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Mar 29 Aoû 2017 - 21:58



« In God we trust ; all others must bring data. »
William Edwards Deming

L’univers était fait de semblants de constantes pour nous rassurer et nous faire oublier le chaos inéluctable de nos vies. Le soleil qui se lève chaque matin. Les feuilles qui se détachent des arbres quand se meurt l’été. L’invasion horripilante de décorations de Noël dans les magasins et les rues juste après Halloween. L’accueil aussi glacial qu’une porte de prison qui nous attendait à New Scotland Yard. Peu importe les saisons, la météo ou le jour de la semaine ; c’était toujours les mêmes regards dédaigneux qui passaient sur moi lorsque j’entrais dans le bâtiment. Le plus aberrant, c’était qu’après tout ce temps, ils pensaient toujours j’en avais quelque chose à fouttre de leurs réactions. D’autant qu’au final, on s’ignorait du mieux qu’on pouvait, et que ça me convenait entièrement.

Et encore. C’était moins pire depuis que Roxy m’accompagnait. Mon associé avait au moins le droit à un sourire par ci par là. Ou à des réactions tout court. D’un autre côté, Roxy souriait à tout le monde et était toujours de bonne humeur. Moi non. Je suis même certain que la première fois que nous avons débarqués ensemble ici, beaucoup ont dû se dire que j’avais kidnappé un gamin ou que je l’avais soudoyé avec des bonbons pour avoir un larbin à mes côtés. Là encore, je n’en avais rien à carrer. Mais ce genre de pensées les rendait encore plus pathétiques.

Que cela ne leur plaise pas que je vienne fouiller dans leurs archives ou leurs dossiers, je pouvais le concevoir. Mais s’ils avaient l’impression que je n’avais que ça à faire de mes journées de leur voler leur boulot et de le faire mieux qu’eux, ce n’était pas mon problème. J’avais juste besoin d’informations, et je venais les chercher là où elles se trouvaient.

Sans même retirer mon couvre-chef, je me présentais donc au bureau d’accueil, Roxy sur mes talons, montrant l’habituel sésame qui me permettait d’entrer ici et me confédérait des droits d’accès à certains dossiers, qu’ils soient courants ou d’archives. Signée par un membre haut-placé de la brigade, l’autorisation ne m’aidait sans doute pas à me faire apprécier. Mais tant qu’elle me donnait ce qu’elle me voulait, cela m’importait peu. Et j’avais rendu assez de services à Ellen pour qu’elle m’accorde ce passe-droit. La femme à l’accueil me lança un regard las et agacé, avant de lentement accéder à ma requête.

"Quelqu’un va venir vous surveiller pendant vos recherches."

Procédure habituelle. Malgré la bonne réputation de l’agence Cooper, et l’autorisation ; certains pensaient que j’étais encore capable de repartir avec des pièces à convictions sous le bras. Pathétique. Lorsqu’elle me donna le nom de mon accompagnant, qui n’allais pas tarder à arriver après qu’elle l’ait appelé, je tiquais toutefois. Ce n’était pas la personne habituelle. Andersson. Jamais entendu.

"Et l’agent Wilson ?" demandai-je en croisant les bras.

"Elle est en vacances." répondit platement la réceptionniste.

"Oh, j’espère qu’elle en profite bien ! Elle l’a mérité."

Andy Wilson était l’une des rares personnes à m’apprécier ici. Ou du moins, à me tolérer amicalement, et à m’aider pour trouver des informations lorsqu’elle le pouvait. Je soupirais, me préparant à tomber sur un incompétent dont le sens de la collaboration s’arrêterait probablement à ne pas m’enfermer dans le local d’archives.

"Par contre." enchaîna la réceptionniste en désignant l’araignée-flamme sur l’épaule de Roxy. "Votre… animal là, quoi que ce soit, il n’entre pas."

"Mais, Trevor ne brûle pas !" Protesta Roxy, en prenant l’araignée entre ses mains pour le prouver. "Il sera sage, et il peut servir de lampe. Sa lumière n’abîme pas le papier !"

"Je ne veux rien savoir. Pas d’animaux."

Et voilà. Je poussais un nouveau soupir. Malgré le fait que nous étions venus plusieurs fois avec le compagnon de Roxy sans que l’on ne nous dise rien, il fallait bien trouver quelque chose pour nous casser les pieds. Ce serait trop facile autrement. D’autant que Roxy ne se séparait pour rien au monde de ce compagnon qu’elle avait créé elle-même, grâce à ses étranges habilités pour la magie. Et moi, j’avais besoin de consulter plusieurs dossiers de personnes avec des antécédents d’actes anti-prodiges.

Si la sympathie qu’inspirait Roxy ne marchait pas, à ce rythme, j’allais rapidement perdre patience…
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Dim 3 Sep 2017 - 21:59
L'agent Andersson était tassée au fond de sa chaise de bureau, les jambes croisées, donnant de petits coups répétés de stylo sur sa lèvre inférieure. Elle avait les yeux fixés sur son écran d'ordinateur, qui affichait les mêmes lignes de texte depuis au moins vingt minutes. Elle réfléchissait. Intensément.

- Hey Ikea!

Sigrid tendit vaguement une oreille, en détournant son regard un quart de seconde vers le collègue qui venait de l'interpeller, peu certaine encore de s'autoriser à perdre les quelques secondes qu'il mettrait à lui dire ce qu'il voulait. Elle finit par céder et tourna la tête au ralenti, ses yeux ne quittant l'écran qu'en dernier. La rouquine posa son regard perçant sur le flic en uniforme, remarquant au passage que l'open space avait été deserté. Il lui dit d'un air joyeux:

- Pause café. MacLeod a ramené des donuts, et Doherty est passé dire bonjour. Tu viens?

Ugh. Elle n'avait pas le temps pour ces conneries. Son collègue attendait patiemment sa réponse, semblant s'être habitué au fonctionnement de la scandinave. Au fait que tant qu'elle n'aurait pas achevé la réflexion qui murissait dans son esprit, elle ne prendrait même pas la peine de répondre, bien qu'en apparence, elle semble lui accorder toute son attention. De fait, les yeux bleus, même s'ils étaient posé sur le flic, voyait des faits défiler, encore et encore. Elle reposa le stylo, et cette fois, son regard était concentré.


- Non. Si Doherty tient vraiment à me dire bonjour, qu'il se déplace.

Le fait que les deux collègues avaient une relation plutôt houleuse n'était un secret pour personne dans le service. Les moins avisés supposaient que c'était à cause de la tension sexuelle qui existait entre eux. Evidemment, c'était la seule raison possible. Une engueulade, et directement, on passait aux conclusions hâtives. Voire très hâtives : une des filles de l'accueil lui avait même demandé, sur le ton de la confidence, depuis combien de temps elle et Doherty se fréquentait. Sigrid avait répondu avec un haussement de sourcil et une voix des plus désintéressées qu'il aurait les doigts cassés avant d'avoir pu en poser un seul sur sa personne. Ce qui manifestement n'avait pas réussi à convaincre la réceptionniste, qui était allé répété qu'Andersson, vous savez, la nouvelle? Elle est avec Doherty. Elle me l'a dit. Si si. Ce qui lui avait valu les inimitiés de certaines minettes qui avaient l'agent Doherty en ligne de vue.
Vive les ragots de bureau.

Son collègue la laissa seule. Autour d'elle, pas un bruit. C'était ce dont elle avait besoin. La paix. Y'en a qui bossaient... Un raclement de gorge vint l'interrompre dans sa réflexion fraîchement reprise, et la suédoise poussa un gémissement de frustration, se tournant à regret vers la personne qui se tenait devant elle. Une supérieure à qui elle n'avait jamais vraiment eu affaire.

- Y'a que toi?

La rouquine hocha la tête. La femme en face d'elle paraissait se demander ou étaient les autres. Mais elle ne posa pas la question, et enchaîna directement sur le sujet qui l'amenait manifestement.

- J'ai besoin de toi aux archives pour accompagner les détectives de l'agence Cooper. Ils ont un passe-droit. Et Wilson est en congés, c'est elle qui s'en occupe, normalement.

Sigrid hocha la tête. Elle n'avait certainement pas de temps pour ces conneries non plus, mais n'allait pas dire non à l'ordre direct d'une supérieure. Qui avait par ailleurs disparu aussitôt son message passé. Probablement allée tremper un donut dans un café, elle aussi. La flic s'empara d'un stylo et d'un carnet de note à moitié rempli, et se dirigea vers l'accueil, pour trouver un grand échalas avec un chapeau et une nana avec une araignée de feu sur l'épaule , en pleine discussion -houleuse- avec l'accueil. Elle s'immisça.

- C'est quoi le problème?
- Ils veulent rentrer aux archives avec une bestiole de feu.

L'araignée était actuellement dans les mains de sa propriétaires, qui n'avait pas l'air de souffrir.

- Elle t'a dit qu'elle brûlait pas. J'ai pas l'impression qu'elle brûle non plus.
- Oui, mais...
- C'est bon. Si y'a le feu aux archives, t'auras le droit de dire que c'est de ma faute. Ça devrait te plaire.

La réceptionniste fit une moue, mais n'ajouta rien, se contentant de lui jeter un regard mauvais. Elle était l'une des minaudeuses qui courraient après Doherty, et de fait, placée assez bas sur l'échelle de l'intérêt que la Suédoise portait aux êtres humains. Elle se tourna vers l'équipe de privés, et tendit une main, qui n'était pas plus cordiale que ça. Pas moins non plus. Une poignée de main qui semblait dire "Je te reconnais comme mon égal, mais ni toi ni moi n'avons la journée, donc dépêchons-nous."

- Agent Sigrid Andersson.

Elle tourna les talons et se dirigea vers la salle des archives, et les y précéda. D'une main, elle actionna l'interrupteur, et les néons s'allumèrent les uns après les autres, faisant apparaître des rangées et des rangées d'étagères remplies de cartons ou classeurs en tous genres. La jeune femme haussa un sourcil, les plaignant intérieurement.


- Vous avez besoin de quoi?
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Ven 15 Sep 2017 - 12:39
C’était parfois fou à quel point certaines personnes avaient une capacité extraordinaire pour vous casser les pieds. Pour ne pas dire autre chose. Cela dépassait parfois l’entendement. Et j’en avais bien trop vu pour une seule vie, de ce genre de personnes. Mais quand cela concernait des membres de la police, et non pas des stalkers amateurs ou des personnes déséquilibrées, c’était tout de même un peu plus inquiétant. Enfin, me concernant, je n’attendais de toute façon plus grand-chose de personne. Ça évitait les déceptions, ainsi qu’une potentielle hésitation ou des remords quand venait inéluctablement le moment de botter des fesses pour faire avancer les choses.

Aussi, lorsque la réceptionniste nous interdit l’accès aux archives sous prétexte que Roxy se promenait avec sa bestiole comme à son habitude, je sentis l’agacement monter d’un cran. Et les protestations de mon associé ne semblaient rien changer à la décision.

"Ecoutez." dis-je en m’approchant d’un pas pour la fixer en ne faisant aucun effort pour cacher mon mécontentement. "Nous sommes toujours venus avec cette araignée. Et c’est pas mon problème si vous vous décidez tout à coup à faire votre travail, fallait nous le dire plus tôt. Alors, laissez-nous entrer."

"S’il vous plaît." ajouta Roxy, toujours en tenant Trevor dans ses mains et en faisant les yeux doux.

La réceptionniste allait de nouveau protester, lorsqu’une femme intervint. La fameuse Andersson, sans doute. Croisant les bras, je la fixais interagir avec Cerbère, surpris en bien de la voir prendre notre défense. J’haussai un sourcil, observant le regard noir que lui lança la réceptionniste. Voilà pourquoi je n’avais pas voulu prendre d’employés à la base : mettez plusieurs humains ensemble, et ça finit toujours en bordel, d’une manière ou d’une autre.

"Trevor ne brûle pas !" confirma Roxy avec un grand sourire à l’attention de la Rousse, puis à la réceptionniste. Mon associé attrapa alors la main tendue, pour la serrer avec énergie. "Vous pouvez m’appeler Roxy. Et voici donc Trevor. Enchanté Miss Andersson !"

"Daniel Cooper." répondis-je plus simplement avec une brève poignée de main. Elle non plus ne semblait pas vouloir s’éterniser. Et je pouvais la comprendre. Devenir notre nounou attitré pour aller fouiller dans de vieux papiers, il y avait sûrement plus valorisant et passionnant.

Sans plus attendre, je la suivis, trop heureux de m’éloigner de cette réception et la femme qui la gardait. L’ennemi de ton ennemi est ton ami, avait-on coutume de dire. Mais je préférais attendre avant de me réjouir trop vite. Surtout en arrivant dans le local bien connu des archives, toujours aussi accueillant. Je sortis ensuite une feuille sur laquelle étaient notées plusieurs indications.

"J’aurais besoin de voir les dossiers de ces affaires, ainsi que de voir si vous avez quoi que ce soit sur les noms que j’ai ici. S’il vous plaît."

Il s’agissait d’affaire de tentatives d’attentats ou de manifestations impliquant des anti-prodiges. De même, les noms étaient des personnes que je surveillais depuis un moment et suspectais d’appartenir d’une manière ou d’une autre à ce genre de courants de pensées. La forte suspicion de passage à l’action en plus.

"Vous êtes nouvelle ici ?" demanda alors Roxy, après avoir donné un pop-corn à Trevor, qui s’embrasa d’une manière plus lumineuse pour montrer sa bonne humeur. "On ne vous avait jamais vue avant. En tous cas, c’est gentil de nous avoir aidés ! On ne vous laissera pas vous faire accuser à tort s’il y a le feu aux archives. Ou si la réceptionniste vous embête trop ! Pas vrai Dany ?"

Je haussais simplement les épaules, doutant que cela finisse par arriver. Quoique, la perspective d’ennuyer un peu les emmerdeurs du poste était tentante, je devais l’admettre. A la suite de Roxy, j’ajoutais cependant :

"Désolé de vous avoir dérangée dans votre travail. On va tâcher de ne pas trop traîner."
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Lun 25 Sep 2017 - 14:54
La dénommée Roxy avait une sacrée énergie, et il n'avait fallu que dix secondes et une poignée de main à Sigrid pour s'en rendre compte. Elle leva un sourcil, juste un instant, sans trop rien répondre. Après tout, elle n'avait rien à dire, et se laisser entraîner dans une discussion avec ce tourbillon humain pomperait probablement bien plus que ses maigres réserves de civilités et politesses. Elle se contenta d'un signe de tête pour montrer qu'elle avait entendu, et une ombre de sourire poli qui passa fugacement sur son visage, sans réussir à l'éclairer. Son associé avait déjà plus l'air sur la même longueur d'onde que la Scandinave. Il était concis et semblait efficace. Des qualités utiles qui l'étaient d'autant plus vu leur situation. Parce que la rouquine n'avait clairement pas l'intention de s'éterniser aux archives, ce qu'elle voyait comme une punition pour une faute qu'elle ne pensait pas avoir commise. Mais à la différence de certains de ses collègues, qui auraient ronchonné et mis toute la mauvaise volonté du monde à faire cette tâche pas forcément passionnante, elle avait l'intention de faire correctement son job, vite, et bien. Plus vite ils auraient ce qu'ils voulaient, plus vite ils repartiraient et la laisseraient se concentrer sur des affaires plus importantes. Et qui sait, peut-être que les archives pourraient lui être utile. Cela lui permettrait de regarder ses différentes affaires avec un regard neuf.

Cooper sortit un morceau de papier ou était inscrit ce qu'il voulait et attendait d'elle.
Vivement qu'ils informatisent tout ça, vraiment. Autant se servir de la technologie pour faire des trucs utiles. Avec un peu de chance, bientôt, toutes les archives seraient dans un système qui ne serait pas à moitié rempli, et ça faciliterait la vie de tout le monde.


- Je te sors ça, deux secondes.

Le tutoiement était naturel, chez elle. Sur l'Arche Scandinave, personne ne vouvoyait personne. Qu'il s'agisse de son professeur, de la caissière ou du directeur de l'hôpital, tout le monde avait droit au "tu" bien plus équitable. Au moins, on ne se posait pas la question de savoir qui avait droit au vouvoiement, dans quelles conditions, à partir de quel degré de proximité il était correct de passer au tutoiement... Et pour quelqu'un d'aussi peu doué avec les gens que l'agent Andersson, c'était bien plus pratique. Si elle avait appris par la force des choses à dire "vous" à ses supérieurs -bien qu'elle trouve ça complètement stupide- il restait des cas où ces notions de politesse anglophones ne lui venaient pas à l'esprit.

Elle se reporta à l'index et identifia les rayons correspondants aux affaires recherchées. Elle nota les rayons et les sections correspondantes sur la liste de Cooper, et revint bientôt avec une pile de dossiers dans les bras.


- Commence déjà avec ça, je vois ce que je peux trouver sur le reste.

Alors qu'elle se penchait de nouveau sur l'index informatisé qui attendait qu'elle tape sa recherche, elle répondit à Roxy, sans détourner son regard de la machine qui s'acquittait consciencieusement de sa tâche.

- Je suis là depuis 6 mois.

La Suédoise ne rajouta rien. Ça n'était pas très intéressant, en soi. Elle eut cependant un semblant de rire quand la nana de l'accueil revint sur le tapis.

- Tu sais, Roxy, je pense que je peux gérer seule la réceptionniste.

La phrase était sortie de manière bien plus abrupte qu'elle ne l'aurait voulu. Elle n'avait pas voulu être désagréable... Pas vraiment. Mais Sigrid était une femme indépendante. Elle l'avait toujours été. Ses problèmes, elle ne s'était jamais attendu à ce que quelqu'un les règle pour elle, ça n'allait pas commencer maintenant. Elle rajouta, histoire de temporiser.

- Sans vouloir te vexer, hein. Mais merci quand même.

La machine bipa pour signaler qu'elle avait fini. Sur le premier nom, une dizaine d'affaires était sortie. Actif, le type. La rouquine ne connaissait pas son nom, ni même vraiment les affaires que les privés avaient demandé.

Elle haussa les épaules:

- On a tous du boulot. Vous avez besoin d'accéder aux archives, en tant que flic, mon boulot c'est aussi de vous y accompagner. A moi de rentabiliser. T'excuses pas de faire ton travail, on s'en sort pas, après.

Est-ce qu'elle avait autre chose à faire que baby-sitter des privés? Oui. Est-ce qu'elle allait leur faire payer? Ça aurait été stupide de sa part. Ils faisaient leur boulot, et si ça permettait de boucler deux fois plus d'affaires, et bien tout le monde était gagnant. Des crimes, il y en avait bien assez pour que privé et public se partagent le boulot. Cette guerre n'avait strictement aucun sens.

Elle rentra le deuxième nom qui attira son attention. Un agitateur bien connu, dont même elle, malgré le fait qu'elle n'avait pas une connaissance exhaustive de toutes les affaires qui avaient secoué Edimbourg avant son arrivée.


- Vous bossez sur les anti-prodiges? En rapport avec le Salon des Inventions?

L’événement était resté gravé dans son esprit. Plus particulièrement le regard de cette kamikaze, juste avant son explosion. Il revenait de temps en temps, au moment ou elle s'y attendait le moins. Et depuis, elle cherchait son nom.
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Mar 3 Oct 2017 - 20:24
Roxy impressionnait toujours les gens. Ou peut-être que c’était le contraste avec moi. Mais je m’y étais fait assez vite, alors j’attendais des autres qu’ils le fassent également. Il n’y avait après tout pas de quoi fouetter un chat, et malgré son énergie et son côté décomplexé, c’était un assistant qui faisait à merveille son travail. Et puis, on se compensait les deux. Roxy pour tout ce qui relevait des interactions sociales et de faire la discussion, moi pour la partie plus professionnelle. Ce qui n’empêchait pas mon associé de se débrouiller sur le terrain, ou dans la recherche d’informations. Et depuis son engagement, je me surprenais à être devenu un tantinet plus ouvert. Mais juste un peu.

Mais alors que nous aurions très bien tombés sur un incompétent ou quelqu’un qui traînait volontairement des pieds, l’agent Andersson semblait prendre son rôle, sans nous traiter comme de vulgaires gamins à surveiller. Un peu comme sa prédecesseuse, et c’était assez rare dans ces lieux pour être souligné. Elle étudia le papier que je lui avais tendu, et se mit tout de suite au travail. J’arquai un sourcil devant la rapidité et le tutoiement, mais ne répondis rien, attendant qu’elle revienne. Elle avait un léger accent, peut-être n’était-elle pas d’Edimbourg.

"J’ai un très bon pressentiment." me glissa Roxy avec un sourire malicieux. Je restais une nouvelle fois silencieux, préférant attendre un peu avant d’émettre un jugement. Et il était vraiment rare que mon associé n’aime pas quelqu’un, ce qui ne voulait pas dire grand-chose.

Mais l’agent revint au bout d’un moment, avec une pile de dossiers. Efficace, et professionnelle.

"Merci." répondis-je simplement en posant tout son butin sur la table de consultation pour commencer à les parcourir, un crayon dans une main pour consulter et prendre des notes, et ainsi essayer de faire des recoupements avec ce que j’avais déjà. On avait beau dire que l’informatique était utile, et j’étais le premier à l’utiliser. Mais le papier avait l’avantage d’être presque impossible à pirater. Et mes notes n’avaient pas à être informatisées, à l’inverse des rapports finaux, beaux et soignés, destinés aux clients.

Roxy en profita pour taper la causette avec Anderson pendant que cette dernière continuait à chercher dans l’index, ce qui me convenait parfaitement. Le silence aurait aussi été, mais j’avais fini par m’habituer à la voix de mon associé. Je les écoutais d’une oreille, tout en continuant à bosser de mon côté, notant que notre guide était effectivement une nouvelle ici. A la remarque de l’agent, Roxy éclata d’un riche chantant. Il en fallait vraiment beaucoup pour lui faire perdre sa bonne humeur, ou pour vexer mon assistant. C’était une personne très facile, ce qui expliquait sans doute pourquoi on s’entendait si bien.

"Oh, je n’en doute pas que tu sauras le faire ! Mais parfois, ça fait juste du bien de savoir que quelqu’un est là pour nous soutenir, ou assurer nos arrières."

Andersson me confirma ensuite qu’elle ne faisait que son travail, et souhaitait bien le faire. Et c’était vrai que nous étions dans notre droit, et elle dans son devoir. Mais cela ne voulait pas dire que tout le monde s’en acquittait de bonne grâce.

"Si seulement vous étiez plus à penser comme ça ici, on s’en sortirait effectivement mieux." Je relevai la tête de mes dossiers pour la fixer. "On ne demande qu’à collaborer, mais beaucoup le prenne mal, apparemment."

Et si j’étais là pour leur rappeler qu’ils faisaient mal leur travail, alors c’était pas mon fouttu problème. La cherche de noms sembla toutefois lui parler, et, comme pour prouver ce que je venais de dire, j’hochais la tête.

"C’est un peu notre spécialité, et on a plusieurs contrats dans ce domaine. C’est en suivant une de ces ordures qu’on est arrivés là-bas, sans vraiment savoir que ça dégénèrerait comme ça… Mais l’aspect positif, c’est qu’on a beaucoup plus d’éléments contre eux depuis."

"Tu y étais aussi ?" demanda Roxy, avant de frissonner légèrement. "C’était vraiment flippant et horrible, tous ces pauvres gens…"

Trevor se rapprocha de sa nuque pour la caresser et rassurer mon associé, et Roxy retrouva de suite son sourire en câlinant l’araignée. Et même si je n’en parlais pas vraiment, je devais admettre que ce qui s’était passé durant ce salon avait réveillé des souvenirs peu agréables que j’avais essayé d’oublier. L’attentat à New-York, même dix ans après, était toujours aussi présent dans mon esprit, et après le salon, des images étaient revenues hanter mes rêves. J’avais compensé en travaillant encore plus et en dormant encore moins, ce qui tombait bien, puisqu’on avait justement du pain sur la planche.
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Jeu 19 Oct 2017 - 0:40
La rouquine passe une main dans ses cheveux et les attache à l'arrache avec un élastique qu'elle retire de son poignet. Est-ce que ça lui faisait du bien de savoir qu'une illustre inconnue, même si elle n'avait pas l'air désagréable, la soutenait dans une lutte inexistante contre une personne qui ne présentait aucun intérêt? Pas vraiment. Tout ça l'indifférait tout à fait. Elle n'avait jamais perdu de temps à chercher ni l'approbation, ni le soutien de qui que ce soit. Surtout pas dans une gueguerre stupide que lui menait une pimbêche qui se sentait menacée par... par quoi d'ailleurs? Mystère. Sans doute pas son caractère tout à fait charmant. Qu'importe. Tout ça n'avait aucune importance. Elle n'était pas à New Scotland Yard pour se faire des amis, mais pour faire son boulot et rendre Edimbourg un peu plus sûre.

Andersson répondit calmement à Roxy, notant deux trois références dans son carnet de notes :


- Sûrement.

Chez les autres, ouais. Elle le leur souhaitait en tous cas. Ce devait être bien de ne pas se sentir obligé de faire la route seul, peu importe la destination. Elle chassa le sujet de son esprit, se reconcentrant sur le privé et sa réaction à son professionnalisme. Elle eut un vague sourire :

- Beaucoup ici confondent la vie et les séries télé. Et parmi eux, certains pensent qu'être flic leur confère une supériorité indiscutable sur n'importe quel autre humain. Y'a des cons partout, la police ne fait pas exception.

C'était même la raison pour laquelle elle était ici aujourd'hui. Pour ne pas que les cons finissent par supplanter les gens bien au sein des forces de l'ordre. Malgré son passé un peu ombrageux, elle se considérait effectivement comme faisant partie des gens bien. Elle avait toujours agi au mieux pour éviter les victimes. Et c'était ce qu'elle faisait toujours. En ayant tendance à prendre du boulot en plus pour faire avancer les choses. Son défaut, c'était qu'elle aimait travailler seul et ne comptait absolument pas sur ses collègues, à part Kreizler, peut-être. Difficile alors de parler de "travail en équipe". En ça, sans doute qu'elle était un mauvais flic. Un électron libre. Le genre à aller jusqu'au bout d'une affaire, peu importe l'énergie que ça lui prendrait.

Elle s'était souvent fait cette réflexion : celle que sa vie était un Nordic Noir, l'un de ces films sombre et moralement complexe. Un contraste entre l'Eden promis par l'Arche Scandinave, et la réalité de certaines familles, couples, personnes. Elle en devenait donc un archétype de flic blasé mais motivé par un sens certain de la justice. Un cliché, presque.

Sigrid hocha doucement la tête lorsque Cooper lui en dit un peu plus sur la raison de cette descente aux archives. Les violences faites aux prodiges était, comme nombre d'injustices subis par des minorités , quelque chose qui la faisait sortir de ses gonds. Et les evènements du Salon des Inventions, en plus de l'avoir personnellement touché, avaient fait vibrer cette âme libre éprise de justice.

La jeune femme disparaît de nouveau entre les rayonnages et revient avec quelques dossiers supplémentaires qu'elle dépose sur une pile distincte. Elle passe une main pâle sur la couverture cartonnée pour en ôter la poussière.


- J'y étais, oui. Je suis arrivée au moment de la vague de panique, quand c'était plus seulement des violences d'anti-prodiges.

La jeune femme marque une courte pause.

- Une femme a explosé sous mes yeux.

Dire "sur moi" serait probablement plus exact. Mais il y avait encore des nuits ou elle se réveillait en sursaut, essuyant frénétiquement son visage de cette bouillabaisse d'humain qui l'avait maculé lors de l'explosion. D'ailleurs, le ton de sa voix trahissait sans doute combien elle avait été marquée en profondeur. Sombre et déterminé à la fois.

Elle se tut de nouveau, observant sans détour les deux détectives, tour à tour. Une idée germait, tout doucement. Le genre d'idée casse-gueule, qu'elle aurait mieux fait de réfrener. Mais la rouquine était plutôt du genre à suivre son instinct... mais doucement. Elle désigna les dossiers d'un mouvement du menton.

- Vous voulez un coup de main?
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Mer 25 Oct 2017 - 21:17
Si le soutien de Roxy indifférait l’agent, on pouvait dire de même de mon assistant. C’était une de ces personnes foncièrement bonnes, et toujours portées vers autrui. Mon associé était également doté d’un optimisme sans faille, même après tous ces mois à me fréquenter. Ce n’était donc pas ce genre de réactions qui allaient l’empêcher de continuer à être la personne qu’elle était. Ni à modifier son comportement, à la fois enthousiaste et curieux envers Andersson, un grand sourire sur les lèvres et une expression joyeuse sur le visage. Trevor se concentrait lui de scintiller, heureux lorsque Roxy lui donnait un bonbon à manger. De mon côté, je préférais me concentrer sur le boulot, sachant que mon associé saurait très bien se débrouiller.

Et puis, c’était plutôt une bonne surprise de tomber sur quelqu’un qui partageait mon avis, pour une fois. Même envers ses propres collègues. Je me demandais l’espace d’un instant si cela ne pouvait la rendre un tantinet impopulaire ici, mais d’un autre côté, elle devait s’en foutre autant que moi. Le travail passait avant le copinage, surtout quand on était entourés d’idiots.

"Je vous le fais pas dire… Bon courage pour les supporter en tous cas."

C’était une des raisons principales qui m’avaient fait devenir indépendant. Après Pinkerton, je ne me voyais plus travailler avec quiconque. J’avais même mis plusieurs années pour accepter de prendre un associé, puis deux assistantes pour l’agence. Sous la menace et la pression. Au moins, je ne regrettais pas ce choix, mais c’était dire à quel point j’avais eu besoin de mener ma barque de mon côté, sans personne pour me traîner dans les pieds. Rien que le fait de ne pas devoir supporter de croiser chaque jour les mêmes abrutis était déjà un luxe que je ne comptais pas perdre. Et en cela, je n’enviais pas le poste de notre interlocutrice.

Pour en revenir à cette dernière, elle avoua n’être ici que depuis quelques temps. Pourtant, elle semblait compétente et désireuse de faire son travail correctement. A en croire les regards de Roxy qui faisaient des allers et retours entre la rousse et moi, la ressemblance ne lui avait pas échappé. Ce ne fut toutefois pas soulevé, d’autant que du boulot nous attendait, au fur et à mesure qu’Andersson ramenait des cartons ou sortait des noms de la base de données.

Le sujet nous amena à parler de ce qui s’était passé au salon, même si cela sembla ramener de bons souvenirs à personnes ici. L’agent confirma avoir été sur place, et un silence ramena l’attention de mon associé et moi sur elle. La suite de sa phrase fit pousser un petit cri à Roxy, qui passa une main devant sa bouche.

"Oh non ! Je suis vraiment désolé…"

Il n’y avait pas grand-chose d’autre à dire. Nous n’avions assisté au carnage des kamikazes que de loin, heureusement pour nous. Cela avait toutefois suffit à me rappeler des images et des souvenirs de New-York, et de cet homme qui avait fait exploser une bombe dans un centre de quartier juste sous mes yeux. Dans ma malchance, j’avais été inconscient et avais échappé à la scène post-apocalyptique qui avait dû suivre. Mais le visage de toutes ces personnes et de tous ces enfants me revenaient toujours aussi clairement, même plusieurs années après. Ils revenaient régulièrement dans mon sommeil, et depuis le salon, je dormais donc encore moins que d’ordinaire et en conséquence.

Mon regard croisa celui de l’agent, comme unique réponse de ma part. Mais parfois, savoir qu’on pouvait comprendre était tout ce qui restait. Ça, et la volonté que plus jamais cela ne se reproduise, à n’importe quel prix.

Devant sa nouvelle détermination, je ne fus donc qu’à moitié surpris lorsqu’elle nous proposa de l’aide pour nos dossiers. Je la fixai en silence durant quelques instants, pendant que Roxy répondit, en retrouvant un sourire :

"C’est vrai ? Tu voudrais bien nous aider ? Mince Dany, ça nous change vraiment de d’habitude !"

Et comment. Mais je préférais me montrer un peu plus terre-à-terre, pour commencer.

"Qu’est-ce que vous souhaiteriez faire ? Je veux dire, en plus de nous sortir les dossiers et informations demandés, ce qui est déjà beaucoup…"

"Peut-être qu’on pourrait s’entraider ? Echanger ce qu’on a chacun ? Ca pourrait déjà faire avancer les choses !" proposa Roxy, avec un enthousiaste retrouvé. Trevor brillait de plus belle à son épaule, tout aussi ravi, même si je me doutais qu’il imite simplement mon associé plutôt qu’il ne comprenne pleinement la situation. Quoique. Dans tous les cas, je continuais à observer Andersson, attendant de voir sa réaction et ce qu’elle avait à proposer. Nous avions des noms, mais rien qui puisse nous ramener vers ces kamikazes, pour le moment.
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Lun 5 Fév 2018 - 12:48
"Bon courage pour les supporter".

Ouais.
Ça résumait assez bien.
Enfin, si elle voulait être tout à fait honnête, Sigrid n'avait pas vraiment à se plaindre. Ses collègues avaient ses défauts, certes. Mais la plupart n'étaient pas de mauvaises personnes. Mais il est toujours plus simple de se concentrer sur les mauvais côtés de quelqu'un pour la mettre à distance. Doherty était un imbécile macho, mais ça n'était pas, en soit, un mauvais flic. Son nouveau binôme aurait de la chance de l'avoir... s'il était de sexe masculin et hétérosexuel . McLeod avait l'air de quelqu'un de bien, lui aussi, patient, au moins, malgré le fait qu'il continuait, par habitude, à l'appeler Ikea. O'Roark et Waterford paraissaient tout à fait compétents, voire sympathique, si jamais elle avait voulu sortir de sa coquille et se faire des amis. En soit, il n'y avait au fond que Lexy, qui avec sa délicatesse propre, qui avait fait exploser cette carapace sans trop lui laisser le choix.
Les autres, c'était elle qui avait décidé de ne pas les laisser entrer dans sa vie. Elle qui avait tracé une ligne bien définie, tout autour d'elle, pour ne pas risquer de se faire d'amis. A part le fan-club de Doherty, elle n'avait pas vraiment d'ennemis. Simplement quantité de gens qu'elle ne connaissait pas et ne voulait surtout pas découvrir, par peur de se mettre à les apprécier. C'était plus simple d'être seule. De ne pas avoir à compter pour quelqu'un.

La rouquine continue de travailler avec application, notant au passage quelques noms, quelques lieux. De quoi y retourner seule, plus tard. Elle était de ces gens acharnés au boulot, principalement parce que leur vie privée ne leur apportait pas grand chose. Et ce qui c'était passé au Salon, elle voulait le comprendre. Savoir POURQUOI. Et neutraliser les enfoirés qui étaient la cause de tout ça.
Elle ne parvenait pas à s'ôter de l'esprit le regard perdu, suppliant de la kamikaze. Un appel à l'aide, une supplique qu'elle n'avait pas su écouter, à laquelle elle n'avait pu accéder. Et dans ses cauchemars, souvent, la voix de la kamikaze résonnait à ses oreilles alors que, paralysée, elle ne pouvait qu'écouter, que regarder.
"Sauve-moi".
Et, trop souvent, cette voix ressemblait à celle de sa mère et sonnait comme une accusation macabre d'un crime qu'elle n'avait pas commis mais dont elle n'arrivait pas à s'absoudre.

L'Agent Andersson esquissa un vague sourire à la manifestation du soutien de Roxy. Elle ne savait au final pas tellement comment réagir. Alors, elle détourna le regard pour le plonger sur les pages du rapport qu'elle avait sur les yeux. Se concentrer sur autre chose. Et lorsqu'elle le releva, elle tomba droit dans les yeux de Cooper. Lui non plus ne disait rien, mais au final, ce regard et ce silence voulaient tout dire. C'était peut-être de ça dont elle avait eu besoin. Pas un mot, mais le regard de quelqu'un qui sait ce qu'elle a vécu. Parce que c'était ça que les yeux du détective disaient.


- Je ne suis pas affectée au Salon des Inventions. Officiellement.

Il était facile de comprendre que l'affaire était devenue personnelle.

- Mais je peux peut-être accès à des ressources que vous n'avez pas. Les archives, sans surveillance. Convaincre les flics chargés de l'enquête de coopérer avec vous...

Et puis il y avait Arkadia. Mais ça, elle le garda encore pour elle. Sans doute qu'eux aussi menaient l'enquête, et probablement qu'ils avanceraient plus que la police. Elle se mordit la lèvre, pensive. Analysant des faits, des liens. Cherchant des connexions. Il faudrait qu'elle ait une discussion avec Lexy. Avec Percy peut-être.

La Scandinave secoua la tête, revenant dans l'instant présent, et après une hésitation, elle se surprit à donner l'information qu'elle avait plus ou moins gardé pour elle jusqu'à présent:


- Les kamikazes n'avaient pas d'explosifs sur eux, je suis prête à le parier. J'était suffisamment prêt de cette femme, et je sais que c'était la panique, que j'ai pu manquer quelque chose mais...
Elle avait peur. Elle était morte de peur et ne comprenait pas ce qui lui arrivait. J'y mettrais mon bras en gage : elle n'avait pas choisi d'être là, de faire ce qu'elle a fait.


Pour le moment, les recherches se concentraient sur une organisation terroriste Pro-Prodiges. Des attentats au nom d'un dieu, de martyrs. Mais sous cette lumière là, peut-être qu'il fallait envisager les choses autrement.
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Dim 18 Mar 2018 - 18:52
Peut-être que j'exagérais un peu en disant que Scotland Yard était un ramassis de fainéants. Il y avait quelques personnes de confiance ici, et compétentes. Sean, la dingo de vitesse, et mon interlocutrice. Pour le reste, ce n'était pas forcément qu'ils faisaient mal leur boulot de manière générale. Je ne pouvais pas en juger, et m'en foutais royalement. Mais quand on les voyait traîner des pieds lorsqu'il s'agissait de collaborer avec nous, de nous traiter comme des moins que rien, voire même nous mettre des bâtons dans les roues comme venait de le faire la réceptionniste; je n'hésitais pas à les cataloguer comme des incapables. Car ils n'arrivaient pas à voir que nous n'étions pas là pour voler leur travail ou entrer en compétition avec eux. Nos boulots étaient complémentaires. Mais s'ils n'étaient pas capables de faire des efforts, je n'allais certainement pas en faire.

Il n'y avait que Roxy pour continuer à être agréable, comme toujours et avec tout le monde, sans distinction. Aussi, mon associé ne se formalisait pas des réponses assez succinctes ou silencieuses de l'agent Andersson. Ce n'était pas tant différent de travailler avec moi, et mon assistant n'avait presque pas eu besoin de temps d'adaptation pour s'accommoder à mon caractère et à ma manière de travailler. De mon côté, je me contentais d'un simple regard compréhensif, qui fut compris.

Malgré nos ressemblances, ce fut tout de même surprenant de l'entendre nous apporter son soutien sur l'enquête du salon des inventions, alors que nous venions à peine de la rencontrer. Comme le signala Roxy, nous n'avions pas l'habitude de faire aussi vite confiance à un agent des forces de l'ordre. Mais on sentait que cette affaire tenait à cœur à notre interlocutrice, et qu'elle était prête à tout pour la faire avancer. Et cela me sembla être une raison parfaitement justifiée, d'autant que je n'allais pas me plaindre d'être tombé sur une personne compréhensive et réfléchie, pour une fois.

"Ce serait vraiment génial ! On a cherché ce qu'on a pu de notre côté, mais comme c'est un dossier très sensible, très peu de personnes ont accepté de partager ce qu'ils avaient..."

"On a fait ce qu'on a pu de notre côté, avec ce qu'on a vu sur place." confirmai-je.

Je vis l'hésitation dans le regard d'Andersson, avant qu'elle ne se lance finalement. J'échangeai un regard avec Roxy. Nous n'avions pas eu un aperçu aussi clair des kamikazes, étant déjà bien occupés avec les anti-prodiges qui avaient profité du bordel pour rendre le tout encore plus chaotique. Mais c'était assurément ces personnes qui avaient lancé la grosse partie des émeutes. Et je ne voyais pas de raison de ne pas partager ce que nous savions, puisque notre interlocutrice avait fait de même.

"Les noms des kamikazes n'ont rien donné de particulier, et leurs profils ne correspondent pas à ce genre d'actes terroristes. On en est finalement venus à penser qu'ils ont été... utilisés, à leur insu. Et d'une manière qui suggère peut-être une arme biologique."

Cela rejoignait les conclusions de l'agent, même si pour le moment, rien n'était vraiment prouvé. Et peut-être que cela serait difficile à faire, de toute façon. Ce qui me faisait venir à ma déduction suivante.

"Ceux qui ont fait ça ont très bien choisi leur lieu et leur moment. C'était un test, très certainement, mais les moyens employés me semblent bien trop importants et réfléchis pour être ceux employés par les groupuscules anti-prodiges, même les plus organisés."

"Et dans ce genre de cas." poursuivit Roxy, en faisant preuve d'un sérieux étonnant. "Pour trouver les coupables, il faut regarder à qui profite le crime."

"A qui profite le chaos qui en a découlé, et ce genre d'armes." conclus-je.

Ce n'était pas vraiment rassurant, loin de là. Mais notre interlocutrice était certainement sur la même longueur d'ondes que nous, aussi, son point de vue pourrait nous apporter de nouveaux éléments. Et nous n'étions ni l'un ni l'autre là pour nous rassurer. Simplement évaluer les faits.
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Jeu 12 Avr 2018 - 20:00
- Din jävla förbannade dårar. Få betalt för gammal ost...

La rouquine avait marmonné dans la barbe qu'elle n'avait pas. La langue n'était, à l'oreille, clairement pas de l'anglais. Mais vu le ton avec lequel avait été prononcé la phrase, il semblait clair qu'elle n'avait rien d'un compliment. De là à imaginer qu'il s'agissait d'une version suédoise de "saperlipopette", "ils font chier ces débiles" voire "bande de trous du cul", il n'y avait qu'un pas. L'insulte avait été prononcée d'un ton dépité, et clairement pas à l'intention de Roxy et Cooper. Mais plutôt pour tous ceux qui ne comprenaient pas que deux cerveaux, ou cinq, ou vingt, valaient mieux qu'un seul. La coopération, dans ce genre de moments noirs, était la seule tactique qu'ils devaient utiliser. Sigrid avait beau être indépendante et préferer agir seule lorsque c'était possible, elle n'était pas stupide, et savait que plus on confrontait les manières de penser, plus il y avait de chances de trouver la solution. De mettre le doigt sur la minuscule faille qui faisait passer un tueur en série de libre dans la nature à enfermé derrière les barreaux.

- Une arme biologique?

La voix de la Scandinave était incrédule. On nageait en pleine science fiction. Alors Internet balbutiait encore, la police, faute de moyens, galérait à avoir du matériel de pointe, ne parlons pas des hopitaux... et quelqu'un, quelque part, avait développé une arme biologique?Comment pouvait-on espérer un combat équitable dans ce cas? Pourquoi étaient-ce toujours les marchands d'armes qui étaient les plus inventifs, qui avait le plus d'argent? Pourquoi ne pas favoriser les "gentils", pour une fois, hein? C'était pour ça qu'elle avait rejoint Arkadia. Parce qu'ils avaient les moyens de faire avancer les choses, là ou la police ramerait toujours.

L'agent Andersson s'appuya contre une étagère, réfléchissant soigneusement à ce que les privés venaient de lui dire.

A qui profite le crime. C'était somme toute la question essentielle, effectivement. Mais quant à la réponse ... elle avait passé suffisamment de temps sur l'Arche Scandinave pour savoir que les premiers à jubiler quand il y avait un accident, surtout de grande ampleur, c'était les géants de l'industrie pharmaceutique. Parce que ca serait à eux qu'on achèterait les médicaments, les attelles, le matériel médical, simplement, pour soigner tous les gens qui en avaient besoin. Pour eux, guérir valait bien mieux que prévenir... et au lieu d'améliorer les conditions de travail dans leurs usines, pour les pauvres crétins qui travaillaient à la chaîne, ils faisaient des ristournes sur leurs produits, quand un gars se retrouvait avec le bras écrasé par une presse. A gerber. Paradis scandinave, tu parles.

Mais à Edimbourg, il n'y avait pas de grosse industries pharmaceutique... Stockholm fournissait de toute manière la plupart des arches voisines. Alors qui? Comment? Cette guérilla qui allait naître entre non-prodiges et prodiges, qui allait-elle arranger? Qui s'épanouissait dans le chaos?
Fabricants d'armes, d'abris nucléaires? Arbitrairement peut-être, elle écartait l'idée d'un(e) grand(e) mégalo qui trépignait à l'idée de dominer le monde. Peut-être parce que ça la rassurait : on pouvait faire quelque chose contre une compagnie qui veut s'enrichir. Mais contre la folie humaine? Il n'y avait qu'une solution, et elle était radicale. Mais parfois, cela devait être fait. Elle était la première à le penser...

Elle exprima tout haut sa pensée:


- Il y a des marchands d'armes ici? Transformer des prodiges en kamikazes, sans leur demander leur avis... si ce n'est pas des anti prodiges voulant decimer "le diable" - elle mima les guillemets - alors c'est peut-être quelqu'un qui veut profiter de la peur. Peut-être s'enrichir grâce aux gens qui voudront de quoi se défendre... ou de quoi fuir.

Elle grimace.

- A Stockholm, en cas de soucis, on peut être sûrs que l'industrie pharmaceutique est mêlée, de près ou de loin. Tout le monde le sait, mais personne le dit, et personne ne fait rien.
C'est quoi, l'équivalent de la FarmaHora de Stockholm, à Edimbourg?


La réponse, elle la craignait : Arkadia. Mais Arkadia ne pouvait pas avoir fait ça... n'est-ce pas? Elle l'espérait. Mais s'il s'avéraient qu'ils avaient une responsabilité dans ces attentats... dans ces cauchemars qui l'assaillaient depuis... elle trouverait un moyen de s'occuper personnellement du responsable, fut-ce Perceval Rose en personne.

Elle regarda ses deux interlocuteurs, avant de demander calmement.


- Je peux avoir les noms des kamikazes? Des femmes. Je voudrais trouver celle qui...

Elle ne termina pas sa phrase, assaillit par le regard de detresse qui n'existait plus que dans son esprit.
Elle espérait une tombe, un monument, un bouquet de fleur fanées attachées à un poteau, même. N'importe quoi, pourvu qu'elle puisse se recueillir. C'était peut-être de ça dont elle avait besoin pour s'exorciser.
Elle se justifia sombrement.


- Je me suis promis de découvrir pourquoi elle. Qui l'avait sacrifiée. Je ne la connaissais même pas...

Mais ça, au final, ça n'étaig plus important. Leur lien était bien plus fort. Un lien de sang.
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Lun 21 Mai 2018 - 21:16
Ce dossier n’était pas vraiment comme les autres. Sensible était un terme encore trop léger et réducteur pour le désigner, et plus on enquêtait dessus, plus on découvrait de ramifications et de conséquences diverses. Sans parler du fait que cela avait tout simplement été l’allumette qui avait mis le feu aux poudres de conflits en latence depuis trop longtemps sur cette arche. Il y avait de quoi être à cran. Surtout quand on avait été présent pour le voir de ses propres yeux. Mais ce qui arrivait s’avérait encore pire, je le pressentais.

J’échangeai un regard avec Roxy lorsque l’agent marmonna quelque chose d’incompréhensible en réponse au manque de coopération que nous avions avoué avoir rencontré. Mais dans toutes les langues, un juron ressemblait à un juron. Et il y avait de quoi laisser échapper une pléthore d’injures. Cependant, puisqu’elle travaillait avec la plupart de ces noms d’oiseaux, il aurait été malvenu de rajouter quoi que ce soit. Elle avait de toute évidence compris l’essentiel. D’autant que la suite de nos révélations s’avérait plus graves encore.

Ce n’est qu’une théorie, et je manque clairement de preuves pour le démontrer. Ajoutai-je, prudent. Mais pour être sincère, cela ne me surprendrait pas…

L’être humain semblait s’être lancé dans une course pour aller de plus en plus dans l’horreur, et ce n’était sans doute pas à nous qu’il fallait l’apprendre. Je la laissais digérer cette information, dans l’espoir de pouvoir peut-être discuter de pistes avec elle. Notre interlocutrice semblait ouverte au dialogue et au partage, ce qui était un agréable changement. Surtout qu’à l’écouter, elle était loin d’être à la traîne.

"On exclut pas les anti-prodiges, mais il n’existe pas d’association aussi puissante et organisée pour monter un coup pareil…" répondit Roxy en hochant la tête.

"L’argent, c’est presque toujours le nerf de la guerre." Je pris quelques secondes pour réfléchir à sa question. "Certains lobbys d’armes américains essaient de s’implanter ici. Mais autrement, je pense à quelques multinationales d’importance, comme Feurerbach et Mesa Corporation."

Une discussion avec Clark à l’avenir fera clairement pencher la balance en faveur de la seconde, mais pour l’heure, nous avions déjà ces noms. C’était toujours mieux que rien, même si la perspective d’affronter de tels mastodontes financiers n’était pas des plus réjouissantes.

La requête d’Andersson me surprit ensuite, et d’autant plus lorsque je vis quelque chose de particulier au fond de ses yeux claires. Quelque chose que je ne connaissais que trop bien, et à laquelle je ne préférais pas penser. La peur irrationnelle, les fantômes d’un passé qui ne voulait pas me lâcher, la détresse et le désespoir. Moi aussi, j’avais voulu tout savoir de ces gens que je n’avais pas pu sauver ce jour-là, lors de l’attentat. Sans arriver à me départir de la sensation que c’était par ma faute. Ni arriver à dire à quiconque que leur image me hantait encore durant les rares heures de sommeil que j’arrivais à prendre.

Heureusement, Roxy prit les choses en mains, et s’approcha de l’agent pour poser une main rassurante sur son épaule, un léger sourire sur les lèvres.

"Parfois, devant ce genre de choses, on a besoin de réponses. De buts. Personne ne devrait avoir à subir ce que cette femme n’a vécu, et encore moins être oublié. Il n’y a pas besoin de se justifier plus."

"Je vous transmettrai les noms et informations que nous avons trouvés." ajoutai-je simplement, après avoir retrouvé mes esprits.

Et comme je ne savais pas quoi faire ou dire d’autre, je baissai à nouveau le regard vers les archives sorties, pour me remettre au boulot. Car c’était toujours comme ça que je gérais tout : en revenant au travail, pour échapper au reste.

"Je crois qu’on a de quoi bien débuter, et on vous a assez fait perdre de votre temps. On va prendre des photos de tout ça, et vous laisser tranquille. Vous devez avoir beaucoup à faire."

Roxy savait comment je fonctionnais, et ne s’étonna pas de me voir couper court à cette entrevue. Mon assistant se tourna vers Andersson, plus enthousiaste que jamais.

"On se tiendra au courant, et ça fait plaisir de savoir qu’on a une alliée par ici ! Vous pouvez compter sur nous pour vous transmettre tout ce qu’on trouvera, c’est promis."

Levant le regard de mes archives, je croisais le regard de l’agent et hochai la tête, confirmation silencieuse de tout ce que venait de dire mon associé. Même sans s’être beaucoup fréquenté, on était du genre à se comprendre de cette manière. Je fis ensuite signe à Roxy de venir m’aider à photographier les dossiers, histoire de pouvoir traiter tout ça en retournant à l’agence. Mais mon assistant n’avait pas tort : c’était un peu de positif dans tout ce merdier de savoir qu’on pouvait compter sur quelqu’un de compétent dans le coin.
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Mar 5 Juin 2018 - 22:27
La flic se redressa, clairement intéressée, lorsque les privés lui donnèrent deux noms. L'un d'entre eux avaient réveillés quelques souvenirs, de ceux enfouis dans un cerveau, en dormance. Des titres de journaux, des phrases de reportage télé entendus au hasard. Savoir inutile... jusque maintenant.

- Je connais pas trop Feuerbach. Mais Mesa Corporation... Ils sont à Stockholm. Ils ont rachetés quelques compagnies là-bas. C'est pas les seuls, hein, mais eux... Je me souviens d'eux. Y'avait eu un scandale à propos d'un labo, il y a quelques années... Ils avaient des activités annexes plutôt louches. Des drogues, mais du genre science fiction. A priori avant que Mesa rachète l'entreprise, mais...

Elle ne termina pas sa phrase : c'était inutile. A vrai dire son idée semblait plutôt claire. Avant ou après, Mesa avait pu être impliquée. Finance des recherches, récupération des scientifiques qui bossaient sur le projet... Cooper avait raison : l'argent était le nerf de la guerre. Quand on en possédait, rien ne semblait impossible. C'était peut-être ça le plus injuste.

Elle nota le nom, et se rejeta dans sa chaise et croisa les jambes, pianotant des doigts sur sa cuisse, réfléchissant à toute vitesse. Rapidement, sur le papier ligné, se rajoutèrent les noms de quelques quotidiens scandinaves qui avaient traités l'affaire. Avec un peu d'aide, peut-être qu'elle pourrait retrouver un des journalistes, lui parler.


- Je devrais pouvoir retrouver ça sans trop de difficulté. Quitte à aller sur place... La compagnie en cause était trop petite pour que ça soit parvenu à l'international... Je vous donnerais les traductions, si ça vous intéresse. Ou les originaux, si vous parlez suédois.

Le regard de Daniel Cooper lorsqu'elle demanda les noms des kamikazes la... toucha. Pas d'émotivité superflue, mais la certitude qu'il savait exactement ce qu'elle traversait. Dans les moindres détails. Elle comprit aussi que s'il savait ce qu'elle vivait, sa peur de s'endormir, son acharnement au travail pour ne pas se retrouver seule chez elle... alors il savait aussi ce qui l'attendait. En un sens, cela faisait écho à la discussion qu'elle avait eu avec Matthew Emerson juste après les attentats. Les prochaines années allaient être difficiles : c'était en somme ce que le docteur et le détective lui annonçaient, pas si ouvertement.

La rouquine sursauta presque lorsque la main de Roxy vint se poser sur son épaule. Comme si le geste l'avait prise par surprise. Elle entrouvrit les lèvres, comme prête à rajouter quelque chose.
Se justifier. Se cacher. Mais elle garda le silence, parce que ce qu'elle lui disait était tout à fait vrai. Voire plutôt bien formulé. Durant quelques secondes, ils restèrent tous muets. Jusqu'à ce que ses... alliés de circonstances n'entament un départ, presque précipité mais qui la laissa assez absente. Comme engourdie par tout ce dont elle prenait conscience.

Et alors qu'ils se mettaient à tout photographier pour la laisser retourner à ses interrogations et son travail de flic, elle se secoua. S'emparant d'une feuille vierge, elle griffonna son nom et son numéro de téléphone dessus, de son écriture trop soignée pour une flic, ex infirmière, et la fourra dans sa poche. Après qu'ils aient gardés ce dont ils avaient besoin, et qu'elle ait rangé ce qui devait l'être, elle les raccompagna à la surface, muette. Elle réfléchissait.

Et à la sortie du commissariat, elle se fendit d'une seconde poignée de main, et sortit le morceau de papier de sa poche. Ne sachant pas à qui le donner, elle le tendit entre eux deux, pour qu'il soit saisit par l'un ou par l'autre.


- On se tient au courant, oui.

Elle amorça un demi-tour pour s'en retourner à ses occupations, mais s'interrompit, et se retourna brusquement, alors qu'ils franchissaient déjà les portes.


- Et... merci.

Pour quoi? Cela n'était pas précisé. Mais si Cooper fonctionnait réellement comme elle, il comprendrait. C'était l'essentiel.



Sujet Clos.
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