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[CLOS] Le mal vous va si bien. (M. Scoltly veuillez vous avancer.)

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Ven 8 Avr 2016 - 13:06
Le mal vous va si bien.
Feat. Iron Will



[CLOS] Le mal vous va si bien. (M. Scoltly veuillez vous avancer.) Carmen-dellorefice

“L'Italia è ben poco interessante, il popolo, dopo tanta storia, è più che mai rincretinito.”
Guido Ceronetti


Le printemps était encore instable île. Le tonnerre gronda quelques secondes après que la porte de la gallérie nationale se soit ouverte. Une femme venait de pénétrer dans le hall de l’établissement. Imperturbable, elle retirait un gant de cuir de sa main droite, tout en marchant jusqu’au comptoir de l’accueil. Splendide, dans une longue robe noire, elle incarnait la Dona du siècle dernier.

L’un employé se présenta face à cette visiteuse, à peine se fut-elle arrêtée, pour la débarrasser de ses effets personnels. Les jeunes employés présents démontraient des signes flagrants de nervosité. Ils échangeaient des œillades, sans doute pour s’assurer qu’ils suivaient le bon protocole. L’orage qui faisait trembler le ciel n’aidait en rien à apaiser leur inquiétude.

La dame, qui avait probablement dépassé les 80 ans, avait néanmoins une aura remarquable. Elle arborait une mine indéchiffrable. Impossible de savoir si elle était heureuse ou simplement satisfaite du service rendu. La froideur de son regard avait de quoi faire frissonner. Elle attrapa un programme sur la banque et s’éloigna en direction d’une salle d’exposition.

La Galerie avait obtenu l’accord d’un collectionneur et obtenu une collection privée autour de sculptures du célèbre Donatello. Les organisateurs en profitaient évidemment pour faire une rétrospective sur la Florence de la Renaissance.

Madame Lampeduza venait observer la mise en scène choisie par les scénographes du musée dès le premier jour. La Duchesse sicilienne était l’une des plus généreux mécènes d’Europe en matière d’Art. Aussi était-elle traitée avec égard. Le sous-directeur ne tarda pas à arriver pour la saluer selon les formes. Suite à quelques paroles convenues, chacun retourna à ses affaires. Nikolas entreprit le parcours. Un visage l’interpella plus que les autres.

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Donatello, Saint John the Evangelist, c. 1409-1411. Image Courtesy Opera di Santa Maria del Fiore / Antonio Quattrone.


Quello che ha fatto santo? Chuchota l’Immortelle avec force d’ironie.

Les yeux noirs épiaient les lignes de pierre avec intensité. Ils fixaient le visage sculpté comme s’ils cherchaient la trace d’une personne connue. En effet, la vieille femme avait soudain l’air extrêmement attentif. Strega retrouvait l’écho d’une vie depuis longtemps écartée de sa mémoire. En fermant les yeux elle pouvait presque entendre de maillet qui frappait le marbre.
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Sam 9 Avr 2016 - 17:35
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«Une intelligence sans bonté est comme un costume de soie porté par un cadavre.»


Après la demande insistante du directeur de Museum dans lequel Kevin travaille, Kevin s’était résigné à assister à l’ouverture de l’exposition donnée en l’honneur du sculpteur Donatello à la Galerie nationale. Il n’aimait guère ce genre d’événements où il y aurait du monde, trop à son goût car Kevin est plutôt le genre solitaire, le nez tout le temps dans ses livres d’histoire. En plus, il pensait que la plupart de ses riches mécènes ne comprenaient rien à l’art. Ils investissaient dans l’art pour se donner une bonne figure et se donner un genre. Aucun n’arrivait à la cheville d’Alexander Feuerbach, un génie pour lequel Kevin gère la collection d’œuvres d’art. En tout état de cause, le jeune homme n’avait pas eu le choix. Il devait être là tant par ses qualités d’historien, mais aussi par le fait qu’il parlait parfaitement l’italien, langue maternelle de sa mère sicilienne. Des instructions avaient été données à chacun des assistants pour qu’ils adoptent une attitude révérencieuse vis-à-vis de leurs riches visiteurs et surtout pour ne pas froisser leur ego surdimensionné.

Pour l‘occasion, le jeune homme s’était mis sur son trente-un, en portant un costume italien d’un gris neutre, une chemise blanche par lequel ressortait une cravate d’un noir anthracite à rayures de différents tons de gris. Il ressemblait plus à un jeune riche playboy qu’à un rat de bibliothèque.

En retrait, presque accolé au mur, les mains croisées dans le dos, il observait les entrées et les sorties comme s’il agissait d’une pièce de théâtre. Son regard d’ébène fut alors capté par l’entrée de la dame aux cheveux de neige et lunaires. Malgré son âge, elle dégageait une beauté froide et inaccessible. Elle avait l’air d’une reine avec sa cour et ses précieuses danseuses. Il ne sut pourquoi mais elle lui évoqua tout de suite la reine noire, Catherine de Médicis. Peut être la couleur de la robe ?

Et voilà qu’elle s’approcha pour contempler une œuvre de Donatello. Kevin nota tout de suite son regard d’expert, contredisant ce qu’il pensait sur les riches incultes. L’entendant s’exprimer en italien et intrigué par la question ironique qu’elle venait de poser, il sortit de l’ombre dans laquelle il s’était caché s’adressant à elle dans un italien parfait, tout en observant la sculpture. Dans le ton de sa voix, on pouvait entendre chanter la passion du jeune homme.

- Observer comme son regard est grave et pensif, et ses mains larges et puissantes. Le lourd drapé du manteau donne une image fort éloignée de celle de l’art médiéval où il y avait des draperies compliquées, resplendissante d’or , de vermillon et de bleu. Sa « statua virile » nous renvoie t-elle pas à la notion de virtus, la vigueur morale ? Je pense que Donatello nous rappelle ici que les saints sont des hommes et des femmes ordinaires et que pour le devenir c’est tout un état d’esprit, une démarche, et une attitude. C’est aussi l’expression d’un espoir adressé à nous tous que l’artiste nous transmet, celui que la sainteté est un chemin accessible, mais encore faut- il avoir cette posture de vigueur morale.


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Jeu 14 Avr 2016 - 16:02
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Un jeune homme interrompu la contemplation de la vieille aristocrate. Elle l’écouta d’une oreille tout en étudiant les détails de la sculpture qu’il citait pour exemple. La fluidité de la langue, le timbre passionné, étaient deux indicateurs d’un esprit vif. Un léger sourire flotta sur les lèvres de la dame. Il s’évapora dès qu’elle fit face à l’impétueux inconnu. Elle afficha une expression neutre à la limite de la froideur pour l’interroger.

Donc la sainteté est affaire de morale ?

Pendant qu’elle observa la main du modèle sous laquelle reposait un exemplaire des Saintes Ecritures. Le surgissement des cultes monothéistes avait provoqué chez Nikolas beaucoup de dérision. L’évolution des croyances ne la surprenait pas. Un symptôme supplémentaire chez une race devenue trop imbue d’elle-même. Strega avait sur la croyance en général un regard moqueur. Quand des règles de vie sensées faire de l’Homme un être meilleur, le dédouanait d’aller ouvrir la gorge de mécréant, elle voyait l’une des supercherie les plus efficaces de la société humaine.

Hum. Vous êtes ? Curieuse de connaître l’identité d’un enfant qui maîtrisa à la fois sa langue et quelques références historiques.

Un fourmillement familier agita le bout des doigts de la sorcière. Elle les secoua discrètement pour faire passer la sensation. Une réaction épidermique qui apportait une information précieuse à l’immortelle. Celle-ci darda des yeux plus attentifs encore sur son vis-à-vis. Elle le détailla pour essayer de cerner à quel type de prodigue elle avait à faire. Elle laissa son pouvoir au repos, préférant ne pas alerter l’inconnu.

Peut-être pourriez-vous me donner votre opinion sur cette exposition ?

Madame Lampeduza tourna le dos à la statue. Elle était, haute en taille, mince, avec quelque chose de princier dans la façon de se tenir. Un charisme différent de celui de son époux le Duc. Pourtant cette assurance lui valait souvent la peur et la déférence des plus faibles. Elle en avait conscience et usait de ses atouts pour arriver à ses fins, sans faire de scrupule.

Le temps passe si vite qu’il serait gâchis que d’en perdre. Une rhétorique amenée d'un ton tranquille. La meilleure façon de jauger l'intelligence d'un interlocuteur.
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Jeu 14 Avr 2016 - 21:13
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«Une intelligence sans bonté est comme un costume de soie porté par un cadavre.»


Kevin était dans son élément. Ici il n’était pas question de danser au cœur d’une dizaine de jeunes filles mais de discuter d’art, d’histoire et de philosophie ce que Kevin affectionnait.

Il n’était nullement impressionné par la dame aux cheveux de neige. Pour lui, ce n’était qu’une vieille femme, certes probablement très riche mais à ses yeux la richesse n’avait jamais mesuré la valeur des hommes. Ce n’est pas pour autant qu’il ne la respectait pas. En plus, elle était intrigante. Finalement la matinée allait passer plus vite que prévue avec cette rencontre des plus intéressantes.

Il attendit que toutes les questions soient formulées pour y répondre avec une réflexion maîtrisée. Le ton de sa voix était toujours aussi respectueux et assuré. Il inclina légèrement son buste pour saluer l’aristocrate.


- Je suis Kevin Scoltly, assistant historien et traducteur au muséum. Je suis actuellement focalisé sur une traduction des récits de Tite-Live, un livre disparu de l’œuvre de Tite-Live, intitulée Ab Urbe condita libri, Histoire de Rome depuis sa fondation. Ma présence a été sollicitée pour cette exposition afin de combler toutes les questions que les invités auraient à se poser.

Un fin psychologue aurait compris que Kevin aurait préféré qu’on ne sous tire pas de ses travaux en cours et qu’il était là à contre cœur. Il ne s’attarda pas sur lui, attaquant directement dans le vif sur les questions posées.

- Si la sainteté est une question de morale ? Selon Donatello, sûrement qu’oui. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque. La plupart de ses œuvres étaient des commandes passées par la papoté. Le mot Virtus auquel je fais référence a connu historiquement plusieurs évolutions. A l’origine, la « virtus » désignait le courage physique dont doit faire preuve le soldat sur le champ de bataille. Elle s’associait avec fortuna, la chance indispensable pour conduire à la victoire. Sous l'influence de la pensée philosophique grecque, virtus connut une extension imprévue et désigna le courage moral nécessaire à l'homme pour accéder à la sagesse. Et puis finalement c’est la diffusion de la pensée stoïcienne à Rome qui remporta son sens, pour désigner de façon générale la rectitude morale par opposition au vitium, à tout ce qui gâte ou dévie la conduite morale de l'homme. L’erreur philosophique de l’époque a été de confondre moralité et politique. L’une se soucie de la vertu de la personne et l’autre du bien public. Deux objectifs bien différents. Ce que Machiavel exprime fort bien dans le Prince. Un écrivain fort mal compris dont le pragmatisme de la politique a été mal interprété. Il est vrai qu’il est plutôt pessimiste sur la nature de l’homme… « L’homme est par nature méchant s’il n’est contraint d’être bon»…

Le jeune homme afficha un large sourire en guise d’excuse, car sa passion pour l'histoire n'était pas forcément partagé. De plus, l’aristocrate n’était surement pas là pour discuter de philosophie avec un jeune homme.

- Veuillez m’excuser mais je pourrais discuter des heures sur ce sujet. Pour la suite de la visite, je vous suggère de contempler la statue équestre du condottiere vénitien Erasme Gattamelata. Commencée en 1444, cette statue ne fut terminée qu'en 1453; elle est, avec le Colleone, le chef-d’œuvre de la Renaissance. Elle incarne de façon saisissante le frémissement et le halètement du cheval, le courage et la fierté du cavalier..

Le sous directeur les avaient rejoints, jetant un regard noir sur Kevin

- j'espère que ce jeune homme répond parfaitement à vos attentes ?



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Mer 4 Mai 2016 - 0:13
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Une logorrhée prit l’individu debout devant la Duchesse. Il s’exprimait avec une énergie dont il était aisé d’accuser la jeunesse. La dame aperçut dans les yeux du passionné la lumière pure. Une pointe d’envie crispa son visage pendant un court instant. Elle s’en défit pour arborée un sourire poli. Elle reprit la citation du jeune homme sur le ton de la récitation. Elle était née bien avant l’Allemand. Elle avait peut-être même croisé la route d’Emmanuel. Un effort de mémoire eu été nécessaire pour confirmer l’hypothèse.

« Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral, il devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. » Moins que pessimiste je l’ais vue comme lucide concernant le genre humain.

Les récriminations à l’encontre de l’auteur avaient été vives à une époque.

« Il est vrai. Avez-vous eu l’opportunité d’en contempler le portrait exposé à la galerie des Offices de Florence ? Un magnifique animal que le cheval. Il est dans beaucoup de cultures le symbole de la force et du courage. »

L’apparition d’un représentant de l’établissement obligea les deux italophiles à s’arrêter. Une interruption trahissait de l’inquiétude. Il n’était jamais bon de manquer de confiance envers ses employés. C’est une porte ouverte à la rébellion. Strega remarqua l’attitude quelque peu défiante de l’homme. Elle répondit d’abord d’un bref hochement de tête. Mais, voyant une opportunité, Madame décida de mettre en place un filet.

« Je ne saurais trop vous conseiller de garder un œil sur les travaux de ce garçon. Assistant, il ne le resta point longtemps. La Rome Antique est-il votre domaine de spécialisation jeune homme ? »

Le codirecteur était ainsi tranquillement écarté de la conversation initiale. La Duchesse imposait de cette façon que l’on ne coupe plus cet échange. Ils s’écartèrent de l’imposante statue. Nikolas reprit le sens de visite établi. Elle porta un regard panoramique sur le reste de la pièce. Elle rechercha l’œuvre plébiscitée par le petit prodige.

La pluie s’infiltrait par un défaut du plafond. Un goutte-à-goutte lancinant tombait sur le parquet. La dame chercha à éviter la petite flaque d’eau en se déportant sur la gauche. En faisant ce mouvement, elle entra brutalement en collision avec la course d’un petit garçon. Aucun d’eux n’eut le temps de réagir. Il en résultait une double chute de l’enfant et de la vieille femme. La Duchesse rencontra la dureté du sol dans un gémissement de douleur. Une sensation douloureuse remonta le long d’un bras.

« Garnement. » Accusa le cobra entre ses lèvres pincées.
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Dim 8 Mai 2016 - 17:48
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«Une intelligence sans bonté est comme un costume de soie porté par un cadavre.»


Kevin buvait les paroles de l’aristocrate qui à ne pas en douter sortait du lot parmi tous les fortunés présents. De façon subtile, elle avait renvoyé dans sa ligne de touche le directeur. Il est vrai que celui-ci avait une approche qui aurait pu mettre mal à l’aise le jeune homme comme s’il doutait de ses compétences. Alors qu’il était tout à fait capable de tenir la conversation. Fort heureusement, Kevin n’était pas susceptible…

Il allait répondre à la question posée sur son domaine de prédilection en matière d’histoire quand un gamin percuta la dame. Le gamin et elle tombèrent. Tout se passa en un éclair, ne laissant guère le temps à Kevin de s’interposer. Si les gamins se relevaient facilement d’une chute, pour une personne d’un âge certain une chute pouvait avoir de graves conséquences. Spontanément, Kevin mit un genou à terre pour prendre connaissance de l’état de santé de chacun. Le gamin était en pleurs, mais il semblait de ne pas avoir de la casse, peut être quelques bleus. . Rien de mal comme prévu. Kevin le rassura d'un sourire, et lui expliqua qu'il ne fallait pas courir. Il parvint même à obtenir un "Pardon madame, j'espère pas bobo" de l'enfant, avant qu'il reparte mais en marchant...

En revanche, à l’expression crispée qu’il put lire sur le visage de la dame, il craignait que l'aristocrate se soit réellement blessée. Il devait lui venir en aide mais le pouvait-il ? Tout le monde les regardait avec une passivité énervante. Certains d’ailleurs, stupides comme le sont souvent les humains, se retenaient presque de rire. La situation pouvait donc se révéler humiliante pour une aristocrate de cette envergure. Lui seul devait agir et vite. Et donc toucher la dame…Et qui connait Kevin sait que toucher quelqu’un lui procure une certaine souffrance d’autant qu’il lit contre son gré les pensées de la personne qu’il touche. Mais là c’était un cas de force majeure. Il prit alors son courage à deux mains pour se résoudre à l’action. Dans le cas présent, il ne fallait pas hésiter et réfléchir trop longtemps sinon la peur prendrait le dessus. Et puis la gentillesse de Kevin l’emportait toujours. Il avait été prêt à se sacrifier pour sauver la vie d’Alexander et de Mylénia lors de l’agression. Comparé à ce qu’il avait vécu, c’était un moindre mal. Alors immédiatement, il la prit dans ses bras avec délicatesse pour la déposer sur un des canapés destinés au visiteur. Il était pâle comme un linge et retrouva aussitôt quelques couleurs lorsque la dame se retrouva sur le canapé. Il lui offrit son plus beau sourire de réconfort même si l’inquiétude se lisait encore sur son visage. Il était soulagé d’avoir pu surpasser sa phobie devant ce cas de force majeure. Il s’en croyait incapable mais à croire que son ouverture sur le monde extérieur commençait à faire ses preuves.

En tout cas comme toujours, on se refait pas, Kevin démontrait spontanément sa bonté. Et le tout pour une inconnue, une dame qui venait à peine de rencontrer. Pourtant le prodige agissait comme si elle était une vieille connaissance. Il était la preuve vivante que la bonté était dans le cœur de certains hommes. Aurait-il eu le même comportement s’il connaissait le passé de la dame noire ? Probablement qu’oui.

D’un ton de voix rassurant mais ferme, il voulut s’assurer que tout allait bien.

- Madame, souhaitez vous l’intervention d’un médecin ? Je peux demander qu’il soit appelé illico presto. D’ailleurs il serait plus prudent de le faire. Vous pourriez avoir une fracture ou une hémorragie.

Il attrapa son portable rangé dans sa poche droite de sa veste. Il attendait des instructions pour appeler.

- Ah les enfants quelle énergie…Un numéro que je dois appeler ?



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Lun 16 Mai 2016 - 15:04
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L’enfant qui était tombé avec la vieille dame fut rapidement prit en charge par deux adultes. A la façon dont ils s’étaient pressés pour le rejoindre, il s’agissait probablement de ses parents. Les pleurs de l’enfant résonnèrent dans la salle à l’excellente acoustique. Ils privèrent les visiteurs de leur paix. Les parents gênés s’excusaient platement devant le codirecteur. Le père alla à la rencontre de la Duchesse et de son sauveur. Madame Lampeduza repoussa son approche d’un regard glacé. L’homme recula sous l’attaque oculaire et battit en retraite pour le moment.

La douleur au bras s’atténua vite. Une odeur de sang remonta aux narines de Strega. Elle baissa les yeux vers l’origine de ce parfum métallique. Le bas droit était déchiré. Le genou avait été abîmé dans la chute. Une écorchure s’étendait sur quelques centimètres. Les gouttes de sang perlaient le long de la jambe.

Inutile. Je ne suis pas en verre. Allez plutôt trouver mon majordome. Il sera probablement au parking. Précisa Nikolas, en lissant sa jupe d’un geste nerveux.

L’attitude froide et dégagée masquait une rage plus profonde chez cette femme. Le début de taquicardie avait créé une impression de panique fort désagréable. La bienveillance du jeune assistant attisait son agacement déjà latent. Un excès de gentillesse était pour cette dame un signe de naïveté et d’immaturité. Le monde n’était pas conçu pour la bonté. Elle répéta d’une voix coupée.

Personne. Trouvez Maurice.

La vue, des mains tremblantes comme des feuilles, provoqua une brusque montée de la rage sous-jacente. La vieille femme du exercer toute sa maîtrise d’elle-même pour ne pas laisser ce sentiment la dominer. Elle barricada ses ressentis. Il n’était pas temps pour ça. Elle se concentra à évaluer son état physique de l’intérieur.

Cela ne peut plus durer. Murmura-t-elle pour elle-même.

Ces paroles étranges faisaient référence à un événement, ou à quelque chose qui surpassait le cadre de cet incident. Il arrivait à tout le monde de tomber. La Duchesse Lampeduza, elle n’y était pas exercée.

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Maurice Peletier


Quand le jeune homme et le Français réapparurent, la Prodige darda immédiatement son regard dans celui de son bras droit. L’homme se tient droit attendant les directives de son employeur.

Nul mot de ceci à Monsieur. Faites en sorte que ce jeune homme soit gratifié pour… sa noblesse de cœur.

-Oui madame.

Kevin Scoltly… écoutez mon conseil. Une main tendue peut tout aussi être remerciée que coupée. Faites attention à ce que votre tempérament ne vous rende vulnérable. Assona-t-elle avant de se remettre sur pied.


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Sam 4 Juin 2016 - 15:24
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Kevin fut surpris par le ton sec et glacial de l'aristocrate. Pourtant, il resta neutre, ne montrant aucune réaction hostile. Il comprenait que la souffrance physique et morale pouvait engendrer un tel comportement. Il se permettait rarement de juger les autres. Chacun avait son passé et un vécu. Il était assez bien placé pour savoir avec son histoire personnelle que la vie pouvait s'avérer cruelle.

Il exécuta strictement les instructions de la dame aux cheveux de neige en allant chercher son majordome français. Elle avait l'air savoir exactement ce qu'elle veut. Il jeta presque un regard compatissant vers le Français, car l'aristocrate se comportait comme un commandeur en chef dictateur. Elle lui rappela même la sorcière au nez crochu dans Blanche neige de Walt Disney, ce qui lui fit émettre un petit sourire intérieur.

Et puis l'aristocrate lui assainit une leçon de vie comme si elle voulait le mettre en garde que sa gentillesse pourrait un jour lui jouer des tours. Kevin plissa le front, montrant son total désaccord. Il n'était pas si naïf que cela, sachant que certains pourraient profiter de sa gentillesse et lui faire du mal. Mais il souhaitait prendre ce risque, partant du principe qu'il y avait plus de bénéfice que d’inconvénients. Il n'avait pas envie de débattre sur le sujet d'autant qu'il savait que cela ne servirait à rien. Il y aurait répondu qu'il préférait prendre le risque d'avoir une main coupée que de garder les siennes tout le temps dans ses poches car au final c'est comme si elles étaient coupées...

- Madame, j'espère que cet incident ne vous éloignera pas des musées et qu'au besoin n'hésitez pas à solliciter mon concours si vous voulez une visite éclairée

Lorsque le majordome allait le "dédommager" comme l'avait demandé son employeur, il mit sa main en opposition pour lui faire comprendre qu'il ne l'accepterait pas. Il sentit son portable vibré dans sa veste. Il attendit que l'aristocrate s'éloigne de quelques mètres avant de répondre mais il était trop tard, la personne avait raccroché. Le numéro d'appel est celui d'un inconnu, ce qui l'intrigua. Un bip... ah un message laissé sur son répondeur. Sans plus attendre, il l'écouta. Il s'agissait de l'assistante de son nouvel employeur M. Feuerbach. Il la rappela aussitôt.

- Bonjour Madame Sorensen, Kevin Scoltly au téléphone. Enchanté. Je vous rappelle comme convenu. J'ai bien pris note de la date et l'heure du rendez-vous avec M. Feuerbach. Je vous confirme également que je serai disponible à 9h30 pour les démarches administratives que vous aurez à me soumettre. Merci au revoir.



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Lun 6 Juin 2016 - 16:52
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Le personnel du musée ne put approcher de la femme, arrêté par un regard menaçant du Français. Le directeur n’avait aucun doute que l’accident allait lui attirer des ennuis. Or la réputation de la Duchesse le découragea à faire la moindre tentative de séduction à son encontre. Il laissa donc le jeune homme gérer la situation. Il verrait ensuite avec lui si la situation était grave ou non.

Madame Lampeduza offrit un sourire au Prodige qui lui faisait face. Strega croisait rarement des âmes, bonnes, charitables. Elles étaient cachées. La bonne volonté de ce garçon lui rappelait combien l’être humain pouvait être blanc, innocent, sain, comme le prétendait possible ce cher Donatello. Elle ne fit pas plus de commentaires sur l’incident. Mr Scoltly était libre de refuser de l’argent. Une intuition soudaine incita cependant la Duchesse à ouvrir une porte.

Quant à vous. Si un jour vous décidez de voir plus grand. Contactez-moi. Le garde du corps de la dame fourni une carte avec les coordonnées.

Ainsi se quittèrent les deux amateurs d’art. Le majordome et la dame prirent la direction des vestiaires. Maurice n’avait même pas eu à poser la question. Il connaissait bien sa patronne. Elle avait l’air qui présageait les orages. Un orage qui attendrait leur retour en terre. Ils allaient rentrer à la Villa où se trouvaient tous les onguents nécessaires. Nikolas n’avait définitivement plus envie d’être dans le musée. Elle pourrait revenir finir l’exposition un autre jour.

Pendant que Mr Peletier l’aida à enfiler la fourrure, la vieille femme confirma, ce qu’il s’attendait à entendre d’une minute à l’autre.

Voyez s’il s’est fait recensé. Et trouvez-moi ses travaux.

Les antiques créations de l’italien furent laissées à d’autres regards. L’Innocent et le Cobra n’avaient fait que se croiser. Mais Strega n’avait aucun doute que cette petite lueur se retrouverait tôt ou tard sur sa route. Car il n’y a bien qu’au contact de l’ombre que la lumière peut briller. Là était toute la magnifique ironie de leurs natures.
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