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[TW: Décapitation, violence psychologique sur enfant] This is the end - Timekeeper

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Lun 21 Jan 2019 - 22:55
Enfin, je touchais au but. Enfin cette petite partie de chasse arrivait à son terme et ma proie se retrouvait acculée au mur. Une sensation de bien-être euphorique s'était emparé de moi depuis que j'avais quitté Edimbourg, cette ville puante, pour m'envoler dans les airs et rejoindre la petite arche où se terrait ce méprisable et inutile être. Un immortel qui verrait bientôt arriver la fin de sa longue existence. Cette seule pensée provoquait chez moi un sourire incontrôlable, car après des années d'errance, je touchais au but. Je n'en avais que faire de mettre fin à une vie, je l'avais déjà fait tant de fois, de même que Kassianov en lui-même ne m'intéressait pas. Il n'était qu'un obstacle de plus sur ma route, ou un moyen selon le point de vue, d'atteindre enfin ma belle Rose. J'avais dû me fier à la parole de la Sicilienne et j'avais cela en horreur, mais l'amour incommensurable que je portais à ma femme valait bien d'endurer les pires souffrances. J'avais sombré dans la folie depuis son départ, déambulant dans ce monde vide de sens sa présence à mes côtés. Oh j'étais resté prudent, toujours, mais j'avais senti mes forces m'abandonner jour après jour tandis que la paranoïa m'enserrait dans son étreinte froide. Depuis que Wintertowne m'avait révélé l'endroit où se tapissait ma prochaine victime, j'avais cependant repris du poil de la bête. Et la douce chaleur qui s'était installée dans le creux de mon être, ravivant mon âme après un hiver de vingt ans, me faisait jubiler à mesure que j'approchais de ma destination.

Ma belle, ma douce Rose. Bientôt les épreuves du passé se déliteraient dans nos retrouvailles. Je pouvais déjà te sentir contre moi, ton odeur enivrante dans le creux de ton cou. La blondeur de tes cheveux et l'éclat particulier qu'ils prenaient à la lumière d'automne. La douceur de ta peau de nacre sous mes doigts fiévreux. Peu importe ce que cela allait me coûter, je te retrouverais pour t'enlacer à nouveau et préparer notre sublime vengeance. Nous avions été arrêté dans notre course folle, stoppé par cette chienne de magicienne, mais plus rien ne pourrait entraver notre chemin une fois réuni. Ohhhh oui ma tendresse, nous avions le monde à nos pieds il y a vingt ans de cela, il sera à genoux à nous supplier dans peu de temps. Cette certitude me donnait des ailes et assez de confiance en moi pour redoubler d'audace. Pas que j'en aie jamais manqué, mais sortir de cette léthargie dans laquelle j'avais sombré m'avait demandé quelques efforts. Il était appréciable de constater que j'étais toujours aussi vif et fidèle à moi-même. Et je le devais à toi ma Rose, rien qu'à toi.

Je fus pourtant sorti de mes plaisantes rêveries par un bruit derrière moi. Un son étouffé qui élargit un peu plus mon sourire avant que je ne prenne la parole d'une voix glaciale mais amusée.


- Tut-tut-tut. Du calme. Nous arrivons. Et rappelles-toi Jeremy. Pas de bruit.

Je me tournais vers mon passager, pour poser un doigt ganté sur ma bouche cachée par une large écharpe. La seule partie de mon visage qu'il pouvait apercevoir était mes yeux qui flamboyaient d'une lueur démente tandis que les siens me renvoyaient une terreur indicible. J'aurais presque versé une larme devant ce spectacle, mais me contentait de revenir à mes commandes et de lentement diriger mon véhicule vers sa destination. Quelques minutes plus tard, je me posais silencieusement aux abords d'une route de campagne et sortais d'un bond souple pour écouter le silence de la nuit. La morsure du froid environnant me prit aux joues et j'inspirais une grande goulée d'air vivifiante avant de me tourner vers le VAP et d'en faire sortir mon passager. J'attrapais par la même occasion un sac en cuir noir et me mis en route. Je n'eus même pas besoin de dire quoique ce soit que ce bon petit Jeremy se mit en branle, marchant à mes côtés docilement.

Je nous fit traverser la route d'un pas rapide avant de nous enfoncer dans des bois clairsemés. La nuit était déjà bien avancée, il était tard, mais la clarté de la lune illuminait notre chemin. Il ne nous fallut pas plus de vingt minutes pour arriver à l'orée d'une clairière et déboucher sur un sentier grimpant en haut d'une colline. Je la voyais à présent, cette maison isolée de tous que ma cible avait décrété être sûre. Quel idiot. Pauvre et minable imbécile. Il avait senti que quelque chose, quelqu'un le surveillait et viendrait pour lui. Je le savais pertinemment, je l'avais vu dans le bureau de Wairua. Pourquoi alors était-il resté ? Faisait-il parti de ces immortels mollassons qui étaient fatigués de vivre et traversaient une crise existentielle ? Je réprimais un rire agacé à cette simple pensée pathétique. Je pouvais me tromper, mais de toutes les manières, je n'étais pas venu pour discuter des aléas de l'immortalité et je comptais bien ne pas lui laisser le temps de converser.

Lorsque j'atteignis enfin le pas de la porte, Jeremy essoufflé à mes côtés, je fis une pause pour m'agenouiller à sa hauteur et le prendre par les épaules. Mon regard était dur mais mon ton presque bienveillant, quoique doucereux.


- Bien. Tu te rappelles de ce que l'on a discuté ? Tu ne parles pas, tu restes derrière moi. Jamais tu ne me regardes, compris ? Si tu m'aides avec ce méchant monsieur, il n'arrivera rien à ta maman. Si tu ne fais pas ce que je te dis, elle ira rejoindre ton papa. Compris ?

La petite tête de Jeremy hocha imperceptiblement avant qu'il ne plante un regard affolé mais presque décidé dans le mien. Tiens ? Il me surprenait en bien ce petit. Déjà qu'il n'avait pas mouillé son pantalon lorsque je l'avais... emprunté à ses parents. Il montait petit à petit dans mon estime, ce que bien des adultes n'arrivaient jamais à faire. Une réelle prouesse pour un être si jeune et innocent. Peut-être que je l'épargnerais lorsque ma tâche serait accomplie, mais avant cela... Je frappais trois coups à la porte avant de l'ouvrir avec lenteur, le petit caché derrière mon long manteau qui descendait au ras du sol s'agrippait au tissu comme à sa vie. Bien, il était assez intelligent pour se rendre compte ce qui était dans son intérêt ou non.

J'avançais d'un pas lent vers la pièce sur ma gauche d'où me parvenait de légers bruits. Kassianov ne s'était pas précipité pour se cacher, il était là et m'attendait, prêt à se battre. Se rendait-il seulement compte qu'il était sur le point de regarder la mort en face ? A voir le regard qu'il me lança, il y avait de quoi émettre des doutes. Debout devant la cheminée, l'air hautain, il me regarda de toute sa hauteur, un léger sourire aux lèvres. Je m'arrêtais dans l'encadrement de la porte et le saluait d'un bref signe de tête.


- Madame la Duchesse vous présente ses hommages Monsieur Kassianov. Elle est au regret de vous annoncer que votre collaboration arrive à son terme. Bien qu'elle apprécie sûrement à sa juste valeur votre contribution, elle souhaite y mettre un point... final. Je m'écartais pour le laisser face à mon petit complice et poussait ce dernier en avant avec un mot d'encouragement. Pietro, je vous présente Jeremy. Jeremy... Je me penchais vers lui et mettais dans sa main un large couteau. Tu te souviens de ce que l'on a discuté... ?

Et sans attendre la moindre réaction de la part de mon vis-à-vis, j'instillais une rage démentielle au petit être qui se trouvait devant moi. Je n'avais pas choisi cette méthode par hasard, cruelle pour le bonhomme, mais si efficace pour déstabiliser un adversaire. Je savais que jamais Timekeeper n'aurait l'audace de poser la main sur cet enfant, il se contenterait de se défendre tandis que ce dernier l'attaquerait avec un acharnement que rien n'arrêterait. Pas tant que je ne l'aurais pas décidé. L'effet n'aurait pas été le même avec un adulte et je n'aurais certainement pas eu l'avantage de la surprise. Aussi je vis Jeremy se jeter sur ma cible avec une délectation des plus agréables.

Sans le quitter des yeux, je m'agenouillais pour ouvrir le sac que j'avais déposé à mes pieds et en sortit une machette aiguisée. Je n'avais aucunement l'intention de faire durer le plaisir. Premièrement parce que cela me fatiguait et que je devais à tout prix éviter la crise cardiaque, deuxièmement parce que je ne pouvais pas être sûr que, passé la surprise, Pietro ne se défendrait pas plus violemment contre Jeremy. Ce dernier était à présent en train de mordre au sang la main qui le retenait, déversant une furie impressionnante pour son âge. Il avait réussi à planter son couteau dans la cuisse de son adversaire qui le lâcha sous le coup de la douleur. Cela permit une ouverture à mon complice qui se rua à nouveau sur lui, mais qui n'eut pas la force de récupérer sa lame et se contenta de mordre le genou de ma cible. J'entendis vaguement un cri de douleur et me positionnais derrière le corps qui venait de tomber au sol. La machette fermement tenue s'éleva dans les airs et je coupais le contact avec le petit, assez pour donner le temps à Kassianov de se retourner et m'observer. Une dernière seconde avant que ma main ne s'abatte et que le tranchant ne rencontre sa nuque. Sa tête roula sur le côté et j'eus le réflexe de tourner l'enfant face au mur pour qu'il n'assiste pas à la scène. J'étais un monstre, mais chaque monstre avait ses limites, non ? Et puis je l'aimais bien, il m'avait été d'une grande aide. Je vins m'agenouiller devant lui et lui sourit, même s'il ne pouvait pas le voir.


- Tu as été parfait Jeremy. Mais il ne faut pas faire de bêtises maintenant, d'accord ? Alors tu vas fermer les yeux et t'asseoir là.

J'attendis qu'il m'obéisse et le posait sur le canapé où quelques gouttes de sang se distinguaient à présent. Je me relevais et sans plus de cérémonie, je récupérais la tête de Kassianov et la rangeait dans le sac avec la machette. Je sortis de ma poche une fiole avec un large sourire moqueur et la déversait sur le corps inerte. Lui qui avait travaillé sur ce sérum avait bien le droit d'en voir les résultats, non ? C'était la Strega qui m'avait donné cet... échantillon, un plan de secours au cas où le mien faillirait. Mon geste était autant un pied-de-nez au mort qui se trouvait à mes pieds qu'à elle et à ses délires. Sans même m'en rendre compte, je m'étais mis à siffloter un vieil air de ma jeunesse et lorsque j'eus récupéré tout ce dont j'avais besoin, je pris Jeremy par l'épaule et nous nous mîmes en route.

Mon cœur était léger et n'aurais-je pas dû me fondre dans les ombres que j'en aurais chanté de bonheur ! J'avais enfin un espoir concret de revoir ma Rose ! Si la sorcière tenait parole, ce qu'elle avait plutôt intérêt à faire, je me rapprocherais enfin du but qui m'avait animé durant ces deux dernières décennies. Il ne me manquait plus qu'à ramener mon complice chez lui et à passer chez les Lampeduza pour récupérer mon dû. Je sortis mon téléphone de la poche intérieure de ma veste et envoyait un message à Médor pour le prévenir de mon arrivée imminente, tout en pressant le pas. Le diable aurait-il été à mes trousses que je n'aurais pas couru aussi vite.
Clyde
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