’est côtoyés, je crois qu’on s’est bien entendus…"

Je le fixais à nouveau pour obtenir sa confirmation, avant de regarder à nouveau mon écran de surveillance aussi distraitement que je le pus. Même si je le voulais, me comporter d’une façon totalement indifférente n’était pas des plus aisés.
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Sam 16 Déc 2017 - 16:37
Les deux hommes étaient donc dans la même expectative, même si Zenon était sans doute le moins dérangés des deux. Même si, finalement, ils étaient d'accord sur un point, il n'était pas bon de mélanger boulot et vie privée. Mais là, rien ne les obligeaient à conclure à nouveau quoi que ce soit. Surtout que c'était la jeune femme qui avait engagé la rencontre, alors autant continuer dans cette voie. Sa spontanéité amusait clairement notre homme, qui appréciait toujours ce genre de fraîcheur. Surtout que Danny était tout son contraire, il le savait avare de paroles, c'était bien qu'il se soit entouré de son contraire.

- Zenon sera parfait. Lâcha-t-il avec son petit sourire en coin. Ce n'était pas dans ce genre d'endroit, avec des gens comme Roxy, qu'il aurait intérêt à donner du monsieur le comte. Loin de là. Ce qui pouvait être parfois agaçant avec de Lascelle, c'était bien le fait qu'il était capable de jouer au caméléon, même s'il excellait plus dans certains domaines que d'autres. Mais être comme le "commun des mortels" dirons-nous, ne le dérangeait guère. Loin de là. C'était... revigorant. Je crois que Danny n'aime guère parler tout court, Roxy. Sur le ton de la confidence, avec un petit air amusé planté sur le visage.

Il aimait taquiner, c'était ainsi. Cet amant d'un soir s'en était sans doute aperçu. Au moins ne montrait-il pas qu'il était gêné de le voir. De toutes les façons, ce qu'il s'était passé entre eux, restait dans le cadre de l'intimité. Ce que Zenon avait toujours respecté. Il n'était pas du genre à le crier sur les toits. Son intérêt se porta donc sur la fameuse araignée, il observait la chose avec une certaine curiosité.

- Intéressant, mis à part le fait qu'il ressemble à une araignée, qu'est-ce que c'est exactement? Haussant légèrement un sourcil, alors qu'elle parlait d'animaux de compagnie, enfin chacun sa vision des choses. Oui, des oiseaux. Et pas qu'un aurait-il pu rajouter, et c'était amplement suffisant.

Comme pensé, il apprit donc que les deux détectives étaient sur une affaire. Rien de surprenant donc. Il fût presque surpris de l'invitation et jeta un regard à celui qui était le patron, voir si cela ne le dérangeait pas. Il ne semblait pas contre, le comte s'installait à la table, commandant un café.

- Pourquoi pas? Je ne le suivrai pas avec vous cependant. Parce qu'il avait un peu à faire, quand même. Bien, merci. Revenant sur la demoiselle. Je travaille pour le gouvernement. Entre autre. Avec un sourire en coin. Et je suis fauconnier, à mes heures perdues. Un petit rire marqua les paroles de son interlocuteur qui répondait à sa collègue. Oui, nous apprécions tout deux le bon alcool. Remerciant le serveur pour son café. Et vous, Roxy, comment vous êtes-vous retrouvée à travailler avec un homme que je pensais solitaire jusqu'au bout des ongles.
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Sam 6 Jan 2018 - 19:02
Roxy savait y faire avec les gens, et ces derniers finissaient par l’apprécier. Il n’était pas faux de dire que nous étions globalement contraires en tout, ou presque. Raison pour laquelle j’avais d’abord hésité avant de l’engager. Mais il s’était très vite avéré que nous nous complétions, et, plus important encore, que nous nous respections. Chacun avait ses tâches à l’agence, et l’harmonie de notre association faisait que nous apprenions également l’un de l’autre. Alors oui, pour une fois, j’avais dû admettre que l’engager avait été une idée brillante. Mais après, inutile aussi de lui lancer des fleurs constamment. Trop de boulot nous attendait.

Ce n’était donc pas étonnant de voir De Lascelle s’entendre aussi bien avec mon assistant, devenant presque immédiatement comme deux larrons en foire. Et n’ayant visiblement pas d’autres sujets à discuter, cela tomba évidemment sur moi. A la remarque de son interlocuteur, Roxy se mit à pouffer, avant de prendre une fausse mine sérieuse pour lui répondre, sans pouvoir toutefois s’empêcher de sourire, complice :

"C’est bien vrai, Zenon. Il peut même passer une journée entière sans ouvrir la bouche !"

"A quoi bon quand certains parlent bien assez pour plusieurs ?" rétorquai-je, un brin agacé de les voir parler de moi comme si je n’étais pas juste devant leur nez.

D’un autre côté, j’aurais pu m’y attendre. Du peu que je connaissais le nouvel arrivant de notre table, il aimait plaisanter. Enfin, je commençais à avoir l’habitude aussi. Entre Owen, Roxy et Elias, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre dans ce domaine. Cela restait toutefois dans le supportable, et je me contentais donc simplement d’hausser les épaules.

Le changement de sujet et le déplacement de l’attention sur Trevor furent cependant les bienvenus. L’araignée supportait bien mieux que moi d’être le centre de tous les regards, et je le soupçonnais même d’apprécier ça. Au moins, cela nous convenait très bien à tous les deux.

"C’est une bonne question…" répondit Roxy, pensive. "C’est moi qui l’aie créé, mais je saurais difficilement expliquer comment dans les détails… Enfin, j’y travaille, et quand j’aurais des réponses, je vous redirai !" Il était parfois difficile de tout comprendre aux histoires de magie de mon associé. Déjà les intégrer prenait un certain temps. Alors, pour saisir le reste… Je préférais me concentrer sur les effets concrets de cette magie élémentaire, qui avait créé Trevor et dont les courants d’air imprévus brisaient régulièrement les vitres de l’agence. L’intérêt de Roxy se déplaça cependant très vite sur son interlocuteur, et la mention des oiseaux lui fit ouvrir de grands yeux enthousiastes : "Wow, tu as une volière alors ? Ils ont tous un nom ?"

Le genre de détails essentiels. Qui me laissaient cependant le loisir de continuer à surveiller l’écran de contrôle de notre cible en même temps. Pour le moment, tout était assez calme, ce qui poussa sans doute Roxy à inviter De Lascelle à reste à notre table, sans que j’y trouve à redire. Pour l’instant.

"Oh pour le moment, il est parti pour rester assis devant son ordinateur un moment. N’est-ce pas, Dany ?" Je me contentais d’un vague son en guise de réponse, le regard toujours fixé sur l’écran. L’enthousiasme de mon associé allait cependant en grandissant, et cela se sentait dans le ton de sa voix. Elle répondit, après un sifflement appréciateur : "Tout ça ? Je comprends pour les oiseaux, et tu dois avoir une vie palpitante ! Je me demande vraiment pourquoi Dany ne m’a pas parlé de toi avant…"

"Peut-être parce que je ne savais pas tout ça." répondis-je en levant les yeux, et surtout pour leur rappeler que j’étais encore là. Ce n’était pas le genre de questions qu’on se posait, dans la situation de notre rencontre. Néanmoins, maintenant que je l’apprenais, cela m’intrigua un peu, et je laissais mon regard se poser sur lui, interrogatif : "Le gouvernement, vraiment ?"

Les oiseaux, c’était un peu moins mon dada, il fallait l’avouer. Quoique fauconnier, c’était tout de même très particulier. Ils repartirent dans leur discussion, et je gardais cette fois-ci mon attention sur eux, un œil toujours posté sur mon écran.

"Je ne sais pas ce qui vous fait tous dire ça…" maugréai-je en croisant les bras à la remarque sur ma solitude. Bien qu’elle soit fondée.

"Parce qu’il fallait bien être deux pour gérer l’agence, et que quelqu’un a fini par convaincre cet entêté qu’il devait embaucher d’autres personnes pour l’aider. C'était une bonne idée, non ?" répondit Roxy avec un grand sourire. "Je travaille à mi-temps dans la recherche, et j’avais envie d’un boulot qui soit plus sur le terrain. Je ne regrette pas du tout, et, même s’il boude beaucoup, je crois que Dany non plus !"

Là encore, je me contentais d’une onomatopée en guise de réponse, retournant à mon café pour ne pas avoir à rajouter quoi que ce soit.
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Dim 21 Jan 2018 - 20:09
Zenon ne manquait pas d'apprécier la spontanéité de la demoiselle. C'était toujours agréable de parler avec des gens de cet acabit. Plus simple d'échanger que de parler à un mur, comme pouvait sans doute l'être Danny. Enfin, vu leur passif, ils n'avaient guère eu besoin d'échanger des mots. Ca n'avait pas vraiment été le but de leur soirée, bien loin de là d'ailleurs. Mais notre homme savait percevoir les caractères de ses interlocuteurs, même sans échanger totalement de vive voix. Il garda son petit sourire amusé en entendant l'homme grogner. Il n'aimait pas trop être taquiné à voir.

- Voyons Daniel, nous ne faisons que plaisanter. Avec un petit clin d'œil pour Roxy, qui jouait le jeu. Et puisqu'il travaillait avec la jeune femme, c'était bien le fait qu'il devait supporter - voir peut-être apprécier - cet humour qui pouvait parfois agacer.

Et bien voilà qui était plus que surprenant, une jeune femme créative, qui ne pouvait dire comment elle avait réussi donner vie à cette étrange créature. Ce qui ne manqua pas de le faire sourire, il hochait doucement la tête.

- Bien, je serai curieux d'apprendre comment vous avez réussi une pareille chose. Il y a du génie là derrière. Observant la demoiselle. Oui, très grande même, comme volière. Avec un petit mouvement positif de la tête. Oui, c'est important de tous les nommer. Ce sont des êtres vivants après tout. Pas des objets.

Cela pouvait paraître surprenant que cet homme, reconnu pour avoir une vie on ne peut plus libertine, appréciant les plaisirs de la chaire et ne s'en cachant pas, respectueux du monde animal. Mais une personnalité pouvait cacher plusieurs facettes n'est-ce pas? Sa volière et ses oiseaux était un peu son monde caché, un monde qu'il laissait voir qu'aux intimes ou aux clients, c'était ainsi.

- C'est vrai que le boulot de détective demande souvent d'attendre que le contrat bouge un peu ses fesses. Sourit. Oui, enfin ce n'est pas grand-chose. Il estimait que son travail de chasseur de tête était assez tranquille. Sans doute parce qu'il le faisait bien et en avait suffisamment l'habitude. Il garda son petit sourire alors que son regard croisait celui de son amant d'une nuit. Et oui, comme quoi, je cache bien mon jeu n'est-ce pas?

Après tout, vu où ils s'étaient rencontrés... et ce n'était pas non plus une notoriété public que le comte de Lascelle bosse pour le gouvernement. Il fallait être dans les cercles du pouvoir pour le savoir. Ou avoir un pied dedans, en tous les cas.

- Je ne le crie pas sur tous les toits.

Un petit rire passa ses lèvres, tandis que le détective se refermait sur lui-même. Ce qui ne pouvait qu'amusait notre noble, qui adorait titiller ce genre de personne.

- C'est vrai, je me le demande aussi. Avant de revenir sur la jeune femme, si pétillante. Une excellente idée même, mieux vaut travailler en équipe, qu'en tant que loup solitaire. Et il en connaissait quelque chose, après tout, lui aussi, travaillait avec des associés. Pourtant, ce n'est pas tout fait un boulot de recherche... enfin... scientifique je veux dire. A moins que vous bossiez dans une autre sorte de recherche?

Puisque Danny se montrait grognon, Zenon n'avait rien contre échangée avec sa collègue. Pourquoi s'en priver?
Zenon de Lascelle
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Lun 12 Fév 2018 - 18:58
Il n’avait même pas fallu plusieurs minutes pour que ces deux-là s’entendent. Et ce n’était pas cela qui me dérangeait dans le fond, je m’en fichais pas mal. Mais les voir s’associer pour se liguer contre moi, c’était autre chose. Cependant, devant leurs petites piques et l’air innocent qu’ils affichaient, je me contentais d’un soupir, puis d’hausser les épaules. Peu importe, je m’y ferais. Comme pour tout le reste. J’avais l’habitude, maintenant, avec tous ces hurluberlus énergiques qui s’étaient incrustés dans ma vie. Comment et pourquoi, cela restait un grand mystère…

En guise de réponse, je fis un geste de la main pour signifier que cela m’était égal, et qu’ils pouvaient bien continuer, si cela les amusait autant, avant de retourner à ma surveillance. Ce qui fit rire aux éclats Roxy, avant que mon associé ne se tourne à nouveau vers son nouvel ami.

"Exactement. Il faut rire, dans la vie !" Cela lui correspondait bien. Pas à moi. Mais passons.

Heureusement pour moi, ils dévièrent vite la conversation sur Trevor. Un cas en effet intéressant, d’autant que personne, pas même Roxy, ne savait expliquer comment il avait été créé. Assurément, c’était en lien avec cette magie que mon associé semblait maîtriser, mais difficile d’en savoir plus. J’y avais toutefois renoncé pour le moment, ayant finalement plus urgent à faire que de découvrir les origines d’une araignée lumineuse. Cette dernière restait cependant impressionnante, mais après m’y être habitué, et je pouvais voir que De Lascelle était intrigué également.

"Au moins ! Mais ça marche, je te tiendrai au courant si j’en apprends plus." dit Roxy en hochant la tête et en donnant un nouveau bonbon à l’araignée, qui manifesta son plaisir en rayonnant un peu plus fort un bref instant. L’existence d’une grande volière attira bien vite son attention sur autre chose, et à voir son expression extasiée, mon associé appréciait les détails donnés par son interlocuteur. "Entièrement d’accord ! Tu as plusieurs espèces d’oiseaux ? Tu fais des visites guidées pour les présenter ?"

Et voilà, il n’avait pas fallu longtemps pour que la suggestion de venir les voir arrive sur le tapis. Enfin, avec Roxy, c’était toujours sincère et désintéressé. Il était difficile de lui refuser quoi que ce soit, j’avais réalisé. Mais en général, ses demandes restaient raisonnables. En général. Mais, je devais admettre n’avoir pas imaginé Zenon avec une volière. C’était légèrement intriguant, bien qu’en soi, ce n’était clairement pas le genre de détails sur lesquels je m’attardais.

Mais mon associé avait réussi en quelques instants à en faire apprendre bien plus que moi en toute une nuit. Typique. Cependant, Roxy semblait également que cela faisait beaucoup d’informations surprenantes, ce qui l’émerveillait de manière visible, tandis que je me contentais d’être étonné. Quoique, plutôt en bien, s’il fallait vraiment choisir de manière aussi binaire.

"Ce n’est pas censé être palpitant en permanence." dis-je en haussant une nouvelle fois les épaules, sans toutefois quitter mon écran des yeux. "Et ça me convient parfaitement."

"Quand même, ce n’est pas commun !" insista Roxy en prenant une nouvelle gorgée de son milkshake. Avant de pouffer à sa remarque. "Je ne te connais pas encore assez pour dire que tu caches bien ton jeu, mais je trouve ça cool !"

"C’est bon à savoir." dis-je, plus terre-à-terre et pragmatique. Des contacts possibles avec le gouvernement n’étaient jamais de trop. Et parce que le boulot prenait le pas sur tout le reste, me concernant, je ne pouvais pas faire autrement que de noter ce genre d’informations. Retrouvait une expression boudeuse à une autre remarque sur ma personne, ce qui ne fit qu’accroître encore plus leur amusement. Nouvel haussement d’épaules. "Je ne suis pas si borné. Et je sais reconnaître les avantages du travail en équipe."

Surtout maintenant que l’expérience s’avérait positive. Mais je ne l’admettrais sûrement pas devant eux. Enfin, ce n’était pas comme si notre invité ne le savait pas, d’une certaine manière, que je n’étais pas si solitaire que cela. Nous ne nous serions pas rencontrés une première fois autrement. Je levai donc le regard de mon café pour croiser brièvement celui de Zenon, avant de le détourner à nouveau.

"Oh, j’en apprends beaucoup. Sur la psychologie humaine et les technologies, notamment !" enchaîna Roxy avec bonne humeur. "Autrement, je bosse à côté dans un labo. La recherche spatiale, tu t’y connais un peu ?"

Si mon partenaire commençait sur cette voie, avec sa passion pour tout ce domaine et les perspectives certes intéressantes que cela offrait, on en avait pour un petit moment.

"N’hésite pas à le dire, si Roxy s’emballe trop." intervins-je alors en observant à nouveau Zenon dans les yeux, les bras toujours croisés. Passant au tutoiement sans m’en rendre compte. L’influence de mon associé, peut-être. "Avoir les yeux dans les étoiles, c’est bien. Mais on en oublie de garder les pieds sur terre parfois."

Sans la moindre trace d’embarras, Roxy hocha la tête pour approuver mes paroles. Une nouvelle preuve qu’on se complétait assez bien.
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Jeu 29 Mar 2018 - 22:56
Zenon était un homme taquin, il adorait venir chercher ceux qui n'aimaient guère se faire déranger ainsi. Une certaine Amélia Clark pouvait en être témoin. C'était ainsi, ce genre de personne devait l'attirer. Et puis, c'était le côté un peu boudeur de Daniel, que Zenon l'avait approché ce fameux soir. Une envie comme une autre de le voir se dérider un peu, sourire, se lâcher. La nuit avait été plaisante, il gardait un bon souvenir de cet amant. Même si pour le coup, il était plus en mode travail et ours grognon, ce qui ne manquait pas de faire sourire notre comte. La jeune femme revenait prendre toute son attention.

- C'est un fait. La vie est plus agréable quand on sait en rire, ou qu'on sait rire tout court. Accompagné d'un petit clin d'oeil.

Lui qui la brûlait sur les deux bouts, savait parfaitement de quoi il parlait. A quoi bon tirer la gueule à longueur de journée? Il n'y avait pas plus triste. Alors que la vie savait vous sourire, tant que vous saviez en faire de même. Rien n'était dû au hasard. Si l'on repoussait toujours tout, rien de bon ne pouvait venir, mais si on acceptait d'ouvrir parfois les bras, beaucoup de chose pouvait démarrer de là.

- Parfait. Oui, il serait vraiment curieux d'en savoir plus. Il hocha de la tête positivement. Une bonne dizaine, surtout des rapaces. Riant un peu. Je ne fais pas de visites guidées pour le plaisir, en général ce sont des clients qui viennent acheter les oiseaux. Mais puisque vous êtes une amie de Daniel, je peux voir à vous ouvrir les portes de la volière et vous servir de guide.

Ah ça, dans son métier, rien ne se faisait gratuitement, c'était aussi une chose qu'il avait apprise. Mais de Lascelle n'était pas un homme pénible et collé à son argent - bien au contraire -, il était donc capable de faire des exceptions pour les gens qu'il appréciait. Cette jeune femme, son enthousiasme, lui plaisait. Alors si elle voulait venir voir ses oiseaux, il lui ferait faire un tour du propriétaire... et plus si affinité. Ok c'était inapproprié, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

La remarque du détective ne manqua pas de tirer un nouveau sourire en coin chez le noble, qui l'observait en secouant légèrement la tête. En fait, ça lui rappelait le début de leur première conversation. Il avait été aussi loquace et peu intéressé que maintenant. C'était donc réellement sa façon d'être et de faire. Roxy était un sacré contraste. De quoi se dire qu'ils se complétaient parfaitement tous les deux.

- Oh, je n'ai guère du mal à le croire, à vous voir. Taquin, encore et toujours. Il suffira d'apprendre à me connaître alors. Tout en reportant son attention sur la demoiselle, alors que leur interlocuteur desserrait à nouveau les dents. Chose incroyable, il fallait le noter. Voilà qu'il alignait plus de deux phrases presque à la suite. A croire que finalement, la conversation l'intéressait, au moins un peu. Ou alors les quelques informations qui pouvaient lui être utiles. Un pro dans son métier, sans aucun doute. Si un jour vous avez besoin d'un coup de main... je suis cher, mais je suis certains que l'on peut trouver un terrain d'entente. Encore une fois, rien ne se faisait gratuitement, ou en tous les cas, il était toujours important de rappeler que rien ou presque, n'était gratuit.

Son regard se retrouva accroché à celui de son interlocuteur, qui tentait donc de lui faire passer un message. Oh, ça, il le savait qu'il n'était pas si borné et acceptait parfois un peu de compagnie. Aucunement besoin d'insister là-dessus. Pas avec lui en tous les cas. Roxy revint alors dans la conversation, comme si de rien n'était, pour répondre à ses questions. Une jeune femme intelligente et pleine de surprise décidément.

- Une vraie scientifique. Secouant la tête. Absolument pas, je n'y connais rien. Trop... scientifique pour moi, justement. Terminant son café. Pas d'inquiétude, les gens qui ont des passions sont les plus intéressants. Faisant une petite moue presque amusée au trait que lançait alors cet amant d'un soir. Hum, c'est profond. Sale bête!
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Sam 12 Mai 2018 - 18:56
On ne mélangeait pas vie professionnelle et vie privée. Même si la seconde était limitée. C’était toujours une mauvaise idée. D’un autre côté, est-ce que De Lascelle faisait partie de ma vie privée ? La brièveté de nos échanges, quoiqu’agréables, ne suffisait pas à en faire un proche, c’était assez clair. Néanmoins, par la force des choses, il se tenait là et discutait avec nous. Ne restait plus qu’à créer une sorte de suite à cette rencontre qui avait été pensée pour être sans lendemain. Sans savoir où cela nous mènerait.

L’entente des deux était prévisible, alors qu’ils semblaient l’un et l’autre se lier facilement avec autrui. De quoi me faire devenir encore un peu plus différent et inadapté. D’autant qu’ils s’amusaient de ça, ce qui me rendait limite parano de prendre chacune de leur parole comme une plaisanterie à mon égard. C’était peut-être le cas, d’ailleurs.

"Ça m’arrive de rire. Pas souvent, c’est tout." répondis-je de manière laconique et en haussant les épaules, comme si cela m’indifférait. Disons plutôt que j’étais habitué maintenant. Quoique plus avec Roxy qu’avec notre invité. Mais je n’étais plus à un enquiquineur près. Cette réplique eut comme effet de faire rire mon associé. Preuve, s’il en fallait encore, qu’eux deux partageaient bel et bien le même avis sur la question.

L’intérêt de mon assistant pour les oiseaux de notre interlocuteur n’était pas non plus une surprise. Trois choses principales motivaient Roxy dans la vie : la recherche, la nourriture et les animaux. Pire qu’un enfant, parfois. Et l’innocence qui allait avec. Aussi, lorsque Zenon l’invita à voir ses rapaces, je me redressai légèrement et plissais des yeux en le fixant avec attention. Qu’il n’y pense même pas.

"J’adore les oiseaux." Sur un ton qui tenait plutôt de l’indifférence totale. "Je viendrai aussi."

Au moins, les choses étaient claires. Roxy n’irait pas sans moi là-bas, c’était hors de question. Et tant pis si je devais passer pour un gros lourd, mais je connaissais assez mon assistant pour savoir que ce genre de choses lui passaient par-dessus la tête. La preuve en étant que Roxy hocha la tête avec enthousiasme, tapant dans ses mains.

"Très bonne idée ! On viendra voir ça ensemble, et ça te fera un peu sortir, Dany." Puis, se tournant vers Zenon : "Il sort peu de son bureau, on doit presque le tirer de force pour qu’il sorte de sa grotte."

Je croisais à nouveau les bras et roulais des yeux. Bon, ce n’était peut-être pas loin de la vérité. Mais je sortais aussi. Pour le boulot, peut-être. Mais c’était sortir quand même. Enfin bon, peu importe l’image que la description de Roxy donnait de moi, je m’en fichais pas mal. Et à bien y réfléchir, ce n’était pas le genre de détails qui devaient ennuyer De Lascelle.

Mais vous vous entendez bien aussi les deux, non ? répliqua Roxy en nous observant.

"Je ne dis pas le contraire…" Je lançais un regard à Zenon. Et pour la première fois, un fin sourire apparut sur mes lèvres. Le sous-entendu ne m’avait pas échappé. "Si la qualité est au rendez-vous, peu importe le prix. C’est bien noté, mais encore faut-il que vous nous soyez utile."

Lui misait sur l’argent, moi l’efficacité. Chacun ses conditions. Mais nous n’étions pas dans les mêmes milieux après tout. Et puis, répartie mise à part, pourquoi pas. Il avait sans doute un carnet d’adresses intéressant. On ne savait jamais. En guise de conclusion à ce sujet, j’haussai une nouvelle fois les épaules et commandai un nouveau café. Toujours pas de mouvements suspects chez notre cible, on était partis pour rester là encore un moment.

"Ça peut être complexe parfois. Mais la vulgarisation, c’est aussi là pour ça !" ajouta Roxy en riant. "Enfin, faut pas que je te passionne trop non plus. Dany a beaucoup de choses à raconter aussi."

J’allais répondre que beaucoup moins, lorsque Zenon ajouta une pique à mon égard. Je levai brièvement les yeux au ciel, bougon.

"Ouais, je suis spécialisé en Philosophie Rabat-joie. Et alors ? Paraît que ça fait mon charme." N’importe quoi, oui. Je soupirais, et fis un signe de la main. "Je n’ai pas grand-chose d’intéressant à raconter. Je n'ai pas de volière, moi."

Bon, c’était peut-être un peu facile. Mais si on me cherchait, on me trouvait généralement. Enfin, c’était sans compter sur Roxy pour en rajouter.

"Il dit ça, mais niveau surveillance et collecte de données, y a pas meilleur sur l’arche. Voire même au-delà !"

Niveau enthousiasme, c’était vraiment le jour et la nuit. Au moins, cela devait donner un divertissement assez intéressant.
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Dim 24 Juin 2018 - 19:44
Ahhh les gens grognons, il avait quelque chose de touchant ce Danny. En tous les cas, c'était bien ce que semblait dire le sourire de de Lascelle, qui finalement, ne faisait clairement pas cas de l'humeur morose de cet homme. Il l'avait connu dans de meilleures dispositions, mais il avait compris rapidement qu'il était plutôt du genre renfermé. Ce qui lui donnait l'envie de le taquiner mais pas non plus l'emmerder, ce n'était pas trop son genre, pas avec ceux qu'il appréciait en tous les cas. Par contre, que l'homme se montre prêt à être le chevalier servent pour son assitante, lui fit lever un sourcil, tranquille, amusé. Décidément, la confiance n'était pas de mise. Il pouvait vouloir joeur les grands-frères, Zenon estimait que la demoiselle était libre de faire les choses selon son bon vouloir et lui dire non, si elle n'était pas intéressée, ils n'avaient pas besoin d'un chaperon. Mais Roxy ne sembla pas percuter les sous-entendus. Le comte, quant à lui, observa un instant le détective.

- Oh vraiment? Je serai donc ravi de vous accueillir, tous les deux. Jouant le jeu, bon prince. Danny ne serait pas toujours là pour garder un oeil sur Roxy. Et Zenon était un homme... patient. Enfin de toutes les façons, il ne se projetait pas et verrait bien au fur et à mesure. Les oiseaux l'en feront donc sortir, quelle chance.

Oui, c'était un homme taquin. Surtout quand on le cherchait. Mais il ne le faisait pas de façon mauvaise. Et si cela finissait par réellement agacer son interlocuteur. Il arrêterait. Il fallait être sur sa liste noire, pour qu'il ne lâche pas le morceau et Data n'avait rien fait pour cela, bien au contraire, les souvenirs en communs étaient plutôt agréables, alors pourquoi en rajouté des moins sympathiques?

- Ce sera à vous de le savoir, je ne suis pas dans votre tête. Avec un petit clin d'oeil.

Ils verraient dans l'action, s'ils pouvaient s'apporter, chacun, quelque chose. La discussion était à nouveau dirigée par la jeune femme, Zenon l'écoutait avec intérêt, sans se départir de son sourire. Elle était passionnée, pas de doute qu'elle saurait l'intéresser à toute cette science qu'il ne comprenait pas. Si un jour, ils trouvaient le temps de boire un nouveau café.

- A t'entendre, je n'en doute pas. Je serai intéressé à en savoir plus, un jour. Peut-être pas aujourd'hui, non, sa journée n'était pas terminée et s'il s'était permis un petit arrêt café, il ne faudrait pas qu'il traîne trop, on l'attendait au bureau, quand même. Danny avait une répartie qui lui plaisait et l'amusait, un petit rire marquait son cynisme. Et vous le maîtrisez à la perfection. Toujours taquin, avant d'hocher légèrement de la tête, alors que Roxy encensait son patron. Est-ce vraiment objectif? Sourire en coin, cherchant juste, aussi, son interlocutrice, avant de reprendre plus sérieusement. Il y a des rumeurs que j'ai entendues, en effet. Pas besoin d'être sociable, quand on est maître de sa branche. Pour une fois plus sérieux, pas critique, mais relevant une évidence.

Son regard se porta un instant sur la montre qu'il portait au poignet et il se leva alors.

- Excusez-moi, il faut que je vous abandonne, j'ai encore des choses à faire, même si votre compagnie est beaucoup plus plaisante et intéressante que la tonne de paperasse qui m'attend. Sortant son portefeuille. Laissez-moi vous inviter. Donnant un billet à la serveuse qui revenait vers eux, sans demander de la monnaie en retour. Ce fût un plaisir. Attrapant la main de la demoiselle pour un baisemain. Roxy. Puis tendant une main ferme avec un sourire amical pour l'homme. Daniel. A bientôt. Je vous laisse trouver mon numéro, pour votre visite à la volière. Bon courage pour cette fin de... surveillance.

Puis le comte disparu dans la foule du supermarché pour enfin en sortir, le bruit se dissipait enfin, il sautait dans un taxi, direction son bureau, il n'avait pas menti, il avait encore du travail à faire. Et un rendez-vous à ne pas rater.

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Mar 7 Aoû 2018 - 16:02
Monsieur De Lascelle semblait étonné par mon intervention. Comme quoi, on pouvait avoir une autre réaction qu’un sourire. Ce qui ne m’empêcherait pas d’accompagner Roxy chez lui. Mon associé avait beau être adulte, je la trouvais bien trop tête en l’air. A priori. Notre interlocuteur était honnête, mais on n’était jamais trop prudent. Et de toute manière, s’il cherchait certaines choses chez Roxy, il allait vite être déçu. Enfin, tant qu’elle pouvait voir ces fouttus piafs… Je soutins donc son regard, avant d’hausser les épaules.

"Si vos oiseaux sont si fascinants que ça, je suppose que cela en vaut la peine."

Et puis, il y avait une pointe de curiosité, aussi. A le voir dans sa volière, et d’en découvrir un peu plus. Ne serait-ce que pour savoir ce qui se cachait derrière ce grand sourire calme et satisfait. Car, malgré ses apparences joueuses, De Lascelle avait un fond de sérieux qui le rendait intriguant. Et un interlocuteur potentiellement intéressant, d’un point de vue professionnel. Comme quoi, les lubies de Roxy pouvaient avoir du bon. Du moins, jusqu’à ce que ce soit réellement prouvé. Quand cela concernait le boulot, je ne faisais ni compromis ni cadeau. Pas dans mon domaine.

"Je compte bien le vérifier, ne vous en faites pas." répondis-je, mimant son léger sourire.

Roxy, infatigable dans son débit de paroles, enchaîna sur ses travaux. Plus étonnant que sa capacité de socialisation, son nombre de diplômes la rendait experte dans plusieurs branches scientifiques et en connaissances générales. Comme si quelque chose devait faire tourner en permanence son cerveau. Ce dont je ne me plaignais absolument pas, et, à l’instar de notre interlocuteur, j’écoutais toujours avec attention ce qu’elle avait à raconter. Si la répartie de Zenon me fit afficher une légère moue boudeuse, elle ravit à nouveau mon assistant qui ria de bon cœur !

"Avec grand plaisir, pour te remercier de la visite dans ta volière. Et je suis tout ce qu’il y a de plus objectif !"

"Roxy contribue aussi à la réputation de l’agence." tempérai-je, plus sérieux, observant l’homme dans les yeux. "Et je suis entièrement d’accord. Cela vaut pour tous les domaines."

L’heure de la pause était cependant terminée, et notre interlocuteur s’excusa de devoir nous quitter. Et parler des corvées paperasses, il n’y avait pas meilleure moyen de mettre Roxy dans sa poche.

"Je compatis, ça peut être une vraie plaie... Courage ! Merci pour le café et pour ta compagnie. A charge de revanche !" Elle gloussa au baiser, et je lui tendis ma main, finalement assez satisfait de cette rencontre, qui s’était déroulée mieux que prévu. "A très bientôt, Zenon !"

"Au revoir. Et je n’y manquerai pas, ça ne devrait pas être difficile à trouver."

Dernier sourire en coin, avant de l’observer un instant disparaître dans la foule. Je laissais Roxy s’extasier sur le hasard des belles rencontres, et de la perspective de visiter la volière, avant de lui suggérer de retourner nous aussi au boulot. Mais cette parenthèse avait été pour le moins… intéressante.

Sujet terminé
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