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Ven 16 Mar 2018 - 23:59
L'invitation était arrivée par sms quelques jours après la St-Valentin. Elle avait arraché un sourire et un roulement d'yeux à Vox, mais il l'avait accepté avec plaisir malgré tout. Qu'elle ait été suggéré par une tierce personne, au hasard il penchait sérieusement pour Roxy, ne l'étonnait guère connaissant son ami. Il le côtoyait depuis assez de temps pour savoir qu'il n'était pas du genre expansif et encore moins à être plein d'attentions pour ses proches. Cela ne partait pas d'un mauvais sentiment c'est juste que... il ne savait pas faire. Tout du moins c'était la conclusion à laquelle était arrivé le professeur de musique et à vrai dire, il s'en fichait un peu. Certaines personnes pourraient se sentir offensé mais il n'en était rien pour lui. Au contraire, l'humeur généralement bougonne de Dany le faisait sourire, il trouvait ça attachant en fin de compte, sachant pertinemment que ce n'était pas un mauvais bougre. Et que c'était plutôt un bon coup, ce qui ne gâchait rien ! Doublé d'un excellent cuisinier.

Après une journée bien remplie par des répétitions intenses, il avait tout juste eu le temps d'acheter une bouteille pour l'apéritif et de passer par chez lui pour se préparer avant de filer vers l'Agence Cooper. Ses écouteurs vissés dans les oreilles, il descendit du taxi d'un pas rapide et parcouru les quelques mètres qui le séparait de l'épicerie asiatique. Sur le montant d'une porte à côté de la vitrine remplie d'aliments en tout genre se trouvait un interphone. Il aurait pu passer inaperçu aux yeux de ceux qui ne cherchaient pas à rencontrer un détective privé, mais Owen avait eu l'occasion de passer par là et il sonna en attendant sagement qu'on lui ouvre. Tourné vers la rue, il appréciait l'air qui s'était un peu réchauffé et qui annonçait enfin le printemps. Il écoutait un morceau choisit pour cette atmosphère, qui le faisait instantanément se sentir bien et lui donnait le sourire. Il le transportait dans un autre monde et avait ce pouvoir de le rendre immédiatement serein. Pas qu'il ait des soucis en particulier, mais la semaine à la PH avait été chargée et cette soirée entre amis tombait à pic.

Il sortit de sa rêverie en entendant le bruit caractéristique de la porte qui s'ouvrait. Il détacha son regard de la rue qui se vidait peu à peu et profita encore quelques instants de l'agréable fraîcheur ambiante avant de se tourner pour s'engouffrer dans la cage d'escaliers. Il gravit les marches quatre à quatre et se retrouva rapidement sur le palier. Après quelques coups rapides afin d'annoncer son arrivée, il se débarrassa de ses écouteurs qu'il fourra dans la poche de sa veste et entra sans plus de cérémonie. Ce n'était pas franchement quelque chose qu'il faisait en règle générale, mais connaissant l'oiseau, il devait sûrement être assis à son bureau en train de travailler. Pour changer. C'était déjà un miracle qu'il se soit bougé pour lui ouvrir avec l'interphone. De plus, il avait l'autorisation du maître des lieux pour procéder ainsi.


- Toujours prêts à accueillir tes invités comme il se doit à ce que je vois Cooper ?

Il était entré d'un pas leste et lui avait lancé ça d'une voix rieuse en ajoutant un clin d’œil à la plaisanterie. Après avoir posé un sac plastique contenant une bouteille et une boîte plastique fine et carrée, il s'approcha de lui pour le saluer et le prendre dans ses bras. Ce genre de geste, il ne se l'autorisait jamais en public, car bien que lui soit plutôt du genre démonstratif, il n'en allait pas de même pour son ami. Il était d'ailleurs curieux que ces deux-là s'entendent aussi bien alors que tout semblait les opposer. Certes ils partageaient parfois le même lit dans des ébats très agréables, mais selon l'expérience de Vox, cela ne suffisait pas à entretenir une belle amitié. Il fallait peut-être chercher leur entente dans leur amour commun de la musique qui les avait réuni dès le départ et qu'ils continuaient à entretenir depuis.

- Je t'ai apporté un petit cadeau... Il lança un coup d’œil au sac posé sur la table. La qualité n'est pas aussi exceptionnelle que sur un vinyle, mais c'est une exclusivité. Une petite session d'enregistrement que j'ai faite l'autre jour.

S'il y avait bien une personne avec laquelle il pouvait partager ce genre de choses, en-dehors de ses amis musiciens, c'était bien Data. Il savait qu'il était apte à apprécier tout le travail, toutes les nuances, toutes les harmonies que pouvait contenir un morceau, même si le principal intéressé en doutait. Il s'agissait cette fois-ci d'un groupe de blues-rock avec lequel il venait de collaborer pour la première fois. Il s'était occupé d'enregistrer la deuxième guitare et les chœurs sur quelques titres. L'entente avait été immédiate et il était très fier de ce qu'ils avaient réussi à créer. Il se réjouissait d'entendre l'avis du détective sur la question.
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Jeu 22 Mar 2018 - 17:27
Quand Roxy m’avait suggéré d’envoyer un cadeau en retour à celui d’Owen, j’avais été plutôt soulagé de l’avoir sous la main pour m’aider à le faire. Quelle idée de m’offrir des trucs, surtout pour une fête. Commerciale. Qui fête les couples. Rien qui ne me corresponde. Mais c’était plutôt par politesse que nous lui avions envoyé quelque chose en retour. Et j’en étais parfaitement satisfait. Pas mon associé. Roxy m’avait alors littéralement harcelé pour que je lui offre « quelque chose de plus personnalisé ». On avait fini par trouver un accord, surtout pour que j’aie enfin la paix. Roxy pouvait faire preuve d’une obstination telle qu’elle finissait par prendre le pas sur ma patience. Une invitation à venir manger avait donc finalement été envoyée, et acceptée.

Cela avait été une bonne excuse pour retourner faire des courses et prendre un peu l’air. Avec l’approche du printemps, Roxy devenait de plus en plus énergique. Davantage que d’ordinaire. C’était parfois difficile de faire tenir mon associé dans l’Agence, surtout quand Fawn et Moira étaient dans le coin. Alors, dès que je le pouvais, je les faisais sortir. On avait assez de boulot à faire à l’extérieur. Ou, dans le cas présent, des achats à faire. Roxy adorait venir avec moi dans les épiceries fines et les marchés, comme un gosse dans un parc d’attractions. Il lui fallait vraiment peu, et ça faisait toujours une paire de bras en plus pour porter les sacs.

Tout cela pour que, le jour J, je donne congé à tout le monde pour avoir la paix et pouvoir cuisiner en paix. Mais, pour être honnête, la curiosité de Roxy me faisait toujours craindre que mon associé ne débarque à l’improviste. Et peut-être avec d’autres… Je préférais toutefois me concentrer sur la préparation de mon menu pour ne pas trop y penser, passant une bonne partie de la journée à la cuisine. Le tout accompagné par le vinyle de Simone qu’Owen m’avait offert, parce que, dixit Roxy « Ça lui fera plaisir de constater que tu l’écoutes ». Bien sûr que je l’écoutais. Mais parce que c’était de la musique que j’aimais. Enfin bon. Quand je ne surveillais pas mes plats, j’étais sur mon téléphone ou mon ordinateur pour vérifier les infos et bosser. Parce qu’on ne se refaisait pas.

Je terminais avec un peu d’avance sur l’heure du rendez-vous et me décidais donc à continuer le boulot. Pas de repos pour les braves. Toujours était-il que je ne vis pas passer les minutes qui restaient, et que la sonnette de l’entrée en bas vint me tirer de mon rapport d’analyse de données. Je n’eus même pas besoin de me lever pour appuyer sur le bouton, l’avantage d’un don comme le mien, laissant ensuite le soin à Owen de monter, puisqu’il connaissait le chemin. Le temps de boucler une dernière partie de mon boulot.

"J’ai davantage de clients que d’invités." rétorquai-je en levant les yeux vers lui. "Sois content de faire partie de la seconde catégorie, beaucoup plus restreinte, Morrison."

Toujours semblable à lui-même, charmant et de bonne humeur. Tout mon contraire. Enfin, je me levai pour le saluer, tout de même heureux de le voir malgré les circonstances. J’eus une légère hésitation, avant de le serrer dans mes bras à sa suite, avec moins de naturel et de spontané. Mais avec sincérité. Je me retins de lever les yeux au ciel à la mention d’un autre cadeau, avant de comprendre de quoi il s’agissait. Intrigué, je regardais le sac qu’il avait amené.

"On va voir ça. Merci." Le tourne-disque s’arrêta au loin, coupant la voix de Simone alors que le bras se levait pour se reposer à côté. Je retournais vers mon ordinateur pour y mettre le CD, levant un bref instant le regard vers Owen. "Osso-Buco et risotto alla milanese. Ça te va ?"

De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix. Avant de lancer la musique, je proposais quelque chose à boire à Owen, faisant voler une bière jusque sur le bureau pour ma part. Puis, je fis démarrer la démo, croisant les bras pour me concentrer et l’écouter avec attention. Owen avait ce don agaçant de savoir maîtriser n’importe quoi en musique. J’étais certain que si j’inventais un nouvel instrument avec un bout de ficelle et une cannette vide, il arriverait à en jouer comme un virtuose. Mais c’était ce qui rendait sa discussion et son avis aussi intéressants. Quand on ne parlait pas de ses qualités autres que musicales.

"C’est plutôt pas mal." conclus-je après un silence religieux. "C’est ta voix dans les chœurs, parfois. Tu as fait autre chose ? Tu feras des concerts avec eux ?"

Je commençais à avoir l’oreille, et à reconnaître la patte de la Sirène dans certains morceaux. Tout en discutant, des plats commencèrent à arriver dans la pièce principale de l’agence pour se poser vers la table basse et le canapé qui faisaient également office de salle d’attente. Pour l’apéritif, j’avais simplement fait quelques toasts avec de la tapenade maison.

"J’ai réussi à en sauver plusieurs pots." signalai-je à l’attention d’Owen en m’asseyant et en entamant ma bière. "Elias peut s’en enfiler plusieurs en une journée…"

A croire qu’il ne venait ici que pour ça.
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Jeu 22 Mar 2018 - 22:38
L'odeur qui flottait dans la pièce annonçait un repas délicieux qui donnait déjà l'eau à la bouche du musicien. Lui-même était un piètre cuisinier qui arrivait tout juste à se sustenter avec des pâtes et des plats à l'emporter, alors il appréciait lorsqu'on lui préparait un bon petit plat. D'autant plus lorsque c'était une personne aux attentions limitées comme l'était Dany. Comme depuis toujours, sa vie avait un rythme fou, entre ses cours et ses multiples projets, ses voyages parfois. Il adorait ça et ne l'aurait échangée pour rien au monde, mais le fait est que lorsqu'il devait faire de la place dans son planning, c'étaient souvent ses heures de repas qui passaient à la trappe. Manger sur le pouce était une expression qui aurait pu être inventée pour lui. Il y avait tant de choses exaltantes à voir, à faire, à découvrir, à partager. Tant de musique à créer, écouter et ressentir ! Il mangeait pour rester vivant et n'était pas incapable d'apprécier, mais il avait des choses bien plus importants à ses yeux à faire. Il ne rechignait pourtant pas à partager des instants autour d'un dîner, en bonne compagnie, comme c'était le cas à présent.

Comme il s'y était attendu, le détective était encore en train de travailler lorsqu'il passa la porte de l'agence, mais daigna tout de même se lever pour lui rendre son accolade avec cette pudeur attendrissante qui pouvait parfois pointer le bout de son nez. Quand ce n'était pas son fameux air grincheux qui le caractérisait et qu'il avait pris pour l'accueillir. Sa remarque tira d'ailleurs un rire à Owen ainsi qu'un roulement d'yeux. C'était à se demander pourquoi il s'imposait une soirée avec un tel énergumène ! Mais cette sale bête était un ami de longue date qu'il adorait et dont les humeurs ne l'effrayaient pas. Elles faisaient partie intégrante de son charme. Ce n'était pas pour autant que le professeur n'aimait pas le charrier un peu. Il lui fit donc une petite courbette en parlant d'un ton qui se voulait admiratif.


- Monsieur me fait trop d'honneur, vraiment.

Un sourire des plus innocents s'installa sur ses lèvres alors qu'il ôtait sa veste pour la déposer sur le dossier d'une chaise. Au loin la voix de Nina Simone s'évanouissait, ce qui arracha un sourire à Vox qui regardait son ami revenir vers lui avec la démo.

- Au moins tu apprécies mon cadeau... Il connaissait assez bien Dany pour savoir qu'il n'aurait jamais pensé à faire tourner le vinyle juste pour lui faire plaisir. Il lui lança un sourire, content d'avoir vu juste, puis hocha la tête un bref instant en s'installant dans un fauteuil avant de valider le menu. C'est parfait ! Si c'est aussi bon que ce que je sens, je n'aurais pas perdu ma soirée!

Il accepta une bière qui vint se poser avec légèreté devant lui alors que les notes du premiers morceaux résonnaient dans l'air. Instantanément, Owen ferma les yeux et commença à battre la mesure, ses doigts s'envolant dans les airs pour jouer les parties qu'il connaissait à présent par cœur. Il se laissa aller à fredonner de temps à autre entre deux gorgées avant de rouvrir ses paupières lorsque le CD arriva à son terme. La remarque de Data lui arracha un nouveau sourire. Plutôt pas mal dans son langage ça voulait dire qu'il avait aimé. Il avait également reconnu la voix du musicien, mais après toutes ces années, le contraire aurait été étonnant.

- Yep, les chœurs sur certains morceaux et sinon la deuxième guitare. Pour ce qui est de la scène, on n'en est pas encore là. Il faut encore masteriser l'album, ça c'est une version assez brute. Et ils sont à la recherche d'un gratteux, alors on verra bien le moment venu !

Le professeur n'aurait pas dit non pour partager la scène avec ces musiciens de talent, mais il était dans son travail comme dans sa vie privée : il butinait et passait d'un projet à l'autre sans regret. Si l'occasion de continuer l'aventure se présentait, tant mieux, sinon, il se jetterait à corps perdu dans une nouvelle expérience musicale enrichissante. Il ne manquait ni d'idées, ni de contacts pour remplir son agenda et laisser libre court à son inspiration et à ses envies. Et si vraiment il ne trouvait rien à faire, il pourrait toujours passer le temps de manière agréable en charmante compagnie. Il fallait aussi se détendre et s'amuser un peu de temps à autre, s'accorder une pause n'était pas une mauvaise chose. Cette pensée lui arracha un sourire alors que, tout en sirotant sa bière, il regardait, fasciné, l'apéritif venir se mettre en place sur la table basse du salon. Il adorait assister à ce genre de scène qui revêtaient pour lui l'aspect d'un ballet. Autant Cooper pouvait lui envier son don, autant le musicien trouvait qu'il n'avait pas de quoi se plaindre. Certes leurs pouvoirs n'avaient rien à voir l'un avec l'autre, mais il trouvait ça plutôt pratique de pouvoir déplacer des objets par la pensée.

- Merci ! La prochaine fois dis-lui que tu es en rupture de stock. Ou que tu as d'autres amis qui aimerait en profiter... Ou alors vires-le carrément et trouves-toi une planque pour la bouffe.

Un nouveau coup d’œil rieur et il entama la tapenade avec enthousiasme. Il réalisait à présent qu'il n'avait pratiquement rien avalé de la journée, en-dehors de plusieurs cafés et d'un minuscule sandwich. Son ventre criait famine et connaissait assez les talents culinaires du détective pour que Vox se jette sur les toasts. Il ne manquait plus qu'une chose à ce charmant début de soirée : de la musique. Il se leva donc d'un mouvement gracieux pour aller fureter dans la collection de disques de son ami en chantonnant une mélodie qu'il avait composé la veille et qu'il n'arrivait pas à se sortit de la tête. Il tomba sur un album qu'il connaissait bien et après l'avoir posé sur le tourne-disque et lancé la lecture, il retourna s'installer sur le fauteuil.
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Lun 26 Mar 2018 - 22:48
Je ne savais pas comment faisait ces gens toujours de bonne humeur. Elias, Roxy, Owen. A croire qu’ils se partageaient une technique qui m’était inconnue. Ou peut-être que mon cerveau n’était tout simplement pas programmé pour ce genre de mode de pensée. La simple idée que je puisse avoir un tel comportement m’était étrange et incongrue. Je laissais donc ça aux autres avec grand plaisir, cela leur réussissait beaucoup mieux. Et dans le fond, je les appréciais aussi pour cela. Même quand Owen fit le pitre, me faisant lever les yeux au ciel pour une énième fois, avec un petit geste agacé de la main pour signifier que c’était bon, j’avais compris. Et que son sourire ne m’y trompais pas, aussi angélique qu’il semblait être.

"Bien sûr que je l’apprécie…" répondis-je, un peu surpris qu’il me fasse remarquer quelque chose qui me semblait évident. Je n’arrivais même pas à dire si cela me plaisait ou non qu’il me connaisse aussi bien. Mais il semblait sincèrement heureux, aussi j’en conclus que c’était l’essentiel. De même, le menu lui convenait. Ses paroles sur une soirée perdue me laissèrent songeur, mais je ne répondis rien.

Une bière en main, on écouta la démo qu’il avait amenée et pour laquelle il avait participé à l’enregistrement. Mon attention se focalisa sur la musique, mais de temps en temps, mon regard tombait sur Owen, qui rejouait certaines parties les yeux fermés. J’esquissai de légers sourires devant ce spectacle singulier et fascinant, avant de me concentrer à nouveau sur la musique avec une expression plus neutre. Une fois le CD terminé, je donnais mes premières remarques, assez positives, même s’il me faudrait écouter les morceaux à nouveau et écouter une version plus définitive pour fixer mon avis.

"Je vois." dis-je en hochant la tête. "Tu dois sûrement avoir des contacts que cela pourrait intéresser, avec ton réseau." Il avait tellement de projets que je m’y perdais parfois un peu. Mais cela faisait aussi partie de l’intérêt de son travail, aussi diversifié que prolifique. "Tu me tiendras au courant."

Parce que finalement, le voir sur scène, seul ou avec d’autres groupes, c’était tout simplement une expérience irremplaçable et qu’aucun enregistrement ne pourrait reproduire. Un spectacle à ne pas rater. Et nul doute qu’il en avait conscience, aussi, pas besoin de le lui rappeler. C’était déjà assez frustrant de le voir faire tout cela avec autant de facilité, pas besoin de gonfler encore son ego déjà assez important. Tout comme avec Elias, d’ailleurs. Ces deux s’étaient vraiment bien trouvés, à mon grand désarroi parfois.

L’apéritif se mit ensuite en place devant nous, et j’étais tellement habitué –ou fatigué, ou les deux- que je ne remarquais même plus cette spécificité de mon don. Comme Owen sans doute, c’était devenu une seconde nature. Et en parlant de l’autre idiot, j’ouvris les pots de tapenade rescapés pour les disposer sur la table avec des toasts.

"Tu sais comme il peut être déterminé…" commentai-je en me servant une petite portion, laissant mon invité prendre le reste. A en croire son appétit, il n’avait pas beaucoup mangé non plus aujourd’hui. "Et comme on peut difficilement lui dire non."

Je poussais un soupir, et observais Owen se lever pour aller choisir une musique. Je ne saurais dire si c’était lié à son don, ou tout simplement inné chez lui, mais il y avait quelque chose de fascinant dans la manière dont il se déplaçait. Une sorte d’élégance sensuelle, dont il jouait certainement. Mais dont je n’allais certainement pas me plaindre. Il porta finalement son choix sur Chuck Berry avant de revenir s’asseoir à mes côtés. Un simple hochement de tête vint approuver cette sélection musicale, et je bus ma bière quelques instants, avant de dire, un peu hésitant :

"J’espère ne pas te faire perdre ta soirée. Saint-Valentin ou pas… ça me fait plaisir que tu sois là, Vraiment. Merci d’être venu."

J’affichai un léger sourire en le regardant, sincère. Nous étions peut-être différents, lui et moi, mais d’une étrange façon, nous nous entendions. Et d’une manière si naturelle et spontanée que c’était à souligner. Cela m’arrivait tellement peu. Owen faisait partie de ces rares personnes qui réussissaient à me mettre à l’aise et à vouloir donner le meilleur de moi-même. Je n’étais pas parfait et ne le serai jamais, mais au moins, avec eux, je voulais essayer de tendre dans cette direction.

"Ça va le boulot à la PH ? Plus tranquille ?" Puis, je pointais ses cheveux avec un léger amusement. "Tu reçois beaucoup de compliments, j’espère."
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Ven 15 Juin 2018 - 21:02
Il ne fut pas étonnant pour Vox d'avoir la confirmation qu'il avait vu juste avec son cadeau de Saint-Valentin. Autant il avait voulu titiller le beau détective en lui envoyant un présent pour cette fête dont il se fichait sûrement éperdument, autant il n'avait pas poussé la blague jusqu'à lui offrir quelque chose de complètement cliché ou à côté de la plaque. Il connaissait son amour pour le jazz en général et pour Nina Simone en particulier et cette petite perle était des plus appropriées. Rares étaient les occasions où il pouvait se montrer affectueux avec son ami, il n'avait donc pas hésité à saisir cette chance de faire un geste qui, malgré le roulement d'yeux qu'il avait du provoquer, avait été apprécié. Tout comme l'invitation à dîner l'avait été par le musicien confortablement installé sur un fauteuil, prêt à savourer l'apéritif. Avant cela, ils écoutèrent avec attention le CD qu'il avait amené et après avoir recueilli les premières impressions et remarques de Data, il lui répondit d'une voix enjouée.

- Je leur ai déjà donné quelques numéros de personnes que cela pourrait intéresser oui. Il but une gorgée avant d'ajouter sur un ton de conspirateur. Comment pourrais-je oublier de prévenir ma groupie favorite ?

Un rire clair s'échappa de sa gorge à la seule pensée de Dany se comportant comme un fan hystérique. Loin, très loin de l'homme qu'il observait d'un regard amusé, attendant de voir ses yeux se lever au ciel comme c'était le cas dès qu'on le charriait un peu. Vox adorait ça, cette apparence bougonne qu'il ne fallait pas trop prendre au sérieux et dépasser pour trouver ce qui se cachait derrière. C'était ça qui l'avait attiré vers lui la nuit de leur rencontre. Un je-ne-sais-quoi de mystérieux qui demandait à être découvert. Quelque chose de plus que la plupart de ses conquêtes ou amis. Daniel Cooper, il fallait le mériter et après toutes ces années d'amitiés, le musicien était d'accord pour dire que cela en valait la peine. Et il fallait dire qu'il en avait fait du chemin depuis qu'ils se connaissaient et il aimait à penser qu'il avait contribué, à sa manière, à ce que son ami s'ouvre un peu plus au monde. Lui et tous ses proches qui l'entouraient en formant un noyau solide d'irréductibles amis.

Et en parlant de leur ami commun, il ne put s'empêcher d'éclater de rire en imaginant Elias faire un véritable raid dans la cuisine du détective. C'était bien son genre ! Et il était sûrement le seul à pouvoir se permettre ces choses sans se faire virer manu-militari. Il avait quelque chose de spécial qui faisait qu'on ne pouvait que l'aimer une fois qu'on le connaissait. Il était exubérant, criard, avait un ego surdimensionné que même Owen n'atteignait pas et pourtant... Pourtant il était un ami fidèle et toujours là, que ce soit pour faire la fête ou discuter de choses plus sérieuses. A bien y réfléchir, c'était peut-être ça son plus grand pouvoir. Cette capacité à se faire aimer malgré des traits de caractère qui auraient été insupportables chez d'autres. Avec un sourire sincère, il lui répondit d'une voix douce.


- En même temps, c'est pas pour le défendre, mais... Ta cuisine vaut le détour. Il dégusta une bouchée avant de poursuivre. Mais je suis d'avis qu'on lui passe bien trop de choses à ce gamin, il va falloir sévir!

Ce qui n'était peut-être pas si faux que ça, mais cela faisait longtemps que Gear était un grand garçon et il ne voyait pas comment il aurait pu le refréner ou le contenir d'une quelconque manière. En attendant de savoir si cela était faisable ou pas, Vox se leva pour passer un peu de musique dont le choix paru plaire à son hôte. Il se rassit avec un soupir de contentement avant de lancer un regard surpris à son amant. Il réalisa quelques secondes plus tard qu'il avait du prendre sa remarque précédente au sérieux et il se dépêcha de le rassurer.

- Je plaisantais hein, ma soirée est à toi Cooper. Il s'approcha de lui en plantant son regard dans le sien. Rien qu'à toi. Il lui fit un clin d’œil avant de s'éloigner en poursuivant d'une voix charmeuse. Merci pour ton invitation, même si elle t'a été suggéré... Je suis content que Roxy t'aies forcé la main ! Il laissa un léger rire fuser en lui lançant un regard tendre avant de poursuivre la conversation. Ca va oui, il y a toujours le concert en préparation qui nous prend beaucoup de temps, mais les gamins s'éclatent, c'est génial ! Et oui, j'en reçois énormément ! C'est fou ce que les gens peuvent être déstabilisé par une couleur de cheveux! Je te plais comme ça ?

Il haussa ses sourcils rapidement pour ponctuer sa phrase, attendant l'avis de Data avec une certaine curiosité. Il appartenait à cette catégorie de personne qui ne se souciait pas de ce genre de détails et disait que les gens faisaient bien ce qui leur plaisait. Très noble de sa part, certes, mais il était du coup parfois difficile de lui tirer les vers du nez sur des sujets aussi triviaux qu'une coloration. Et pourtant Owen était persuadé qu'il avait un avis sur la question et il était impatient de le connaître. Il lui lança donc un regard empli de malice et attendit patiemment en sirotant sa bière et en dégustant la, ô combien, délicieuse tapenade.
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Jeu 5 Juil 2018 - 23:14
Je ne savais vraiment pas quoi attendre de cette soirée. Pas que celles passées avec Owen soient étranges ou désagréables. C’était tout l’inverse, même. Mais tout ce concept de Saint-Valentin me passait au-dessus de la tête. Quand bien même j’avais une personne avec qui fêter cette « fête des amoureux », pourquoi attendre ce jour en particulier pour des attentions ? Ne fallait-il pas le faire toute l’année ? Et pourquoi tout le monde semblait accorder autant d’importance à ce jour en particulier ? A part le fait que les fleuristes devaient bien faire leur chiffre d’affaire. Mais Roxy m’avait dit de faire comme d’habitude, alors… j’essayais de suivre son conseil. Et Owen ne semblait pas attendre quelque chose de spécial pour l’instant, alors cela me rassurait un peu.

Comme souvent, on parla de son travail. Plus intéressant que de voir passer un flot de données brutes, ou de suivre l’actualité, entre autre. Et puis, la musique nous avait toujours rassemblés, depuis le premier jour. Il semblait normal que cela continue.

"Tu vas trouver du monde, je n’en doute pas." Je bus une gorgée de bière, avant de lever les yeux. C’était impossible à retenir, même si je me doutais du fait qu’il le faisait exprès. Comme Elias, d’ailleurs. "Si tu veux, chanteur à midinettes… Tant que tu me préviens."

Malgré tout, j’esquissai un sourire. Il avait un beau rire. Comme tout ce qu’il faisait avec sa voix, d’ailleurs. Il avait un talent fou, et était beaucoup plus qu’un chanteur à midinettes. Il aurait pu avoir une carrière solo beaucoup plus importante, mais semblait se contenter de son travail actuel, en plus de son boulot de prof. Ce que je pouvais comprendre. Et ses expériences passées l’avaient peut-être poussé à choisir cette voie.

Même sans être là, Elias savait être au centre de la conversation. Il fallait dire qu’il n’y en avait pas deux comme lui. Mais, malgré le fait qu’il pouvait être insupportable et invivables, il n’en restait pas moins terriblement attachant. On lui passait tout, à tel point que je me demandais parfois si ce n’était pas ça, son don.

"Si ça te plaît, j’en suis ravi…" Je picorai un peu à mon tour, surtout pour faire bonne figure. Pour quoi je passerais si je ne mangeais pas ce que j’avais préparé ? "Si tu sais comment, je suis toute ouïe. Et je crois que beaucoup de monde aimerait le savoir aussi."

Lorsqu’Owen alla mettre de la musique, je ne pus m’empêcher de mettre les choses au point. Sur cette soirée et son invitation. Lorsqu’il me regarda dans les yeux, je le fixais en retour, appréciant son visage aussi près du mien. Avant de soupirer, lorsqu’il ria à nouveau.

"Suggérée, mais pas forcée. Jamais." Je croisais les bras pour l’écouter, hochant doucement la tête. "Tant mieux pour toi, et pour eux."

A sa question sur si j’appréciais ses cheveux, je fronçais légèrement les sourcils.

"Il faut dire que ça change beaucoup." Je pris un moment pour le détailler, mon regard le scannant de haut en bas. J’avais l’habitude de son corps, je réalisais. De le sentir proche du mien, et de l’observer sous toutes ses coutures. Je préférais ne pas m’attarder sur ce que cela voulait dire, pour me concentrer sur sa question. "Ça te donne un style différent. Moins sage. Et ça fait ressortir tes yeux."

Je passais une main sur ses cheveux, surpris de les sentir plus doux que je l’imaginais. Assez pour que ma main s’y attarde plus que prévu. Et que mon regard se fixe dans le sien.

"Est-ce que ça me plaît…" Bonne question. Y avait-il quelque chose qui me déplaisait chez lui ? Non, clairement pas. "Je crois que j’aime bien, oui…"

Ma main passa doucement sur sa nuque, tandis que mon visage s’approchait du sien. Alors que mes lèvres étaient à quelques centimètres des siennes, une sonnerie me stoppa nette. Comme pour briser cet état second entre nous. Je me levai, sachant très bien de quoi il s’agissait.

"Le repas est bientôt prêt." commentai-je simplement, en prenant la direction de la cuisine. Après tout ce temps, je ne savais pas quoi penser de l’effet qu’il avait sur moi. Si je devais en avoir peur, ou au contraire me perdre dedans. Comme dans sa voix enchanteresse, tentation suprême ou bénédiction…
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Mer 1 Aoû 2018 - 14:55
Le musicien avait rarement vu quelqu'un lever autant les yeux au ciel à ses propos sans se sentir vexé pour autant. Cela aurait pu être n'importe qui d'autre qu'il l'aurait déjà mal pris malgré son tempérament optimiste. Avec Data, au contraire, cela l'attendrissait car il savait qu'il n'y avait aucun jugement de sa part à son encontre. Il était persuadé que c'était là sa manière à lui de faire passer sa gêne, que ce soit à cause d'un compliment ou d'une taquinerie. Il le prenait comme un preuve qu'il avait visé juste et qu'il était capable de le faire rire, ce qui était une belle récompense lorsque l'on faisait partie de son cercle d'amis. Le détective, avec son sale caractère grincheux, ne distribuait ses sourires qu'avec parcimonie et Owen l'avait appris dès leur rencontre. Il les avait tout de suite apprécié à leur juste valeur et ne se lassait jamais de les provoquer. Une chose devient précieuse lorsqu'elle est rare et la bonne humeur de Cooper était un joli trésor qu'il aimait redécouvrir à chaque fois qu'elle pointait le bout de son nez.

Il accepta donc la plaisanterie sur son statut de chanteur à midinettes avec un éclat de rire avant de poursuivre la discussion sur Gear. Vrai qu'il connaissait un bon nombre de personnes qui auraient souhaité connaître la recette pour le contenir. Mais serait-il resté l'homme qu'ils appréciaient tant pour autant ? Elias sans sa joie de vivre et sa folie douce n'aurait plus été le même et Vox redoutait le jour où cela se produirait. Certaines personnes étaient faites pour briller et éclairer leurs proches de leur lumière vive et entraînante, le fondateur de la PH étaient de celles-là à n'en pas douter. Ses excès et son ego étaient somme toute bien peu de choses à supporter comparé au bénéfice de l'avoir dans leur vie. Et il était à parier que Dany en pensait tout autant malgré leur conversation sur le sujet. Cette dernière dévia bientôt sur l'invitation du jour, provoquant un sentiment étrange de contentement chez le professeur qui fut ravi d'avoir la confirmation que jamais son hôte ne s'était senti dans l'obligation de l'accueillir chez lui. Bien qu'il n'en ait pas vraiment douté, il préférait les certitudes concernant son ami.

Sirotant sa bière, le regard braqué sur celui de Data, Vox le laissait réfléchir à sa question, un sourire en coin sur les lèvres. Il était curieux de connaître son opinion et ne fut pas déçu de la réponse qui lui arracha un nouveau rire. Moins sage ? Déjà qu'il n'était pas un modèle dans ce domaine... Au moins cela correspondait-il peut-être plus à sa personnalité ? En tous les cas, cela n'ôtait visiblement rien à son charme au vu des gestes de son amant. Un léger frisson lui parcouru l'échine, toujours lorsqu'il sentait ses doigts sur sa peau et d'autant plus lorsqu'il rapprochait son visage du sien. Instinctivement, comme une chorégraphie répétée tant de fois qu'elle en était devenue naturelle, sa main se posa sur sa cuisse pour la remonter avec lenteur. Ses yeux se perdirent dans les siens, son souffle se mêla à sa respiration, il s'approcha et... resta sur sa faim en le regardant se lever pour s'occuper du dîner. Il maintint sa position, penché en avant, durant quelques secondes, avant de passer une main sur son visage en souriant. Il se leva à sa suite et le rejoignit, appuyé contre le plan de travail, les bras croisé, un sourire en coin sur les lèvres.


- Tu veux jouer Cooper ?

Sa voix s'était teintée d'une pointe de sensualité que l'utilisation de son don amplifiait. Il le regarda avec une nonchalance toute étudiée avant de s'approcher de lui, passant un bras dans son dos. Il se colla à son corps et l'observa d'un air mutin avant de venir murmurer à son oreille.

- Par quoi on commence le repas ? Entrée ou dessert ? Il mordilla son lobe avec douceur puis s'écarta brutalement et se détourna pour jeter un coup d'œil avide au dîner qui mijotait. Ca a l'air succulent ! A table ?

Il lui lança un clin d’œil rieur et tourna les talons pour rejoindre la table d'un pas chaloupé en se déhanchant sur les dernières notes d'un morceau de Chuck Berry. Il prit sur lui de choisir la suite et opta pour une compilation qui plairait sûrement à Dany et qui commençait par une chanson que le musicien appréciait particulièrement. Naturellement, il entonna les paroles d'une voix de crooner en faisant claquer ses doigts en rythme avant de récupérer sa bière pour la termine d'une traite.
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Mer 8 Aoû 2018 - 19:32
Je ne savais pas si ce que je venais de faire était une bonne idée. Autant la tentative de baiser que son interruption. D’un côté, j’avais invité Owen en connaissance de cause. Nous avions été amants avant d’être amis. Même si notre relation n’était pas toujours claire, il y avait au moins cette certitude. Mais cette attirance restait, malgré les années et, parfois, j’avais l’impression qu’elle augmentait. Peut-être que je me faisais des idées, et que c’était dû au don du musicien, ou à mon attrait général pour la musique et les belles voix. Cependant, de plus en plus en plus, cette attirance m’effrayait. Cela semblait… trop. Lorsque nous étions tous les deux, j’avais l’impression de n’avoir que cela en tête. Au point de me dire que cela finirait par l’agacer ou le lasser.

Mais il fallait aussi dire qu’il ne me facilitait pas la tâche.

L’alarme de la minuterie fut donc une aide bienvenue pour reprendre mes esprits, et revenir à des considérations plus terre-à-terre. Comme ne pas laisser le repas de ce soir brûler. D’autant que mon invité semblait compter dessus, cela aurait été dommage. Aussi, j’espérais qu’il ne me tiendrait pas rigueur de cette tentative de baiser avortée. C’était mieux ainsi, parce que si je m’étais laissé aller, Dieu seul savait ce qui serait arrivé au repas. Je repoussais donc doucement sa main, et me levai pour aller vérifier la cuisson de la viande et des légumes. Le tout semblait cuit, tout comme le risotto. Je déplaçais le tout hors du feu, commençant à sortir les plats dans lequel mettre le tout une fois que cela aurait un peu refroidi.

Tout absorbé par ma préparation, je n’entendis pas qu’Owen m’avait suivi dans la cuisine. Sa voix créa un long frisson le long de ma colonne vertébrale, et je tournai la tête dans sa direction pour l’observer, à moitié incrédule et fasciné. Comme toujours lorsqu’il utilisait son don. Je ne bougeais pas lorsqu’il s’approcha, me contentant d’hausser un sourcil perplexe à ses paroles.

"Si je veux jouer ?"

De la musique fut ma première supposition. D’où ma perplexité, alors que nous allions bientôt manger. Mais très vite, l’autre sens se révéla. Mon corps se hérissa lorsque son bras passa dans mon dos, et ses paroles glissèrent le long de mes veines, comme un feu lent. Qui s’embrasa d’un seul coup au contact de la douceur de ses dents sur mon lobe. Trop interloqué pour réagir, je l’observais s’éloigner, feignant de passer à autre chose, avant d’aller changer la musique.

Le regard rivé sur ses pas, et l’attention entièrement sur la musique et son chant, je sentis l’envie m’envahir, malgré mes vaines tentatives pour la contenir. Autant essayer de retenir un raz-de-marée. C’était comme si mon cerveau était passé en pilote automatique, ou en mode primitif. En quelques avancées, j’étais à côté de lui, attrapant la main avec laquelle il tenait encore sa canette de bière vide pour le tirer vers moi. Profitant de mon élan, je le plaquai contre un mur sans trop de ménagement et l’embrassais avec toute l’énergie que j’avais retenue jusque-là, libérant la tension qui s’était accumulée ces dernières minutes.

J’en oubliais de penser, de m’inquiéter, et même de respirer. Je scellais nos lèvres aussi longtemps que possible, laissant mes mains caresser ses cheveux et son torse avec la même ferveur. Lorsque la tête me tourna, je m’éloignai brièvement pour reprendre mon souffle, la musique résonnant à nouveau dans mes oreilles. L’oxygène revenant jusqu’au cerveau aidant, je réalisai peu à peu ce que je venais de faire. Partagé d’un côté par la honte de m’être laisser emporter par cette envie fulgurante, et le plaisir que j’avais manifestement pris dans ce baiser. Je ne trouvais rien à dire pour ma défense, à part la seule chose dont je me sentais certain.

"Je ne veux pas jouer ce soir, Morrison…" soufflai-je à quelques centimètres de sa respiration. Le ton était teinté d’une certaine tristesse, qui m’étonna. Et m’interrogea. Je ne voulais pas, ou je ne pouvais pas ?

Mais je mis à nouveau mon cerveau entre parenthèses, glissant mon visage dans son coup dans un soupir. Une de mes mains restait contre sa poitrine, tandis que l’autre continuait à caresser doucement la naissance de ses cheveux sur sa nuque.

"Entrée ou dessert, c’est toi qui choisit…" glissai-je avant d’embrasser doucement son épaule, m’enivrant de son odeur. "Ça me plaît. Tes cheveux."

Pour y revenir, encore.
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Mer 8 Aoû 2018 - 22:03
Il suffisait de regarder l'expression de Data pour comprendre qu'il n'était pas insensible aux charmes et à la voix envoûtante de son amant. Loin de là même. Le musicien était toujours ravi de réussir à le désarçonner de la sorte, lui qui était toujours aussi maître de lui-même. Il y avait un côté satisfaisant, surtout après toutes ces années, de voir qu'il arrivait encore à le séduire. Comme dans un couple, ce qui, à bien y réfléchir, était quelque peu perturbant. Le jeu continuait entre eux, il l'avait toujours fait depuis leur rencontre. Ils se cherchaient à coup de paroles, de frôlements, de gestes. C'était à qui craquerait le premier, à qui tenterait l'autre si violemment qu'il ne pourrait faire autrement que de céder. Dans la partie, les résultats des joueurs étaient équilibrés et il n'y avait pas de gagnant. Ou plutôt, ils l'étaient tous les deux en fin de compte. Mais à force, les règles semblaient avoir évolué au rythme de leur relation et de leurs échanges, qu'ils soient physiques, musicaux ou simplement amicaux. Owen était un homme sociable entouré d'amis, de connaissances et d'amants et maîtresses. Il devait toutefois reconnaître que le lien qu'il partageait avec le détective était à part et il n'était pas sûr de ce qu'il représentait réellement ni de ce que cela signifiait pour eux deux.

Autant Dany pouvait encore être troublé par le professeur, autant il pouvait lui-même le surprendre agréablement. Occupé à chantonner, les yeux à demi-fermés, Vox ne le vit pas arriver et il lâcha sa canette vide sous le coup de la surprise. Plaqué avec rudesse contre le mur, le musicien ne se fit pas prier pour lui rendre son baiser enflammé, une douce chaleur irradiant soudain dans le creux de ses reins. Ses mains se posèrent instinctivement dans son dos, l'une remontant jusqu'à sa nuque qu'il enserra avec fermeté pour l'attirer encore un peu plus vers lui afin de goûter ses lèvres avec passion. La ferveur qui les unissait était presque fiévreuse, comme si leur désir avait été entravé depuis trop longtemps et qu'il se déversait en un jaillissement incontrôlable. Ils en auraient presque oublié de respirer si le détective ne s'était écarté pour reprendre son souffle. Les paupières closes, son visage à quelques centimètres du sien, Owen reprenait calmement ses esprits, sa cage thoracique se soulevant et s'abaissant à un rythme rapide. Cependant les paroles de son ami, ou plutôt le ton qu'il avait employé, lui firent ouvrir les yeux pour les fixer dans les siens.

La tristesse, inhabituelle dans sa voix, le décontenança quelque peu et il passa ses bras autour de lui dans un geste rassurant. Data avait beau lui garantir que c'était à lui de choisir et qu'il en avait envie, cela le chiffonnait quelque peu d'entendre cette peine. Surtout qu'il ne comprenait pas ce qui la causait. Il resta donc silencieux de longues secondes en le berçant légèrement, souriant à son compliment, avant de chanter dans un murmure, d'un ton doux et chaud, la fin de la chanson.


- Fill my heart with song, let me sing for ever more. You are all I long for, all I worship and adore. In other words, please be true. In other words, in other words... I love you.

Les derniers mots, prononcés dans un souffle, résonnèrent dans le silence qui les enveloppa, suspendus dans l'air, l'emplissant dans un moment de gène. Un long frisson qu'il ne put réprimer le parcourut de part en part alors qu'il resserrait son étreinte. Il l'aimait, c'était certain, comme l'ami proche qu'il était, mais cela n'allait pas plus loin. Ça ne pourrait jamais aller plus loin. Lentement et avec douceur, Vox se détacha de lui pour passer une main sur son visage, un large sourire sur les lèvres.

- C'est d'accord Cooper, je ne jouerai plus ce soir. Il l'embrassa du bout des lèvres avant de reprendre. Et je ne te laisserai pas sur ta faim. Mais ça me ferait vraiment plaisir qu'on partage ce repas ensemble.

Il n'aurait su dire pourquoi d'ailleurs. Peut-être parce que son ami l'avait invité, qu'il avait cuisiné pour lui, ou qu'il avait simplement faim. Cela ne l'avait pourtant jamais empêché de sauter un repas pour passer directement à une partie de jambes en l'air. Au contraire, il avait plutôt l'habitude de céder à la tentation sans même y penser. Mais cette fois-ci, c'était différent. Dany était différent. Et peut-être était-ce la magie de la St-Valentin qui opérait sur les deux personnes les moins romantiques de toute l'Arche Écossaise. Mais pour une fois, Owen avait envie de se faire plaisir autrement et d'en profiter. Il aurait tout le temps de redevenir le coureur de jupons qu'il était, plus tard. Pour l'instant, il souhaitait simplement profiter de sa soirée le plus naturellement du monde. Il se détacha donc après un dernier baiser et glissa sa main dans celle du détective pour l'entraîner à la cuisine afin de terminer les préparatifs du repas et de passer à table.
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Dim 2 Sep 2018 - 13:32
Ça me prenait encore. Ces accès de tristesse et de mélancolie. Comme tout le reste, je faisais en sorte de les tenir éloignés, pour ne rien ressentir. Pour ne pas perdre pied. Ou je risquais de recommencer à faire des conneries qui m’échappaient complètement. Et j’avais promis de ne plus jamais le faire. Quoique, présentement, cela ne semblait pas vraiment déranger Owen. Après la surprise, il me rendit le baiser avec la même énergie, ce qui ne fit que m’encourager encore plus. Par réflexe, une de mes mains se plaça sur son bassin, tandis que l’autre tirait toujours sur sa chemise pour le tenir contre moi. Je ne savais pas si je devais apprécier ou détester cet effet qu’il avait sur moi, et qui me faisait perdre mes moyens malgré moi. Mais pour l’instant, je voulais juste profiter de lui. Comme si c’était la première, ou la dernière fois. Comme si rien d’autre n’avait d’importance.

Même si c’était loin d’être le cas. Aussitôt nos lèvres séparées, je sentis mes pensées revenir, m’envahir l’esprit à nouveau. Et ce sentiment, de plus en plus habituel, du « je n’aurais pas dû ». Je ne pouvais pas me permettre, ou le supporter. Pas ce soir. Je me sentais trop à fleur de peau, au bord du précipice. Un pas de trop, et c’était le néant. Dieu seul sait ce qui m’arriverait si j’y tombais… Alors, je préférais m’avouer vaincu, pour cette fois. Pour ne pas prendre le risque. Même si une part de moi en était profondément déçue. Je la faisais taire, comme toujours. Et j’espérais ne pas trop paraître pour un fou, ou quelqu’un qui ne savait pas ce qu’il voulait. C’était un peu le cas, pour les deux, à bien y réfléchir.

Mais il passa ses bras derrière moi pour me rassurer, et je m’installais contre lui avec un soupir de soulagement. Je me sentais épuisé, et son épaule était un appui bienvenu. Je fermai les yeux, le visage enfoui dans son cou, la respiration de plus en plus calme. C’était invraisemblable, comme il pouvait m’apaiser, et m’embraser tour à tour. Comme Elias. Plus que tout au monde, cela ma fatiguait. Mais, plus que tout au monde, je me rendais compte que j’en avais besoin. Au son de sa voix, j’esquissai un sourire, me lovant un peu plus contre lui. Je ne m’en lasserai jamais.

Toutefois, les derniers mots de la chanson résonnèrent un long moment, dans le silence qui suivit et qui parut durer une éternité. Imperceptiblement, je resserrai mon étreinte autour du musicien, sentant mon visage se tordre en une légère grimace. On avait beau bien s’entendre, ce n’était pas… ce genre de relations. Cela n’avait jamais été le cas, et avait toujours été très clair. Owen n’était pas intéressé. Je n’étais pas intéressé. Elias n’était pas intéressé… Tout était bien comme nous étions maintenant. Alors, pourquoi ces mots résonnaient aussi fortement dans ma poitrine ?

Heureusement, Owen finit par se détacher, et je me laissais me perdre dans la douceur de son sourire, de sa caresse et de son regard. Je posai ma main sur la sienne, hochant doucement de la tête avant de murmurer :

"Merci, Morrison…" Je le laissai m’embrasser, plus délicatement, parce que c’était tout ce que je pouvais supporter, pour le moment. Et je me sentis un peu mieux. Je lui souris timidement en retour, passant à mon tour une main sur son visage. "Ça me ferait plaisir aussi."

Je pris une longue inspiration, retrouvant mes esprits pour l’embrasser en retour, normalement. Main dans la sienne, je le laissais nous ramener à la cuisine, un peu plus léger. Je lui fis signe de s’asseoir à table et de servir le vin, pendant que je dressai les assiettes. Quelques instants plus tard, je posais le plat devant lui, en profitant pour ébouriffer ses cheveux au passage.

"Mange bien, la Sirène. Je suis sûr que tu as encore sauté des repas. Tu ne voudrais pas faire un malaise sur mon canapé, hein ?" Je lui adressai un sourire amusé, avant de prendre place à côté de lui. J’avais autant rempli mon assiette que la sienne, et devais admettre que j’étais assez affamé. "C’est la recette de ma mère. Ma grand-mère maternelle était italienne, et a immigré aux États-Unis au début du siècle passé."

Je haussais les épaules. Pourquoi je disais ça ? Si ça se trouve, cela ne l’intéressait pas du tout. Ou peut-être, un peu. Ça expliquait en partie d’où venait ma passion pour la cuisine, dont il profitait parfois. Je lui souhaitais bon appétit, avant d’entamer doucement. C’était pas mal. Mon sourire s’agrandit un peu, mais j’attendais surtout la réaction d’Owen.

"Je ne crois pas que tu m’aies vraiment parlé de tes parents…"

En même temps, pourquoi l’aurait-il fait ? Ce n’était pas comme s’il comptait me les présenter. Je ne les rencontrerais sans doute jamais. Mais bon, histoire de ne pas parler de ma famille dysfonctionnelle, mieux valait se concentrer sur la sienne.
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Lun 15 Oct 2018 - 21:29
C'était dans ce genre de moment que le musicien se retrouvait soudain troublé par la proximité qu'il partageait avec Data. Les gestes emprunts de tendresse, les baisers plus mesurés qui témoignaient non pas de la passion qui les unissait mais plutôt de la profonde affection, sans parler de leur complicité évidente ainsi que du respect dont ils gratifiaient l'autre. Tout cela ne l'aidait pas à maintenir une vision claire de leur relation. D'un point de vue extérieur, ce joli tableau avait tout de la représentation d'un couple, et pourtant, il n'en était rien. Ils étaient deux amis qui couchaient parfois – souvent – ensemble et ils avaient assez de différences et de points communs pour s'entendre à merveille sans s'ennuyer. Rien de plus, rien de moins. Alors comment se faisait-il qu'il ait la sensation étrange qu'au fil des années ils avaient glissé vers quelque chose d'autre ? Cette impression irritante qu'il y avait peut-être une raison logique aux agissements de Gear. Il avait horreur de cela, de devoir réfléchir à ce qui avait toujours été pour lui quelque chose de naturel, de presque inné. Les relations humaines, il s'y connaissait assez pour ne pas s'y perdre et son instinct ne l'avait trompé qu'en de très rares occasions, alors pourquoi n'arrivait-il pas à comprendre celle-ci en particulier ? Peut-être parce que malgré ses amis et ses conquêtes, il était obligé d'admettre que seul lui pouvait lui faire cet effet-là, le chambouler d'une telle manière que seule sa présence et les instants qu'ils partageaient comptaient.

Comme en cet instant où il le sentit fragile, dans un équilibre précaire, et qu'il tenta de l'apaiser par sa voix et sa présence. Quelque chose venait de se passer chez son amant mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus et ne souhaitait pas aborder le sujet avec lui. Il se disait que c'était par respect, pour ne pas envahir son intimité, mais s'il avait été un peu plus honnête envers lui-même, il aurait admis que c'était également par peur d'entendre ce qui le travaillait. Quelle que soit la réponse à cette question. Il resta donc silencieux et le rassura par une étreinte, attendant qu'il se calme pour de bon avant de l'assurer qu'il arrêterait leur petit jeu du chat et de la souris. S'il y avait bien une chose qu'il ne souhaitait pas faire avec qui que ce soit, c'était créer un malaise. D'autant plus si la personne en face lui était aussi chère. L'étrange scène qu'ils venaient de partager, leur baiser empli de désir, ces mots chantés avec douceur mais qui avaient pourtant semblé claquer dans l'air, pour finir avec leurs gestes cajoleurs, tout ceci s'évapora lorsque leurs lèvres se joignirent à nouveau. Comme si elles scellaient ainsi une parenthèse sur laquelle ils ne reviendraient pas. En tous les cas, ce fut l'impression furtive et inconsciente qu'eut le professeur lorsqu'ils prirent le chemin de la cuisine, main dans la main. Elle fit rapidement place au début du repas et à une conversation plus légère qu'entama Dany alors que son invité servait deux généreux verres de vin. Un mince sourire étira ses traits et il se permit une petite pichenette sur son bras en représailles.


- Tu peux parler Grincheux... Dois-je te rappeler qui d'entre nous manque de s'évanouir sur le canapé d'inconnus ?

Il rit de bon cœur à se souvenir délicieux, ravi de constater que pour une fois, le détective ne s'était pas servi une assiette minuscule. Il lui lança toutefois un regard étonné lorsqu'il lui parla de son aïeule. Son ami n'était pas du genre à s'ouvrir ni à laisser filtrer beaucoup de détails sur sa vie, en particulier passée. Il était assez exceptionnel qu'il le fasse de lui-même, sans que la conversation ne s'y prête particulièrement.

- Je ne savais pas que tu avais des origines italiennes ! Comme quoi, il y avait encore beaucoup de choses qu'il ignorait sur le mystérieux Data. C'est ta mère qui t'a appris à cuisiner ?

Il lui souhaita un bon appétit et entama le repas avec enthousiasme en attendant la réponse. Une exclamation étouffée tenta de franchir la barrière de ses lèvres alors qu'il fermait les yeux pour mieux apprécier encore les saveurs.

- Oh merde Dany.... tu t'es surpassé ! C'est exquis !

Il leva son verre dans sa direction pour trinquer et avala une gorgée de vin rouge avant de l'observer légèrement interdit. Qu'il lui pose des questions sur ses parents ne le gênait aucunement, mais il en savait assez sur son passé et sa famille pour savoir que la sienne était diamétralement opposée. Il n'avait jamais abordé le sujet, entre autre pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Il savait que son enfance avait été marquée par un père alcoolique qui battait sa femme, laquelle s'était donné la mort alors qu'il n'était qu'un ado. Le portrait de famille était loin d'être glorieux et il évitait un maximum de poser des questions à ce sujet ou de l'aborder. Surtout si c'était pour lui renvoyer l'image de la famille parfaite en pleine figure.

- Il ne me semble pas non... Il se racla la gorge avant de planter son regard dans le sien d'une manière franche mais douce. Honnêtement, je n'avais pas envie de te parler de mon enfance heureuse vu ce que tu as traversé durant la tienne. J'aurais eu l'impression de remuer le couteau dans la plaie. Il lui sourit timidement avant de poursuivre. Mais si tu me le demandes, j'imagine que c'est OK pour toi ? Il fit une petite pause pour prendre une nouvelle bouchée de risotto et sortir son téléphone. Après quelques secondes à pianoter dessus, il lui montra la photo d'un couple auquel il ressemblait furieusement. Je te présente Jane et David Morrison, respectivement journaliste et vétérinaire à la retraite.

Son sourire s'agrandit et il lui laissa le téléphone entre les mains, prenant la pose à côté pour qu'il puisse spotter les ressemblances. Il ne savait pas ce qui l'étonnait le plus, que durant toutes ces années d'amitié ils n'aient jamais abordé ce sujet ou que le détective le fasse en cet instant. Mais s'il était prêt à s'ouvrir, Vox n'était pas contre, bien au contraire. Cela ramènerait un peu de... réalité à leur relation et aux liens qui les unissaient. Cela leur redonnerait une contenance qu'ils perdaient de plus en plus depuis un moment déjà.
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Ven 9 Nov 2018 - 20:26
Peut-être que je me faisais des idées. Ou que je devenais parano pour rien. C’était vrai que, depuis le salon des inventions il y a un an, j’avais un peu accumulé le boulot. Je croyais avoir fait attention, pourtant, mais je commençais peut-être enfin à saturer. A avoir besoin de prendre l’air, d’une manière ou d’une autre. Comment expliquer que je me sente autant à cran autrement ? Que je perde mes moyens ? Ou que je commence à imaginer des choses qui n’avaient probablement pas raison d’être. Et puis, n’était-ce pas mieux de ne pas se prendre la tête ? D’oublier ce qui venait de se passer pour mieux se concentrer sur ce que la soirée devait être : un repas entre deux amis ? Sex-Friends, mais rien de plus ? Oui, c’était sans doute mieux comme ça. C’était la fatigue, rien qu’un écart. Pas besoin de s’arrêter dessus.

"C’était uniquement chez toi. Et je ne l’ai plus refait. Une technique qui ne fonctionne qu’une fois." Je lui offris un sourire amusé, tout en remplissant mon assiette. Je devais me forcer un peu, mais c’était comme ça que j’évitais de faire trop fluctuer mon poids, surtout vers le négatif. Owen sembla étonner que je mentionne ma famille, et c’était vrai que je le faisais peu. Il n’y avait pas grand-chose à dire, je trouvais, c’était tout. "Ça remonte un peu mais ouais, apparemment. Ma mère, et des voisins, à New-York."

Mon sourire eut une teinte nostalgique, mais heureuse. On vivait dans un immeuble où l’on pouvait compter les uns sur les autres, à défaut de pouvoir le faire dans sa propre famille. J’avais appris la musique comme ça, et la cuisine, bien sûr. Dans les deux cas, ma mère m’avait encouragé. Et d’une certaine manière, c’était ce qu’il me restait d’elle. C’était quand même mieux que n’importe quel bien matériel.

La réaction d’Owen me tira une expression un peu inquiète, avant de comprendre que c’était positif. Je retrouvais un léger sourire, hochant doucement la tête.

"Si ça te plaît, c’est tout ce qui m’importe."

Je goûtais à mon tour, et trouvais que c’était pas mal, effectivement. Je levai mon verre pour trinquer, et en profitai pour lui retourner les questions. Je ne connaissais pas grand-chose sur sa famille non plus, je réalisais. Mais cela sembla le laisser un peu perplexe. Lorsqu’il m’expliqua la raison, je ne pux m’empêcher de lever les yeux au ciel.

"Owen, je ne vais pas te jalouser d’avoir eu une enfance normale. Ça fait longtemps que j’ai accepté la mienne, et je ne veux pas qu’elle soit un obstacle ou un prétexte. A quoi que ce soit."

Je lui souris en retour, répondant d’un hochement de tête affirmatif. C’était même tant mieux qu’il ait connu mieux que moi. Je ne le souhaiterais à personne, même si je savais qu’il y avait eu pire que moi. Je croisais des gens qui avaient vu pire, parfois même des gosses. Alors, non, je n’étais pas à plaindre. Je pris son téléphone pour regarder la photo, remarquant tout de suite l’air de famille. On ne pouvait pas se tromper en disant qu’Owen était bien leur fils.

"Ils ont l’air sympa. Vous vous entendez bien ? Ils vivent à Edimbourg ? Je lui rendis son téléphone, souriant."

Je réfléchis quelques instants. Je n’avais pas grand-chose à dire sur mon passé. Des faits qui soient intéressants en tous cas. Mais c’était mon avis. Et peut-être que le musicien penserait autrement. Je le connaissais assez pour savoir qu’il n’était pas du genre à se forcer si ça ne l’intéressait pas, et s’il était vraiment forcé à ne pas parler de sa famille pour éviter de me faire de la peine…

"Je m’entendais très bien avec ma mère. Je garde de très bons souvenirs d’elle. Et de plusieurs voisins. C’est l’une d’eux qui m’a appris le piano, et à aimer le jazz. Je rêvais de devenir musicien, à l’époque." Mon sourire fit place à un léger soupir. "Mais bon, c’est comme tous les rêves d’enfants. On finit par faire autre chose. Et c’est pas grave."

Et je ne me plaignais pas. J’avais un job qui me passionnait, et qui payait mes factures. Je n’avais pas eu d’autres objectifs dans la vie. Alors oui, j’aurais bien aimé continuer mes études, aller à l’université. Tout ça. Mais finalement, j’apprenais sur le tas quand j’en avais l’occasion. En bon autodidacte. Au moins quelque chose de bien sur moi. Je m’étais toujours débrouillé seul. Je me tournai à nouveau vers Owen, après avoir pris une bouchée de mon plat.

"Tu as toujours voulu faire de la musique ?"

A le voir, c’était une évidence. Mais peut-être que ce n’était pas le cas.
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Dim 20 Jan 2019 - 14:09
Daniel Cooper n'était pas qu'un excellent détective doublé d'un dieu au lit, c'était également un cuisinier hors pair qui ravissait les papilles de ses proches. Elias avait raison, ses plats méritaient qu'on se relève la nuit pour les savourer et le musicien était ravi d'en partager un en si charmante compagnie. Maintenant que l'ambiance de la soirée avait été mise au clair, l'air lui paraissait plus léger, comme s'ils avaient chassé la tension qui s'installait parfois entre eux. Ce n'était provisoire, il le savait pertinemment, mais ne plus avoir à penser à tout ce qui le perturbait était une pause bienvenue. Surtout lorsque cela passait par des plaisanteries et une discussion qu'ils avaient peu l'occasion d'avoir. Il était curieux d'en apprendre plus sur lui et touché de voir un sourire s'immiscer sur son visage alors qu'il se replongeait visiblement dans ses souvenirs. C'était un tout nouvel aspect de Data qu'il découvrait et il devait avouer que cela lui plaisait de l'entrevoir, de jeter un œil derrière le masque du grincheux.

Mais chassez le naturel et il revient au galop. Malgré le soulagement que Vox pu lire sur ses traits quand à la qualité du dîner, le détective ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel comme à son habitude. Le phénomène déclencha un rire chez Owen qu'il contint avec peine pour écouter son hôte lui assurer qu'il n'avait aucun souci à aborder le sujet de son enfance. Il lui présenta donc ses parents, virtuellement parlant, tout en continuant à dévorer le contenu de son assiette avec appétit. Il tendit une main pour récupérer son téléphone et s'essuya la bouche avant de répondre avec un sourire.


- Oh oui, j'ai de la chance à ce niveau-là. Pas de conflits entre nous et ils m'ont toujours soutenu dans mes choix. Je les adore. Vous vous entendriez très bien aussi. Il fit une pause pour prendre une gorgée de vin, pensif. Cette idée était saugrenue, il n'y avait aucune raison pour qu'ils se rencontrent un jour, il enchaîna donc. Ils ont un petit appart à Edimbourg mais en règle générale ils vivent en-dehors de la ville. En pleine campagne, dans la maison où j'ai grandi.

Les Morrison étaient à la retraite mais avaient un agenda de ministre qui aurait pu concurrencer celui de leur fils. Ils avaient donc décidé de s'offrir un petit studio en ville pour profiter des nombreuses sorties et activités qui égrainaient leur emploi du temps. Mais le musicien préférait les voir dans la maison de son enfance où il adorait retourner. Rien n'avait vraiment changé et pourtant ses parents avaient entrepris de gros travaux de réaménagement. Cependant l'aura qui y régnait et qu'il aimait tant était resté intacte, de même que sa chambre d'adolescent et de la petite salle de musique où il avait l'habitude de répéter des heures étant plus jeune. Sans parler du jardin ouvert sur les collines alentours. Tout dans cet endroit lui amenait la paix et à nouveau il se surprit à penser que Dany aimerait sûrement.

Il chassa cette pensée ridicule de son esprit et se concentra sur les fragments d'informations que son hôte lui donnait et qu'il recueillait précieusement. Son sourire se fit plus doux à mesure qu'il lui parlait de son enfance, jusqu'à ce qu'il fronce les sourcils à la mention des rêves qui ne se réalisent pas. Vox posa délicatement une main sur la sienne pour le fixer avec intensité, parlant d'une voix décidée.


- Dany, je t'ai entendu jouer. Et chanter même. Tu ES un musicien, même si tu n'en as pas fait ton métier. Il n'y a qu'à voir la manière dont tu vis le jazz.

Son pouce caressa brièvement sa peau et il s'autorisa un clin d’œil avant de rompre le contact et de retourner à son repas. Il dégusta quelques bouchées en réfléchissant à sa question avant de lui répondre dans un rire.

- Je crois que ça a toujours été une évidence oui. D'autant plus avec mon don et la facilité qu'il m'apporte. Mais je ne serais pas devenu musicien si ça ne me passionnait pas. J'ai juste eu de la chance que ma passion soit en accord avec mes capacités je suppose.

Il ne savait pas comment fonctionnait les dons des prodiges, s'ils se calaient sur la personnalité de la personne ou au contraire s'ils l'influençaient. Qui de l’œuf ou la poule... Mais au final cela lui importait peu. Il ne pouvait être plus heureux de sa vie, de la tournure qu'elle avait prise, de tout ce qu'il avait vécu et de ce qui l'attendait encore. De la musique, de ses proches, des nombreux projets qu'il souhaitait réaliser. Tout lui paraissait possible et il était dans une période optimiste qui lui donnait des ailes. Il se sentait prêt à accueillir à bras ouverts ce que l'existence lui réservait et cette confiance en l'avenir se retranscrit dans le sourire resplendissant qu'il fit à Dany.
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