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Who wants to live forever? [Mini scénario]

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Lun 26 Nov 2018 - 15:29
Cela faisait plusieurs jours que je m’étais réveillé de mon opération, et pourtant, j’avais l’impression que cela faisait des mois. Je ne savais pas vraiment si c’était mon mental ou mon corps qui avait lâché en premier, même si ça n’avait pas vraiment d’importance au fond. C’était quelque chose qui me pendait au nez pendant des années, et je savais que cela pourrait m’arriver à n’importe quel moment. Mais je pensais que je serais mort avant. Clairement, l’univers se foutait de ma gueule. J’avais fini par me convaincre que je ne craquerais jamais. Que depuis dix ans, j’arrivais à garder pour moi tout un tas de merdes et que ça pouvait continuer comme ça.

Mais savoir que ça pourrait continuer indéfiniment, ça a peut-être aidé à ce que ça finisse par péter. Il m’avait fallu quelques longues secondes pour comprendre ce que le médecin me dise. Pour réaliser que j’étais devenu immortels. Comme ces prodiges qui m’avaient toujours foutu un peu les jetons, parce que tu te sentais comme un embryon face à un sage millénaire. Et maintenant, j’en étais devenu un. Pourtant, je me sentais pareil. Toujours aussi insignifiant, et pas plus incroyable ou spécial qu’avant. Pas comme eux. Ça ne pouvait pas être possible.

Mais le pire est venu quand, petit à petit, j’ai réalisé que moi aussi, j’allais laisser des gens derrière moi. Que j’allais survivre à la plupart de mes connaissances et proches. Qu’un jour, Roxy ne serait plus là. Ni Alice. Ni Amelia. Ni Owen. Ni Fawn. Ni Moira. Ni Sean. Ni Dinah. Je serai seul, et je devrais leur survivre. C’était une pensée si horrible, si terrifiante et insupportable que je ne pus m’empêcher d’éclater en sanglots incontrôlables. Et que tout le reste en a profité pour foutre le camp en même temps. Les souvenirs de ma mère, de l’attentat, les visages de tous ces proches qui allaient disparaître et sans qui il me semblait impossible de vivre. Et les rares immortels que je connaissais, Elias… Comment pourrait-il supporter quelqu’un d’aussi faible que moi ? Incapable de gérer ses propres peurs, ses propres émotions… Mon regard croisa celui d’Alice, et ce fut pire que tout.

Je me réveillais quelques heures après, seul. Jusqu’à ce qu’une infirmière ne vienne me voir pour me dire qu’ils avaient dû me mettre sous sédatifs. Que je m’étais mis à hurler et à m’agiter à tel point que j’en étais devenu ingérable. Je n’en avais aucun souvenir. Jusqu’à ce qu’Alice et Roxy, puis d’autres, ne viennent me voir à nouveau. Et que tout recommença à nouveau. C’était plus fort que moi. Leur vue me rappelait ce que j’étais devenu, et que, comme tous les autres, j’allais les perdre à nouveau. Après ces tentatives, le personnel médical m’interdit les visites, et on m’assigna un psy en plus d’un cocktail de médocs qui me rendaient amorphes la plupart du temps.

Je n’avais droit à presque rien, et ça tombait bien, je n’avais envie de presque rien. En dehors des séances avec le psy et des repas forcés, je passais la majeure partie de mon temps à regarder par la fenêtre. A essayer d’imaginer un monde où je devrais vivre pour toujours. J’avais beau savoir que ce n’était pas vraiment le cas, qu’il me suffisait de passer par la fenêtre pour en finir, ça ne me rassurait pas vraiment. Je ne pensais pas avoir le courage de mettre fin à mes jours. Et je réalisais seulement maintenant à quel point ma mère avait dû être courageuse pour y parvenir, et pas lâche comme je l’avais si longtemps cru.

Je pensais beaucoup à elle, pendant ces jours. Et ça m’arrangeait plutôt bien, puisque penser aux vivants n’aidait pas vraiment, ces temps. Les docs disaient que mon immortalité avait sans doute toujours été présente. Mais qu’elle ne s’était activée que durant l’opération. Pour une raison qu’ils n’expliquaient pas. Mais dans tous les cas, j’avais eu ça dans mes gènes depuis toujours. Et, en toute logique, c’était d’elle. Mon père et ses aïeuls n’avaient jamais été prodiges. Ma mère oui, de ce que j’avais pu comprendre. Ce n’était pas très bien vu dans notre famille. Enfin, par mon père plutôt. Dans ses moments d’ivresses, il rappelait à quel point ma mère avait eu de la chance de trouver quelqu’un comme lui qui l’avait épousé malgré cette tare. Qu’est-ce qu’il dirait aujourd’hui ? Je ne savais pas. Mon père n’avait plus vraiment été lui-même, je n’avais que de rares souvenirs de lui dans ses bons jours.

Et ma mère. Est-ce qu’elle avait été immortelle aussi ? Est-ce que c’était pour ça qu’elle s’était ôtée la vie ? Ou est-ce qu’elle l’avait ignoré jusqu’au bout ? Et puis, est-ce que l’immortel qui s’était immiscé dans notre lié était encore vivant ? Est-ce qu’il en avait quelque chose à foutre de nous ? Que des questions sans réponses.

Et puis, mon état se stabilisa. Mes crises devinrent moins fréquentes, plus contrôlées. Je pus revoir Alice et Roxy, plus calmement cette fois. L’angoisse était toujours là, mais j’étais au moins capable de tenir une conversation plus ou moins correctement. On leva donc l’interdiction de visite. Malgré mes peurs et mes interrogations, j’étais un peu curieux de savoir si quiconque allait venir. Des quelques souvenirs qui me restait entre l’attaque et l’opération, il me restait cette sensation persistante et cette terreur assez irrationnelle de croire que j’allais mourir seul, sans que personne n’en ait quelque à faire. Et qui restait quelque part dans mon cœur, sans que je puisse rien y faire
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Lun 26 Nov 2018 - 20:55
Les derniers mois, pour James Novak, était à la fois comme un distant souvenir et un rêve dont il n'arrivait pas à se réveiller. Un peu comme essayer de remonter à la surface après avoir été projeté dans une cuve de mélasse. Il y avait bien des chances pour qu'on y laisse quelque chose : lui, c'était ses ailes. Ou plutôt, les perdre était ce qui l'avait fait tombé. A bien y penser, c'était même plutôt normal. Alors il avait dû s'habituer à marcher là ou avant, il aurait pu voler. Et comme il n'était déjà pas toujours très doué pour se déplacer sur deux pattes, cela ne s'était pas fait sans heurts. Au moins n'avait-il pas eu à subir une lente guérison en ce qui concernait la chair : son pouvoir avait fait son office sans attendre suite à son agression, et son corps n'en gardait aucune séquelle autre que la paire de cicatrices dans le dos, propres mais qui ne résorberaient jamais. Il en était sûr, maintenant. De la même manière qu'il savait que ses ailes ne repousseraient pas.

Il aurait vraiment pu se morfondre, on ne le lui aurait sans doute pas reproché. Il aurait pu rester enfermé tout ce temps chez lui, à l'abri, ou terré dans son cabinet, ou encore à l'infirmerie de la Potential Home. Les premières semaines avaient été difficiles, il ne le niait pas, et le sentiment de perte qui s'ouvrait en lui était plus conséquent encore que la disparition de son plumage. Mais continuer ainsi n'était pas son genre, cela n'aurait pas été rester fidèle à lui-même. Il y avait des complications, certes, mais il s'en occuperait le moment venu, et il avait l'aide de l'équipe technique de l'école pour ça. En attendant... En attendant, il lui fallait avancer, d'une manière ou d'une autre. Il avait repris sa vie du mieux qu'il le pouvait. L'aide de ses proches avait un soutien considérable, qu'il s'agisse de ses élèves, de ses amis, ou de quiconque faisait partie de son étendue famille de cœur. Sveda, Alex, Leon, les deux Elias, miss Novak et bien d'autres encore lui avaient bien fait comprendre qu'ils seraient à ses côtés quoi qu'il arrive. Sans eux, peut-être n'aurait-il même pas su remarcher.

Quand il avait appris que Daniel Cooper avait été attaqué par le même groupe haineux qui s'en était pris à lui, James décidé de lui rendre visite dès que cela se révélerait possible. Il connaissait le détective surtout de vue, mais Gear et d'autres l'estimaient grandement, ce qui lui suffisait. Et puis il savait que le privé avait commencé une enquête sur les responsables, et il ne pouvait s'empêcher de se sentir vaguement coupable. Ce n'étais pas sa faute, il le savait, mais le savoir était une chose, l'accepter une autre. Et puis il voulait lui apporter tout le soutien dont il était capable, lui qui était aussi tombé entre leurs griffes le temps d'un acte aussi lâche que barbare.

Il réussit à ne pas se perdre dans les couloirs de l'hôpital, et trouva la bonne chambre après le troisième essai. Ce qui, compte tenu de ses facultés d'orientation limitées lorsqu'il était confiné à terre, était plutôt une bonne moyenne. Il savait que les visites n'étaient permises que depuis peu, et que Cooper avait connu une guérison...difficile. Et pas seulement concernant la chair. Il entra d'un pas lent, se dirigea vers le lit où reposait le détective. James ne portait pas son habituel manteau, il n'avait plus d'ailes à couvrir. Il était vêtu d'une simple chemise bleu clair, et avançait de la démarche un peu maladroite de l'homme qui apprenait encore à fonctionner d'une nouvelle façon.

« Monsieur Cooper... » Il se reprit, ne goûtant finalement pas à une introduction aussi formelle. « Daniel. Je... Je vous ai apporté des biscuits. Au miel. Je...ne sais pas ce que vous avez encore le droit de manger ou non, mais je les dépose là, au cas où. » Il posa le sachet sur la table de nuit, et adressa un sourire mince mais sincère à l'attention du convalescent. « J'aurais voulu venir plus tôt, mais... » Il laissa le reste en suspend, il n'y avait pas vraiment besoin de plus. Instinctivement, il étendit son empathie, cherchant à lire la couleur de la lueur d'âme de Cooper. Depuis qu'il avait perdu ses ailes, la perception était...différente. Comme étouffée, à la manière de sons qu'on écouterait à travers une porte. Il sentait ses facultés en la matière revenir petit à petit, mais cela restait déstabilisant. Et cela lui rappelait quand, lors de son agression, il n'avait rien pu percevoir du tout des émotions de ses assaillants.

« J'aurais voulu vous aider, pouvoir accélérer votre guérison, mais... Disons que mes pouvoirs ne marchent plus aussi bien qu'avant sur autrui. Mes ailes le canalisaient, quelque chose comme ça. Je suis désolé. » Il l'était, vraiment. Ne pas pouvoir venir en aide à quelqu'un qui avait manqué mourir en s'occupant d'une affaire le concernait lui était extrêmement difficile. Plus difficile que le reste. « Je suis désolé qu'ils s'en soient aussi pris à vous. Ces gens... Je n'ai jamais connu une telle haine, plus effrayante encore que j'étais incapable de...de la sentir. Et maintenant... » Il secoua légèrement la tête, changeant de sujet. « J'ai appris pour...pour votre immortalité. Je peux même la voir, le changement en vous... C'est un sacré ajustement, et je voulais vous dire... Si vous deviez avoir besoin de quoi que ce soit, je serai là. Si vous voulez en parler, pour essayer de vous accompagner un peu dans cette nouvelle existence. Je sais qu'on ne se connaît pas vraiment, vous et moi, mais... Vous ne serez pas seul pour traverser tout ça, je tenais à vous le dire. »
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Mer 5 Déc 2018 - 22:52
Who wants to live forever?




Who wants to live forever? [Mini scénario] Tumblr_mgp2ohG4Q81qaj2afo1_500 Who wants to live forever? [Mini scénario] Tumblr_inline_p9pnjeyqN71rjwhx3_250




La pluie, une pluie incessante. Chutes d'eau. Des moussons froide. Elles frigorient le corps. Jusqu'à l'os. Jusqu'à l'âme.

19h14.
Amélia entra dans le hall de l’hôpital général. Elle enfila le collier le plastique. Le badge visiteur balança sur sa poitrine. Elle passa les portiques de sécurité. Récupéra les deux sacs, le bouquet, le téléphone. Un sourire poli à l’agent en service.
Puis le registre des visites. La signature. « A. Clark. » La femme derrière le comptoir était aussi là hier. Chacune se reconnue d’un un regard. Depuis quelques jours, une mécanique se mettait en place.

Bâtiment C. Etage 3. Chambre 357.
Un défilé de couloirs gris. Une suite de portes trop lourdes. Une horde de blouses débordées. Une ruche qui ne s’arrêtait pas une seconde. Jamais. Les jours, les folies se succédaient. Le bastion du soin tenait debout. Malgré un manque criant de moyens. De force vive. C’était criant.
Head faisait de son mieux pour ne pas être atteinte par tout ça. Elle suivait le chemin vers Cooper. Sa silhouette brune transperçait la morne ambiante. Son parfum poivré réveillait les sens des vieux sur son passage. Ses yeux vifs interpellaient les infirmiers débordés.

Elle frappa trois coups. Attendit dix secondes. Poussa la poignée et entra dans la chambre. Elle referma tout de suite la porte. Protectrice de l’intimité précaire de son ami. Puis elle s’avança pour le découvrir les yeux ouverts. Ce soir. Son expression dure s’adoucie instantanément.

- Salut. Voix calme. Presque douce. Le regard précis. Ces traits étaient moins tirés. Lui sembla-t-il. Elle lui sourit. Encourageante.

Puis, elle s’occupa du côté pratique. Elle posa ses deux sacs sur la chaise vide contre le mur. Soulageant son épaule gauche d’une raideur. Le cône de papier brun se froissa dans les mouvements. Elle posa le bouquet sur la table pour ôter son manteau de pluie.

Un tailleur gris perle lui ceinturait la taille. Le pantalon, coupé sur mesure, réservé aux rendez-vous avec les Hauts-Fonctionnaires. La pluie avait humidifié ses cheveux qui bombaient. Head cachait les cernes sous un maquillage basique. Trop peu de temps disponible pour faire plus. Ils n’ont plus de temps. Depuis trop longtemps.

- Comment tu te sens aujourd’hui ? Elle ne l’embrasse pas. Amélia n’embrasse plus ce proche. Il sentirait son mal être. Alors qu’elle veut l’en épargner. Le médecin chef avait refusé de lui parler. Diagnostic réservé à la famille. Laquelle ? Qui ? Roxanne, son second à l’agence. Mais la pauvre fille a également souffert ce jour-là. Amélia approcha et présenta les fleurs. Des fleurs d’automne. Les rudbeckias des plaines du Texas. Elles formaient des étendues de pourpre. Ils y courraient souvent, enfants, Jack et elle. Un peu de couleur. Tu es bien installé ? Elle scruta le lit. A la recherche de quelque-chose à corriger. Le moins qu’elle puisse faire. Dépossédée de pouvoir pour faire plus.

Quatre jours sous tension. A craindre le pire pour cet homme. Mais, Clark est douée pour cacher ses émotions. Elle est revenue. A veillé son coma. Elle s’est renseignée aussi sur les circonstances de l’agression. Son statu lui a permit d’avoir des informations supplémentaires. Pas toutes les informations non plus.

- Veux-tu que je passe à l’agence pour toi ? Je vais essayer de voir Roxanne demain. Elle le débarrasse. Ensuite elle s’assoit sur le rebord du lit. Ses yeux bleus se perdent sur ce visage connu. Elle inspire lentement et se pose, lui sourit.  Tu t’ennuie ? Le temps peut paraître long ici. Clark le sait. Connaisseuse de ces séjours forcés. Avec un corps faible et un esprit perdu. C’est pour ça qu’elle fait les efforts. Qu’elle s’organise pour être là. L’importance d’être là. Son sourire monte pour éclaircir son visage. Elle effleure son front d’une main maternante.
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Dim 9 Déc 2018 - 21:33


Who wants to live forever ? WATCHMAN & DATA

Il fait nuit dehors. La pendule indique dix-heure. Ils l'ont gardé longtemps au bloc. Est-ce que c'est bon signe ? Je ne sais pas. Les blouses blanches ne se sont pas étendues. En même temps ce n'est pas comme si j'espère réellement obtenir quelque-chose de ces types. Alors j'attends. J'attends qu'il se passe quelque-chose. Cette attente commence à me prendre sur les nerfs. Me les frapper. Je veux savoir comment va mon pote.

_ Bon qu'est ce qui attende ? Je demande ça au Capitain. On est venu ensemble. On se tient compagnie dans l'attente. Heureusement qu'il est là. J'y serais déjà aller trois fois.

Ils ont viré Dany de la salle de réveil y a vingt minutes je dirais. Ils vont bien me laisser passer à un moment donné. Ils n'ont pas vraiment le choix. Je ne pars pas d'ici avant d'avoir vu la gueule de Cooper. Je m'avance une nouvelle fois devant le comptoir d'accueil. La nana qui est derrière m'interpelle avant que je n'ai pu ouvrir la bouche.

« Pas encore Mr Miller. » Elle tourne la tête vers Jack avec l'air de dire "Tenez le !"

Je m'arrête et repose les roues avant sur le sol pour stabiliser « T ». Ouais. Je me doute qu'elle commence à saturer. Rien à foutre. Y a un ami qui est en enfer là. Basta. Ça doit faire six heures qu'on se regarde dans le blanc des yeux elle et moi. J'ai débarqué dés que Sanders m'a donné l'info. J'attends encore des nouvelles de Roxy. Je passe de l'un à l'autre.

Y a un gars au stéto qui passe dans le couloir. Je reconnais sa barbe de premier de la classe. C'est l'un de ceux qui étaient là en début d'après-midi. Je tend l'oreille pour écouter ce qu'ils se disent « Meredith » et lui. J'entends le nom de Daniel. Je me tends un peu plus pour entendre. Il pose un dossier et se casse. Je commence déjà à poser mes mains sur les freins.

« C'est bon. Allez-y. Chambre 357. … Mais pas longtemps. Il a besoin de se reposer. »

Du repos il ne va pas en avoir ici. Qu'est-ce qu'elle croit ? Personne ne se repose dans un hôpital... Je lui souris et je décampe en suivant les panneaux. C'est grand ici. Le troisième étage c'est pour les blessés graves. Autant dire que Daniel n'a pas fait les choses à moitié. Je lance un regard à Rack aller on se bouge !

Il y a qu'une lampe de chevet. Je m'approche en contournant les chaises. Je roule en essayant de ne pas faire trop de bruit. Le bruit ça peut faire tellement mal au crâne quand on est mal en point. Je me stoppe à son chevet. Tous ces fils. Le « bip » des machines. Je me sens frisonner. La nausée n'est pas loin. Je prend sur moi. Je pose ma main sur son bras.

_ Hey dude. Tu nous as fait peur ce coup-ci. … Ça va ? Qu'est-ce qu'ils disent les toubibs ? Putain il a une sale gueule. Les responsables je ne vais pas les lâcher. Connards.

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Dim 23 Déc 2018 - 18:37


La bras droit du procureur était remontée comme une pendule. En peu de temps, il y avait déjà eu deux agressions qui visaient principalement les prodiges. Son intuition lui dictait qu'il se passait quelque chose de grave. Elle se battrait jusqu'au bout pour mettre les responsables en prison. Il fallait rapidement mettre un terme à cette sauvagerie criminelle, même si Kalisté avait déjà fort affaire contre la mafia russe. Elle plaidait une affaire de tout danger. Un garde du corps la suivait maintenant comme son ombre après une tentative d'assassinat à son domicile. Cooper lui avait d'ailleurs donné quelques tuyaux pour alimenter son dossier. Il était une bonne relation de travail, à qui elle pouvait avoir confiance. Lorsqu'elle avait appris son agression, elle n'avait pas hésité une seconde à lui rendre visite même si leur relation n'a toujours été plus professionnelle. Mais peut être certains en doutent, surtout les criminels avec qui elle est implacable, mais sous sa robe d'avocate, Kalisté cache un cœur bienveillant et humaniste. Cooper serait peut être surpris de cette visite !

Kalisté s'était un peu fait violence pour se rendre à l’hôpital. La dernière fois qu'elle avait du s'y rendre s'était pour y apprendre le décès de son frère. Pour autant, quelque chose avait changé en elle, lui permettant de surmonter ses mauvais souvenirs.

Elle toqua à la porte de la chambre du patient, en attendant l'autorisation de rentrer. Son garde du corps avait eu pour instruction d'attendre sur le palier. Dans sa main droite , elle tenait une assiette contenant quelques crêpes sucrées encore tiède, dont le parfum de fleur d'oranger alléchait les babines. Dans son autre main, elle tenait un casque de moto noir. C'était sa petite dernière folie avec l'achat d'une Motorcycles Mission RS. Elle fit son entrée avec un sourire lunaire au visage. Cooper ne l'avait probablement pas vue si rayonnante et belle en ce jour. Elle avait le regard pétillant qui pour une fois n'était pas caché par ses grosses lunettes noires qui lui donnaient ses traits sévères au visage. Tous ces indices laissaient à penser qu'elle devait être amoureuse.

- Bonjour Monsieur Cooper. Je suis venue m'enquérir de vos nouvelles. Je vous ai apporté quelques crêpes encore tièdes et sucrés. Je viens de les préparer. La nourriture dans les hôpitaux, ce n'est pas la panacée. Vous devez avoir faim. Il faut reprendre des forces ! J'ai fait placé un policier pour assurer votre protection, le temps qu'on mette le ou les responsables derrière les barreaux. Physiquement, vous avez l'air d'aller. Mais ayant été récemment victime d'une agression, et puis habituée à entendre de nombreuses victimes, je sais que psychologiquement ce n'est jamais facile de s'en remettre. C'est important de laisser sa familles ou ses amis vous soutenir



Kali
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Kali
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Dim 30 Déc 2018 - 18:11

Au début, je ne le reconnus pas tout de suite. Ce qui fut peut-être une bonne chose, pour éviter une autre réaction imprévue de mon propre corps. Oublier qu’une partie de cette histoire avait débuté avec cette paire d’ailes brutalement arrachées. Pas que je tienne Novak responsable de quoi que ce soit. Au contraire, cela avait été une victime, tout comme moi. Quelqu’un que j’avais voulu aider, sans y parvenir. Ce qui rendait ce face-à-face d’autant plus étrange et gênant. Nous n’étions pas vraiment proches, et j’avais échoué en beauté à retrouver ses agresseurs. C’était donc un étrange mélange d’émotions qui tourbillonnait dans ma poitrine, alors qu’il s’asseyait à mes côtés.

Qu’est-ce que je pouvais bien lui dire ? Désolé semblait tellement peu, et pourtant nécessaire. Je me sentais à cran, incapable de réfléchir, et donc d’agir, de peur d’être à côté de la plaque. Je n’étais déjà pas à l’aise avec les gens, mais depuis que je m’étais réveillé, cela semblait exacerbé. Ce qui n’aidait pas vraiment à ce que je me sente mieux. Heureusement pour moi, il prit la parole en premier. Le changement pour un ton plus informel me fit légèrement tressaillir, surpris d’une telle proximité et douceur. J’en restais sans voix, l’écoutant du mieux que ma concentration en vrac me le permettait. Machinalement, j’observais les biscuits qu’il m’avait amenés. Il aurait pu poser la déclaration d’indépendance que cela n’aurait rien changé.

Ne pas être en mesure de parler me permit au moins de suivre son discours, même si ce dernier m’étonnait de plus en plus. Je réalisais que, quelque part, cela aurait plus facile s’il m’en avait voulu. Le rejet et la piètre estime de moi-même, j’y étais habitué. Alors que ça… Il me fallut de grands efforts pour remettre mes pensées en ordre, et essayer de trouver une réponse cohérente. Et à défaut d’y réussir, puisque je n’estimais n’avoir plus grand-chose à perdre, j’y allais à l’instinct. Aussi foireux que soit ce dernier.

"Je… suis aussi désolé. Pour vos ailes. Tes ailes. J’aurais aimé pouvoir en faire plus…" J’essayais de me redresser un peu sur mon lit. Les blessures ne me faisaient plus mal, mais mon corps souffrait de courbatures et de divers relâchements. Chaque muscle et chaque organe ayant décidé de lâcher à un moment différent. Je m’y étais attendu, cela n’en rendait pas moins la chose plus agréable. "Ce n’est pas grave, pour la guérison. Je vais bien finir par m’en remettre. Tu n’aurais pas pu faire grand-chose pour mon mental en carton…"

Je me grattais la tête, toujours un peu embarrassé. Je n’étais pas habitué à l’exercice. Mais selon le psy, c’était quelque chose de nécessaire pour que j’arrête de me braquer et de tout garder pour moi. Mon corps n’en était plus capable, alors que j’avais tiré sur la corde pendant de trop nombreuses années. Mais savoir qu’il y avait quelqu’un pour me soutenir, cela aidait à avancer sans filet de sécurité.

"Merci. Pour tout. C’est du miel… qui vient de tes abeilles ? "

J’esquissai un petit sourire maladroit, mais sincère. J’avais toujours trouvé l’apiculture fascinante. C’était donc un bon point de départ pour commencer à se connaître.


J’avais imaginé recevoir de sacrées réprimandes, une fois que mon état serait stabilisé. Tout d’abord par Alice. Mais, si elle me faisait quelques remarques par-ci ou par-là, cela n’était pas arrivé. Sa colère cachait surtout de la tristesse et du soulagement plutôt que du véritable agacement. C’était plus perturbant, cela dit, et je ne savais pas comment y répondre, à part par de la gêne. Ensuite, il y avait Amelia… Je pouvais m’imaginer ses différentes réactions, mais je m’attendais surtout à de la colère. Elle était une combattante, une femme qui balayait les obstacles d’un revers de la main. Elle ne se laissait pas aller à ses émotions, trait pour lequel j’avais pu m’identifier. Jusqu’à ce jour du moins.

J’avais fini par craindre qu’elle se lasse de la loque que j’étais devenu. De ces soucis superflus que j’avais pu lui créer. De cette amitié que je n’avais pas assez honorée, en commençant par ne pas prendre assez soin de moi, comme elle me l’avait recommandé à de nombreuses reprises. Des regrets, encore et toujours.

Je fus donc plutôt désarçonné de la voir entrer avec calme. Ou du moins, un calme de façade. Je lui rendis son sourire timide.

"Salut." Je la regardais s’installer. Impeccable, comme toujours. Je remarquais la certaine distance, et ne sus pas comment l’interpréter. Un geste de protection, pour elle ou pour moi ? Je lui adressai un léger hochement de tête pour la remercier du bouquet. Je ne crachai pas sur un peu de gaieté et de changement dans cette chambre monotone. Surtout que je risquais d’y être encore pour un moment. "L’essentiel va. Le reste est encore en cours… Mais j’ai de la chance d’être bien traité."

Personne n’aimait les hôpitaux. Encore moins y rester de longues journées. Forcé à réfléchir à tout ce qu’on a essayé de mettre sous le tapis durant des années. Un mal nécessaire, pour les médecins et les psys. S’ils le disaient…

Elle s’installa sur le lit, et me scruta de son regard saphir, intense mais doux. Et je réalisai qu’il avait toujours été là pour moi. Mais qu’il ne le serait pas éternellement non plus. Je fermai brièvement les yeux lorsque sa main effleura mon front. Avant même de les sentir arriver, je savais que les larmes allaient me reprendre. Tant pis, je devais faire avec. Je rouvris les paupières, attrapant avec douceur sa main.

"Merci d’être là… De toujours avoir été là. Je ne peux pas en dire autant, mais… je vais essayer de me rattraper. Je te le promets…" Je reniflai, essuyant mes larmes avec ma main libre, soupirant profondément pour essayer de retrouver un peu de calme. "Si tu arrives à me prendre quelques livres, ce n’est pas de refus. Ce qui passe à la TV est toujours aussi merdique. Comment les gens peuvent aimer s’abrutir ? Et Roxy sera contente de te voir."

Je tentais un nouveau sourire, pas très convaincant. Mais j’étais véritablement heureux qu’elle soit là, malgré tout.


Ce n’était pas tant mon corps qui posait problème. Il ne faisait que suivre l’état de mon esprit déglingué. Mes constantes vitales avaient très vite remonté, et, à part quelques carences que plusieurs perfusions se chargeaient de combler, j’étais plutôt en bonne santé. Mais mon mental, c’était tout à fait autre chose. Un putain de rollercoaster permanent, ponctué de crises de paniques et de pleurs incontrôlés. Après les premiers jours, et l’impression d’avoir usé tout le stock de calmants de l’hôpital, j’étais devenu un peu plus stable. Assez pour recevoir des visites, en tous cas. Mais mon cerveau était toujours sans-dessus dessous, et mes nerfs autant à vifs.

Le psy avait eu une analogie pas terrible, mais qui expliquait assez bien mon état : j’avais érigé un barrage pour contenir mes émotions durant toutes ces années, et il avait pété. Pas qu’un peu. J’étais sans aucune défense désormais, à la merci de la moindre émotion. Celle-ci pouvait se trouver particulièrement exacerbée et incontrôlable, et j’allais devoir m’y faire, le temps que mon corps et mon esprits apprennent à construire des vannes plus saines pour gérer tout ça.

Voir Sean me fit beaucoup plus de bien que ce que je pensais. Lui, il savait… Et ce qui m’était arrivé n’y changeait rien. Ou du moins, pas complètement. Alors, même si j‘étais toujours dans un état de merde, je fis de mon mieux pour leur sourire, à lui et à Rackham qui l’accompagne. Je le connais pas tant que ça, et je ne sais pas trop comment me comporter avec ce dernier, mais… je suis quand même touché qu’il soit venu me voir.

"Salut." croassai-je de cette voix insupportable de malade. Je m’y étais fait aussi. Tout comme voir ma tête à chaque fois que je passais aux toilettes ou à la douche. Au moins, je pouvais le faire seul maintenant. Enfin, c’était pas comme s’il restait beaucoup de mon amour-propre de toute manière. Je sentis tout de suite une vague de culpabilité et d’angoisse me prendre, et réussis à la laisser couler pour n’afficher qu’une légère grimace. "Je sais… Je suis désolé de vous avoir inquiétés…"

C’était des mots un peu automatiques, que j’avais appris à dire avec l’aide du psy. Ils étaient sincères, bien qu’un peu forcés. Je me sentais toujours aussi mal d’avoir fait peur à tous ces gens, et d’avoir cru qu’il n’y avait personne pour s’inquiéter de mon sort. La grimace s’accentua cependant lorsque Sean demanda de mes nouvelles. Il était pas au courant, visiblement… Bon, c’était un exercice. J’allais devoir le faire souvent, de toute façon. Autant commencer ici…

"Ça va. Mon esprit est vraiment plus en compote que jamais, mais le corps… ça va, mieux qu’espéré." C’était toujours ça, j’essayais de me dire. Parce que j’avais vraiment failli y passer. Si ce n’était pour ce tour de magie que mon corps avait décidé de me sortir à la dernière minute, pour me faire rester. Pour de bon. J’inspirais profondément, cherchant mes mots. "Mais, apparemment… je suis devenu… immortel. Enfin, je l’étais déjà avant, c’était juste pas déclaré… je comprends pas grand-chose…"

Et peut-être que ce sera jamais le cas. Mais j’essayais de ne pas trop penser avec des « jamais » et « toujours ». Conseil du psy, le temps… que j’accepte. Alors, je préférais me concentrer sur mes visiteurs.

"Merci d’être venus…" Nouvelle inspiration profonde. "Sean… je peux te demander un service ? Tu peux… veiller sur Roxy pour moi, s’il te plaît ?"

Mon assistant avait beau afficher le sourire lors de ses visites, je n’étais pas dupe. Et si moi j’avais tous les soins donc j’avais besoin ici, ce n’était pas son cas.


J’avais déjà reçu toute une série de visites de flics et d’inspecteurs pour tenter de comprendre ce qui s’était passé à l’agence. Pour retrouver l’anti-prodige qui avait agi, très vraisemblablement lié à l’agression de Novak. Mais la vérité, c’était que je gardais très peu de souvenirs de l’agression. Encore moins de l’agresseur. Celui-ci s’était volatilisé dans la nature. Alors, tout ce que j’avais pu faire, la mort dans l’âme, c’était de donné ce que nous avions trouvé jusque-là dans cette affaire. Plusieurs pistes de sectes, de groupes extrémistes et d’individus connus pour leurs opinions violentes.

La seule pensée confortante que je pouvais avoir, c’était que nous devions avoir été sur la bonne piste. Sinon, cette attaque n’aurait jamais eu lieu. Peut-être qu’une fois que je serais de nouveau en état, je pourrais reprendre mes recherches. Mais cette perspective semblait inatteignable actuellement, alors que j’avais littéralement tout qui me tombait dessus. Mon mental se retournait contre moi, me laissant la majorité du temps dans un état léthargique qui ne me laissait pas le loisir de penser à mon boulot.

Après la surprise, j’imaginais donc que la visite de la seconde du procureur devait avoir un lien avec l’enquête. Quoique, elle semblait rayonnante, beaucoup plus que d’ordinaire, ce qui me perturba durant quelques secondes. Mais bon, je devais admettre qu’un peu de bonne humeur et de légèreté, ça ne faisait pas de mal dans un lieu comme celui-ci. Le plus suprenant, fut de l’entendre prendre de mes nouvelles… longuement. Et de m’avoir amené quelque chose à manger. Elle était plutôt connue pour être une dure à cuir, chose dont j’avais toujours eu l’impression lorsque nous avions eu l’occasion de nous croiser. Je tâchais de rassembler mes pensées, pour essayer de lui répondre.

"Merci, Madame Stevens… Vous avez raison, comme souvent. C’est vraiment immonde…" J’esquissai un petit sourire, et acceptais volontiers les crêpes, avec un soulagement non-dissimulés. Je mangeais lentement, pour éviter de rendre le tout et malgré l’absence d’appétit. Il fallait forcer, selon les médecins, pour que la sensation revienne. Mais c’était moins difficile quand il s’agissait d’aliments bons, c’était un fait. "Merci. Pour les crêpes et la surveillance. Vous avez l’air de bien connaître votre métier…"

Comme si je pouvais encore en douter. Mais je ne savais pas vraiment comment me comporter avec elle autrement que professionnellement, ce qui aurait été trop formel actuellement, de toute évidence.

"Et vous êtes venue en tant qu’amie, ou qu’adjointe du procureur ?" Peut-être les deux. Mais cela me faisait de toute manière plaisir qu’elle ait prit le temps de se déplacer. "Vous avez l’air d’aller… très bien."

Cela en faisait au moins une dans cette pièce. Chose qui me rassurait, malgré tout. J’avais vu défiler nombre de personnes, et cela faisait du bien un peu de sourire, de temps à autre.
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Lun 31 Déc 2018 - 17:01
Elle regardait le ballet des infirmière avec un œil d'habituée. Maintenant qu'elle marchait dans le couloir, elle ne savait plus trop ce qu'elle foutait là. Qu'est-ce qu'il en avait à faire, Cooper, qu'elle vienne le voir? Ils n'étaient pas amis. Ils n'étaient pas vraiment collègues. Elle n'était rien pour lui. Mais elle s'était dit que... qu'elle gagnerait à être plus ouverte. On le lui avait parfois dit ou fait remarquer, et elle le savait elle-même.

La flic résista à l'envie de bifurquer pour changer de service et aller rendre visite à Matthew au passage. Lui non plus, elle n'avait pas de raison d'aller le voir, et pourtant... Des fois, suivre ses envies, ça ne fait pas de mal, si?

Elle secoue la tête. Elle a eu la présence d'esprit de ne pas venir les mains vides. Pas de fleurs, pas de chocolats. Ça n'était pas un rendez-vous. Non, elle avait pris un autre type de cadeau. Presque un bouquin. Et si Cooper lui ressemblait autant qu'elle le pensait, il trouverait probablement ça divertissant... Un livre qui parlait de la criminalité à Edimbourg lors du dernier siècle, en mettant l'accent sur les affaires non résolues. Qui n'aime pas un bon mystère?
Sigrid se demandait parfois comment elle n'avait pas plongé dans la police plus tôt, vu son amour pour les polars. Un autre genre de mystère...

Elle salue d'un signe de tête quelques visages connus. Il faut dire qu'elle vient de temps en temps, en bénévole, pour s'occuper des gamins notamment. Ne pas quitter tout à fait le milieu de l'hôpital lui fait du bien. Quelques mots à une des infirmières qu'elle croise dans le couloir, pour savoir le numéro de la chambre. Le temps d'une dernière appréhension. Mais elle prends une inspiration et frappe, doucement, avant qu'on lui permette d'entrer.

Un sourire, maladroit.


- Salut, Cooper.

Après le Salon des Inventions, ils avaient continué à collaborer, d'une manière ou d'une autre. Elle leur facilitait la vie si besoin à New Scotland Yard, leur filait quelques tuyaux, et ils lui rendaient la pareille quand ils en avaient l'occasion. Mise à part l'interruption pendant son accident de travail... Cela fonctionnait plutôt bien. Elle s'était surpris à penser qu'elle aimait bien bosser avec eux. Cooper était efficace et silencieux, et Roxy... parfois trop pétillante, mais elle avait le mérite d'aborder les choses d'une toute autre manière qu'elle. Ils formaient une bonne équipe.

La rouquine se passe la main dans les cheveux, un rien gênée. Elle grimace.


- C'est Roxy qui m'a dit ce qui s'était passé. Quand je suis venue vous déposer un dossier...

Elle s'interromps. L'agression de James Novak, de la Potential Home, avait ravivé pas mal de choses. Les groupes religieux, elle n'aimait pas bien ça, mais lorsqu'ils étaient en plus anti-prodiges... C'était la garantie de se la mettre à dos. Elle pensa un instant à la dernière boîte, arrivée juste la veille. Ç'avait été un cardinal, cette fois. Le malaise l'avait prit. C'était l'oiseau préféré d'Axel. Est-ce qu'il l'avaient su ? Est-ce qu'il était en danger? Elle n'avait aucun moyen de le savoir. Enfin, pas sans reprendre contact avec lui. Elle n'était pas sûre de le vouloir.

Alors elle avait rassemblé un dossier sur Benoît Lafitte, dans l'idée de demander à Dany et Roxy d'y jeter un œil. Ils auraient peut-être de quoi recouper. Enfin. Le dossier était rentré avec elle, elle n'avait même pas eu la présence d'esprit de le laisser à l'assistant de Cooper quand elle avait appris la nouvelle. Dans l'ordre des priorité, un mec à l'hosto, ça bat une bande de tarés qui envoient des cadavres d'oiseau dans des boîtes en carton.

La Scandinave lui tends le livre.


- Tiens. Quand j'ai passé dix jours à l'hosto, en février, j'dois dire que c'est ce qui me manquait le plus. Alors... Je sais pas, j'me suis dit que ça te ferait peut-être plaisir.

Elle hausse les épaules, comme si tout ça n'avait aucune importance. Et c'est probablement le cas.


- J'ai... regardé les rapports que t'as fait aux collègues, concernant ton agression. J'ai demandé à être mise sur le coup. A retardement, hein, mais...

Red leva les yeux au ciel, exaspérée par son comportement. On s'en fichait un peu, non, qu'elle bosse sur l'enquête? Quel bien ça pourrait lui faire? Elle se tait, et reste plantée au milieu de la pièce. Elle n'était pas très forte pour être de ce coté des patients. C'était une infirmière dans l'âme, pas une amie. Elle était plus douée pour ce qui tournait autour de la médicine, en tout cas. Un instant, elle regarda le dossier qui pendait au pied du lit. Elle résista à l'envie de le feuilleter : c'était affreusement personnel. Elle finit par poser un quart de fesse sur une table collée au mur. Pas trop loin de Dany, mais pas trop près non plus. Bon sang, à quelle distance on a le droit de se tenir d'un collègue-mais-pas-tout-à-fait?

- Tu tiens le coup?

Demander comment il se sentait aurait été ridicule. Surtout après que Roxy lui ait donné quelques détails. Elle n'osait même pas imaginer ce qu'elle ressentirait si elle apprenait qu'elle était devenue immortelle. La seule chose qui fait avancer, dans la vie, c'est de se dire que ça aura une fin. Sinon, à quoi bon faire des efforts? Une petite voix lui dit que ça n'était pas vraiment le bon truc à dire en présence d'un nouvel immortel. Surtout un qu'elle ne connaissait pas très bien.

Elle se sentait ridicule. D'être passée pour ne rien dire. Ce n'était pas comme si sa présence changeait quoique ce soit.


- Je voulais... je sais pas, juste te dire que je pense à toi. On les choppera, tu sais. On laissera pas passer ça.

Un "on", pour ne pas dire "je". Quelle importance a-t-elle, Sigrid, en tant qu'individu dans cette histoire? Pas des masses. Dire "je", ça serait tout ramener à elle. Alors elle dit "on". Et elle espère qu'elle ne ment pas. Qu'ils trouveront, ensemble, les enfoirés qui ont agressés... l'un des leurs.
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Mer 2 Jan 2019 - 21:46
Dès qu'Alice lui avait communiqué le feu vert des médecins pour les visites, Vox était sorti de sa léthargie et s'était rendu tôt le lendemain suivant à l'hôpital. Il s'imaginait que Roxy et Elias avaient dû se précipiter à son chevet et il aurait fait de même s'il n'avait pas subi une importante gueule de bois couplée à l'envie d'être au calme avec le détective. C'était pour ces raisons qu'il avait choisi de passer le voir dès les premières heures, afin d'éviter la foule. Il ne voulait croiser personne d'autre, même si cela signifiait rester peu de temps. Il savait que la barwoman veillait consciencieusement sur lui et le professeur lui en était reconnaissant, mais au vu de l'état lamentable dans lequel il avait été ces derniers jours, il préférait ne pas avoir à faire à un remontage de bretelles propre en ordre. Il avait eu tant de choses à digérer et devait déjà prendre sur lui pour faire bonne figure devant son ami, il n'aurait pas supporté plus.

Il traversa les couloirs de l'hôpital d'un pas mesuré bien qu'il fut fébrile depuis qu'il avait quitté son appartement. Lorsqu'il arriva devant la porte de la chambre, il attendit plusieurs secondes avant de frapper quelques coups fermes, attendant qu'on l'invite à entrer. Il entendit une voix lui demander d'attendre un instant avant de voir sortir un infirmier qui lui sourit avec bienveillance et fit un geste pour qu'il rentre. Owen le remercia et n'eut pas le temps de souffler qu'il pénétra dans la pièce pour voir Data allongé sur son lit. Cette vision lui tordit l'estomac, le ramenant des années en arrière. Il avait horreur de le voir comme ça et jamais il ne s'y ferait. Il espérait bien que c'était la dernière fois qu'il devrait lui rendre visite à l'hôpital car il n'était pas sûr qu'il puisse en supporter d'autres.

Il s'avança pourtant avec un léger sourire et vint s'asseoir à ses côtés sur le lit, posant un petit sac en papier sur la tablette devant lui.


- Salut Cooper.

Il n'ajouta rien de plus et se pencha pour le prendre dans ses bras en soupirant et le serrer avec force durant un long moment. Les sanglots le submergèrent malgré ses vains efforts pour les retenir. Dany traversait déjà assez de bouleversements, il n'avait pas besoin de devoir gérer son ami en plus. Sauf que le musicien avait failli le perdre, tout du moins c'était ce qu'il avait cru avant d'apprendre son immortalité. Il pensait ne plus le revoir, ne plus pouvoir le toucher ou lui parler. Il croyait l'avoir perdu et peut-être était-il faible de craquer de la sorte, peut-être pourrait-on le lui reprocher, mais il trouvait que c'était une putain de bonne raison pour le faire. Il n'en revenait pas de le sentir contre lui, de pouvoir humer la peau de son cou et de sentir son cœur battre contre sa poitrine. Cela lui retournait la tête comme un autre battement de cœur l'avait fait il n'y avait pas si longtemps que ça. Mais s'il y avait bien une chose à laquelle il ne devait pas penser à présent, c'était à ce qui s'était passé le jour de la fusillade. Il était venu voir le détective et c'était sur lui qu'il allait concentrer son attention.

Il chassa donc toutes les pensées qui parasitaient son esprit et se détacha de lui pour planter son regard dans le sien. Un sourire soulagé et tendre se glissa sur ses traits et il fit remonter l'une de ses mains de son dos à sa joue pour la caresser avec douceur, comme pour vérifier qu'il n'était pas en train de rêver.


- Tu es là.

L'évidence même, mais il avait eu si peur que ce ne soit plus le cas qu'il ressentait le besoin idiot de le dire. Il se décala pour prendre un peu de distance en s'essuyant le visage et désigna le sac d'un geste.

- Je t'ai apporté de la musique. Je recycle un peu mes idées de cadeaux, désolé, mais je me suis dit que tu apprécierais plus que des fleurs. Et il y a du café aussi, du vrai. J'espère que tu peux en boire.

Il n'avait aucune idée des restrictions que les médecins lui avaient imposé ni de ce en quoi consistait son traitement maintenant qu'il avait guéri en un temps record. Il était encore trop fragile psychologiquement, ces derniers jours l'avaient prouvés, mais physiquement, il paraissait en forme pour quelqu'un qui s'était fait tirer dessus quelques jours auparavant. La route allait être longue et Owen serait là pour le soutenir de son mieux, même s'il avait l'impression déchirante de lui être inutile. Il ne savait pas ce que cela faisait de traverser un tel choc, une telle attaque, une telle annonce. Cependant cela ne l'empêcherait pas malgré tout de rester à ses côtés, avec son sourire, même si ce n'était que pour lui répéter que tout allait bien se passer. Il aurait voulu savoir comment il allait, ce qu'il ressentait, mais il avait le sentiment qu'à force d'entendre cette question et de devoir répéter la réponse, Dany finirait par s'agacer. Il ne voulait toutefois pas qu'il pense qu'il s'en fichait non plus, alors il lui prit doucement la main pour la serrer, tentant de lui montrer sa profonde affection par ce simple geste.
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Jeu 3 Jan 2019 - 13:50





Who wants to live forever? [Mini scénario] Tumblr_mgp2ohG4Q81qaj2afo1_500 Who wants to live forever? [Mini scénario] Tumblr_inline_p9pnjeyqN71rjwhx3_250




Une des fleurs ne se tient pas comme Clark l'aimerait. Autrement dit, droite.
Elle impose une inclinaison à la plante. Brusquement, elle voit sa mère faisant exactement le même geste. Image, fulgurance de son enfance. Qui lui fait reculer la main. Ces mimétismes la place toujours devant des contradictions qu'elle peine à évacuer. Amélia admire sa mère. La femme. Pourtant, jamais au grand jamais, elle ne désirerait lui ressembler.
La voix de Daniel lui parvint. Elle se focalise sur lui.

- Hum. Oui j'ai croisé ton médecin. Il a l'air sérieux. Sérieux. Un qualificatif neutre. Qualité primordiale pour un individu qui a en charge des vies humaines. Qui devrait aller de soi. Pourtant il y a des monstres même ici. Prudence n'est donc pas superflue aux yeux amicaux. Prudence est même indispensable étant donné le contexte. Raison de plus pour avoir agit. Je l'ai googlelé. Il a été un précurseur pour tout ce qui touche au soin des grands brûlés. Tu le savais ? Je t'enverrais l'article. Parce qu'il est bon de savoir qui pose les mains sur votre corps. Qui en prend la maîtrise.

Clark fit un tour d'horizon de la pièce. Elle agit comme si elle est l'occupante de la chambre. Comme elle le ferait pour un de ses frères. Avec le même niveau d’exigence et d'attentes. Elle note l'atmosphère. La température de la pièce. L'état des vitres.
En Écosse les soins ne sont pas gratuits. -Daniel a-t-il une bonne assurance?- L'argent est déboursé. Le service doit donc, d'autant plus, être à la hauteur.

- Le personnel te traite bien ? La violence hospitalière est loin d'être un mythe. Lui aussi. Amélia garde en tête des séjours désagréables. La faune n'est pas toujours là par vocation. Les petits tyrans. Les blasés. Cooper n'a pas à vivre ce genre d'expérience. Il a déjà eu son compte. Et bien plus. Ce héros malgré lui. Amélia lui sourit. Ils ont donné ta date de sortie ? Anticiper et contrôler le déroulé des événements. Même si ça ne se fera pas, avant plusieurs semaines, selon elle. Ils peuvent s'organiser. Roxanne, Alice et elle, pour préparer la sortie. Car la douleur ne disparaît pas une fois sortit du bâtiment. Se remettre prend du temps.

Des larmes. Dix ans qu'ils se connaissent tous les deux. Si Clark a pleuré devant lui. L'inverse n'est pas vrai. Aucune rupture amoureuse. Aucun décès prématuré. Aucune douleur non plus. Rien n'avait encore tiré la larme à l’œil de Cooper.
Çe doit être l'état de choc.

- Danny. Tu n'as pas à me remercier. Lui assura-elle avec fermeté. Lui laissant cette main qu'il a volé. Pressant délicatement ses phalanges sur les siennes.

Elle épie son regard gris et épuisé.
Recherchant les raisons d'un émois pareil. De cette petite confession au creux de draps rêches. Il n'y a qu'un mourant ou un condamné qui demande pardon. Mais Data est vivant. Il le restera. Quant à ce qui est de la présence. Clark élude. Ce n'est pas le moment pour parler de ce qui a été. Cependant, le sachant afaiblie, elle compense par prodiguant encore de cette tendresse tactile, quand il lui rend sa main.

- Hum. Je n'ai plus de TV depuis au moins dix ans. Enfin, il y en a une chez Ezio. Mais je me demande bien à quoi elle lui sert. Ezio Lampeduza. Oui. Amélia en parle. Sans jamais vraiment en parler. En filigramme. Comme on le fait des sensations familières et agréables. Comme de quelque-chose dont on redoute la disparation soudaine. Chez le Sicilien chaque fois que l'Américaine vient. l'écran est noir de nuit. Un genre en particulier ? On va peut-être t'éviter les policier ? Un peu de sciences-fiction. J'ai découvert un auteur ! Abraham. Daniel Abraham. Il fait une saga. The Expanse. Le tome est sur sa liseuse. Ainsi que trois autres. Ils l'accompagnent dans les transports. Une bonne distraction entre deux réunions.

Les bruits de l’hôpital perturbe l'ouïe. Une seconde. Amélia sent ses entrailles se contracter un peu plus.
Heureusement, leur discussion fait un barrage. Alors la belle se focalise sur Danny. Elle se reprend. Parle plus plus fort et plus vite. Se sentant presque coupable de ne pas réussir à se concentrer sur le blessé.

- Cela fait une éternité que je ne l'ai pas vue ! Ça me fera plaisir aussi. Les amis proches de l'inspecteur ont souvent plut à Amélia. Que ce soit Andy, Élias, Owen. Autre chose ? Lui demande-t-elle, douce.

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Ven 4 Jan 2019 - 17:28

Who wants to live forever?

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Quand Sean m'avait appelé j'm'attendais pas à me retrouver dans un hosto. Ca avait bien changé depuis la dernière fois où j'en avais vu un. Bah en 300 ans tout change. L'ambiance y était très aseptisée. Du blanc partout et cette odeur de désinfectant entêtant... Nan décidément j'aimais pas les hôpitaux. Amélia était née à la maison près de la crique qu'on avait du côté des mers chaudes. On était là depuis quelques heures, j'avais usé les magasines et le distributeur. Sean faisait le Paris-Dakar avec son « T ». Ca commençait à stresser l'infirmière. Je souffle.

Calme toi Sean. Tu stresses les blouses blanches. Et si t'arrives énervé devant Cooper tu vas le stresser. Excusez le Miss. C'est un bon pote à lui qui est sur le billard alors il stresse. J'suis sûr que vous comprenez. J'lui fais un petit sourire en coin en rajustant ma veste. Je me sens pas des masses à l'aise dans

J'aurai du prendre le jeu de cartes que j'avais laissé sur le Walrus. Ca aurait peut être été déplacé mais ça aurait eu le mérite de tenir Sean occupé loin de l'infirmière. Finalement y a un mec en blanc qui débarque. L'infirmière nous donne le feu vert. Et là, Sean démarre en trombe. Quand est-ce qu'il a fait monter un turbo sous sa 4L? Il connaît l'hôpital comme sa poche ma parole. Je le suis d'un bon pas.

Quand on rentre dans la chambre c'est plutôt obscur. Y'a qu'une lampe d'allumée. Je sais pas trop comment réagir. J'suis pas trop à mon aise. J'avais beaucoup entendu parler du bonhomme mais je le connais pas vraiment. Je sais juste que là, il a besoin d'aide. L'immortalité lui est tombée dessus comme la misère sur le pauvre monde. Et je connaissais ça. Lui s'était pris une balle moi une corde. Dans un cas comme dans l'autre, on aurait jamais du se relever.

Je me déplace en silence. J'lui souris quand il me sourit. Salut mon grand. Physiquement ça allait. Mais apparemment c'est le psyché qui est en bordel. C'est normal après un truc pareil. Fallait encaisser le fait que maintenant on allait arrêter de vieillir et voir ce qu'on aimait dépérir puis mourir sans rien pouvoir y faire. J'avais mis longtemps et beaucoup de rhum pour accepter ce fait. Je m'approche du lit de Cooper et lui dis. Cooper ? Si je puis me permettre... Je suis comme toi. Si t'as besoin d'aide pour appréhender l'immortalité, tu peux me contacter. Je lui tends ma carte de visite. C'est mieux de pas affronter ça seul...Mon équipage aussi connaît. Ils le sont aussi en partie. Je voulais pas être envahissant et chacun gérait ça à sa façon. Je lui proposais mon aide. A lui de voir ce qu'il en ferait.



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Sam 5 Jan 2019 - 11:54
A travers son empathie, James pouvait sentir le trouble qui agitait l'esprit de Danny. En un sens, c'était le signe de blessures bien plus vives que celles de son corps. Le détective était peut être hors de danger à ce niveau -et sa vie n'était vraiment plus près de se terminer, c'était le cas de le dire. Les dégâts étaient bien plus profondément ancrés, ce n'était pas quelque chose dont il allait pouvoir se remettre rapidement. Le traumatisme de l'attaque était une chose, mais apprendre que l'on était désormais immortel, sans y avoir été préparé au préalable, sans avertissement... Beaucoup en rêvaient, mais qui ne se réalisait jamais à la légère.

« Oh, tu n'y peux rien, pour les ailes. » Novak haussa les épaules, encore un geste simple qui lui paraissait désormais étranger sans ces dernières. Plus rien n'était vraiment pareil, et s'il les regretterait toujours, il avait fini de les pleurer. Du moins il l'espérait. Il ne pouvait pas continuer à se lamenter, pas quand ses amis et la Potential Home avaient besoin de lui. « Peut-être bien qu'on n'a pas à être désolés. Ce qui est arrivé est arrivé, on ne va pas pouvoir le changer. Mais on peut redoubler d'efforts pour que cela n'arrive pas à d'autres. »

Il sourit. Quelque chose lui disait que quel que soit son état, Cooper n'allait pas abandonner sa quête. Et il n'était pas question de l'en décourager, pas quand c'était peut-être ce genre d'affaire qui allait pouvoir lui permettre de rester concentré. Trouver une cause, c'était l'un des meilleurs moyens que Castiel avait trouvé pour vivre son immortalité. Ne pas baisser les bras, tant qu'il y avait encore à faire. Un motto puissant.

« On ne dirait pas, au début, mais le mental c'est aussi quelque chose qui se répare. Et je pense qu'il y a quelque chose de plus solide que tu ne le crois sous le carton. Tu ne seras pas seul pour le découvrir, en tout cas. Et je ne parle pas seulement de moi. Je crois qu'il y a bien plus de personnes qui tiennent à toi que tu ne le penses. »

Que ce soit à l'école ou ailleurs, James avait pu faire la connaissance -de près ou de loin- de pas mal de gens qui faisaient partie du cercle du détective et qui tenaient à lui. Gear, notamment, et bien d'autres. La désormais longue vie de Danny ne serait pas solitaire, il en avait la conviction.

« Il vient de mes abeilles, oui. Enfin, elles ne sont pas vraiment à moi, on travaille ensemble, plutôt. Elles sont en repos pour le moment, c'est la saison. Travailler avec elle est agréable, et elles ont un effet apaisant sur les empathes. Je ne sais pas trop pourquoi, mais c'est quelque chose que j'espère découvrir. Tu devrais venir les voir, quand tu seras sorti. Je t'expliquerai les bases, si ça t'intéresse. »

Mais voilà que d'autres visites se présentaient, et James ne voulait pas s'imposer trop longtemps, et laisser à chacun le temps de retrouver le privé. Il lui adressa un dernière sourire sincère, allant jusqu'à lui tapoter maladroitement -mais doucement- l'épaule.

« D'ici là, n'hésite pas. Je serai toujours là. »

James avait d'ores et déjà décidé de le considérer comme un ami, c'était ainsi qu'il fonctionnait. Et que le détective le sache ou non, il s'en était fin pour toute une vie d'immortel.
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Sam 12 Jan 2019 - 17:42


Who wants to live forever ? WATCHMAN & DATA

Je regarde l'un et l'autre. Ils sont raccords. La temporisation. Il y a des gens qui savent faire ça. J'ai sus le faire. Quand j'étais aux commandes de l'équipe. Je savais comment leur parler. Comment agir pour que la synergie de groupe tienne. Que tout fonctionne. Parce que c'était ça ou on crevait tous. Aujourd'hui, ma seule responsabilité est de mettre à jour les logiciels de traquages. Décadence.

Mais enfin, je n'y pense pas. Je suis là pour Daniel.

_ Calme toi… Ouais. Ouais. Je me calme. Je suis calme. Ça se voit non ? Calme comme un Apache.

Me calmer… Il en a de bel mon Rackman. Me calmer ! Alors que des salopards s’en sont pris à l’un de mes meilleurs potes. Non mais oh. Déjà que Marvel ça m’a bien remonté. Y avait quand même Lydia et Mish dans la salle. Là on passe au level suivant. Je ne suis pas remonté je suis furax. Okay !! Donc me calme...

« Mmm. »

_ Je vais péter la gueule de ces connards oui !

On entre. Je redescends presto en voyant le pote alité. Malheureusement c’est une scène vécue. Plusieurs fois. Tellement de fois. Alors je sais que pleurer ou gueuler ne changeront rien à l’affaire. Quand on se retrouve sur le lit blanc on veut juste que les gens soient cools. Qu’ils soient simples. C’est ce que je veux être pour Daniel. Je vais être cool. Je ne vais pas faire chier.

Je roule pour me retrouver à sa hauteur. Je l'observe. Il n'a pas l'air en forme. C'est le moins que l'on puisse dire. Mais je suis soulagé de le voir avec les yeux ouverts.

_ Okay. Bah c’est déjà ça. Hein. On va dire que tu as eu du bol.. Voir le positif même le plus infime. Daniel est en train de me parler. Il respire. Il est en vie. C’est ça qui est bien. De ce que j’ai compris en plus c’est parti pour… durer. Si j'ai bien compris. Si on me l'avait dit... Sa question me détourne une seconde de ma pensée métaphysique. Cette fois je souris plus vite et plus vrai. C'est toujours ce que nous inspire la belle Roxy.

_ Bien sûr. Je ne vais pas laisser la petite sœur affronter ça seule. T’en fais pas Danny. T'as pas besoin de me le demander. Tu le sais, non ? Elle est la seconde personne que j'ai recherché quand on a eu la nouvelle. Bien sûr. Je n'ai qu'un frère de sang. Roxanne c'est la petite sœur que je n'ai pas eu. Je ne veux pas qu'il s'encombre la tête avec des « détails ». je suis sur le coup.

L’Immortalité. Quel bordel. J'écoute Jack parler. Dire. C'est vrai. Il est vieux comme Hérode lui. Il ne m'en a jamais trop parlé à moi. A part quand il évoque son passé très très lointain. Mais c'est en sous-texte. Qu'est-ce qu'il veut parler de ça avec un mort en sursis de toute façon. Je ne vois pas l'intérêt. Alors, je cherche un truc pour rendre la situation moins lourde, moins grave, moins... vraie.

_ Toi tu te concentre sur toi. Tu guéris tout ça. Quand tu sors on se fait la cuite du siècle. C'est à peu prés ça qu'on attend de la part d'un pote, non ? Il me semble. Parce que philosopher sur la vie, la mort, la non-mort... je ne sais pas comment faire. Je ne suis pas du tout le mieux placer pour aider quelqu'un à se projeter dans l'Enfer pour toujours. Alors, je souris. Lui, il est plus fort que moi. Il va s'en sortir. Il faut.

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Dim 20 Jan 2019 - 16:29

Je remarquais quelque chose assez vite. Personne ne savait vraiment comment rentrer dans une chambre d’hôpital. Il y avait toujours cet instant d’hésitation avant de pousser la porte. Et je devais admettre que je n’avais pas de réponse à cette interrogation. Comment rentrer dans cette putain de chambre. Ni comment recevoir les gens qui rentraient. Ça non plus, ce n’était pas évident. Et j’avais un peu l’habitude, maintenant. Et pourtant, à chaque fois, c’était comme la première fois. Je ne m’y ferais jamais. Sûrement parce qu’une part de moi était surpris de recevoir de la visite. Autre que le corps médical, le psy ou la police.

L’avantage, quelque part, c’était qu’on était souvent les deux gênés. A ne pas savoir comment réagir. Ça me rassurait un peu. On était dans le même bateau.

Un sentiment que j’avais déjà ressenti avec la figure rousse qui venait d’entrer dans la pièce. Je devais admettre être un peu surpris de la voir, mais d’un autre côté, je ne pouvais pas m’empêcher de lui rendre son sourire avec douceur. Parce qu’une partie de moi était aussi ravi de la voir.

"Salut, Eriksson."

Je m’entendais pas bien avec les flics, en général. Au mieux, on se supportait. Je faisais ce que je devais faire, c’est-à-dire mon boulot, et pour le reste, c’était leur problème. Deux exceptions notables : Sean, et Sigrid. On s’entraidait, on se comprenait, et on partageait de nombreux points de vue. Ils étaient efficaces, agréables avec qui travailler. Et puis, un peu plus aussi. Surtout pour Sean, camarade de boisson. Ami, oui. Pour l’agent Eriksson, je ne savais pas trop. Mais j’étais tout de même heureux de sa visite.

Je lui fis un petit signe timide pour l’inviter à avancer. Je l’observais un instant, un peu embarrassé à mon tour. Roxy devait encaisser beaucoup, et ça n’avait pas dû être évident pour mon interlocutrice de l’apprendre ainsi.

"Ah…" Je baissai le regard, encore peu habitué à gérer le flot d’émotions qui m’assaille. Au moins, j’arrivais à le contenir maintenant, au prix de longues heures d’entraînement. Je ne savais pas si je serai capable un jour de m’y faire… Lorsqu’elle me tendit un livre, je relevai la tête pour l’observer, la curiosité reprenant le dessus. Je me sentis à nouveau un peu mal, de ne pas en savoir plus sur son hospitalisation. Peut-être que j’aurais dû m’y intéresser plus, au lieu de croire que cela l’aurait embarrassée. Après tout, elle était là pour moi. Mais l’attention me toucha sincèrement. "Merci. Je m’ennuie comme un rat mort. C’est exactement le genre de bouquins qu’il me faut."

J’esquissai un petit sourire, avant de la regarder, un peu étonné. Je ne savais pas trop comment réagir au fait qu’elle ait demandé à être mise sur l’enquête. Un peu de gêne, des remords, mais aussi du soulagement. Alors, je me lançai dans une réponse qui pourrait résumer tout ça.

"Merci. Avec toi, ça avancera sûrement. Je suis désolé de ne pas pouvoir t’aider autant en retour…"

Je me rappelais qu’elle avait été dans le corps médical, dans une autre vie. C’était fou comme on gardait certains réflexes… Je me redressai légèrement, sans la quitter du regard. Je hochais les épaules.

"J’essaie. Mais ça avance, c’est toujours ça." Mon regard dévia un instant sur la fenêtre qui donnait sur l’extérieur. D’un côté, je mourrais d’envie de partir de cette fouttue chambre. De reprendre le boulot, de vivre à nouveau. D’un autre, je savais que je n’étais pas prêt. Surtout pour affronter certaines choses… A ses paroles, je reportai mon attention sur Sigrid. Tout aussi perdue que moi. Et c’était sans doute l’une des choses dont j’avais besoin en ce moment. Une amie qui soit aussi paumée que je l’étais.

"Merci. Pour tout. Ça me fait plaisir que tu sois venue." Je lui adressai un sourire un peu plus affirmé, avant de m’éclaircir doucement la voix. A mon tour d’être gêné… "Et… si tu as besoin d’aide… c’est peut-être un peu tard aussi… Mais n’hésite pas. Je veux te rendre l’ascenseur. "

Passer à un cheveu de la mort me faisait au moins davantage penser à l’avenir plutôt que de ressasser le passé. Je l’aurais presque conseillé, mais évidemment, c’était de mauvais goût. Surtout maintenant. Alors, je préférais passer ce moment au calme avec Sigrid, à feuilleter le livre qu’elle m’avait offert pour essayer de trouver des pistes à ces anciennes affaires. Ce qui me donnait un peu l’impression d’être sorti et de retour au boulot. Une bouffée d’air frais plus que bienvenue.



S’il y avait beaucoup de surprise quand je voyais la porte de ma chambre s’ouvrir, il y avait aussi une certaine appréhension. Voire peur. Car, si la majorité des visites me procurait au final du plaisir, je n’étais pas certain que cela soit le cas pour toutes. J’avais conscience d’avoir inquiété de nombreuses personnes, qui ne l’avaient clairement pas mérité. Et je savais que pour certaines, ce serait plus difficile d’y faire face. A chaque fois que j’entendais quelqu’un s’arrêter devant ma porte, je ne pouvais pas m’empêcher de sentir mon cœur se serrer d’angoisse. Comment allais-je faire pour m’en sortir ? Pour oser les regarder ? Est-ce que ça allait encore se transformer en crise de panique ?

Est-ce que j’allais pouvoir vivre à nouveau sans que tout n’échappe à mon contrôle, même mon propre corps ?

Je ne m’étais pas attendu à ce que le coup vienne alors qu’un infirmier était en train de sortir, aux premières heures du jour. En même temps, je n’aurais jamais pu être prêt. Alors, autant y aller, d’une manière ou d’une autre. Pas le choix maintenant. L’instant où mon regard se posa sur Owen, je sentis mon estomac se retourner et mon cœur lâcher. L’espace d’une seconde, je me rappelai de cette même scène, il y a des années de cela. Et ce fut presque insupportable. Je détournai le regard, à la fois honteux et heureux de le voir. Et histoire de me calmer, de reprendre mon souffle.

"Salut, Morrison…"

Je n’osais toujours pas le regarder. Mais fut bien obligé lorsqu’il me serra dans ses bras, me prenant totalement au dépourvu. Et l’entendre sangloter fut pire que tout. Je me sentais tellement misérable de le mettre dans cet état, encore. Et encore, à l’avenir. Mais le plus pathétique, c’était que j’avais tellement besoin de lui, de ce contact, de sa présence. Même si je savais que ça nous ferait souffrir, je m’accrochai à sa chemise de toutes mes forces. C’était l’un de ceux dont je craignais le plus la visite, car je savais pertinemment qu’il était capable de me faire avoir une crise d’angoisse. Rien qu’en imaginant qu’un jour, je le perdrai inéluctablement.

Je mis tous mes efforts pour ne pas craquer, et pour me contenter de simplement pleurer contre lui. Ça me coûta toute mon énergie, mais je réussis plus ou moins à sauver les apparences pour enfin lui faire face. A esquisser un faible sourire lorsque sa main caressa ma joue, similaire au sien. Et à caresser sa joue en retour.

"Et tu es là…"

Malgré l’angoisse, le soulagement de le voir était bien présent. J’essuyais mes larmes du mieux que je pu, avant de me concentrer sur ce qu’il m’avait amené. Mon regard s’attarda sur le sac qu’il venait de m’apporter. Ça me touchait toujours, ces attentions. C’était plus que ce que j’aurais jamais imaginé recevoir. Et loin d’être superflu. Je sentis à nouveau les larmes me monter aux yeux.

"C’est parfait Owen. Merci. Merci d’être là…" Je lui attrapai la main pour la serrer, inspirant profondément pour ne pas perdre pieds. "Je suis… désolé. Désolé de t’avoir inquiété à nouveau, je ne voulais pas…"

Je fermai les yeux pour contenir un sanglot. Il fallait que je me calme. Maintenant. Il n’était pas venu pour s’inquiéter davantage. Je devais lui montrer que je remontais la pente. C’était la seule chose sur laquelle je devais me concentrer. Je ravalais mes larmes, et tentai un léger sourire, rouvrant les paupières pour le fixer. Et dire la première chose qui me passa par la tête.

"Le café ici est immonde." J’eus un petit rire nerveux. J’aurais aimé lui demander s’il avait vu Elias. J’aurais pensé que ce dernier serait le premier à venir. Mais non. Et Alice n’avait pas de nouvelles. Ce qui me surprenait. Mais, là aussi, je me sentais soulagé de ne pas avoir à l’affronter. Je me sentais si épuisé, et je ne savais pas encore si j’en étais capable… Alors, autant rester sur des sujets plus sûrs. "Tu me sauves la vie, Morrison. Encore."

Je caressai doucement sa main. Ce qui n’aidait pas à contenir la tornade de sensations que je ressentais à l’intérieur de ma poitrine, mais au moins, cela m’aidait à me calmer un peu. Et pour le moment, c’était tout ce que je voulais. Juste passer un moment avec lui, à parler musique, cuisine, PH. Rien de plus.



Je devrais m’habituer, à perdre les pédales. À ce que mes émotions me trahissent. Et que tout parte en vrille. Les médecins et le psy disaient que ça finirait par passer. Et si ce n’était pas le cas ? Cette pensée me terrifiait. D’un autre côté, je l’avais cherché. A refouler tout durant ces nombreuses années. J’allais devoir assumer. Mais Amelia aussi ne semblait pas être elle-même. C’était déstabilisant. Mais aussi… rassurant ? Je me sentais un peu moins seul. Et là aussi, je devais accepter le fait que je ne l’étais pas autant que je pensais l’être. Ce qui faisait beaucoup à assumer d’un seul coup.

Sa recherche sur mon médecin, par contre, ne me surprenait pas. Au contraire, je la reconnaissais bien là. Ce qui ne m’empêcha pas de laisser échapper un léger rire. Un peu comme à l’époque, où la vie n’avait pas fait de nous ce que nous étions devenus. Un peu de légèreté, dans le malheur.

"Avec plaisir. C’est toujours bon de se renseigner. Heureusement que j’en ai fait mon métier…" Je me redressai un peu, fixant la pièce avec elle. Tout ce blanc me tapait sur les nerfs. Et la vue extérieure me rappelait surtout ce qui me manquait. Mais j’avais conscience de ma chance. Alors, je ne me plaignais pas. "Très bien. Et pas encore. Avant le Nouvel An, si tout se passe bien."

Bien que l’envie de partir soit plus que tentante, je ne me sentais pas non plus prêt à affronter le monde. Et mes propres démons. Aussi, je me pliais à l’avis des médecins et du psy. Et prenait mon mal en patience.

Et que de mal… Les visites aidaient, mais m’épuisaient aussi. Le moment d’enfin mettre certaines choses au point. Des choses qui parfois auraient dû être faites il y a des années de cela. Et les émotions qui allaient avec en plus. Et je ne pouvais pas m’en empêcher. Je serrais doucement sa main, le temps de reprendre mes esprits.

"Si. Parce que tu es là pour moi. C’est important. Surtout maintenant."

Maintenant que commençait une nouvelle vie, a priori infinie. Et que je ne me sentais toujours pas prêt. Peut-être que ça viendrait. Mais je devais apprendre à me concentrer sur le moment présent. J’esquissai un léger sourire, chassant mes larmes d’un revers de main.

"A prendre la poussière…" Je reniflai, reprenant le cours de la conversation. "Pourquoi pas. Si ça te plaît, ça peut être mon cas aussi."

En matière littéraire, je n’étais pas sectaire. Seule la qualité m’importait. Enfin, dans cette chambre d’hôpital, j’aurais même lu un Barbara Cartland tellement je m’ennuyais à certains moments. Je voyais que cette visite coûtait à mon interlocutrice. Peut-être à cause de moi, ou d’anciens souvenirs. Alors, je continuais à serrer sa main, pour essayer de la réconforter. Et de la rassurer à son tour.

"N’hésite pas alors." Je souris doucement. "Tu veux me parler un peu de toi ? D’Ezio ? Du boulot ? Ou peu importe. J’aimerais savoir comment ça se passe pour toi."

Autant se concentrer sur l’essentiel. C’était un bon début. Et puis, je n’avais pas besoin de plus en ce moment. Juste discuter d’elle, de tout et de rien. De notre passé, de notre futur. Un peu d’humanité dans ces murs blancs.



Novak semblait s’être fait à la perte de ses ailes. Pas physiquement, on voyait qu’il gardait certains réflexes. Mais psychologiquement, il avait fait son deuil. L’inverse de moi, en somme. Mais c’était apaisant et rassurant de le voir m’en parler. Et puis ses paroles avaient du sens. J’en ris légèrement, tant cela me semblait être la logique même. J’aurais dû y penser avant, mais bon, j’essayais de ne pas être trop dur avec moi-même. Il avait raison, mieux valait se concentrer pour aider les autres et leur éviter ce qui nous était arrivé.

"Peut-être… Ce serait plus efficace en tous cas. Mais les excuses, c’est important aussi. Pour commencer…"

Et j’avais encore du chemin à faire. Mais j’allais y arriver. Petit à petit. C’était tout ce qui me restait à faire, alors, j’allais tout faire pour ne pas foirer ça. Et autant accepter l’aide que je pouvais, maintenant que j’avais compris au prix fort que je ne pouvais pas m’en sortir seul. Je continuais donc à l’écouter avec attention. Malgré ses airs maladroits, il avait beaucoup de sagesse. Ça se sentait qu’il avait vécu longtemps. J’espérais pouvoir arriver à ce degré de calme et de maturité un jour. Mais c’était encourageant. Et un peu frustrant, de réaliser ses erreurs et bêtises, rétroactivement.

"Il paraît, oui…" Je poussais un léger soupir, m’en voulant de ne pas l’avoir réalisé à temps. Mais bon, je devais aller de l’avant maintenant. Même si je préférais pour l’heure ne pas trop penser à certaines personnes, que j’avais sûrement fait souffrir plus que nécessaire… "On va voir ce qu’il y a sous le carton, maintenant."

Et puis, il était temps de m’ouvrir un peu. Certaines personnes le méritaient et me l’avaient prouvé en venant me voir, alors que je ne m’y étais pas attendu le moins du monde. Je devais faire l’effort d’aller vers eux, et d’arrêter un peu de faire mon ermite. Ou du moins, essayer. On ne changeait pas des années de comportement replié sur soi en un clin d’œil. Heureusement, avec certaines, c’était plus facile.

"Un travail de groupe. Et je suis certain que ça ferait un bon projet de cherche, ça doit bien intéresser quelqu’un à l’école…" Y a tellement de trucs qui se font dans cette école, et que je voyais défiler dans mon feed de news chaque jour. Enfin, avant l’incident en tous cas. J’essayais de ne pas trop penser à ce que j’allais devoir rattraper en rentrant. "Ça me ferait plaisir, oui."

Je lui souris doucement, toussant un instant à sa tape. Je continuais néanmoins à afficher un léger sourire, et hochais la tête en guise de remerciements. Les mercis, c’était également important. Une autre leçon apprise de ce merdier. Et grâce à des personnes comme James Novak.


Sean avait l’habitude des blessés. Pas que ce soit forcément plus facile, mais au moins, sa réaction est plus tempérée en apparences. Ce qui me convenait très bien, et je me sentais déjà un peu mieux de le savoir là. Lui sans doute plus que quiconque pouvait comprendre ce que ça faisait d’être là. Peut-être pas pour l’immortalité, mais ça, c’était sans doute pour ça qu’il n’était pas seul aujourd’hui. Alors, dire que j’avais du bol, c’était plus qu’un euphémisme.

"J’ai énormément de chance." confirmai-je après les avoir salués. Je me sentais encore épuisé, et loin d’être sorti d’affaire. Mais j’étais en vie, c’était déjà un bon début. Pour le reste… j’étais dans un de ce moments où ça allait un peu mieux, où j’arrivais à penser que je verrais bien en temps voulus. Ça ne durerait pas. Mais pour l’heure, et en l’heure compagnie, c’était bien que je sois pas trop dans le cirage.

Et puis, je devais essayer de penser aux autres, à défaut de penser à moi-même. Déjà à Roxy, qui avait dû supporter tout ça. Elle était forte, et je savais qu’elle finirait par s’en sortir. Mais cela n’empêchait pas qu’elle avait aussi besoin qu’on s’occuper d’elle. Et pour ça, il n’y avait pas de meilleure personne que Sean. Il était comme un frère pour elle, et le voir lui ferait beaucoup de bien. Et inversement. Ils avaient l’air de passer de bons moments ensembles. Peut-être était-il temps que je m’y intéresse un peu plus…

"Merci beaucoup."

Les mots me manquaient pour exprimer ma gratitude. Alors, je me contentais d’un bête sourire fatigué. Et encore, je ne m’attendais pas à la suite. J’observais Rackham, surpris par son initiative et son aide. Je restais silencieux un instant, observant la carte, peinant un peu à faire le lien entre ses mots et mon cerveau épuisé. Mais finalement, l’information parvint à faire son chemin. Et je me sentis à la fois gêné et reconnaissant. Alors, là encore, je ne pus que sourire doucement.

"Merci. Je viendrai vous rendre visite. Merci… à vous deux, d’être venus."

L’avenir s’éclaircissait un peu. Je ne savais toujours pas où j’allais, mais avoir des pistes était rassurant. Et surtout, savoir qu’à la sortie, y aurait des gens pour venir fêter ça, mine de rien, ça faisait une grande différence. Je laissais échapper un léger rire à la remarque de Sean, avant d’opiner du chef.

"Ça, c’est une sacrée motivation. Tu peux compter sur moi."

La boisson, c’était toujours un bon sujet de discussion. Avant de prendre des nouvelles de mes deux visiteurs, parce que bon, parler que de moi, ça mettait tout le monde mal à l’aise au bout d’un moment. Je préférais me concentrer sur eux, pour oublier un peu cette chambre dans laquelle j’allais encore sûrement passer des semaines. Un peu de normalité, à nouveau.
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Lun 28 Jan 2019 - 23:26





Who wants to live forever? [Mini scénario] Tumblr_mgp2ohG4Q81qaj2afo1_500 Who wants to live forever? [Mini scénario] Tumblr_inline_p9pnjeyqN71rjwhx3_250




La louve revient tranquillement vers son vieil allié. Bien entendu il fait un trait d'humour. Elle le prend avec le sourire. Au moins cela veut-il dire que Cooper a -un peu- plus l'esprit au clair.
Même si la jeune femme ne se précipite pas non plus. Cette agression a été violente. Les séquelles ne sont pas tous visibles. Ce n'est pas les bleus qui l’inquiété le plus. C'est tout ce qui est caché, sous la peau, dans la tête.

- Oui. D'ailleurs Danny. En parlant de ton métier... quand tu iras mieux, j'aurais une nouvelle enquête à te proposer. Façon de voir plus loin que ces murs blancs. Il le faut. Lui déclara sa consœur d'Arche. Ils ne sont plus à NYC depuis des années maintenant. Au moins la venue de Clark sur Édimbourg aura eu ça de positif. Retrouver Cooper. Elle n'oserait lui dire à présent. Mais elle aurait eu bien besoin d'un ami pendant les deux années qui ont précédé son départ. Enfin c'est le passé. Tout comme ce dossier qu'elle aimerait -pourtant- lui mettre entre les mains.

Lisser le tissu, blanc lui aussi, par réflexe ménagé. Amélia ne maîtrise pas ce type de toc. Ils sont là pour l'aider à canaliser son esprit. Mesurer ses pensées. Juguler ses émotions. Elle darde son regard d'eau sur le blessé. Pendant qu'un calcul débute. Le temps, les jours, le nombre de visites possibles.

- Le Nouvel an... Fait la brune en écho à la réponse. Le nouvel an. Cela lui paraît lointain. Sauf que c'est pour ainsi dire demain. Amélia ne sait pas où elle sera pour ce jour de célébration. De fête. Elle n'a pas vraiment l'esprit à penser ce type de détail. Il y a beaucoup trop de choses à faire.

Ils se fixent. L'émotion est au rendez-vous ce soir. Mais sans doute est-ce une bonne chose. La chair n'est pas la seule à guérir.

- C'est ce que font les amis. Ils sont là. Conclut Clark. Son sourire un peu plus expressif. Un peu plus tendre. Pour adoucir le cœur de Data.

Sans retirer sa main de la sienne elle se contorsionne pour regarder derrière elle. Dans son dos. Il lui semble avoir vu une boîte de mouchoirs tout à l'heure. Il y en a bien un. Mais il est trop loin, posé sur l'autre table. Le moment n'est pas idéal pour se lever. Alors la belle vient aider à effacer les traces des larmes de sa main fraîche.

- Je t'amène ça... jeudi ? Demain c'est une grosse journée. Enfin toutes les journées sont « grosses ». Le mercredi qui vient s'annonce plus tendu.

Amélia scrute son ami. Elle a un petit sourire. Surprise. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'ils parlent d'elle. C'est lui qui est étendu dans un lit d’hôpital. Parce qu'il a failli mourir. Ce n'est pas elle. Mais, parce qu'elle sait à quoi correspondent les journées ici, elle comprend. Alors, elle se plie gracieusement à l'exercice. Parler d'elle.
Il y a une époque où c'était tellement plus facile.

- Ça se passe... bien. A l'échelle de ce qu'elle a devant les yeux. Il lui semble indescend de dire autre chose. De fait, en prenant du recul. Ce en quoi Daniel l'aide bien ce soir-là. Clark n'a pas à se plaindre. J'ai quitté la Commission gouvernementale. Pour retourner sur le terrain. C'est... mieux. Retourner sur le terrain. C'est en effet ce qu'elle a dit à son supérieur. Le Président. Sans omettre non plus que sa position -personnelle- la plaçait finalement devant des choix dits Cornéliens. Des choix qu'elle n'aurait jamais songé devoir faire un jour. Elle. La si intègre « Head ». Quoique c'est justement cette intégrités qui l'a poussée à agir. A partir. Je crois que ça me plaît comme ça. Mais, elle n'est plus certaine. En fait, ses objectifs n'ont pas changés. Mais la forme, la forme, elle ne sait plus. Sans doute ce monde des chiffres l'a-t-il usée. Ce qui était prévisible. Plus jeunes, ils en parlaient déjà se souvient-elle. Avec Ezio. Ça va. Je crois. Je ne suis pas facile. Et avec sa famille... ça me complique pas mal les choses intérieurement. Quel doux euphémisme. On dit ne pas reprocher au fils les péchés du père. C'est l'adage. Mais quant est-il quand le frère aîné est un grand Criminel ? Amélia ne sait rien. C'est ce qui la perturbe. Depuis qu'elle à 15 ans elle sait où elle veut se rendre. C'est la première fois que son avenir est incertain. De cette façon. Elle a beau avoir quarante ans. Quelle angoisse... - Je ne sais pas où je vais. Mais... j'y vais. Soupire-t-elle. Avant de transformer cet élan de fatalisme en rire. Un rire qui brise un petit peu son joli masque.

Quand le silence retombe dans la chambre Head pose une main sur celle de Cooper. La mine qu'il abore créer de la compassion. Le plaisir de discuter passe après la bienveillance naturelle de la commerçante.
De plus, ce sera l'alibi de sa pudeur.

- On en reparlera. Tu as l'air fatigué. Je vais y aller. Pour ce soir. Précise-t-elle avec ce sourire entendu. Loyal.

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