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[Clos] L'heure de la discussion | Persona

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Lun 1 Jan 2018 - 0:03
Au moins Dahlia ne semblait-elle enfin encline à accepter qu'il puisse exister une science occulte et oubliée. Alexander l'observa un instant d'un regard plus pénétrant encore, comme s'il avait cherché à lire spécifiquement quelque chose en elle, avant de tourner lentement la tête vers Miranda qui reprenait catégoriquement la parole. Il n'avait cependant pas oublié la question de la danoise qui résonnait encore dans son esprit. Une fois que la bras droit d'Arkadia eut fini de résumer le rôle que la Lampeduza dans l'équilibre de leur monde, réaffirmant qu'elle était – pour le moment – intouchable, Verstand prit soin de répondre à Persona avec une certaine mesure :

-Oui. Des femmes, principalement. Quelques hommes, vraisemblablement, mais il se pourrait qu'ils soient à compter sur les doigts d'une main.

Des informations qu'il lui avait été permis de collecter, Alexander en avait déduit que l'art de la magie était presque exclusivement féminin. Transmis de générations de femmes en générations de femmes, de mères en filles, de marraines en filleules, ce savoir avait attiré sur lui aussi bien la peur que la convoitise. Il ne fallait en douter, de tout temps, l'homme avait rechigné à ce que le sexe opposé maîtrise une science qu'il ne pouvait lui-même apprivoiser. Était-ce à cause de prédispositions culturelles ou génétiques, il semblait que le genre ait une réelle incidence sur l'apprentissage de la magie. Les plus imbéciles d'entre eux avaient pris leur parti de faire une traque sans merci aux femmes qui possédaient ce savoir qui leur échappait totalement, d'éradiquer leur race en même temps que leur connaissances ancestrales. Certains, plus cortiqués, avaient cherché à s'instruire plutôt qu'à détruire, mais, méfiante, rares étaient les sorcières à accepter de partager leur science avec des hommes. L'histoire avait prouvé une fois encore que les masses des faibles d'esprits triomphaient souvent de leur bêtise.

-Pour ce qui est de la magie blanche, cela reviendrait à appréhender la sorcellerie d'une façon binaire. Une force sombre et une force pure... Je ne suis pas en mesure de formuler une telle théorie pour le moment, reconnu le génie.
Pour la première fois depuis le début de cet entretien, Alexander haussa un sourcil d'une surprise non feinte. Les sœurs de Perceval Rose pratiquaient la sorcellerie, bien que l'agent alpha concédait qu'elles n'avaient pas le niveau de connaissance de la duchesse. Un très fin sourire s'étirait sur les lèvres exsangues de Feuerbach, comme lorsqu'une pièce du puzzle venait s’emboîter parfaitement dans un vaste schéma. Cela devenait alors l'évidence même. Expliquant certaines connivences avec la duchesse, mais aussi le détachement de Lockhart à la mention de la sorcellerie.

Du reste, Miranda avait raison dans son raisonnement sur la magie, sur l'attraction qu'elle avait pu avoir sur Lotte, non pas comme une force irrésistible mais comme un appât. Seulement, la jeune femme n'abordait pas la question sous le bon angle en affirmant que la sorcellerie n'était pas la solution. Pourtant, elle n'avait pas tord en assurant que Lotte ne pourrait changer de voie sous la contrainte, de peur qu'elle n'y retourne irrémédiablement. Lockhart pressentait les choses justement : ils n'auraient qu'un seul essai.
Si miss Anderson semblait avoir compris le rôle cruciale qu'elle aurait dans cette histoire, l'agent d'Arkadia semblait moins encline à se montrer ouverte, tandis qu'elle laissait entendre qu'il n'allait pas à l'essentiel. Alexander darda son regard sur la blonde, la dévisageant avec une moue indescriptible. Elle lui reprochait de tourner autour du pot là où il se forçait à composer avec le potentiel de ses interlocutrices. L'allemand se massa doucement les tempes pour retenir une répartie cinglante. N'avait-elle dont rien écouté, pas même ses propres paroles tout au long de cette conversation ? Son esprit était-il si limité qu'elle ne pouvait analyser ses propres réflexions ? Avait-il eut tord de penser qu'elle arriverait aux mêmes conclusions que lui ?

-Ne soyez pas trop pressée d'entendre ce que j'ai à proposer, Lockhart, j'ai bien peur que vous ne soyez pas plus emballée que je ne le suis... répliqua Alexander en contenant son agacement derrière la gravité de sa voix.

Depuis le début de cet entretien, les deux jeunes femmes ne cessaient de pointer du doigt ce qu'il ne leur fallait pas faire, plutôt que de centrer leur attention sur ce qu'il fallait justement qu'ils fassent. Elles n'avaient de cesse de répéter que Lotte, et rien d'autre, était la clé, et pourtant, elles continuaient de s'attarder sur ce que la Lampeduza avait pu chercher à atteindre à travers Lotte, sur la façon d'affaiblir l'emprise qu'avait la Sorcière et sa magie sur l'étoile. Elles avaient, dans leurs observations, oublié de se focaliser sur le plus essentiel, sur la raison même de leur rencontre. Lotte. Simplement Lotte. Visiblement, il leur fallait encore un coup de pouce pour que le déclic se fasse.

-Nous sommes partis du postula que ma sœur avait été attirée par ce que lui avait fait miroiter la Duchesse, comme une pie est attirée par ce qui brille. Finit par reprendre le milliardaire. Il vint reporter son regard sur les deux jeunes femmes.

A aucun moment, ils n'avaient envisagés de voir la danseuse autrement que comme un petit oiseau insouciant, prêt à se damner pour une verroterie étincelante. Feuerbach considérait à présent cette possibilité, il fallait maintenant que les amies de la ballerine acceptent d'envisager que les choses aient pu se dérouler sous un autre angle.

L'idée était-elle trop saugrenue ? Il fallait dire que Niki avait toujours parfaitement joué son personnage : caractère passionné, réputation d'insouciante légèreté... Elle semblait plus malléable, plus influençable, que manipulatrice. En outre, vouloir tirer profit d'une magicienne aussi puissante et dangereuse que Nikolas Cnossos et ce, à ses dépends, était une entreprise, sinon vaine, du moins complètement folle. Mais Lotte était désespérée. Au pied du mur. Elle avait vu sa fin et refusait farouchement d'y céder sans y opposer de résistance. Quitte à devoir se frotter à une immortelle telle que la duchesse.

-Si ma sœur ne porte pas le nom de notre famille, elle n'en demeure pas moins une Feuerbach, ne sous estimer pas sa volonté et sa capacité à réussir est peut-être ce qui m'a induit en erreur... reprit-il dans un murmure. Essayez de pensez différemment, insista-t-il pour forcer les deux femmes à considérer leur perspective sous un autre jour. Si nous voulons que Lotte se détache de l'influence de la duchesse de Lampeduza, il faut lui permettre d’acquérir ce qu'elle cherchait à obtenir lorsqu'elle a fait le choix de tout quitter pour devenir son apprentie.

Voilà, le seul plan viable qu'il avait. Comprendraient-elles ce que cela voulait dire ? Les implications que cela requérait ? Au moins avaient-elle déjà saisi quelque chose : cela les concernait et il attendait quelque chose de précis de ces demoiselles.

-Rémission. Pouvoir. Influence.

Trois mots. Trois mots qui répondaient à sa question informulée et vers laquelle il avait tenté péniblement de pousser miss Anderson et miss Lockhart : Qu'est-ce que désirait le plus Nikiya ?
Verstand
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Verstand
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Sam 13 Jan 2018 - 18:21
Miranda semblait plus sceptique et méfiante envers Feuerbach. Et j’avais bien conscience qu’il ne s’agissait pas d’un enfant de chœur, loin de là. Mais il fallait également dire que ce n’était pas mon cas. Neutraliser Cnossos ne nous ramènerait peut-être pas Nikky, mais cela satisferait certainement mon besoin de justice. Sorcière ou pas, lorsqu’on se mettait en travers de mon chemin, d’une manière ou d’une autre, on finissait par en subir les conséquences. Que ce soit maintenant ou plus tard, la Duchesse entendrait parler de moi, c’était une certitude.

Les bras croisés, j’écoutais tour à tour mes deux interlocuteurs parler d’abord de la magie, puis de ce qui pourrait réellement ramener Lotte. La plus grande surprise fut assurément d’apprendre que mes propres tantes pratiquaient elles aussi cet art mystique. On pourrait presque croire à une nouvelle mode. Peut-être que je devrais leur en parler, prochainement. J’appréciais Agrafena, et même si Gretel était plus mystérieuse, je devrais pouvoir discuter de cela avec elle. L’implication que Miranda, et derrière elle, mon père, puisse vouloir utiliser Cnossos à l’avenir ne m’échappa pas, mais je préférais ne rien ajouter. Pour l’instant.

Découvrir que la magie existait belle et bien fut plus facile à accepter que je l’aurais cru, du moment qu’on l’abordait d’un point de vue rationnel. Comme une science inconnue, en somme. Mes interlocuteurs n’étaient cependant pas d’humeur à s’attarder sur le sujet, et je pris une nouvelle fois note de continuer à investiguer de mon côté, gardant toujours le silence sans toutefois les quitter du regard.

Convaincre Lotte semblait être la clé. Et pas la plus facile, connaissant la danseuse. Toutefois, Feuerbach avait une idée. Comme toujours. Et l’impatience de Miranda le somma de s’expliquer au plus vite. Cela me rendait à la fois curieuse et méfiante, surtout en constant que son propre plan ne lui plaisait pas plus que cela, de son propre aveu.

"Au point où nous en sommes, nous n’avons plus vraiment d’autres choix." laissai-je échapper avec un petit sourire mauvais.

Je l’écoutais toutefois avec attention, suivant le chemin que son esprit surdoué essayait de nous faire prendre. Au fur et à mesure de ses paroles, mes sourcils se froncèrent. Parce que je savais qu’il avait raison. Lotte n’était pas une petite chose sans défense, et avait également eu son rôle à jouer dans ce partenariat. Je la connaissais, et la savoir liée par le sang notre interlocuteur ne faisait que confirmer cette impression. Si Lotte avait voulu quelque chose, elle aurait tout fait pour l’obtenir.

Le souvenir de sa visite à la maison de ma mère me revint en mémoire. Son hésitation, la maladie, la peur de ce qui l’attendait. Et puis, cette mystérieuse disparition après un spectacle, pour la retrouver au milieu de sa forme, tel le phénix qui renaît de ses cendres. Il fallait donc, selon les paroles d’Alexander, parvenir à lui offrir ce qu’elle avait cherché à obtenir chez la sorcière. Qui se résumait en trois mots.

"Et vous pensez que nous sommes en mesure de les lui offrir." conclus-je, plus comme une évidence que comme une question. Mon regard passa de lui à Miranda. "Avec Arkadia, la Feuerbach et mon aide ; elle avait tout cela à portée de main, et elle a préféré s’acoquiner avec une sorcière. Qu’est qui serait différent cette fois ? Qu’avons-nous de plus à lui offrir ? Et quoi de la part de qui, très exactement ?"

Mon regard se rétrécit pour fixer Feuerbach. Je n’étais pas contre cette idée, mais il me fallait plus de détails. Mon amour propre en avait déjà assez pris lorsque la danseuse nous avait tourné le dos pour faire appel à quelqu’un d’autre. Une autre que moi. Alors que j’avais été prête à tout faire pour l’aider. A tout lui offrir. Et elle l’avait ignoré pour se tourner vers une inconnue, comme si j’étais une malpropre. Moi. Mais peut-être était-ce là où il voulait en venir.

"Est-ce que cela a un rapport avec… notre ancienne relation ?"

Une relation inaboutie, pleine de regrets et de remords. Cela au moins semblait partagé entre Lotte et moi.
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Mar 16 Jan 2018 - 13:53
MIRANDA
IDENTITE : Mianda Lockhart
GROUPE : habitants
SPHERE :économique
AGE : 29 ans
ETAT CIVIL : célibataire
PROFESSION : agent alpha d'Arkadia
POUVOIRS : capacités physiques améliorées, insensible aux pouvoirs mentaux
ETAT DE SANTE : impeccable
LIENS : ici


Si Miranda Lockhart était encline à ne pas faire totalement confiance à Alexander Feurbach, c'était parce qu'elle avait appris il y a longtemps qu'on ne pouvait pas se fier à quelqu'un qui ne servait que son propre intérêt. Pour eux, ce n'était pas une question de moralité, cette dernière n'entrait pas en ligne de compte. Ils se donnaient un but, et ils étaient prêts à tout pour l'atteindre, sans se soucier des dommages collatéraux. Et Alexander ne voulait pas aider Lotte par bonté d'âme, ni même parc que c'était sa sœur ; il voulait avant tout s'aider lui-même. Le lien qu'il avait avec la danseuse était la seule chose qui le poussait à essayer une solution pacifique d'abord, mais il n'hésiterait pas à se montrer plus...définitif.

« Ce qu'il y a de dangereux avec la magie, c'est que si on ne fait pas assez attention, c'est elle qui finit par vous contrôler plutôt que le contraire. Et tout ce qu'on devient, c'est un conduit pour cette force qui nous dépasse. »

Miranda n'avait pas la moindre once de talent magique, mais via les archives et les recherches d'Arkadia, elle s'était documentée sur la question. Et ce qu'elle avait découverte lui avait rarement plu. Il y avait des sorcières qui ne se laissaient pas avoir, comme les sœurs du patron, mais leur discipline était de tous les instants, et elles étaient les premières à avouer que le risque continuerait d'exister aussi longtemps qu'elles vivraient. La garde du corps se méfiait de la magie par instinct, peut-être parce qu'elle était un pur produit de la science. Et puis elle n'avait pas la moindre confiance dans ce qu'elle ne pouvait pas contrôler. Une liste qui s'allongeait de jour en jour, ce qui ne manquait pas de lui déplaire. Mais parmi les choses qu'elle avait apprises auprès de Percy, c'était qu'il était important de conserver une vue d'ensemble et de réfléchir sur le long terme plutôt que de réagir sur le moment. Voilà pourquoi elle en était venue à accepter que des gens comme Nikolas Cnossos ne pouvaient pas être stoppés en ce moment, et qu'il valait mieux se faire un allié de Feuerbach. Un allié de circonstances, plutôt que de convictions : il ne fallait pas confondre les deux.

« Je suis pressée de l'entendre parce qu'il est idiot de ne pas affronter la réalité. Mon ressenti n'a aucune importance. De même que ma fierté. Je n'ai aucune envie de jouer aux devinettes avec vous. »

Ce que l'allemand pouvait penser d'elle ne l'intéressait pas. S'il voulait la considérer comme une idiote incapable de suivre son esprit soi-disant insondable, grand bien lui fasse. Mais elle n'avait pas la patience de jouer à son petit jeu. Pourquoi ne pouvait-il pas leur dire directement ce qu'il attendait d'elles ? Il ne gagnait rien à le leur faire deviner, et ce n'était certainement pas ce qui allait aider Lotte. Peut-être qu'il ne pouvait tout simplement pas s'empêcher de montrer à quel point il était brillant. Même maintenant. Surtout maintenant, en y pensant bien.

« Donner à Lotte ce que Lotte veut. Et si nous ne le pouvons tout simplement pas ? Ce qu'elle veut avant tout, c'est retrouver le contrôle de son corps. Arkadia y travaille, mais nous n'y sommes pas encore. Et j'imagine bien que la Feurbach Corp fait de même. Ce que nous pouvons lui offrir, c'est d'attendre en espérant une chance. Et les moyens de tenir le coup en attendant. Ce qu'elle a décliné. »

Et Miranda lui en voulait toujours. D'avoir refuser leur aide, préférant courir se mettre sous la coupe de Cnossos et de son pouvoir. Plutôt que d'accorder sa confiance à ceux qui voulaient l'aider simplement parce qu'elle était leur amie. Car Cnossos ne se souciait pas d'elle au-delà du pouvoir qu'elle représentait. Ce qui rendait Miranda encore plus furieuse, au point qu'elle était prêt à remuer ciel et terre et travers les enfers uniquement pour avoir la possibilité de lui botter ses fesses de danseuses. C'était aussi à ça que servaient les amis, après tout. Mais voilà que Feuerbach soulevait un autre point, qui concernait directement Dahlia. Si Lockhart savait que ses deux amies avaient partagé une relation très forte il y a quelques années, elle n'avait jamais cherché à en savoir plus. Mais peut-être que cela s'avérait encore plus important qu'elle ne l'aurait cru...

« On en vient au pouvoir de l'amitié ? De l'amour ? Vous devez vraiment être désespéré, Feuerbach... »
s'amusa-t-elle. Puis, à Dahlia : « Mais si ça peut marcher... L'important, c'est ce que tu en penses, toi. »


John Doe
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John Doe
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Jeu 25 Jan 2018 - 22:42
Affronter la réalité.
C'était là une pensée qui méritait une certaine considération. Au cœur des nombreux fils de réflexion qui animaient l'esprit complexe du génie, ce dernier s'accorda un temps pour mesurer le poids d'une telle locution.
Dans la langue de Shakespeare, l'expression laissait entendre cette idée d'un face à face -plus que d'un affrontement comme nous sommes obligés de le retranscrire ici – certes neutre, mais aussi sans filtre. Pourtant, dans la langue native d'Alexander, cette expression prenait une dimension beaucoup profonde. Plus intime. Regarder dans les yeux. La réalité, la vérité, les faits, devenaient autant d'entités anthropomorphiques qu'il fallait contempler comme on contemple une âme en plongeant son regard dans le sien. Cependant, au delà des perceptions induites inconsciemment par la langue, il n'en restait pas moins que la réalité, n'était pas, comme on pouvait avoir tendance à le croire, unique. Au contraire. Elle était plurielle, hautement subjective, malléable et incertaine.

Alexander chassa cette pensée comme elle était venue, d'un battement de cil. Il pouvait percevoir avec une acuité particulière l'antipathie qu'il provoquait chez l'agent alpha, son agacement croissant, perceptible aussi bien dans ses mots que dans son attitude. Verstand devait revoir son approche. Pour l'heure, il n'était nullement dans son intérêt que le jugement de la bras droit de Perceval Rose sur la situation soit altéré par l'animosité qu'elle lui portait. Elle aurait tout le temps de le trouver prétentieux et détestable lorsqu'ils auraient conclus cette rencontre.
En dépit de ce que pouvait probablement penser miss Lockhart, la vivacité d'esprit des deux femmes n'étaient pas à prouver. Quoi qu'il en soit, l'industriel fit le choix d'adopter une autre stratégie, même s'il aurait largement préféré que les deux femmes arrivent d'elles-même à tirer les conclusions qu'il avait dressé. Car ce serait à ce moment, et seulement celui-là, qu'il aurait la certitude qu'elles les auraient acceptées entièrement.

-Effectivement, répondit d'abord laconiquement le milliardaire à miss Anderson qui déduisait promptement.

Il la laissa continuer sur cette voie. A la façon que la jeune femme avait de formuler les choses, Alexander su que lui-même avait eu besoin de cette conversation triangulaire pour prendre un virage à cent quatre vingt degré dans sa réflexion. Mais également pour accepter que les certitudes qu'il avait eu - qu'ils avaient tous eu – étaient loin d'être infaillibles.
Certes, lorsque Lotte avait tout quitté, sa vie, les siens, en faveur de la protection de la Duchesse, tous les indices semblaient pointer vers leurs lacunes, vers ce qui leur avaient manqué pour la retenir. Mais encore une fois, ils avaient pris le problème sous un angle unilatéral.

Le génie laissa ensuite Miranda s'exprimer, notamment au sujet de leur impossibilité à sauver pour le moment la ballerine du mal qui la rongeait. Pourtant, cet argument comme l'une des causes du départ de sa sœur n'avait de cesse de lui paraître bancal. Il n'avait, sur le moment, pu mettre le doigt sur la raison de cette impression, mais sous un nouveau jour, c'était comme une évidence.
Il entendit la question de Persona, ainsi que la réponse, très sardonique, de son amie, mais il fit le choix de n'y répondre que plus tard.

-Je ne pense pas que la Duchesse ait eu davantage à offrir à Lotte que vous, Arkadia et moi réunis, affirma finalement Feuerbach

En ce qui concernait les possibilités de rémissions de Lotte, l'alternative de Cnossos était une solution qui s'apparentait à celle qu'Alexander aurait pu lui offrir dans l'état actuel de ses recherches : c'est à dire celle qu'il avait offerte à Angela Daniels. Pourtant, sa cadette s'y était opposée, sous prétexte de refuser de renoncer à son potentiel et par extension, à la passion qui faisait sa vie. Cependant, l'influence du don de l'immortelle ne changeait presque rien à ce paramètre.

Et pour ce qui était du reste il ne s'agissait de rien que n'aurait pu lui offrir le trio...Mais puisque l'heure n'était visiblement plus aux énigmes, l'allemand reprit :

-Peut-être que, contrairement à ce que nous voulons nous persuader depuis le début de cet entretien, Lotte n'est tout simplement pas tombée sous la coupe de Nikolas Cnossos.

Il s'accorda un temps de pause pour laisser l'opportunité à cette hypothèse d'être entendue.

-N'est-ce pas sous-estimer ma sœur ? Que de penser qu'elle s'est laissé entraîner, attirer, leurrer ? Qu'elle est incapable de discerner l'influence néfaste de la Duchesse ? Elle est désespérée, mais est-ce que cela doit nécessairement la rendre idiote ? J'en viens à penser que si Lotte a rejeté les alternatives que nous lui proposions, ce n'est pas pour les piètres choix que nous avions à lui offrir, mais parce qu'elle refusait la façon dont nous lui avons apporté ces solutions. Le seul point sur lequel nous n'ayons pas eu tord est sur le fait qu'elle n'ait jamais voulu de notre aide. Mais pas plus du nôtre que de celui de la Lampeduza... Je pense qu'elle a toujours eu l'intention d'obtenir ce qu'elle voulait par elle-même...

Alexander le concédait volontiers, c'était une idée -un entêtement même- incroyablement stupide. Et dangereux. L'une des pires idées qu'avait jamais pu avoir sa sœur. Mais cette logique faisait, en réalité, parfaitement sens lorsque l'on connaissait l'étoile.

-Ce qui serait différent cette fois, Miss Anderson, reprit-il pour en revenir aux interrogations de l'ex-amante de sa sœur. C'est qu'il nous faut lui faire confiance.

L'allemand aurait pu ici conclure son propos. Dans les faits, il s'agissait effectivement du noyau central sur lequel reposait l'entièreté de ce plan si inconfortablement incertain qu'il avait à proposer : Faire confiance à sa cadette. Entièrement. Accepter de partir du principe qu'elle savait exactement ce qu'elle était en train de faire et la laisser agir à sa façon.
Mais comme nous le savons, et puisque la confiance n'était pas réellement ce qui définissait le caractère du milliardaire, aussi préférait-il mettre en œuvre un solide plan de secours.

-Miss Lockhart, je vais prendre contact avec votre patron et lui transmettre l'entièreté de mes travaux sur le sérum que je développe - en partie grâce à l'un des tiers des recherches que Catherine Kent m'a remis. J'imagine qu'avec deux tiers, plus des années de mes travaux personnels, Arkadia pourrait faire des avancés drastiques sur le sujet. En tout cas, je l'espère.

Accélérer la recherche et trouver au plus vite un sérum viable et stable était une priorité. Une autre priorité serait de trouver un moyen de faire changer Lotte d'avis aeu sujet d la prise d'un traitement ou dudit sérum s'il venait à être mis au point. Inévitablement, il ne faudrait pas que la proposition émane de son aîné, mais il aurait bien le temps d'y réfléchir.

-Miss Anderson. Il observa avec une attention nouvelle la jeune femme qui n'avait décidément rien de la starlette dont elle pouvait prendre le costume en société. Je vais enfin essayer de répondre à votre questionnement.

Il lança un petit regard à l'agent alpha avant de reprendre.

-Il se peut, en effet, que vous soyez une pièce clé de ce puzzle. Je ne pense pas que ma cadette puisse jamais faire taire les sentiments qu'elle a eu pour vous ou pour Kim Wang. Vous avez tout deux eu une place particulière dans sa vie et dans son cœur. C'est un élément donc je ne peux effectivement pas me servir contre votre gré...

Il restait un dernier point à aborder.

-Vous avez été toutes deux conviées à une réunion de l'Ordre n'est-ce pas ? Ainsi que ma sœur. Je crois savoir que vous avez toutes deux décliné l'offre de la Duchesse, je ne me trompe ? Cette organisation peut-être un objet de lutte vitale dans l’échiquier mondial mais il semblerait que Cnossos s'en sert davantage comme d'une arme personnelle pour régler ses propres intrigues... mais il se pourrait que le sens du vent tourne. Comme vous l'avez dis, Nikolas n'a pas vécu aussi longtemps sans se faire d'ennemis, sa position au sein de l'Ordre pourrait être remis en cause, c'est peut-être ce qu'a comprit Lotte lors de cette réunion.
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Jeu 8 Mar 2018 - 20:18
J’étais assez bien placée pour le savoir. Ce que Lotte voulait… Mais de là à l’imaginer se mettre dans ce pétrin volontairement. D’un autre côté, certaines choses avaient changé depuis notre relation. Et là, je pouvais également plaider coupable. Alors peut-être qu’il fallait effectivement voir la situation d’une autre manière, comme le suggérait Alexander. Afin de trouver le meilleur moyen de la ramener. Ce qui n’empêchait pas que la Duchesse ne quittait pas mon radar pour autant. J’étais bien trop fière pour que l’on touche à mes proches, même de manière indirecte. Me focaliser sur une cible et en venir à bout, c’était ainsi que je fonctionnais.

Et c’était toujours plus facile que de se remettre en question, et de plancher sur la solution pour faire revenir la danseuse. Miranda relevait des points intéressants suite aux suggestions du milliardaire, et j’observais l’échange entre les deux, bras croisés et silencieuse. Ce qui ne m’empêchait pas de sentir mes mains se contracter de plus en plus. Ce que j’entendais ne me plaisait pas, et m’agaçait. Il me fallut un grand effort pour répondre que si Lotte ne voulait pas de notre aide, pourquoi nous emmerder tout court ? Mais cela aurait été me montrer puéril et je l’avais déjà assez été pour la soirée.

En revanche, la condition de Feuerbach me fit lever les yeux au ciel.

"Mais oui, bien sûr. Rien de plus facile. Lui faire confiance, alors qu’elle nous a clairement prouvé qu’elle savait faire de bons choix dans sa vie."

Dans le fond, il avait raison. Comme toujours. C’était agaçant, mais c’était effectivement une part importante de notre plan. Et ma confiance était aussi difficile à obtenir qu’elle était aisée à perdre. Mais admettons. La logique et la raison finiraient par prendre le pas sur ma fierté mal placée. Ce qui ne me disait toujours pas ce que j’avais à faire dans ce plan, mais mon interlocuteur mentionna justement cet élément. Non sans avoir promis ses recherches sur un sérum à Rose et Miranda.

"Un sérum ?" interrogeai-je la blonde du regard.

Mon attention se reporta sur Alexander. Je tâchais de rester la plus imperturbable possible, n’appréciant jamais vraiment qu’on me rappelle le lien que j’avais eu avec Lotte. Et que j’avais perdu, en grande partie par ma faute. C’était cependant primordial, et un élément que l’on ne pouvait, en analysant froidement la situation, éliminer de l’équation. Je restais silencieuse quelques instants, essayant de peser le pour et le contre. Avant de finalement hausser les épaules.

"Je vais essayer de faire entrer cela en compte. Mais ma fierté a des limites. Qui plus est, je suis passée à autre chose, et sans doute que Lotte tente de faire pareil. Alors ne nous reposons pas trop là-dessus."

Pourquoi avais-je le sentiment de mentir de la plus mauvaise des manières ? Et d’être prise sur le fait ? Ma voix et mon visage n’avaient pourtant pas changés, mais quelque chose me hurlait à l’imposture et à la mauvaise foi. Heureusement, Feuerbach continua sur l’Ordre, et c’était déjà un domaine dans lequel je me sentais plus confiante.

"Je n’ai pas vraiment donné suite, non. Exactement pour cette raison. Tous ces beaux idéaux faisaient bien sur le papier, mais la réalité est bien différente. Même pour une organisation féministe, je ne vends pas mon indépendance." Je fronçais un instant les sourcils. "Et Lotte voudrait lui ravir cette place ? Ou compte sur quelqu’un d’autre pour le faire ?"

C’était en tous cas une information intéressante. Une organisation de cette envergure pourrait en effet être bien mieux utilisée, et un sacré coup pour la Duchesse si elle lui était retirée. Pensive, je laissais ces différents éléments tourner dans mon esprit. Avant que l’heure ne me rappelle à la réalité.

"Encore d’autres choses essentielles à nous dire, l’un ou l’autre ? Autrement, j’en suis navrée, mais je vais devoir m’éclipser. J’ai beau ne pas être à la tête d’une grande organisation, mais mon agenda n’en est pas moins chargé…"

Et il allait me falloir beaucoup de temps pour savoir où placer mes pions, maintenant.
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Mar 13 Mar 2018 - 13:59
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« Bien sûr que la duchesse a eu quelque chose de plus à lui offrir. La magie est capable de chose dont ni vous, ni moi ne seront jamais capables, Feuerbach. Strega a probablement un moyen de guérir Lotte, ou du moins de lui permettre de conserver le contrôle. Je pense que Lotte n'est pas la seule à blâmer, mais même lorsqu'on n'a pas l'intention de l'être, quand on s'allie à Strega, c'est pour finir sous sa coupe. La duchesse a bien plus d'expérience que n'importe qui dans cette pièce dans l'art de dominer son prochain. Si Lotte est encore libre de ses actes, elle ne le restera pas longtemps. »

Miranda avait de la peine à croire que Verstand soit prêt à laisser autant de latitude à sa sœur. Lui qui était justement du genre à tout contrôler, et à ne pas accorder sa confiance à qui que ce soit d'autre que lui-même. Oh, il pouvait certainement en donner l'impression quand ça l'arrangeait, auprès des individus capables qui travaillaient avec lui. Mais il doutait que la confiance sans condition, il la réserve pour qui que ce soit. Pas sa famille, pas son amant, pas ses collaborateurs les plus...efficaces, à vraiment d'être proches.

« Venez-en au fait. Pour le moment, on dirait que vous attendez sur nous pour vous en trouver un, de plan. » Elle croisa les bras, et fit quelques pas dans le bureau. Elle se sentait de plus en plus agacée par la situation, et tendue comme elle était, elle devait prendre sur elle pour ne pas s'énerver plus que nécessaire. Dahlia ne semblait pas plus ravie, d'autant qu'Alexandre avait mis sur le tapis quelque chose de sacrément personnel. Ce que les deux amies de Miranda avaient vécu ensemble dépassait tout ce que la blonde avait pu vivre avec qui que ce soit, et elle devait bien avouer que quelque part, cela la rendait...jalouse. Et elle n'aimait pas ça du tout. Cela la mettait en face d'une fragilité profonde qu'elle n'était pas en mesure de régler avec un pistolet ou un beau coup de couteau. Voire un bon coup de boule, quand on n'avait plus que les classiques.

« Faire confiance à Lotte, si c'est votre plan, je crois que vous ne comprenez pas aussi bien la situation que vous le pensez, monsieur. » Elle accentua le monsieur, avec un certain dédain qu'elle aurait dû mais n'avait pas pu empêcher. « Même si elle avait votre esprit, rien ne dit que vous seriez capable de résister quand la magie entre en ligne de jeu. C'est une force imprévisible, qu'on ne peut pas repousser avec sa volonté. Et si Lotte n'est pas encore le pantin de Cnossos, elle s'est attachée à elle en connaissance de cause. Alors non, je ne suis pas prête à lui faire confiance. A l'aider, bien sûr, mais à lui faire confiance... Elle a brisé la nôtre, et ça ne se retrouve pas si facilement. Alors si vous n'avez rien de plus à contribuer au nom de Lotte, Feuerbach, je vais aussi prendre congé. J'ai à faire. » Puis, se tournant vers son amuie : « Si tu souhaites que l'on reparle de tout ça toutes les deux, fais moi signe. Peut-être qu'on arrivera à y voir plus clair, à mieux déterminer ce qu'on pourra faire ensemble. Tu peux... tu peux compter sur moi, Dahlia. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir. »

Puis Miranda se tut, les bras toujours croisés, haussant un sourcil à l'adresse de Verstand, des fois qu'il ait encore quelque chose de pertinent à apporter à la conversation ou s'il allait sèchement se contenter de leur demander de prendre congé...


John Doe
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Lun 2 Avr 2018 - 22:46
Si le point de vue de miss Lochkart était parfaitement défendable, Verstand ne s'en satisfaisait pas. Ses paroles n'étaient pourtant pas dénuées d'un bon sens généralement apprécié du génie, cependant, il refusait d'aborder le problème comme une équation linaire.
Si son hypothèse s'avérait correcte, elle trouverait sa solution non dans la capacité à résister à l'influence de la Duchesse ou de la magie - ce dont il doutait sa cadette, ou qui que ce soit d'autre, capable - mais dans la détermination de sa sœur à suivre son propre dessein.
Il ne fallait qu'une étincelle en présence des bonnes combustibles pour déclencher un feu...
L'espace d'une seconde, le génie fut pris d'une sensation particulièrement désagréable, celle du doute. Elle le poussait à se demander si son point de vue n'était pas entravé par ses propres réticences à donner tout son crédit aux sciences occultes. Son absence de maîtrise de ces arcanes pouvait-elle véritablement altérer son jugement ? La réflexion lui paraissait absurde ; il n'avait pas pour habitude de sous estimer un ennemi qu'il ne connaissait pas... Mais en avait-il seulement ?

Quoi qu'il en soit, rien ne semblait réellement pouvoir apaiser le tempérament échauffé de Miranda. Il était apparu au fil de la conversation que le départ soudain de l'étoile était en réalité bien plus difficile à accepter pour l'agent alpha qu'elle ne l'avait laisser transparaître jusque là. Avait-elle du mal à accepter la trahison, ou y avait il autre chose ?

-Pourquoi me serais-je donné la peine de vous faire venir ici si j'avais eu un plan parfaitement opérationnel ? Répondit un peu sèchement le jeune homme à la réplique de Miranda. Malgré ses efforts, la patience de l'allemand, mise à rude épreuve par sa condition physique précaire, s'étiolait.

Certes, il était évident que sa démarche résultait en partie d'un besoin de trouver trouver des alliés parmi les amies de l'étoile, mais plus encore d'une nécessité de confronter leurs points de vue au sien, de recueillir leurs propres réflexions. La situation à laquelle ils faisaient face était complexe et il lui avait fallu la traiter en moins de vingt quatre heures. Une situation au centre de laquelle se trouvait sa propre sœur et dont l'issue était plus qu'incertaine, aussi son seul point de vue unilatéral ne pouvait être viable. Alors qu'imaginaient-elles ? Qu'ils les avaient faites venir pour le simple plaisir de leur exposer ce qu'il savait déjà ?
Dans la situation actuelle des choses, il avait d'autres chats à fouetter que de leur faire une démonstration de son génie et s'il avait pu gérer seul la situation, il ne se serait pas privé de le faire. Après tout, s'il avait eut une alternative à se retrouver dans la même pièce qu'une agent sur-entraînée, créée pour être une arme vivante, ne l'aurait-il pas prise ? D'autant plus lorsqu'il connaissait les sentiments de ladite agent potentiellement revancharde à son égard ?
Alexander soupira intérieurement. Il était las. L'épuisement de la nuit blanche commençait à se faire ressentir malgré l'injection de la multi-thérapie qu'il s'auto-prescrivait. Il avait conscience qu'il serait bientôt davantage un junkie qu'un génie s'il ne trouvait aucune solution fiable, aussi le paramètre Lotte était un contretemps dont il se serait bien passé.

Du reste, l'agent alpha n'était décidément pas facile à convaincre. Si elle ne repoussa pas sa proposition en bloc, c'était tout comme et l'industriel se retint ardemment de lui faire remarquer qu'il l'avait prévenu que l'idée ne lui conviendrait pas. Mais l'heure n'était pas au "Je vous l'avais bien dit."
La réponse de Dahlia se fit quant à elle moins vindicative. Elle n'en était pas moins agacée et teintée d'un sarcasme qui trahissait une nouvelle fois le ressentiment profond qu'elle entretenait à l'égard du geste de Nikiya.
Avec une dernière once de patience, Verstand entreprit de clarifier sa pensée alors que les deux jeunes femmes semblaient montrer plus que de la retenue au sujet de la confiance.

-Faire confiance à Lotte ne revient pas forcément à la laisser agir en toute impunité, ni comme bon lui semble... Si j'ai raison, alors il faut lui laisser une chance d'entreprendre ce qu'elle a derrière la tête, mais rien ne nous empêche de lui bâtir un solide filet de sécurité... S'assurer des alliés au seins de la maisonnée de Cnossos, ou même au sein de l'Ordre...

--Dans l'hypothèse que je défends, plus nous chercherons à intervenir, plus elle cherchera à nous repousser. Ma sœur à sa fierté et je suis d'accord qu'elle risque bien assez tôt de se rendre compte des véritables enjeux et de la dangerosité de la Duchesse. Je ne pense pas qu'elle ne l'ait minimisé, mais il m'est d'avis qu'elle n'en a effectivement pas saisi toute son ampleur. Aussi, elle n'osera - ou ne pourra - pas faire marche arrière sans compromettre ses plans ou sa vie. Pourtant, si nous lui faisons comprendre qu'elle a notre confiance et une marge de manœuvre, je suis persuadé qu'elle pourrait revenir d'elle-même.

--En revanche, si j'ai tord, si elle a fait le choix d'embrasser la cause de Cnossos, si elle se borne à nous tourner le dos dans les moments les plus critiques, je ne vous laisserais qu'une chance d’intervenir avant de m'occuper moi-même de la situation...

Verstand n'en demeurait pas moins persuadé que la Lampeduza pourrait bien pousser sa cadette à s'en prendre aux intérêts de son frère.Il savait également qu'elle serait capable de le faire, pour donner le change aussi bien que par vengeance, il en avait conscience. Il était prêt à l'accepter et jouerait le jeu, après tout, il avait quelque chose à régler, elle et lui. En revanche, il savait que jamais, sa sœur ne s'en prendrait à ses amies ou leurs intérêts, ce serait son indicateur.

[color=grey]-Est-ce là un plan qui vous convient suffisamment, miss Lochkart ? Il en doutait plus que fortement, mais lui-même n'aimait pas particulièrement l'idée.

La Fleur défendit alors leurs chemins à Niki et elle qui s'étaient séparés pour plaider qu'il n'y aurait que peu à tirer de cela. Alexander ne releva pas, gardant pour lui ses réflexion à ce sujet pour le moment. Il se devait cependant de clarifier quelque peu ce point qui, en dépit des paroles catégoriques de l'égérie, semblaient être une sources de trouble intérieur :

-Nous ne nous reposerons pas dessus, affirma Alexander en écho. |color=grey]Seulement, comme je l'ai mentionné plus tôt, nous risquons d'avoir besoin de montrer à Lotte que nous sommes unis... Avec ou contre elle. Pour ce qui est du sérum, c'est une longue histoire qui mériterait un entretien tout autre. Sachez juste qu'il pourrait guérir Lotte... Bien d'autres.

Lorsque Dahlia mentionna l'ordre, le milliardaire reprit un peu songeur :

-Oui, c'est également ainsi que nous le dépeignait miss Lochkart plus tôt... En réponse aux questions de la jeune femme, le milliardaire continua. Il est trop tôt pour l'affirmer, tout ça n'est qu'une hypothèses je vous le rappel. Mais je crois qu'au moment opportun, si vous voulez véritablement aider Lotte, il vous faudra l'une et l'autre le rejoindre.

L'Ordre était définitivement une pièce du puzzle. Mais pour l'heure, il était temps que cette rencontre s’abrège.
Le milliardaire allemand avait détaché pour un instant son regard de ses interlocutrice, comme s'il eut été captivé par quelques réflexions profondes qui auraient détourné son attention. Cela était, certes, peu probable, puisque rien, ou presque, ne pouvait réellement détourner l'attention de notre protagoniste.
Pourtant, à en juger par son regard perdu dans le vague, l'industriel était en proie à quelque chose d'inhabituel. Quelque chose que l'on aurait pu qualifier d'une absence. Le léger tremblement de sa main trahissait une faiblesse du corps.
Dans la lumière d'une fin de matinée maussade, Verstand apparaissait comme ce qu'il haïssait le plus ; un jeune homme d'une trentaine d'année à peine, se battant contre ses propres démons.
Le génie avait besoin de toute la force de sa concentration pour empêcher ses propres facultés cognitives de prendre le pas sur les facultés motrices, pour repousser les assauts constant de cette intelligence qui s'apparentait, dans les mauvais jours, à une créature tentaculaire cherchant à coloniser le plus de territoire possible.

-Je ne vous retiens pas, reprit Alexander abruptement, comme sorti soudainement d'une torpeur.

Il porta à nouveau son regard étincelant sur ses interlocutrice. Le jeune homme s'apprêtait à laisser les deux jeunes femmes prendre congé lorsqu'il ajouta :

-Je vous prierai seulement de sortir, si cela est possible, avec moins de fracas que vous n'êtes entrée. Conclus t-il avec un flegme qui laissait incertain quand à la portée humoristique de ses paroles. Merci de m'avoir accordé votre temps précieux, ajouta-t-il simplement avec la neutralité qui caractérisait sa sincérité. Je ne doute pas que soyons amené à échanger de nouveau au sujet de Lotte.

Il abandonna ensuite les deux jeunes femmes qui, comme lui, avaient fort à faire. A n'en pas douter, il avait nombre de problèmes à régler, qu'ils concernent, ou non, sa cadette. Pour l'heure, il devait faire monter une infirmière pour une nouvelle injection. Les absences se multipliaient que trop, la nouvelle formule était entièrement à revoir.
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