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[CLOS] 'God bless you and thank you'. Feat Data

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Dim 12 Nov 2017 - 17:45

God bless you and thank you. WATCHMAN & DATA
Y a des jours sans et y a des jours avec. C'est plus souvent avec que sans. Et quand on arrive à l'automne ça devient carrément un pour toujours. Sectionner un tiers de mon squelette a beau m'avoir épargné le « pire ». Le reste de mon corps ne se prive pas pour jouer la salsa avec mes nerfs. La douleur s'annonce avant que j'ouvre les yeux. Généralement, elle vient me chatouiller le bas du dos en premier. Là où on m'a charcuté la colonne y a trois ans. Après elle se propage aux reins. Le gauche fonctionne moins bien depuis le Tchad. Alors, là, je sais que je vais en avoir pour vingt-quatre heures de feu d'artifice.

Je l'appelle la Garce et ça lui va plutôt pas mal. Fidèle et vicieuse, elle reste là gaugenarde. Elle et moi avons passer une sorte de pacte. Elle ne me cloue pas au lit et en échange je la tolère. Les pys disent que mon seuil de tolérance à la douleur est anormalement élevé. Elles me font marrer les blouses blanches. Je dis, que tant qu'à être encore là, je préfère ne pas passer mon temps shooté. Sinon autant me mettre un coup de batte dans la cagne et n'en parlons plus. Non, celle que j'aime vraiment pas c'est l'autre. Rémanente, c'est comme ça qu'ils disent que qu'elle s'appelle. C'est quand le mal persiste alors que sa cause a disparu. Ouais, parce que certains matins, j'ai des saloperies de crampes aux mollets. Vous voyez un peu le délie. Mon cerveau a quelques pétes depuis le dernier accident.

Enfin ça ce n'est pas encore le « pire ». Le pire c'est les jours où je n'arrive pas à stopper les flashs. Sirte, le Darfour, Beyrouth, ça dépend. Ça varie. Et ils popent en invasion barbare. J'ai beau savoir que je ne suis pas réellement de retour là-bas, je crois que pourrait chier dans mon froque rien qu'à sentir l'odeur du charnier. Quand les hallucinations sont de la partie, le seul truc que j'ai trouvé pour ne pas partir en vrille, c'est de bosser. Bosser. Et bosser. J'explose le compteur des heures sup' bien avant la fin du premier trimestre tous les ans. C'est pas les patrons qui s'en plaignent, ni les collègues. Mais c'est une méthode qui a ses limites.

Il y a une plate-forme d'écoute pour les vétérans. On nous file le numéro en sortant de l'hôpital. J'ai essayé une fois. Le mec au bout du file a commencé à me parler de théorie sur les meilleurs méthodes pour surmonter les traumas. Quand je lui ais demandé quelle guerre il avait fait, il m'a dit qu'il avait tout lu sur les conflits contemporains en zone subsahariennes et leur résonnances en occident. J'ai raccroché. Qu'est-ce que je peux dire à un mec qui n'a jamais entendu le déclic de la mine sous le pied d'un soldat ? A quelqu'un qui n'a jamais sentit l'odeur des tripes qui cuisent sous le soleil ? Il y a qu'un ancien, qui sait ce que c'est de pas pouvoir entendre le bruit d'un moteur de 4X4 sans avoir envie de tirer son flingue.

Je peux tenir maximum dix heures comme ça, avant que mon cerveau se mette en mode cocotte-minute. Mais à partir de là j'ai deux options possibles et aucune des deux n'est réjouissante. Alors quand Dany est dispo je vais à son bureau. Ce qui est pratique c'est qu'il est aussi déréglé que moi, en terme de fuseau horaires. Donc je sais qu'il y a toujours un verre qui m'attend et un vrai interlocuteur. Enfin, on ne parle pas beaucoup. On sait tous les deux ce que c'est. On se tient les coudes. J'apporte souvent de quoi tenir la soirée. J'ai un bon contact à la distillerie.

Une fois les deux tiers d'une bouteille descendue, je commence à sentir le brouillard éloigner les visions. En vrai ce n'est pas un bon calcul parce que les lendemains de cuites sont les pires. Mais tant qu'on n'aura pas inventé un traitement contre les hallucinations, un qui ne transforme pas en légume, c'est tout ce que j'ai. Ça ou l'asile.

_ … J' savais qu'on aurait du battre en retraite. On est comme des disques rayés à répéter toujours la même mission. Une qui a foiré, et dont on se demande encore, comment on aurait pu éviter ça. Ça puait le piège. On n'attend pas vraiment de réponse non plus. Le dire à voix haute ça aide... un peu, un temps. Le bip de la montre me dit qu'il est trois heures du mat'. Je n'ai pas sommeil. Je n'ai envie de rien à part ce scotch moyen. Je tend mon verre à Cooper histoire que je ne sois plus à marrée basse.

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Dim 19 Nov 2017 - 18:03
Ce n’était pas par lubie que je ne dormais plus. Ni à cause du boulot, du moins à la base. C’était qu’à chaque fois que je me laissais trop aller, que la fatigue l’emportais finalement ; c’était prendre le risque que ces mêmes images reviennent. Encore et encore. Même dix ans plus tard, c’était comme si je m’y trouvais encore. La maison de quartier, tous ces gamins, ces familles. Il y a même deux femmes enceinte qui discutaient dans un coin. Quelques personnes âgées qui se disputaient sur la meilleure manière de préparer un gâteau. Je me rappelais même de la couleur du t-shirt de l’assistant social qui était présent ce jour-là. Comme si mon œil l’avait photographié avec une telle précision que ces images resteraient ancrés dans mon cerveau jusqu’à ma mort.

De la bombe en soi, je ne me souvenais de pas grand-chose. Un bruit assourdissant, un souffle qui m’enveloppait et me soulevais brusquement du sol. Peut-être que j’ai inventé ça, mais il me semblait avoir croisé le regard de l’anti-prodige que j’étais venu chercher là-bas. Trop tard. Bien trop tard. Tous ces gens étaient morts, parce que je n’avais pas été fouttu d’arriver à temps.

On aurait pu croire que j’avais été rôdé à ce genre de choses. Et c’était vrai que j’avais vu plus d’horreurs et de misères dans ma vie que la majorité des gens. D’après le doc qui m’avait examiné à l’hôpital, c’était sans doute celui de trop. Celui qui a fait sauter la vanne dans mon esprit. Parce que c’est bien ça le problème : chacun de ces événements a été celui de trop. Mais jusque-là, j’avais réussi à le garder pour moi. Et je continuais encore maintenant. Seulement, depuis cet événement, les choses n’avaient plus jamais été pareilles. A tel point que j’avais décidé de quitter New Victoria, pour ne jamais y revenir.

Mais les souvenirs et les morts continuaient à me hanter malgré tout.

Et j’ai toujours eu de la peine à en parler, même avec les gens en qui j’ai confiance. Même avec Dunbar. Parce que c’était devenu un part de moi, et une part qui échappait encore et toujours à mon contrôle. Le genre de choses que je ne voulais pas que les autres voient. On m’a dit que c’était un symptôme du stress post-traumatique, de se couper des autres et de ses émotions. Peut-être. Mais c’était comme ça que je gérais. Et qu’au fond, je savais que personne ne pourrait jamais vraiment comprendre. Personne n’était moi.

Sean, c’était en quelque sorte l’exception. Sans comparer nos expériences qui ne pouvaient l’être, on se comprenait sur beaucoup de choses. Et sur la nécessité du silence. Ou de l’alcool. Pas besoin de s’excuser pour ce qu’on est, pas besoin de s’excuser. Et c’était tout ce dont avait envie parfois. Lui et moi n’avions pas vraiment d’horaires. Alors, quand l’un ou l’autre était harcelé par ses démons, c’était devenu une habitude de se retrouver. Souvent au milieu de la nuit, puisque nous n’étions plus vraiment dans les petits papiers de Morphée.

Ce soir, c’était chez moi, et lui qui avait apporté la bouteille. Alors, je l’écoutais parler, mon troisième verre en main. C’était ça, ou le boulot. Et de temps en temps, même pour nous, ça faisait du bien de changer du travail. Ou que c’était plus agréable d’en parler à deux plutôt que tout seul comme un con.

"Y a toujours un piège, quelque part…" Je lui remplis à nouveau son verre, sans poser de question. Fumer n’est plus dans mes habitudes, mais boire si. Et le fait était que nous en avions toujours besoin. Pour espérer voir le lendemain, ou simplement attendre que cela passe. J’observais le fond de mon verre, silencieux durant quelques instants avant de le boire cul-sec. Cette sensation de brûlure dans ma gorge m’aidait à rester éveillé, et à me faire sentir quelque chose. C’était apaisant, en un sens. "Et alors, le boulot ?"

Parce que finalement, on y revenait toujours. Et parce qu’avec les incidents du salon des inventions, je sentais mes fantômes de plus en plus proches ces dernières semaines. Des gens qui se font exploser, une recrudescence des anti-prodiges. A croire que c’était fait exprès pour me faire chuter à nouveau…
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Sam 23 Déc 2017 - 11:10


God bless you and thank you. WATCHMAN & DATA Toujours un piège quelque part... Oui. On avait rarement plus d'un ou deux éléments avant d'arriver sur le terrain. Et une fois sur deux les infos n'étaient plus à jour au moment de lancer l'offansive. Alors, les pièges, ils pouvaient se glisser partout. Tout le temps. Surtout quand on était sur une zone de guerre civile. Comme dans les trois-quart de mes missions. Parce que les civiles n'ont pas eu de formation. Ils ne sont pas préparés au combat. Ils font par instincts. Ils prennent de court les trouffions de notre genre. Et putain que ça fait des trucs déguelasses.

_ P'tain de matos artisanale. Ça te péte sous le nez. Là j'étais partis sur la mission dans les montagnes du sud. Je reprenais mon verre au vol pour en liquider une bonne moitié. A ce stade, plus vraiment question de goût. Ma langue pesait le poids d'une étoile. Je sentais à peine la racine de mes cheveux. C'était mon analgésique maison pour les jours de grandes Peines. Oui, je me faisais des autoprescriptions, les jours d'enfer. Et ? Je devais rester sur 2° dans le sang pour faire durer l'insibilité générale.

Quoi le boulot ? Tout ce que je pouvais en dire c'est qu'en ce moment ils me prenaient bien la tête. Déjà que les procédures standards étaient chiantes, de base. C'est pour ça que j'essayais de les éviter au maximum. Trop de paperasse pour pas grand-chose. _Un vrai merdier. Depuis que le Président avait été enlevé pendant un événement public, l'état d'urgence était déclaré. Oya nous avait déjà compliqué les choses l'été dernier. Mais là, là, bon dieu... les procédures se faisaient à la chaîne. Les dispositifs de sécu partout, tout le temps, avec toute la technique qui va derrière. La guerre était officieuse. Mais ça ne l'empêchait pas de suinter par toutes les portes officielles. Y a une espéce d'obession collective. Ça rend tout le monde dingo. F'in tu imagines. Data ne pouvait être pas se projeter dans le monde « merveilleux » de la bureaucracie. Tant mieux pour lui, parce qu'honnêtement, il y avait largement de quoi faire péter des câbles. Tellement de temps perdu pour faire des documents qui ne servaient à rien. Une usine à gaz. Ça me saoulait, mais à un point... De ton côté ?

Tant que l'on aurait pas mis la main sur « Les XIII » ce serait la galère. J'étais tout à fait d'accord pour reconnaître la danguorisité de ce groupe. Mais ça n'était pas la seule menace dans le coin. Pendant qu'on parlait de teroristes, on ne parlait pas d'autre chose. Les conflits armés dans le monde. Les puissants vérolés jusqu'à la moelle. Non, je n'étais un mec de politique.

_ Y a pas mal de grabuge depuis que le Lord a lancé l'offansive, hein ! Pas un jour, sans que « Pam » la fille du JT nous annonce avec un grand sourire la mise en examen d'un tragiquant. Le comité voulait faire un ménage par le vide. Hey, ouais, c'était une bonne idée. Moi, j'attendais surtout de voir le retour de bâton. Si aucune gouvernance n'a réussi à se débarasser de la pègre c'est peut-être bien qu'il y a une raison.

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Dim 7 Jan 2018 - 18:32
Je ne cherchais pas à comparer nos situations. Déjà, parce que ça n'avait pas de putain de sens, encore moins d'utilité. Je ne pouvais pas imaginer ce que Sean avait vécu, n'ayant jamais mis les pieds sur un terrain miné ou participé à une guerre. Dans le sens classique et militaire du terme. Tout comme lui ne pouvait pas appréhender mes propres démons. Mais si nous pouvions comprendre quelque chose, c'était justement qu'il y avait pas à comprendre. La douleur et les séquelles n'étaient pas les mêmes, mais elles étaient là. Et l'alcool était une échappatoire provisoire. Sur ce point, on pouvait se mettre d'accord.

Je me contentais donc de l'écouter. Mais de vraiment l'écouter. Parfois, c'était tout ce qu'on avait à offrir, et c'était mieux que rien. Et de boire avec lui. A force, on commence à connaître les histoires de l'autre. Revoilà celle du matériel bricolé. Mais je continuais à l'écouter comme si c'était la première fois. Parce que répéter, ressasser; c'est aussi tout ce qui nous reste.

"Si tu savais le nombre de cons qui se font sauter en tentant de bidouiller ce qu'il faut pas, en se pensant plus malin que le reste ou pour faire des économies..." répondis-je donc, comme d'habitude. Mais le résultat restait souvent le même. Ça ne restait pas joli à voir. Et c'était toujours aussi dangereux.

J'embrayais sur le présent, pour savoir de quoi il en retournait. Je n'avais pas besoin de savoir que c'était le bordel, ça, je pouvais le deviner de ce que je voyais moi dans mon boulot. Mais n'étant pas tout à fait dans le même monde, se tenir au courant, ne serait-ce que du ressenti, était profitable à l'un comme à l'autre. Et sa réponse ne me surprit pas vraiment. Je poussais un soupir.

"Tu m'étonnes. C'est en partie la paperasse qui m'a fait quitter Pinkerton. Toujours autant d'emmerdes, mais au moins, c'est les miennes et je les gère comme je veux." Sans parler du fait que je m'étais peu à peu mis presque tous les supérieurs à dos là-bas. Comment avait dit l'ancien con de psy, déjà ? "Tendances à l'insubordination et problèmes avec les ordres hiérarchiques". Je n'aimais pas que des incompétents me disent quoi faire, en traduction. Et désormais, je n'avais de comptes à rendre à personne, en dehors de mes employés. Et je tenais à ce que ça reste le cas. "Ce qui s'est passé au salon semble donner des ailes à tous les apprentis révolutionnaires et anti-prodiges du dimanche. Ils se cachent moins, mais ça fait plus de monde à surveiller. Et la PH est sur les nerfs, avec ce père qui s'est fait sauter devant eux... Vous avez du nouveau à ce sujet ?"

Autant dire que je ne regrettais vraiment pas d'avoir écouté la voix de la raison et d'engager plus de personnes à l'agence. On avait vraiment pas de quoi chômer. Et on ne pouvait pas parler de cela sans mentionner le président, et sa nouvelle politique. Le tour de vis promis semblait être effectivement mis en application.

"C'est clair qu'on ne peut pas dire qu'il ait menti sur ce point." répondis-je en vidant mon verre d'une traite, avec une légère grimace. "Mais c'est peut-être la phase la plus facile. Reste à assumer le reste. Et à assurer que ni toi ou moi ne soyons pris entre deux quand le coup va être rendu..."

Sean partageait mon pessimisme, aussi, pas besoin de se faire de dessins. Il en fallait aussi, même si d'autres étaient toujours là pour faire l'inverse et rétablir un équilibre. Ce qui me faisait penser... Je me levais, en profitant pour ramener une mèche de cheveux vers l'arrière, et m'éclipsai quelques instants avant de revenir pour déposer un paquet élégamment emballé devant mon invité.

"Roxy a laissé ça pour toi. Des biscuits faits maison. C'est un miracle qu'ils n'aient pas été mangés. Y a aussi les habituelles marques d'affection type baisers et salutations, mais je te les passe simplement." Mon associé était beaucoup plus expansif que moi, et en son absence, je me contentais de passer le mot. Mais je n'allais pas me plaindre, Roxy faisait son travail à la perfection. En dehors des quelques vitres brisées. "Et avec tes collègues ? Ça se passe bien ?"

L'autre nerf de la guerre.
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Dim 14 Jan 2018 - 13:01

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Je sais bien que Danny connaît déjà toute l'histoire. Il en sait sûrement plus que les psy à force.

_ Ouais, t'as raison. Il arrive que le fantasme sur l'idée de free-lance. En soi, ça m'éviterait pas mal de complications, surtout dans le rayon social. Parce que bosser avec des gens me demande souvent tellement d'effort, que je me demande à quoi bon. Mais, je suis tout de même assez lucide pour savoir que si je quitte le rang, c'est une chute libre garantie dans l'enfer. Malgré cette chienne de vie, j'y tiens, encore... un peu.

Ah ça, Édimbourg est une putain de cocotte-minute, elle aussi. Ça fait des mois que les feux s'allument en souterrains. Il n'y a qu'à voir ce qui circule sur le réseau internet. Tous les malades qui se sentent libres de raconter de la merde. Sur les deux derniers mois, j'en suis bien à une cinquantaine de signalement. Je ne sais pas exactement ce qui provoque ce pic, mais ça n'a rien de rassurant. Pour moi, il n'y a pas photos, on approche lentement, sournoisement d'un point de rupture. Et je me demande souvent ce qui va péter en premier. Je connais un peu la PH, surtout par Alex, en fait. Tu m'étonnes, pauvres gosses... Je n'étais pas sur place quand c'est arrivé. Trop mal pour bouger ce jour-là. Mais j'ai lu les rapports. Je me figure bien l'horreur que ça a été. Nada ! Les analyse ont rien donné. Les chercheurs en sont fous. Surtout qu'il y a une pression. En haut ils ont peurs que ça recommence. Personne ne se fait vraiment d’illusion. C'est le début.

Et de l'autre côté il y a le Boiteux nous fait ses lois martiales. On sent bien qu'il l'a mauvaise d'avoir eu la guibolle amochée. Je ne lui en tiens pas rigueur. I Kown. Bon on voit bien que le désir de vengeance peut-être un super objectif. Mais, j'ai des contacts au Parlement et je sais. Pas facile d'être sous les ordres de Monsieur le Président. _ Il va p'eut-être bien nous augmenter. Dans nos rêves, les plus beaux en tous cas. Le fonctionnariat n'a pas la part belle. Quoi 9... 10 ans, que le point d'indice est gelé. Enfin, tout le monde sait que ce n'est pas flic qu'il faut être pour gagner du fric. D'façon on sait comment ça va finir.

Roxy, je l'aime bien. C'est quelqu'un d'authentique. Avec qui on sait qu'on a pas besoin de faire trop d'effort. Parce que tout est simple. Alors, ça passa bien. Je me sens bien en sa compagnie. Du coup, ça n'est pas rare que son patron devienne un intermédiaire entre nous. Je regarde la boîte et souris. Il faudra que je remercie le geste. _ T'aime pas la barbe, c'est ça? Lui dis-je, amusé, en tâtant le duvet qui couvre mon menton. J'essaye de faire gaffe, pour le taffe. Mais si je m'écoutais, je ne couperais plus du tout. Cooper n'est pas plus démonstratif que moi. C'est un jeu. Je sais que son penchant va vers le mâle. Je ne fais pas de mystère sur le sujet. Il doit se douter, que depuis le Tchad, j'alterne indifféremment entre nanas et mecs. Voir de quoi est capable l'être humain sur une zone de guerre a de quoi anesthésier le cœur et les couilles, de toute façon.

Je retire le couvert, histoire qu'on partage le « biscuit de l'amitié ». J'en pioche un et croque. Roxy sait faire des biscuits. La question suivante n'est pas sans me faire sourire. Sur ça non plus, je ne fais pas de secret. Les rapports humains me demandent beaucoup trop d'investissement. Souvent plus que la réduc'. Disons, qu'on fait au mieux pour que la boutique fonctionne . Faut bien. A force, Edgeworth, a compris. Il faut lui reconnaître qu'il fait avec. Avec Kreizler et l'Irlandais, ça passe pas trop, trop, mal. On compose avec le petit caractère de chacun. C'est parfois compliqué. _ On a une bleue. Je ne sais pas encore quoi en penser. Andersson, qu'ils ont mis direct sur l'affaire du « Tueur d'Anges ». Histoire de voir ce qu'elle a dans les tripes, sans doute. Sigrid. Elle a l'air déterminée. Je sais que son surnom est « Red » et je soupçonne que ce n'est pas en rapport avec la couleur d'une fleur. De toute façon, Scotland est un ramassis de fous furieux. C'est clair. Moi le premier. Pourtant rien à voir avec ce qu'on avait dans le bataillon. Les mecs... Oufs de chez Oufs. Parfois, ça me manque, le temps d'une fraction de seconde.

Qu'est-ce qu'on fout là ? Jambes ou pas, je garde cette impression de ne pas être à ma place. J’attends encore le coup de fil pour m'assigner ma prochaine mission. C'est dans le charnier que je me sens utile. Je veux dire, vraiment, utile. Pas, là, comme ça, à faire semblant de rentrer dans le rang des civiles.
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Lun 29 Jan 2018 - 21:57
Je ne disais pas que j’étais plus heureux depuis que j’étais devenu indépendant. Disons qu’on m’emmerdait moins, ça, c’était une certitude. Seulement, cela n’allait pas sans difficultés non plus. l fallait savoir ses gérer soi-même, s’imposer un planning et un rythme de vie, avoir les épaules pour gérer son propre business. Ce n’était pas pour tout le monde. Au moins, j’avais déjà l’habitude de ne plus compter mes heures, et avais toujours été une personne organisée. Professionnellement, à défaut du reste.

"Il faut de tout." conclus-je avec un haussement d’épaules et une nouvelle rasade de whisky. Et il n’empêchait pas que j’étais bien content de pouvoir avoir la police pour me filer un coup de main de temps en temps, et me mettre à disposition leurs archives. Surtout après ce qui s’était passé à ce salon des inventions, qui nous avait donné encore plus de boulot à tous les deux. J’hochais la tête, avant de pousser un soupir. "Tu m’étonnes. Si un truc pareil est susceptible de se produire encore, et que personne n’est a priori à l’abri… D’autres doivent être sur le coup, cela dit."

La paranoïa et la peur étaient un moyen assez efficace de se faire de l’argent facile, en vendant un peu d’espoir ou des solutions. Suffisait de voir les sociétés pharmaceutiques, ou celles qui vendent des armes pour soi-disant être capable de se défendre. Cependant, il fallait admettre que le nouveau président semblait décider à combattre ce genre d’injustices. Il était encore beaucoup trop tôt pour tirer un bilan, et je préférais observer sans trop me faire d’illusions. Je ne vivais plus de déceptions depuis longtemps, de cette manière.

"Tu crois que c’est vraiment sa priorité ? Surtout après son petit tour chez des terroristes ?" dis-je avec un sourire. Avant de pousser un autre soupir. "Ouais. C’est toujours la même chose…"

Les politiciens vont et viennent au gré des élections. Et les gens perdus ou dans les bas-fonds ne voient aucune différence. Et voir cela quotidiennement, cela avait tendance à ne pas rendre très optimiste. Une autre manière de survivre.

Les biscuits de Roxy eurent au moins l’avantage de ramener la conversation à quelque chose de plus léger. C’était un des pouvoirs de mon associé tout court, d’ailleurs. Tout le monde s’entendait avec, et réciproquement. Une personne beaucoup plus chaleureuse et tactile que je l’étais, aussi, ce qui compensait beaucoup ma froideur. Sean ne s’y trompait pas, et sa remarque me fit lever les yeux au ciel avec un léger sourire.

"Esthétiquement, ça ne me dérange pas. C’est un style. Roxy aimera, de toute manière."

Pour le reste, ce n’était pas important. Je n’aimais pas les marques d’affection, hors de la minuscule sphère privée que j’avais. Sean, c’était pareil. Mais lui était sans doute un peu plus ouvert. Barbe ou non, c’était un choix qui le regardait. Cela dit, un peu de poils au visage le rendait moins juvénile. Et personnellement, je préférais. Mais si c’était hors de propos, dans le cas actuel.

Il ouvrit la boîte, et je piochai un biscuit, surtout pour faire bonne figure. Je n’avais jamais faim, même si les gâteaux de mon associé étaient généralement bons. Un autre point sur lequel nous nous complétions : Roxy aux douceurs, moi au salé. J’avais conscience de ma chance. Pour mon interlocuteur en revanche, cela restait à voir. Surtout au vu de nos capacités communes à ne pas apprécier les contacts sociaux. Le nom me fit toutefois lever un sourcil.

"On l’a rencontrée l’autre jour, en venant voir les archives. On l’a pas vue longtemps, mais elle a l’air… professionnelle et compétente." En tous cas, plus que nombreux de ses collègues. Et beaucoup plus coopérative, surtout. Je n’avais pas que des amis dans la police, et voir un privé fouiner dans leurs plates-bandes ne plaisait pas à tout le monde. Je m’en fous, de toute manière. Je vidais mon verre, avant de le remplir à nouveau. "Tu veux dire, dans notre boulot ? Ou de manière générale, sur terre ?"

Un nouveau soupir. Dans les deux cas, je n’étais pas certain d’avoir la réponse. Y en avait-il une, seulement ?
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Mar 30 Jan 2018 - 23:24


God bless you and thank you. WATCHMAN & DATA Branle-bas de combat comme dirait le captain ! C'était passé en priorité number one.

_Yes, FBI, Interpol, KGB, tout le toutim. Si c’est bien un virus qu’est à la source… En deux, trois vols, ça peut nous faire une belle pandémie. Même le fait de vivre en îlot protège peut-être un peu plus le reste de l’Archipel. Ce ne serait que pour un temps. Des mecs capables d’inventer ce genre de quoi d'ailleurs ? Personne n'a l'air de savoir si c'est un sérum, un virus. Des types aussi pourris ça a sûrement les moyens de le diffuser à grande échelle. Ils attendent peut-être que la vigilance retombe. A leur place, c’est ce que je ferais…

J’affiche le même sourire que le camarade. Ça, ça n’a pas du faire du bien à l’égo du politico de se faire prendre. En plus, en pleine manif publique avec les mesures de sécurités en place… Le grand Patron s’était fait salement reprendre après le fiasco. Ça avait jazzé dans le coin. Now, il marche sur des œufs depuis. Le problème c’est que nous avec. Je sais que certains en ont marre. Je les comprends. Mais bon, faut pas avoir vécu à la dure pour couiner après une rouste et quelques nuits blanches.

_Ouais, Roxy a l’œil ! Quelque soit le détail qui change, elle le remarque. Et je ne dis pas ça parce qu'elle me fait souvent des compliments. Non, je sais que c'est dans sa nature. Comme si elle avait un troisième œil. Je crois que je devais lui amener un truc. Mais, quand je ne note pas, j'oublie. C'est comme ça, mémoire passeoir. Y a beaucoup trop de bandes enmagazinées. Et je n'arrive pas à les effacer.

Je tends mon verre dans sa direction. A un verre servi un verre donné ! C’est du cinquante-cinquante. Même pas une histoire de compète’. Boarf, ça servirait à quoi ? Je ne suis même pas sûre qu’on connaît nous même notre limite. Celle du foie. Et encore… il est probablement déjà en train de croupir dans la bibine et le reste.

_Pro, ouais. Bah tant mieux. Ça nous changera des branq’ ! Je ponctue ça d'un sourire entendu, avant de le mouiller la glotte. J’ai du mal avec les branquignoles. Les branleurs me sortent par les yeux. Peut-être bien que c’est une (dé)formation. Au camp, il n’était pas question de se la couler douce. Ah ça, non, on t’apprend direct que si tu veux t’en tirer, bah faut bosser. Alors, ouais, les faignants, j’ai souvent envie de leur mettre une petite mandale pour qu’ils s’activent.

Ici, au taff ? Je ne sais pas s'il y a encore un distingo à faire dans mon cas ? Dans nos cas ? On fait partie, je crois des cas déespérés. Ce n'est pas qu'on mette de la mauvaise volonté. C'et juste que la Chienne nous a laminé et qu'en suite elle à fait joujou avec les restes. Y a qu'à voir l'état de nos cerveaux.

_Tout… Dan’ pourquoi que c’est nous hein ? Pour quoi on est là, nous ? T’peux me dire ? Les connards, en vrai, on devrait les dézinguer. Bam ! Direct ! Faire le ménage, tu vois. Ça, ça rendrait service. L'alcool délie les langues. Je sais que de l'extérieur mon discours peut choquer. Qu'il est choquant. De base, quand je me suis engagé dans l'armée c'était pour défendre, pour protéger, pas pour attaquer. Ouais à la base, j'étais rempli à ras bord de bonnes intentions. Et puis la guerre ça fait changer les perspectives. Je veux dire vraiment. Quand on voit un copain se faire trucider parce qu'il a fait une sommation de trop... Le pacifisme, on l’envoi aux chiottes. _La Justice comme ils l'a font, elle ne marche plus mon ami ! Tous ces procès de quinze ans. Ces salopards libérés à cause d'une faille dans la procédure, d'un sursaut de conscience... J'en ai vus ses ordures s'en tirer. Bon autant se consoler avec un biscuit maison. Merci Rox'... tu rox.
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Mar 13 Mar 2018 - 20:22
Un virus. C’était une possibilité. Mais quoi que ce soit, ça mettait tout le monde sur les dents. Et cette tension devenait de plus en plus lourde. A un moment, il suffira d’une étincelle pour fouttre le feu à tout ce merdier. C’est du vu et du revu. Pourtant, on tombe toujours dans le panneau. L’humain est vraiment stupide. Je préférais ne pas trop y penser, préférant me concentrer sur le fait de creuser pour essayer d’y voir un peu plus clair. C’était comme ça : j’étais comme un clebs, tant qu’on lui donner un os à chercher ou à mastiquer, il me fallait rien de plus. Quelqu’un n’avait pas comparé les détectives à des limiers, il y a très longtemps de cela ? Il avait plutôt raison.

"Encore, la pandémie, cela voudrait dire que ceux qui l’ont créé ont perdu le contrôle. C’est peut-être pas plus mal, si on réfléchit aux conséquences qu’une telle arme peut avoir."

Là encore, rien de nouveau sous le soleil. Depuis que les prodiges étaient connus, on s’en servait comme de la seule manière que pouvait agir l’homme quand on lui donnait un bâton : pour taper sur l’autre. Sauf que souvent, c’est un bâton trop sophistiqué et on finit tous par se le prendre. Enfin, je suppose qu’on finira par en savoir plus bientôt. Ce n’était pas comme si la moitié de la planète essayait de savoir ce qui s’était passé à ce fouttu salon. En dehors de l’enlèvement de notre cher président, qui était déjà un événement en soi. La réunion de sécurité du soir n’avait pas dû être des plus agréables.

Heureusement qu’il y avait Roxy pour nous sortir un peu de ce marasme, où on continuerait à faire des pronostics de plus en plus sombres. Pourtant, mon associé voit la même chose que moi, et comprend rapidement comme moi. Et cela ne semble pas l’atteindre. Ni son éternel sourire. Sean ne s’y trompait pas, et quand il parlait de mon associé, son ton était déjà un peu plus léger et heureux. Un temps, cela m’aurait agacé, une telle joie de vivre qui se transmettait comme par magie. Plus maintenant. Je savais en reconnaître les avantages.

"Donne-lui un truc à manger, ça lui ferait toujours plaisir." dis-je en haussant les épaules et en buvant une nouvelle gorgée.

En parlant de personnes compétentes, j’appris que mon interlocuteur connaissait aussi la nouvelle à Scotland Yard. Et partageait mon avis à son sujet. Je ne pouvais qu’acquiescer, car Dieu savait comme je connaissais bien le reste de l’équipe. Loin d’être aussi ouverts ou bons, tout simplement.

"Merci d’être là." dis-je donc en levant mon verre dans sa direction. "Parce qu’à part vous deux et quelques exceptions, c’est une sacrée équipe de pouilleux inutiles que vous avez. Je te plains, de bosser avec eux."

Peut-être que l’alcool aidait à parler plus librement, mais c’était ainsi que je pensais. J’avais eu assez de merdre avec des officiers loin d’être coopératifs. Quand je n’étais pas reçu là-bas avec du mépris, ou qu’on me mettait des bâtons dans les roues. Cela allait un peu mieux maintenant que j’avais Roxy pour attirer la sympathie grâce à son aura surnaturelle, mais je n’oubliais pas que nous n’étions très souvent pas les bienvenues au poste. Alors, j’avais pas à retenir mes mots.

Qu’est-ce qu’on fichait là ? Très bonne question. Comme si j’avais la réponse. Sinon, je supposais que je ne serais pas là. Et je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais pensé ce que Sean disait tout haut. Mais ensuite, venait un constat implacable :

"Est-ce que j’aurais ma place dans un monde où tout va bien ? A quoi je servirais ?" Je fixais le fond de mon verre, pensif. Parfois, il m’arrivait de penser que si je disparaissais, ça ne changerait rien pour personne. Ça arrive moins souvent maintenant, mais tout de même. Je ne me sentais pas à ma place, et ne trouvais de l’intérêt que dans mon travail. Quoique, maintenant, j’avais quelques personnes en plus dans mon entourage. Qui m’aidaient à trouver un but. Et des frontières aux notions de bien et de mal. "Je suppose que ce qui me retient de le faire, de descendre tous ces gens, c’est que ça voudrait dire que j’ai fini comme eux. Et que ça ferait de la peine à Roxy, et aux autres. Alors… je reste là, entre deux, comme un abruti. Et je suis clairement pas assez bien pour prétendre faire la justice mieux."

Après un nouvel haussement d’épaules, je pris un nouveau biscuit, faisant une pause dans la boisson pour en savourer le goût. Un peu de douceur pour atténuer l’amertume de la vie. Ce qui me fit penser à autre chose.

"Ça te dérange si je mets un peu de musique ?"

En cas de doute, ou dans n’importe quelle situation ; ça marchait toujours.
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Ven 16 Mar 2018 - 15:08


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Je suis d'accord avec Danny. J'aime mieux l'idée que ce qui est arrivé n'est pas sous le pouvoir d'un esprit tordu. J'aime mieux faire face aux bizarreries de Mère Nature qu'à ma propre espèce. Mais, je ne me fais pas d'illusions. L'humain est un bon gros génis, quand il s'agit de décimer son espèce. On l'a vu. J'en ai trop vu dans mon cas.

_ Clair. Mais bon, ça m'étonnerais pas que ce soit le coup d'un putain de savant fou.

Pendant un temps j'ai essayé de cuisiner. Je me suis lancé pour impressionner l'une des filles de ma bande. Celle qui a un père riche, et un voilier. Je voulais attirer son attention. Ça n'avait pas été hyper concluant. Elle avait préféré la musique d'Eddy. Contre les musiciens, en même temps, aucune chance. Ils rafflent tous avec les nanas. Bof, aujourd'hui j'en ai plus rien à battre. Je l'ai revue dans un article de journal un coup, je ne la trouvais même plus jolie. Mais Rox, ce n'est pas pareil. Elle donne envie de refaire des gâteaux.

_ Haha. Ça je ne te le fais pas dire, boddy. Merci ! J'ai un fugace sourire quand même.

Cooper n'est pas du genre à faire des compliments gratos. Je ne l'ai pas encore entendu en faire de façon directe non plus. Je suis donc content de savoir que mon travail est reconnu et apprécié. Pas que je cours après la reconnaissance. Mais venant d'un ami, ça a une autre valeur. Ouais, je crois bien qu'il est le premier pote solide que je me suis fait depuis le champ de bataille.

Je parle, ouais. Je libère la parole pour qu'elle ne reste pas coincée dans le fond de mon crâne. La réaction de Dan' me fait doucement grogner. J'ai l'impression d'entendre la petite voix derrière mon épaule. Des fois je me dis qu'on est un peu trop pareils tous les deux. C'est pas super réjouissant de savoir qu'on est nombreux à être aussi destroy pas le boulot. Ils nous ont bien laminé les connards. Mieux vaut que je n'y pense pas trop en fait. Comme disait Connor « On a signé en notre âme et conscience ».

_ Mouais, je veux bien faire chialer ma mère si ça permet d'arrêter tout ce foutu merdier. Puis, ma mère sait, en vrai, dans le fond, que j'ai les mains pleines de sang. Je ne sais pas, je n'arrive pas vraiment à voir la finalité. Plus je suis dans le système et plus je vois que c'est des conneries. C'est pas avec des lois qu'on arrête les assassins. Mais Cooper a raison. Ça fait parti du truc. Putain mais ce monde est dans un état tellement merdique. Et nous on est là à faire une affaire après l'autre. Pendant ce temps là ils montent des armées. Ils auront toujours un train d'avance sur nous. Ça fait tellement chier, bordel ! Je me suis pas crevé le cul sur le terrain pour regarder les pourris gagner en ville.

Ruminer c'est l'une de mes spécialités. Au moins ruminer ce n'est pas dangereux. Mais, y a des jours où ça me démange très très fort. Le pire, c'est que je sais que je peux le faire. J'ai les connexions. Je peux trouver le matos très facilement. Et je sais comment faire, ça pas de souci. Le seul truc qui m'arrête... en vrai, je ne sais pas trop. Peut-être parce que je n'ai pas encore trouvé LA cible parfaite. Un jour je la trouverais.

Enfin, sûrement parce que j'ai bu. D'ailleurs, faisons une petite repasse. D'abord un verre pour mon pote Cooper. Et puis un autre verre pour moi.

_Vas-y, vas-y. Une gorgée qui fait du bien par où elle passe. Je reprend quand même un cooki, histoire de ne pas dérailler trop vite. Mais je sens le tourbillon noir autour de mon cerveau. Tu t'es jamais dit que t'aurais pas du t'en sortir ?

Perso, les jours de merde comme cela, je me demande vraiment ce que je fais sur ce cailloux à la con. Je ne sais pas si Daniel peut-être aussi définitif. Mais ma fois c'est possible. Peut-être bien qu'on aurait dû y rester. Peut-être bien que je serais mieux à jouer de la harpe avec les aux ailés en culotte courte. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je veux juste que toute cette merde s'arrête.

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Dim 15 Avr 2018 - 12:00
Y avait un truc différent, avec ce salon. Sean n’était pas le premier à m’en parler, et dans divers milieux, ça ne parlait que de ça. Il y avait un avant et un après, mais ce qu’allait être cet après, personne ne savait vraiment. Certains préféraient oublier, ce qui restait une réponse typiquement humaine. Et puis, il y a les personnes comme Sean et moi, qui y pensent sans cesse, parce que c’est mieux que de penser à nos propres vies. Il en fallait aussi. Nous avions déjà vu assez d’horreurs pour savoir que l’être humain était capable du pire, et de bien plus.

"Le savant fou, ce n’est souvent qu’une pièce du jeu." Je regardais le fond de mon verre, pensif. La vie devenait vraiment pesante le jour on l’on réalisait qu’on était qu’un pion dans les mains de personnes puissantes. Notre champ d’action était limité, et même si on faisait tout pour en sortir, on était très vite ramené à notre condition.

Quoique, avec des gens comme Roxy, on arrivait à penser autrement, de temps à autres. Surtout après le nombre de fenêtres que mon assistants cassait, semaine après semaine. Ou sa chance incroyable. Finalement, en plus d’être un soutien inestimable dans mon travail, Roxy me sortait un peu de mes routines de pensées. Et de ce que je voyais, c’était pareil avec Sean.

J’étais également reconnaissant qu’il soit là, ce soir et de manière générale. Je levai mon verre à son boulot et à ses collègues pénibles et incompétents. Ce qui eut le mérite de le faire esquisser un sourire. On se comprenait. Et au moins, on savait qu’on pouvait compter l’un sur l’autre. Cela faisait toujours une sacrée différence. Ne serait-ce que pour ce genre de soirées, où l’on pouvait discuter librement et réaliser qu’on n’était pas le seul à broyer du noir ou à ressasser les mêmes pensées en boucle.

"Si c’était aussi simple…"

Mais ça ne servait à rien de penser ainsi. Les problèmes du monde ne se résoudraient pas avec ce genre de sacrifices, on n’était pas dans un film. Avec des si, on referait entièrement le monde. Et peut-être pas en mieux. Dans tous les cas, je m’étais éloigné de ce genre de raisonnements. Bosser, bosser, bosser. Peut-être pour rien. Mais c’était la seule solution que j’avais trouvé pour ne pas devenir dingue. Ou me tirer une balle. C’était pour ça que je n’avais pas de réponses satisfaisantes à offrir à Sean. Peut-être que Roxy ou Elias y seraient arrivés, mais pas moi. Alors, je me contentais de poser une main sur son épaule. Parce qu’à défaut de pouvoir répondre, je pouvais comprendre.

Et mettre un peu de musique. Pendant que Miller nous servait à nouveau, j’allais mettre un vinyle de Julie London. Je revins à mon verre, et la question de mon interlocuteur ne me surprit pas vraiment. Aussi, je n’hésitai pas à répondre.

"Bien sûr." Et un paquet de fois. Surtout au début. Quand j’avais l’impression qu’il ne me restait plus rien, que j’étais piégé par mon propre cerveau et dans l’incapacité d’imaginer un quelconque futur. Quand on se dit que personne ne nous regretterait, et que ne plus être là ne ferait aucune différence. Ça me reprenait, parfois. Beaucoup moins qu’avant. Mais le manque de sommeil, l’alcool et le manque de nicotine n’aidaient pas toujours. Et puis, comme tout, les pensées repartaient. La vie reprenait son cours. Dans un cycle incessant. "Mais ça aurait été trop facile. Et je déteste la facilité."

J’avais un sacré caractère de bouledogue, on n’arrêtait pas de me le répéter. Ce n’était pas forcément un mal. Tout en écoutant la voix de London, je bus un peu de mon verre.

"Et puis, qui veillerait sur Roxy sinon ? Et sur tous les autres idiots ? Franchement, y en a pas un pour rattraper l’autre, à se demander s’ils sont vraiment adultes…"

J’haussais les épaules, surtout pour me convaincre que je ne m’en faisais pas autant pour eux. Alors qu’en réalité, il se pouvait bien que ce soit le cas. Mais j’avais toujours voulu ne jamais dépendre d’autrui, alors pas question de l’admettre. Même à moi-même. La fuite, toujours la fuite. C’était pour ça que je ne valais pas mieux que tout le monde.
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Ven 27 Avr 2018 - 20:20

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A la fin l'histoire est toujours la même. Deux, trois mégalos décident de conquérir le monde. Et là où c'est chiant. C'est qu'en général les mégalos savent se donner les moyens de leur ambition. Ils ont le fric, les hommes, ils ont ce pouvoir que nous ne pourra jamais avoir. Parce que pour l'avoir, il faut passer de l'autre côté. Et c'est vrai que malgré tout, j'crois que jamais, je me résoudrais à collaborer avec les monstres. Alors, on se bat, encore, encore, encore.

Je sais bien que je lui en demande une bonne à Danny. Aucun de nous a les réponses. Mais qu'est-ce que j'y peux, si ça me trotte dans la tête, tout le temps ? Y a pas d'intérrupteur. On nous apprend pas à arrêter la guerre, une fois démobilisé. Non, mais c'est vrai ! On nous dit au contraire de favoriser notre expérience pour continuer de protéger les citoyens. Et puis, arrêter... quand on sait tout ce qui se passe en zone de conflit. Pourquoi pas faire comme si de rien n'était tant qu'on y est ! A une époque, c'est peut-être ce que j'aurais voulu. Maintenant, je me contente de suivre le fil de l'eau. Passer un jour après l'autre.

Jusqu'à... quoi ?

_ Ouais... La facilité. La putain de facilité ça aurait été qu'on me mette la bonne dose de morphine dans l'hélico. J'ai. Dans un tiroir de la cuisine la dose. Elle attend là.

Je suis persuadé que la mort ne me fait pas peur. Vraiment. Je l'ai tellement regardé dans les yeux. J'ai vu son sourire de conasse sur la face de l'ennemi. Je sais quelle odeur elle a. Je sais aussi à quel point elle donne la gaule. Elle attend de me voir franchir le cap. L'ironie, c'est que mes couilles, c'est l'une des rares partie qui fonctionne encore correctement. C'est con que je n'en ai rien à faire.

_ Roxanne t'en voudrait à mort, c'est sûr. De mon côté aussi, je serais furax, s'il faisait un coup comme ça.

Mais si je suis honnête, je sais que ma petite vie vaut moins.C'est vrai. Quelque part, c'est pas nouveau. Je ne sert plus à grand-chose depuis que je suis rentré. Y a le boulot. Ouais, le boulot. On vient d'en parler. C'est comme d'essayer d'arrêter les ouragans. On essaye. Ouais. On essaye. Sinon quoi ? Je tiens compagnie à mes fantômes. Je fais la fortune des bars et des pharmacies du centre-ville. Franchement, infirme, qui bouffe le stock de médocs de son quartier.

Si c'est pas la faucheuse qui veut ma peau, y a des fois où je la lui filerais bien. Ça c'est la Garce qui me fait parler. Je la sens qui attend que je baisse la cadence pour se pointer. Elle est dans le creux de mes côtes depuis hier soir. Ca y est je tombe dans le tourbillon de la nuit.

Ca fait longtemps.

_ Danny... Comment lui dire ? Il me faudrait juste un petit coup de pouce pour passer à l'acte. En finir avec cette torture permanence. Parce qu'à vrai dire, ce n'est pas pour ça que j'ai signé. Je vais vraiment devoir attendre que ces conneries se terminent ? Faut que je me vide.

Je pose le verre. J'attrape les freins. Ça c'est un truc que je peux faire même après deux bouteilles. Houla pas trop vite Sean. J'ai le tournis rien qu'à relever la tête. Je suis peut-être plus cassé que ce que je pensais. Ça me fait marrer. Dire qu'avant je pouvais te faire des 72h de mission sans me shooter. Allez, un coup de roue. Les WC sont sur la droite. Priori, je vais arriver à temps.

_ Un de ces quatre, on devrait se faire une virée à Mexico. Se faire des tequilas digne de c'nom. La porte est là. Et merde, je prends pas bien l'angle. On recule et on recommence. Allez. Quoi, me regarde pas comme ça la cuvette. Je vais te passer dessus. Ouf la porte se referme. Merde... je suis dans le noir. Je ris. Je l'ai déjà fait dans le noir, dans la boue, dans le stresse. Pisser, c'est un truc qu'on apprend à faire dans toutes les conditions là-bas.

Je manque quand même de me casser la gueule en revenant sur « T ». Et... là lumière fût.

_ J'mangerais bien un bon steak, pas toi ? Y a pas d'heure pour la bidoche.

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Jeu 28 Juin 2018 - 15:45
Certains jours, c’est plus facile. Y a le boulot, bien sûr. Mais aussi les connaissances, des gens intéressants ou qu’on apprécie. Souvent les deux en même temps d’ailleurs. Des soirées à boire, à se retrouver dans les bras d’amants connus ou inconnus. Et parfois, tu es seul avec toi-même. Je ne savais pas pour Sean, mais de tous les connards et abrutis qu’il y avait en ce bas-monde, je restais la personne que je détestais le plus. Le psy le répétait toujours, que j’avais une très mauvaise estime de moi, ainsi qu’une confiance quasi nulle en ma personne, en dehors de tout ce qui était professionnel. Pas de ma faute si, toute ma vie, je m’étais rattaché à mon travail. C’était ma bouée de sauvetage quand tout le reste partait en couille. Et Dieu savait à quel point ça avait été le bordel. Le bilan était lourd, presque cliché. Famille dysfonctionnelle, contexte socio-économique difficile, orientation sexuelle discriminée, vie sentimentale inexistante ou désastreuse, santé en dent de scie.

Alors ouais, mon boulot, c’était parfois tout ce que j’avais pour garder la tête hors de l’eau. Et les autres, un peu aussi.

"Roxy trouverait un moyen de me ramener à la vie, pour me tuer à nouveau. Et toi aussi, d’ailleurs."

Et connaissant mon associé, c’était quelque chose qui pouvait sembler possible. Bien que sa spécialité sois les étoiles et l’espace, Rox’ trouvait toujours le moyen d’inventer des trucs, et de faire des recherches dans de nombreux domaines. Et de trouver encore le temps pour bosser à l’agence. Mais je crois que sans ça, mon assistant s’ennuierait. C’était un animal sociable, toujours à vouloir aller vers les autres et à découvrir le monde. Je lui souhaitais d’être encore comme ça à mon âge.

La demande de Sean me sortit de mes réflexions. J’hochais doucement la tête, prenant un instant pour me lever, histoire de pas tourner de l’œil trop vite. Je l’aidai à aller jusqu’aux toilettes, sachant la torture que c’était de dépendre des autres. Je me rappelais encore de l’hosto, et de ne pas pouvoir me laver seul… Fallait pas chercher plus loin mon désamour des hôpitaux. Ce qui ne m’avait pas empêché d’y retourner plus récemment, mais je préférais clairement ne pas prendre ce terrain glissant et repenser à ces événements.

"Tu sais que je suis jamais allé ailleurs qu’à New-York et Edimbourg de ma vie ?" En même temps, vu mon horreur des transports, c’était logique. Même si, je devais admettre, parfois je me disais que ça ne pourrait pas me faire de mal. Encore fallait-il trouver du temps. Je ne prenais jamais de vacances. Mais… pourquoi pas.

L’idée m’accompagna tout le temps où Sean était enfermé aux toilettes. Je restais à côté de la porte, au cas où. Mais, malgré des bruits un peu inquiétants, il ressortit. J’esquissai un léger sourire à a proposition.

"C’est une bonne idée. Je crois que j’ai quelques trucs dans le frigo."

Mais alors que je me dirigeai vers la cuisine, j’entendis des bruits de pas dans la cage d’escalier, et me figeai. Mes voisins de palier étaient un jeune couple de trentenaires, endormis depuis longtemps maintenant que leur gosse faisait ses nuits. Et peu de monde avait le code d’entrée… Cependant, je reconnus rapidement le pas léger et presque dansant de notre visiteur, et poussais un soupir. L’instant d’après, la porte s’ouvrit grand, laissant entrer une bourrasque. Littérale, et d’énergie.

"Désolééééééé Dany, j’ai oublié le dossier McKeagan, je voulais le bosser à la maison…"

Roxy se figea dans sa bonne humeur, remarquant Sean. Son sourire s’illumina encore plus et elle se précipita vers le policier. Trevor, son araignée de feu, crépita de plusieurs flammes indolores sur son épaule. Content aussi de voir mon invité, quoique c’était parfois difficile de vraiment savoir ce qu’il pensait.

"Heeeey, Seanou ! Je pensais pas que tu serais encore là ! Je suis trop contente de te voir ! "

A voir Roxy sauter autour de lui, j’avais déjà le tournis.

"J’allais faire un truc à manger…" dis-je assez platement, certain que mon associé serait partant. Un estomac sur pattes. Son enthousiasme redoubla effectivement.

"Très bonne idée ! Alors, qu’est-ce que tu racontes de beau, vieux loup ? Vous passez une bonne soirée ?"

Je les laissais papoter, sortant de quoi faire à manger. Il me restait plusieurs filets de bœuf, et du café de paris maison, ainsi que de la salade et des pommes de terre. Parfait, ça n’allait pas prendre trop de temps. Et l’avantage de Roxy, c’était qu’elle chassait tout de suite la monotonie et la nostalgie.
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Jeu 5 Juil 2018 - 9:55

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Je ne sais pas si Roxanne aurait grand intérêt à empêcher un salut final de ma part. Mais je n’ai pas besoin de le dire Danny a pigé mon état d’esprit. Je n’attends pas à ce qu’il m’en fasse changer d’ailleurs. Ou alors, je m’en convaincs. Lui, Jack, sont à peu près les seuls êtres humains, pour qui je me sentirais prés à fournir des efforts. Et ma petite Roxanne, of course. Qu'ils n’en attendent pas, ça facilite beaucoup les choses.

J’entends sa réponse alors que je suis de dos. Je souris. Je ne me moque pas. Mais, ça me surprend toujours un peu quand Data me rappelle combien il est un ours. Je me doute bien que son ostracisme n’est pas uniquement dû à sa part d’ours mal léché. Il s’est retranché. Moi j’ai couru après des monstres dans le désert. A chacun sa méthode. Tant que ça a pu marcher. Peut-être que maintenant ça serait plus possible.

Ça peut être cool. Une virée comme ça. Genre juste avant la saison estivale. Faudra qu'on en cause... quand j'aurais les neurones un peu mieux connectés.

_ Vidange faite. Je sais à son regard qu’il a attendu. Faut dire que j’en ai eu des gadins. Ici et ailleurs. Dans les premiers temps mes déplacements n’étaient pas glorieux.

Je reviens à ma place et attrape mon verre. Mon regard dans le vague accroche le dos de Daniel. Sa physionomie, longue et racée, va bien avec ce qu’il est. Je souris. Il n'a pas conscience de ce qu'il dégage. Ça ajoute un truc. Oui, une fois ou deux je me suis demandé, quel genre d’amant il est. Parce que c'est un ami. Je voudrais bien le voir un peu plus heureux. Tranquille. J’ai plus ou moins compris qu’il a eux une histoire forte. Après…

Whooo. Un cyclone ! Ce que j'aime bien avec Roxy c'est qu'elle n'est pas comme d'autres copines. Elle n'est pas avec ce truc de moral. A vouloir qu'on soit sobre, propre et souriants. Ça fait du bien. Parce que autant j'adore mes potes filles. Autant des fois... Elles me saoulent.

_ Salut Rox’…. Je lève la main. Déjà elle bondit. J’essaye d’abord de la suivre dans son mouvement. Mais, à faire un cercle autour de moi, elle me donne le tournis. Comment fait-elle, sérieux ? Je marmonne alors doucement. Beauté, pas si vite steuplait..

Ouf. L’ouragan s’apaise. Je la regarde se prendre un fauteuil s’asseoir. Et je souris. On ne peut pas dire, c’est une boule d’énergie. Même quand j’ai les pneus à plat, elle me redonne un peu de booste. Je lorgne Trevor. Une araignée pour pet'. Je me dis que ça lui correspond bien.

Je me passe une main sur la barbe. Je n'imagine pas ma tronche. Pour Roxanne je décide de faire un chouilla d'effort. Je me tiens un peu mieux. Je remet mes mains sur la table. C'est comme ça que je me rend compte qu'elles tremblent les bichettes. Tiens... ça faisait un moment que ce n'était pas arrivé. Bon après, cette période de l'année... c'est toujours pourris. Y a des putains de dates d'anniversaire de « la mort qui tue ». Des trucs qu'on ne peut pas effacer. Même si on le veut.

_ Bah fait aller. On fait aller… Ouais, on parlait d’aller sur Mexico, un de ces quatre. Histoire de voir du pays. Ouais, je zappe la partie une. Je n'ai pas envie de faire de la peine à notre petit soleil. Comme quoi, rien que par sa présence, elle fait effet. Je regarde Dan une seconde. Ah l'idée va rester dude. Puis je me reconcentre sur son assistante. Et toi Bichette ? Met moi à jour. Quoi de neuf ? Je lui donne toute sortes de surnoms. Ça m'amuse. Ça ne la gêne pas, sinon elle me l'aurait dit.

Je bois. Mais cette fois, moins pour oublier la vie, que par plaisir. D'autant qu'une odeur commence à monter. Un bon verre, de la bidoche, des potes. C'est con. En fait la vie si elle m'accroche encore, c'est grâce à ces putains de grands écarts.

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Lun 13 Aoû 2018 - 18:31
On avait beau se connaître depuis quelques temps, partager certains traits de caractères et expériences peu agréables ; je ne savais pas toujours ce qui se passait dans la tête de Sean. D’une, ça ne me regardait pas, et de deux, je ne le voulais pas non plus vraiment. Mais c’était mon job de me poser des questions, et d’extrapoler. Beaucoup. Mon cerveau était en constante surchauffe, pour éviter de penser à d’autres choses. Toujours besoin d’être distrait, pour ne pas se retrouver face à ses fantômes. Mais Sean est le genre de personnes dont je me demande parfois comment il me voit. Est-ce que je le déçois autant que je me déçois ? Est-ce que je suis peu agréable pour lui, comme certains le laissent entendre ? Trop cynique ? Des questions auxquelles je n’aurais sans doute jamais de réponses.

Sa suggestion de faire une virée me surprit donc un peu. Je ne savais pas si j’étais prêt à partir, à sortir de ma routine. Pas que je n’apprécierai pas de passer du temps avec lui, au contraire. J’étais même presque certain que ça me ferait du bien. Mais, j’étais trop agrippé à mon existence ici, comme à une bouée de sauvetage. Alors, imaginer partir… Toutefois, je n’étais pas contre. Peut-être que je devais demander au Dr Dunbar de travailler là-dessus, pour fixer une date avec Sean. Peut-être. En tous cas, la certitude du moment, c’était que manger nous conviendrait assez bien.

Surtout lorsqu’une troisième personne venait s’ajouter au menu. Je suis assez habitué à Roxy pour me faire à son débordement d’énergie soudain. Pas certain que ce soit le cas de Sean, mais il allait se débrouiller. Il s’entendait bien avec mon associé, et je ne m’en faisais pas trop pour eux.

"Ah, désolée !" D’un seul coup, le pas de course se stoppait. Pas le sourire. "Je suis tellement contente de te voir, Beau gosse, c’est pour ça."

Je les laissais s’installer, préparant ce qui me restait dans le frigo pour nous trois. Au moins, avec mes assistantes, il y avait toujours quelque chose à manger dans cette agence. De temps en temps, je leur jetais des petits coups d’œil, surtout pour être certain que Roxy n’est pas sur le point d’exploser à force d’essayer de rester tranquille. Mais ça a l’air d’aller.

"Oooh, Mexico, c’est une trop bonne idée ! J’ai déjà été là-bas, pour des conférences et des séminaires. C’est bien sympa, et on mange bien ! Vous auriez pas envie d’un guide, par hasard ?" Roxy se servit un verre, faisant comme chez elle. Ce qui était un peu le cas, vu que c’était aussi son lieu de travail. "Comme d’hab, mon lapin ! Beaucoup de choses. J’ai plusieurs cours à donner, à la PH et à l’observatoire. Je me réjouis ! Je pourrai parler de mes derniers travaux sur les exoplanètes, ça fait presque Science-Fiction ! Et puis, ici à l’agence, on manque jamais de boulot non plus. Tu connais notre Dany."

Elle lui adressa un clin d’œil, avant de s’extasier lorsque je revins leur poser une assiette chacun, bien remplie. Je revins avec la mienne, beaucoup moins remplie, mais ce qui était déjà à la limite de ce que mon estomac accepterait d’avaler. J’attaquais mon steak, après leur avoir souhaité bon appétit. Roxy ne se fit pas prier pour engloutir son assiette, en vorace qu’elle était.

"Délicieux, Dany ! Et tu as pas besoin de faire autant de manière, Seanou ! On est entre potes !" C’était bien qu’elle le précise, vu la tâche de sauce à salade qu’elle avait sur la joue. "Aloooors, Mexico ?"

"On verra." J’allais en entendre parler, de ce voyage. Je le sentais. "Je partirais peut-être plus serein quand on en saura plus sur ces tarés du salon des inventions. Et lorsque les groupes anti-prodiges seront plus tranquilles…"

"Ah, toujours aussi bougon, notre Dany !" ria Roxy. "Mais avec vous deux pour nous défendre, comment ne pas se sentir en sécurité ?"

J’enviais son optimisme, parfois. Mais ça faisait du bien à côtoyer, je n’allais pas mentir.
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Lun 20 Aoû 2018 - 12:08

God bless you and thank you. WATCHMAN & DATA

Comment reprocher à quelqu'un sa joie de vous voir ? Ce n'est pas humain. Surtout quand on voit le grand sourire de la personne concernée. Roxanne c'est un peu comme Summer, de la bonne humeur en barre. Arriver à donner de l'affection comme ça de façon spontanée, ça force même l'admiration. Quand Rox vous dit « beau gosse » tout à coup, bah on se sent pas trop mal. Je pense furtivement à la Fée. Elle aussi avait un sourire contaminateur. Heureusement qu'il y a des nanas sur Terre.

_ Ouais ça me fait plais' aussi ! Dis-je un peu plus vif. Je ne veux pas qu'elle se méprenne sur ma demande. C'est une nana que j'aime beaucoup. Un trublion coloré et il en faut dans ce monde. Data a bien su s'entourer.

Je ris. L'entrain de la demoiselle n'est pas une surprise. N'empêche qu'il me fait le même effet à chaque fois. Elle est toujours partante pour faire des trucs. Je me demande d'où elle tire son énergie. Je lui souris. Puis, je regarde du côté de Dany. De mon côté, c'est un « oui » sans souci. Je trouve l'idée sympa. Je me doute que Rox peut-être un bon guide. Mais je ne veux pas me prononcer pour deux. D'autant que je vois bien notre ami sur la réserve. Ce serait con de le braquer.

_ Qu'est-ce qu'en dit le détective Cooper ?

Ouais Rox est une tête. Elle en sait des choses. C'est impressionnant. Je pense que ça va de paire avec son tempérament explosif et curieux. Elle veut savoir. Elle ne s'arrête jamais. Un vrai esprit scientifique. J'admire aussi ça chez elle. Ou même chez des filles comme Grace. Elles savent ce qu'elles veulent les filles. Ça !

_ Nice... et les conf à l'observatoire... tu penses qu'on peut venir ? C'est un thème qui me botte. Je suis un peu curieux. J'ai pu voir une où deux sessions de Rox. Je trouve qu'elle expose bien les sujets. Ça ne ferait pas de mal d'apprendre sur autre chose que l'informatique. En plus, ça peut aussi m'aider pour développer la partie de Battlestar Galactica sur laquelle on est avec les mecs.

La bouffe est appétissante. Rien à redire. Comme je n'ai pas vraiment déjeuner ce midi, j'ai l'estomac dans les talons. C'est vrai qu'au taff je grignote de la merde, plus que je mange. Je n'aime pas descendre dans la salle commune. Ce n'est pas un lieu où je me sens bien. Il y a trop de monde et de bruits. Et puis côté cuisine, il y a trois, quatre plats que je maîtrise bien. Mais c'est quelque-chose pour lequel je n'ai plus du tout de motivation. Se faire la bouffe pour soit... je ne vois pas l'intérêt.

_ A l'attaque ! Avec toute la boisson que je viens d’ingurgiter, ça va faire du bien. J'ai bien fait de venir les voir. Je le sens.

Je me marre sous cap en commençant à découper le steak. Maintenant que Roxanne a connaissance de mon idée Daniel ne va pas pouvoir y couper. Je ne sais pas, si je dois le plaindre, ou profiter d'avoir trouver une complice imprévue. Il y a des deux. De toute façon, il saura bien nous dire « merde » si vraiment le truc le saoule. Il n'y a pas de souci.

Mon regard se fixe sur le visage de la belle. Je secoue la tête en souriant.

_ T'es choue. Je lui dis ça sans me moquer. Elle fait office de petite-soeur d'adoption. C'est grâce à ce genre de petites phrases qu'on y croit encore un peu. En tous cas, on fait ce qu'on peut pour. Je mange un peu. Punaise, c'est bon de manger quand on a la dalle. Ça c'est un vrai truc qui reste. Il y a eu des jeûne forcés sur le terrain. Pas des petits.

Je bois pour faire glisser. Le fait que Daniel évoque l'attaque du salon me remet sur le sujet. Pas besoin de plus pour me remettre l'esprit au travail. C'est tellement plus simple à gérer que soi-même. Je sais que Danny est pareil pour ça. Roxy moins, mais elle s'adapte sans sourciller la miss.

_ Vous avez des trucs concréts sur les XIII ? Leurs membres ? Ça patine au Bureau. Les mecs savent se protéger. Ceux qui sont sur la constitution du dossier en deviennent un peu oufs. Les gars sont doués. C'est le groupuscule qui arrive à se cacher des radars.

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