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On a tous besoin d'une pause

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Dim 9 Sep 2018 - 18:56
L'effervescence et le choc qu'avait provoqué la terrible agression de James Novak au sein de la Potential Home avait atteint tout le monde et les professeurs avaient dû faire face afin d'encadrer au mieux les élèves dans cette nouvelle épreuve. En-dehors du fait que l'homme était particulièrement apprécié de tous, c'était un nouveau coup porté aux prodiges par des fanatiques après les événements de l'exposition. Cette recrudescence de violence les inquiétait tous, mais le musicien savait qu'il y avait une personne en particulier que cela devait ronger. Son ami détective surveillait ces milieux peu fréquentables avec attention et le connaissant, Vox était persuadé qu'il s'en voulait de ne pas avoir pu empêcher cette attaque. Malgré l'échange de sms qu'ils avaient eu quelques jours plus tôt, il s'était décidé à lui rendre visite afin de s'assurer qu'il ne se perdait pas complètement dans son travail. Il le croyait lorsqu'il lui avait dit qu'il tiendrait sa promesse, mais l'inquiétude des derniers jours l'avait poussé à passer chez le traiteur chinois avant de se pointer à l'agence sans s'être annoncé.

La voix à l'autre bout de l'interphone paru plus surprise que contrariée de l'entendre, ce qui le rassura quelque peu. Il monta les marches rapidement et entra d'un pas rapide, son sac de nourriture ballottant au bout de son bras. Un coup d’œil lui suffit pour constater qu'il le dérangeait en plein travail et que Roxy n'était pas là. Sûrement sortie pour aider Data dans ses recherches, ce qui détendit quelque peu le professeur. Savoir qu'elle était là pour lui filer un coup de main était rassurant, car contrairement à il y a trois ans, il pouvait compter sur quelqu'un pour l'épauler dans sa tâche. Et lorsque l'on en voyait l'ampleur, ce n'était pas plus mal. Fawn aussi était absente, sans doute en vadrouille également. Il préférait cela, être seul avec lui même si ce n'était que pour quelques minutes, afin de s'assurer que tout allait bien, mais aussi pour quémander du soutien. Ils avaient beaucoup discuté entre collègues et parmi eux figuraient des amis, mais malgré cela il avait ressenti le besoin de le voir lui. Une personne qui était assez liée à la PH tout en y étant extérieure. Une personne en qui il avait toute confiance et avec laquelle il se sentait proche.

Il l'avait dérangé en plein coup de fil et il attendit sagement qu'il termine, planté au milieu de la pièce, tentant de ne pas écouter la conversation. Lorsqu'il eut raccroché, il déposa son sac sur la table puis s'avança pour le prendre dans ses bras sans prononcer la moindre parole, enfouissant son visage dans son cou. Les sanglots le submergèrent aussitôt, laissant libre cour à sa peine et à son angoisse. Le contrecoup le frappait de plein fouet et peut-être n'était-ce pas le bon moment ou la bonne personne avec qui se lâcher. Dany se maudissait déjà assez, voir son ami dans un tel état ne l'aiderait peut-être pas, mais Owen était assez en confiance avec lui pour se laisser aller et, égoïstement, il ne se refréna pas. Il resta de longues secondes ainsi à pleurer, le serrant avec force comme s'il pouvait ainsi reprendre un peu de courage. Il renifla avant de murmurer d'une voix penaude.


- Désolé de te déranger Cooper, je sais que tu as beaucoup de boulot. Il se détacha de lui pour essuyer ses larmes d'un revers de la main puis le lâcha pour de bon pour déballer le contenu de son sac. Je suis juste venu t'amener de quoi manger. Il déposa les différentes boîtes encore chaudes sur la table et lui fit signe de se servir. Tu as de quoi tenir et j'ai amené des desserts pour les filles.

Les joues encore humides, il le regarda avec un sourire triste avant de s'approcher de lui. Il prit fermement sa tête entre ses deux mains et plongea un regard si déterminé dans le sien qu'il était impossible qu'il ne prête pas attention à ce qu'il avait à lui dire.

- Ce n'est pas ta faute Dany. Tu m'entends ? Trouves ces salopards, fais ton boulot. Mais dis-toi bien que personne ne te tient pour responsable. Ce n'est pas ta faute.

Le ton de sa voix ne laissait place à aucun doute sur la véracité de ses propos et il s'autorisa même l'utilisation de son don pour être sûr et certain que la tête de mule qu'il avait en face de lui comprenne bien qu'il ne plaisantait pas. Il posa son front contre le sien avant de s'écarter et de s'installer à table en lui montrant une chaise face à lui.

- T'as besoin d'une pause. Mange et je m'en vais, ok ?

Pas sûr qu'il accepte qu'on lui dicte ainsi sa conduite, mais ce n'était ni du chantage, ni du paternalisme. Il était inquiet, pour tous ses amis prodiges et pour lui en particulier. Il n'avait jamais vraiment su jusqu'à quel point son métier était dangereux ou non, mais avec cette nouvelle menace qui s'intensifiait de mois en mois, Data était en première ligne et cela ne lui plaisait pas. Pas du tout même. Alors s'il pouvait faire quoique ce soit pour lui, même si ce n'était qu'une chose aussi triviale que de lui apporter à manger, il le ferait. Il ne resterait pas longtemps pour ne pas le déranger, mais il était persuadé qu'ils avaient besoin de s'arrêter deux minutes, tous les deux. Cooper avant de reprendre ses recherches, lui avant d'affronter le retour à l'école.
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Lun 10 Sep 2018 - 12:16
Les recherches n’avançaient pas aussi bien que je le voulais. Et ce, malgré le fait que j’y consacrais désormais toutes mes heures de travail. Et une bonne partie des autres. L’agression de James Novak était désormais partout dans la presse, et la crainte d’une recrudescence des attaques contre les prodiges était dans toutes les bouches. Bien sûr, il y avait toujours eu des incidents isolés, mais jamais de cette ampleur. Ce que j’avais toujours essayé d’empêcher était en train d’arriver, et je me sentais complètement impuissant pour l’empêcher. Je n’avais qu’une seule tâche importante, et je l’avais foiré en beauté. Cela aurait été n’importe quel autre prodige, cela aurait différent. Mais quelqu’un de la PH, c’était ma putain de priorité. Alors, pour éviter de sombrer dans une spirale de doute et d’apitoiement, la seule solution que j’avais trouvé, c’était de bosser encore plus dur pour trouver les coupables.

J’avais quelques pistes, notamment un groupe religieux qui ne s’était pas vraiment fait trop remarquer jusqu’ici. Du moins, pas pour des actions aussi radicales. Mais avec la peur de la chute des arches, et les souvenirs du salon des inventions encore bien trop frais, cela n’avait été qu’une question de temps avant que ça explose comme ça. Et quoi de mieux comme cible que la plus grande école pour prodiges de l’arche, et d’une victime aussi emblématique ? Bien sûr, ce genre d’individus ne s’attardaient pas sur le fait que l’école aidait les prodiges à mieux se contrôler et que l’individu attaqué était sans doute l’homme le plus inoffensif et gentil qui soit. Le message était assez clair.

Je n’avais de nouvelles de l’école que par Roxy. Je la laissais y aller autant qu’elle le souhaitait, pour aider sur place. Je ne me sentais pas la légitimité de la garder ici, alors que j’avais déjà manqué à mes devoirs. Je me débrouillais seul, et ne me plaignais pas. Pour le moment, je n’avais pas reçu de blâme, mais lorsque la situation serait un peu plus sous contrôle, je ne doutais pas que cela risquait d’arriver. Alice venait prendre des nouvelles de temps en temps, et Elias et Owen m’envoyaient régulièrement des messages. Je répondais succinctement, ne pouvant m’empêcher de me sentir honteux. Cela aurait très bien pu être l’un d’eux, à la place de Novak. Et même si je faisais tout pour ne pas y penser, cette possibilité me donnait envie de vomir mes tripes.

Là encore, pour ne pas trop y songer, je travaillais. Je n’avais pas oublié la promesse que j’avais faite, il y a plusieurs années de cela. De ne pas complètement perdre pied. Roxy y veillait bien d’ailleurs, bien qu’elle n’ait pas été présente la dernière fois. Je soupçonnais Alice de l’avoir chargée de me surveiller, mais ce n’était pas plus mal. Ce qui ne m’empêchait pas de perdre la notion du temps, les moments où elle n’était pas là. Raison pour laquelle je fus surpris lorsque l’interphone sonna, alors que j’étais en plein coup de fil avec l’un de mes informateurs. J’avais prévenu mes autres clients que leur dossier était en pause et qu’il ne fallait pas passer. Mon cœur rata un battement en reconnaissant la voix d’Owen, et l’espace d’un instant, toutes les craintes que j’avais à me retrouver face à lui ressurgirent. Il me fallut quelques secondes d’efforts pour me reprendre, et lui ouvrir. Je n’allais quand même pas le laisser dehors, surtout après ce que je lui avais promis…

Je fis en sorte de terminer mon coup de téléphone au plus vite, avant de reporter mon attention sur lui. Il n’avait pas l’air en forme… Au moins, on était deux. Mais je n’eus pas le loisir de laisser mon cerveau réfléchir à quoi lui dire, puisque le musicien se précipita pour me serrer dans ses bras. La surprise alla crescendo lorsqu’il commença à pleurer, s’agrippant à moi comme si sa vie en dépendait. Et cela me fendit tellement le cœur que j’en oubliais un instant mes angoisses pour le serrer contre moi, caressant doucement son dos pour essayer de le consoler du mieux que je pouvais. Mais à ce stade, à part le laisser pleurer, je ne voyais pas trop quoi faire.

Ni quoi dire, lorsqu’il se détacha pour m’expliquer pourquoi il était venu. Je remarquai enfin le sac dont l’odeur trahissait sa provenance. J’en étais trop surpris, et surtout trop fatigué, pour réaliser ce qui était en train de se passer. Lui qui m’expliquait tous les détails, le visage et les yeux encore rouges d’avoir pleuré. Mais ce ne fut rien, comparé au moment où il vint me prendre le visage entre ses mains. Par réflexe, je sentis mon corps partir en arrière. Mais je fus captivé par son regard déterminé. Et par ses paroles. Celles que j’avais voulu entendre, depuis le début de cette affaire. Ce ne fut qu’au moment où il s’éloigna que je réalisais que j’avais arrêté de respirer. Je le fixais encore un moment, interdit. Avant de me précipiter sur lui pour le serrer avec force contre moi. Mon esprit avait encore de la peine à sortir de mon travail et à réaliser, mais je ressentais pleinement la reconnaissance que sa présence m’inspirait.

"Merci…" parvins-je à souffler. J’inspirais profondément, avant d’ajouter : "Reste. Reste, s’il te plaît."

Il m’avait manqué, je réalisais. Et il avait besoin aussi qu’on s’occupe de lui. Je m’écartai légèrement, un peu mal à l’aise, mais avec un sourire timide. J’essuyais les quelques larmes qui restaient sur son visage, avant de lui caresser doucement les cheveux.

"Tu ne me déranges jamais. Je ferai mon travail, mais je veux aussi être là pour toi. D’accord ? Tu as aussi besoin de souffler."

Avec un nouveau sourire, je déposai un baiser sur son front, avant de m’installer sur la chaise à côté de lui. Je n’avais pas mangé de vrais repas depuis un moment, c’était vrai. Cela n’allait pas faire de mal.

"La prochaine fois, ce sera moi qui invite. Et viens quand les filles sont là, ça leur fera plaisir…"

Une façon un peu détournée de dire que j’étais heureux qu’il soit venu, et qu’il était le bienvenu pour revenir. N’importe quand.
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Dim 30 Sep 2018 - 1:18
Comme tout un chacun, Owen avait vécu des hauts et des bas dans sa vie durant lesquels il avait pu compter sur ses proches pour le soutenir. Mais en cet instant, il ne pouvait imaginer meilleure personne que Data pour l'aider à traverser cette épreuve. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, leur relation avait évolué et même si la frontière entre leur amitié et leurs échanges charnels se faisait plus trouble à chacune de leur rencontre, il était heureux de le compter parmi ses amis en cet instant. Pas une seule arrière-pensée lubrique ne venait à son esprit bien trop occupé par le terrible drame qui venait de toucher Novak. Déverser ainsi ses sentiments sur l'épaule du détective ne lui ressemblait guère, mais il en avait besoin. Le sentir resserrer son étreinte tout en lui caressant gentiment le dos eut plus d'effet pour le consoler que n'importe quelle parole. Ils se connaissaient assez pour laisser leur corps s'exprimer pour eux et après quelques instants, il réussit à calmer Vox et à lui rendre un faible sourire.

Après avoir déposé le repas sur la table, le musicien prit sur lui de faire passer un message qui, il l'espérait, serait entendu. Même le léger mouvement de recul qu'eut Cooper, bien qu'étrange à ses yeux, ne le déstabilisa pas. Il était important aux yeux du professeur qu'il comprenne que personne n'allait lui en vouloir. Ce qui c'était passé était de la faute des monstres qui avaient perpétré cet acte odieux. Jusqu'à preuve du contraire, Dany n'y avait pas participé. Il n'était pas omniscient ni tout puissant. Il allait devoir accepter que, même avec tout le travail formidable qu'il abattait, il ne pourrait pas toujours protéger les innocents. Les fous et les extrémistes trouveraient toujours moyen de déjouer sa surveillance, mais cela ne voulait pas dire que son boulot était inutile, bien au contraire. Il ne semblait prendre en compte que les échecs et non pas les victoires qui l'avaient amené à mettre hors d'état de nuire de dangereux criminels. Mais depuis le temps qu'ils se côtoyaient, il aurait du se douter qu'il le prendrait comme une défaillance personnelle.

Cependant ses mots semblaient avoir visé juste cette fois-ci, car à peine eut-il le temps de se retourner vers la table que Data le prenait dans ses bras pour le serrer à son tour avec force. Bien que surpris par cette réaction, Owen l'enlaça avec douceur pour lui rendre son étreinte et le soulager de son anxiété. Un mince sourire se glissa sur ses lèvres lorsqu'il le remercia pour ce qui n'était que la vérité, qui s'élargit lorsqu'il lui demanda de rester. Une main posée sur sa nuque, le musicien se recula pour planter son regard dans celui de son ami et lui répondre d'une voix douce.


- D'accord. Je reste.

Il n'avait pas envie de le quitter tout de suite de toute manière. D'une part parce que retourner à la dure réalité ne l'enchantait pas plus que ça et d'autre parce qu'il avait envie de passer du temps avec lui, même si ce n'était qu'un simple repas pris sur le pouce. Repas qu'ils allaient entamer sous peu, si tant est qu'ils se décident à lâcher l'autre. Un court silence s'immisça entre eux, entrecoupé par les gestes tendres de Cooper qui eurent pour effet de quelque peu perturber Vox. La frontière semblait se rétrécir de plus en plus, se brouiller, le plongeant dans la confusion la plus totale. Il n'eut pourtant pas le temps de s'appesantir sur la question que son amant l'assurait de son soutien, ainsi que du fait que jamais il ne le dérangerait. Une douce chaleur envahit son cœur bientôt rejointe par un sourire timide lorsqu'il sentit ses lèvres sur son front. Cela faisait un bien fou de l'avoir à ses côtés, en cet instant, et il le réalisait pleinement.

- Merci Dany. Je crois que ça ne me fera pas de mal de me poser cinq minutes avec toi. Il le laissa s'installer à ses côtés et poussa devant lui quelque-unes des boîtes encore chaudes de nouilles et autres spécialités chinoises. Je ne savais pas trop ce qui te ferait envie, j'ai pris un peu de tout. Un rire fusa hors de sa gorge, bref mais sincère, puis il se tut et laissa son ami manger tranquillement. Ca me ferait plaisir de les voir aussi. Alors si tu paies le repas en plus, je n'ai que de bonnes raisons de passer.

Il le gratifia d'un clin d’œil amusé avant de discuter de tout et de rien, mais surtout pas de l'attaque dont avait été victime Castiel. Même s'ils ne parlaient pas beaucoup et que cela ne quittait pas le recoin de leur esprit, au moins s'accordaient-ils une pause bienvenue. Vox avait besoin de cette bulle d'air, besoin de profiter de la présence apaisante de Data auprès de lui. Cela ne réglerait rien, il en était conscient. Lorsqu'il passerait le pas de sa porte il serait parachuté dans le tourbillon qu'avait créé ce crime commis au sein même de la Potential Home. Mais au moins après la petite demi-heure que dura leur rencontre, il fut prêt à affronter ce qui allait inévitablement lui tomber dessus. La boule dans son ventre s'était quelque peu relâchée et il était plus confiant à défaut d'être plus optimiste. Cela reviendrait, plus tard.
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Lun 29 Oct 2018 - 16:59
Je n’aurais jamais imaginé qu’Owen puisse un jour craquer de la sorte. Et encore moins qu’il me choisisse comme épaule sur laquelle pleurer. Est-ce que j’étais vraiment capable de pouvoir le consoler ? Est-ce qu’il le pensait ? Ou bien, n’avait-il eu tout simplement pas envie de s’effondrer devant quelqu’un d’autre ? Pourtant, il s’agrippait à moi comme si sa vie en dépendait. Comme si je pouvais vraiment lui venir en aide, d’une manière ou d’une autre. Alors, le moins que je puisse faire, c’était de tout réaliser pour y parvenir. Même si je n’avais pas la moindre idée de comment. A part de le tenir dans mes bras, tenaillé entre les émotions contradictoires que cela créait en moi. Mais celle qui surpassait toutes les autres était certainement la peine que de le sentir pleurer contre moi provoquait.

Et puis, sans que je m’en rende compte, ce fut lui qui me consola. Ou du moins, qui m’enleva un poids sur le cœur. Était-ce pour cela qu’il avait été aussi attristé ? Parce qu’il me connaissait assez pour savoir que je risquais de prendre l’incident personnellement ? C’était certainement me donner trop d’importance… Mais, quoi qu’il en soit, il visait assez juste. Je n’allais donc pas m’en plaindre. Même si imaginer que je puisse le mettre dans cet état, alors qu’il avait déjà assez à gérer, me rendait légèrement malade. Lui qui était la bonne humeur et la joie incarnée, penser que j’ai pu contribuer à le rendre aussi malheureux… Mais peut-être que c’était justement ce genre de culpabilité qu’il souhaitait m’éviter. Mieux valait ne pas trop réfléchir, en conclusion.

Et puis, il fallait admettre que j’étais moi aussi soulagé de le voir. Cela faisait une éternité, il me semblait. Comme souvent, quand je me perdais dans mon travail. Nous semblions avoir besoin de compagnie, alors, hors de question de le laisser repartir aussi vite. Surtout qu’il était bien du genre à se laisser envahir par le boulot. Mon sourire s’élargit donc lorsqu’il accepta, un peu plus apaisé. La douceur de sa main sur ma nuque contribua un peu plus à me calmer à mon tour, acceptant simplement ce qui venait. Après avoir essuyé ses larmes, je passai une main dans ses cheveux, dans un geste décidément bien plus intime que d’ordinaire. Mais peu m’importait, en cet instant.

"Merci."

Je me décidais cependant à le relâcher, prenant un peu conscience de notre proximité. Mais les circonstances le demandaient sans doute. Et la fatigue n’aidait certainement pas. Cependant, j’avais tenu à mettre les choses au clair, sur le fait qu’il pouvait toujours venir me trouver s’il en ressentait le besoin.

"Je ne crois pas, j’en suis certain. Je te connais." Je lui adressai un petit sourire, qui s’agrandit encore en un léger rire pour suivre le sien. Cela faisait longtemps, là aussi. "Un peu de tout, ça me va très bien."

Je me servis donc, réalisant que je commençais effectivement à avoir un petit creux. C’était toujours comme ça, je réalisais que j’avais fin seulement quand je prenais le temps de m’attarder sur la question. Et que je n’avais effectivement pas mangé depuis un moment. Je secouais doucement la tête à sa remarque, une expression amusée sur le visage.

"Et ça nous permettra de garder un œil sur toi, Morisson. Si ça ne coûte que le prix d’un repas, c’est peu cher payé. Surtout en ta compagnie."

La discussion continua ensuite sur d’autres sujets, tout aussi triviaux. Il retrouva peu à peu le sourire, assez pour me rassurer. Bien sûr, cela ne réglait pas tout. Mais cela aidait. Pour le reste, j’avais confiance en lui. Il allait s’en remettre. Il était bien entouré, et il en fallait plus pour le mettre à terre. Une pause dans tout ce chaos ne pouvait être que salvatrice. Et pour nous deux, réalisai-je bien vite. La réalité nous rattraperait bien assez vite. Mais en attendant, je profitais de cette bulle de calme et de normalité, tant qu’elle durerait. Sachant que, d’une manière ou d’une autre, il serait encore là. Et moi pour lui. Une autre pensée réconfortante en ces temps troubles.

Fin du sujet
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