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[CLOS] Renaissance. [ Avec vous mon aimé ]

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Jeu 27 Oct 2016 - 1:04
Renaissance.

Feat. Beleth



Le 30 octobre était une nuit de Nouvelle Lune. À la frontière de l’Arche écossaise, un battement sourd retentissait dans la nuit. La terre humide des dernières pluies faisait ressortir de ses entrailles une faune ancestrale. Les animaux à sang froid arrivaient de toute part, remontant les coulées de boue, pour rejoindre les abords de la grande demeure. Dans le ciel des hordes de chouettes venaient s’agripper au toit. Tous venus pour protéger la vieille Sorcière au corps agonisant.

La décision avait été prise en quelques heures plus tôt. Le lendemain d’une attaque d’un vaudou qui avait bien failli provoquer la perte de la Duchesse. Le personnel de la Villa avait été congédié pour la nuit. Les lieux étaient désertés. Hantés par des esprits bienveillants qui psalmodiaient en bas fond des paroles incompréhensibles. Seuls demeuraient l’époux et les gardiens. Luke, posté dans le salon, s’ennuyait de pied ferme. Maurice quant à lui faisait les cent pas devant la porte close. Ils avaient pour ordre de ne pas entrer. Le rituel ne devait surtout pas être interrompu.

Au loin, dans l’une des cuisines retentissaient les douze coups de minuit. Un vrombissement monta dans l’air il se fit de plus en plus puissant. Le son devenait peu à peu assourdissant. Derrière la porte fermée, le sol se mit à trembler. Une voix grave récitait des mots dans une langue inconnue. Des pleurs y répondaient par intermittence. Des pleurs de femme semble-t-il. Une odeur musquée montait lentement dans l’air ambiant.

Sur une longue table en bois, une femme était allongée. À peine vêtue d’une chemise longue, elle paraissait engourdie. Les yeux vitreux à cause des substances qu’elle venait d’ingérer de force. Elle avait été droguée probablement pour n’opposer aucune résistance. Face à elle, une femme très âgée récitait les mots anciens en agitant ses bras décharnés dans le vide. Déjà une énergie phénoménale circulait tout autour de ces deux âmes.

Une aura bleue entourait la vieille dame. D’abord, hésitante celle-ci devint d’un bleu vif. Ce phénomène purement physique ne possédait encore aucune explication scientifique. Alors que la vie s’échappait lentement du vaisseau épuisé, ce même entrait lentement dans le corps captif. C’est à ce moment que débuta la partie la plus complexe du transfert. Tous les calculs de la Sorcière n’assuraient jamais une compatibilité fiable à cent pour cent. Il existait un risque que l’âme native montre de la résistance.

A l’extérieur une excitation croissante se propageait dans le cortège des animaux du monde la nuit. Une symphonie de cris envahit la propriété. C’était une osmose étrange entre les différents éléments du cosmos. L’âme de Nikolas Cnossos était reliée avec l’univers tout entier. Il n’y avait pas de connexion plus directe. Cela dura de longues minutes. L’ambiance se renforça ainsi jusqu’à atteindre son paroxysme. Difficile de donner une estimation exacte.

Brusquement tout s’arrêta. Comme un coup de tonnerre silencieux. Un calme religieux s’imposa sur la terre des Siciliens.

Tel un songe, la porte de l’atelier glissa lentement sur ses gonds. Une fenêtre s’était ouverte pendant le processus. Le vent s’était engouffré. Il avait soufflé toutes les bougies. Dans la pièce se trouvaient toujours les deux femmes. En miroir inversé, car cette fois l’ancêtre était étendue, quand la jeune se trouvait près de la fenêtre. Les mains jeunes achevaient de remonter la fermeture éclair dorsale d’une robe noire. Elle perçut les bruits de pas sur le seuil sans avoir à se retourner.


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Maurice. Vous annoncerez demain le décès de la Duchesse Lampeduza. Le timbre de voix était différent, mais les inflexions n’étaient pas sans rappeler l’autorité naturelle de la Prodige.

La nouvelle Sorcière s’écarta tranquillement de la baie vitrée pour aller retrouver le chevet de la coquille vide qu’était à présent la « Duchesse Lampeduza ». Elle caressa le visage de cette enveloppe dans laquelle elle avait vécu pendant plus d’un demi-siècle. Quelle étrangeté de pouvoir s’observer ainsi. À présent qu’elle n’y reposait plus, la chair ne tiendrait plus longtemps dans cet état. Or Nikolas voulait préserver Vito. Elle saisit le drap blanc en bout de table et en recouvrit délicatement le corps.

Ensuite seulement Strega chercha le regard de son époux. Elle s’écarta de la table pour lui donner l’occasion de dire au revoir à ce vaisseau. Elle n’ignorait rien des réticences du peintre concernant ce transfert. Pour autant Nikolas était toujours la même en profondeur. Il s’agissait avant tout d’un changement de costume. Elle prenait contrôle sur ce corps vigoureux et lui imposa sa gestuelle.

Le temps était venu mi amor. Lui répéta-t-elle avec une douceur pleine de patience.
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Lun 7 Nov 2016 - 14:27

La décision avait été prise, certes, mais pas de gaité de coeur. En tous les cas, pas pour le Duc. Ils en avaient souvent parlés. Il savait que c'était quelque chose qui allait finir par être inévitable. Mais si Nikolas voyait tout cela comme un simple changement de forme, pour Vito, c'était plus compliqué. Après tout, il n'avait connu que ce "vaisseau", il faisait partie d'un tout, il avait aimé l'ensemble. Il ne savait pas comment il allait réagir avec la nouvelle sorcière qui allait arriver.

Pour le moment, il était dans son bureau, une main dans le dos, l'autre tenant un verre de whisky à la main, il fixait inexorablement le paysage extérieur. Cette nuit presque noire, habitée par tous ces animaux qui s'approchaient de la maison. Il ne voulait pas voir le processus, parce qu'il ne voulait pas déranger son épouse pendant qu'elle le faisait. Mais l'homme ne pouvait nier, qu'il était inquiet. Parce qu'elle lui avait dit que ça pouvait parfaitement se passer mal, même si elle maîtrisait très bien le rituel.

Il craignait aussi la suite, comment allait-il réagir à tout cela? Voilà une situation plus que délicate, pour laquelle, il n'avait guère de solution. Tout changerait et ça, personne ne pouvait le contredire. Lampeduza en avait parlé avec son frère, ce dernier avait tenté de l'apaiser au mieux, mais ses craintes n'étaient pas parties.

Le peintre se sentait de plus en plus oppressé au fur et à mesure que les choses avançaient, jusqu'à ce que tout retombe. Comme si de rien n'était. Il vit Maurice se diriger vers la porte où se trouvait son épouse, il suivit assez rapidement, craignant, encore et toujours, le pire. Et quelque part, il était arrivé. Car si une jeune femme se trouvait maintenant debout, dans la pièce, il remarqua directement le corps de son épouse étendu, un peu plus loin.

Sentant comme une boule au fond de sa gorge, il s'approcha de la table d'un pas lent. Quelque chose se brisait en lui, qu'importe que Nikolas ne soit pas totalement morte, ce corps sans vie devant ses yeux, lui montrait la fin d'une ère. Quand bien même les deux époux n'avaient pas eu une vie remplie que de bonheur et ne s'était pas toujours totalement entendu sur tout, il l'avait toujours aimé, profondément. Celle qui se tenait à ses côtés, était, pour l'instant, une étrangère. Ce n'était qu'un changement de corps, mais pour lui, à cet instant, il n'arrivait pas à faire la différence, il avait, réellement, l'impression d'avoir perdu sa compagne de vie.

Lampeduza caressa doucement la joue froide du cadavre, gravant les traits dans sa mémoire. Certes, il avait suffisamment de portrait de sa compagne, mais c'était la dernière fois qu'il les verrait ainsi. La voix de Nikolas, cette nouvelle voix, se fit entendre, il ne prit pas la peine de la regarder, pas encore. De toutes les façons, il ne souhaitait pas vraiment que l'on voit les larmes qu'il avait aux yeux.


- Laissez-moi...
d'une voix plus basse que la moyenne.

Le duc avait besoin d'un temps seul, il lui fallait prendre conscience du tout. Après, seulement, il accepterait de rencontrer cette nouvelle femme.
Beleth
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Dim 20 Nov 2016 - 14:54
Renaissance.

Feat. Beleth



L'homme de main de la Duchesse Lampeduza s'était dépéché de traverser l'atelier pour aller refermer les fenêtres. Un pesant silence s'imposa ensuite dans la pièce. Maurice regagna le seuil pour laisser de l'intimité au couple. Il reconnu la présence de Brown dans son dos, tandis qu'il rabattait les portes, d'un regard il le découragea d'approcher. Les deux hommes se retièrent dans les cuisines en attendant de savoir comment allait se dérouler la journée à venir.

Strega n'avait encore jamais vécu, assez longtemps, avec le même compagnon pour avoir plusieurs vaisseaux. Elle vivait une expérience totalement inédite. Elle ne pouvait se fier qu'à son intuition et sa connaissance de l'homme qui était penché au dessus de son ancienne enveloppe. Vito n'avait pas besoin d'insister pour faire comprendre qu'il n'y avait rien à faire de plus que répondre à sa volonté. Nikolas s'abtenue de répondre, ou d'avoir un geste pour lui, et sortie elle aussi de la salle. Elle deumera un moment prés de la porte close mais se décida enfin de compte à prendre des distances.

La villa était encore vidée de ses habitants quotidiens. Néanmoins, il y avait une dernière personne qui était restée entre ces murs. C'est elle que la Sorcière allait retrouvée en goûtant au plaisir de pouvoir de nouveau marcher sans souffrir de ses genoux. Elle gagna l'un des nombreux petits salons où elle savait pouvoir trouver la prodige. Une femme typée asiatique, chinoise, grande et mince, de laquelle se dégageait une élégance mystérieuse.

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Xin Wang


La nuit, où Jao Wang avait été décapité, son épouse était venue quérir la protection de sa Maîtresse. Strega lui avait ouvert sa porte et l'hébergeait depuis lors, dans le plus grand secret. Cela faisait à présent quatre mois que la belle veuve vivait aux côtés des Lampeduza bien qu'elle en les croisait que peu.

Xin Wang leva les yeux du jeu de carte étalé sur la table, pour regarder la jeune femme qui entrait dans la pièce.

Ca explique pourquoi tu l'as l'écartée du recrutement.

Je te présente Natalia Lampeduza. Strega fit un 360° pour faire admirer sa nouvelle silhouette. Une certaine malice se lisait dans son regard.

Comment réagit Vito ? L'interrogation provoqua instantanément le désenchantement de Nikolas.

Comme je pouvais m'y attendre.

Nikolas alla chercher un verre dans le grand chifonnier en ébéne. Elle traversa le salon avec l'assurance de sa nouvelle jeunesse et s'asseyait sur le rebord de l'un des splendides fauteuils en tissu. Elle se versa un verre de vin rouge et porta rapidement le contenu à ses lèvres rouges. Elle reconnue immédiatement la marque spécifique des sépages siciliens. Ezio Lampeduza possédait les meilleurs vergés de l'Arche. Mais ce matin l'alcool n'avait pas tout à fait le même goût.

Concernant l'Ordre ? Natalia ne répondit pas. Elle n'avait pas la tête à parler de cela maintenant. Son attention était toute entière concentrée sur le peintre resté seul.

Luke Brown était remonté et revenait devant la porte close de l'atelier. Etre au service du Duc depuis quelques années lui avait permit de l'apprécier. Il s’inquiétait pour son patron. Il décida de désobéir à un ordre direct et poussa la porte pour entrer dans la pièce.

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Luke Brown


Il s'arrêta cependant à une distance respectueuse de la dépouille. Mains dans le dos, en posture de repos, il attendit un moment avant de briser le lourd silence.

Patron ? Toutes mes condoléances patron. Je peux faire quelque-chose ?

Luke était prêt à se faire expulser sans ménagement. Il voulait seulement s'assurer que l'artiste allait tenir le choc. Il faisait, ce que Madame rêvait de faire, sans en avoir encore le droit.
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Mer 7 Déc 2016 - 10:33
Vito était reconnaissant que Strega quitte la pièce, sans plus insister sur quoi que ce soit. Pour le moment, il ne voulait pas échanger plus. Il avait juste besoin de prendre conscience de toute la situation. Quoi qu'on en dise, il avait un deuil à faire, malgré tout. Alors une fois seul dans la pièce, il s'assit près du corps sans vie, pour au moins laisser un peu sortir tout ce qu'il ressentait, à l'abri des regards.

Les époux avaient certes parlés de cette fin inévitable, pourtant, y être arrivé, n'avait rien d'un soulagement. Bien au contraire. C'était la fin d'une ère et notre homme se demandait s'il réussirait un jour à retrouver tout ce qu'il venait de perdre. Allait-il réussir à composer avec le nouveau vaisseau de son épouse? L'était-elle encore? Quelque part, la question était bel et bien légitime. Nikolas n'était plus, d'une certaine façon. Il allait falloir s'habituer à la nouveauté, ce ne serait plus pareil.

Il ne voyait pas le temps passé, assis là dans la pénombre, aux côtés du corps de son épouse, la voix de son homme de main se fit alors entendre, il essuya ses yeux rapidement d'un revers de la main, tout en la passant ensuite dans sa barbe, sans pour autant regarder Luke, il termina par lui répondre.


- Préparez mes affaires, nous partons chez Viktor.

Puisque les changements commençaient, autant aller jusqu'au bout... et rapidement. Le scientifique avait avancé dans ses recherches. Il était temps que lui aussi, retrouve cette jeunesse perdue. Et que si l'expérience ne marche pas, qu'il quitte à son tour cette terre. Autant que les Lampeduza se retrouvent métamorphosés tous les deux, afin d'apprendre à nouveau à se connaître.

Le peintre se redressa alors et avec tendresse, baisa le front du corps sans vie, puis se détourna, il ne la verrait plus. Prenant une grande inspiration, il leva les yeux sur celui qui assurait sa sécurité depuis quelques années maintenant.


- Vous ferez prévenir la nouvelle duchesse.

Remettant machinalement ses manches correctement, il sortit de la pièce d'un pas décidé. Il n'était pas certains de vouloir avoir une conversation, maintenant, avec la nouvelle Nikolas. Il préférait quitter la villa au plus vite. Quitte à prendre l'un de ses bolides et à ce que Brown le suive, une fois qu'il aurait fini de faire ses valises. Après tout, il connaissait la route et il en fallait un peu pour rejoindre l'aérodrome, afin de prendre l’aéronef pour rejoindre sa destination finale.
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Dim 11 Déc 2016 - 18:00
Renaissance.

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Maurice et Luke s'étaient retrouvés, dans le quartier des domestiques, pendant que Monsieur préparait son départ. Ils convinrent l'un comme l'autre qu'ils seraient plus sûr que Brown accompagne le Duc. Le peintre ne pouvait pas rester seul après le choc qu'il venait de vivre. Ils attendraient que les deux hommes aient pris une certaine avance avant d'en avertir Madame.

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L'homme de main de feu la Duchesse de Lampeduza était tout naturellement passé au service de la prétendue parente de Monsieur. Mais, Peletier commençaient à entretenir des doutes concernant cette femme. Il se posait des questions. Il envisageait peut-être même de partir... un jour.

Un bon quart d'heure après le départ du Sicilien le maître d'hotel se dirigea vers le petit salon où les dames de la maisonnées conversaient, afin de les tenir informées comme de bien entendu. La main s'arrêta en plein vol. Le regard du Français marqua une émotion douloureuse. Les années passées au service de la Prodige l'avait pourvu d'une lucidité accrue la concernant. Il pouvait savoir en quoi allait consister leur échange au mot près.

Madame ? Ouvrit l'homme comme un rituel sempiternel.

Oui Maurice ? Lui répondit-elle sans déroger à leur habitude.
Monsieur vous fait dire qu'il part, Madame.

Il part ? Natalia fixa son homme de main.

Pour l'Amérique. Madame. Il y avait une couche de non-dit si épaisse que les mots n'étaient que des pleins dans le silence.

Quand cela ?

Luke l'amène à l'aéronef en ce moment même. * Elle va dire “Je vois. Assurez-vous qu'ils disposent du nécessaire une fois sur place. “ *

Je vois. Strega se détourna pour observer un portrait du Duc. Elle s'attendait à une réaction de ce genre de la part de son mari. Elle porta une main sur son ventre. Ce qu'elle faisait souvent lorsqu'elle était nerveuse. Faites en sorte qu'ils en manquent de rien quand ils seront là-bas.

Bien, Madame.

L'échange de dura pas une seconde de trop. Maurice s'éclipsa pour aller exécuter l'ordre donné. La Chinoise n'esquissa pas un geste. Elle semblait attendre la décision de son aînée. Celle qui était à présent "Natalia Lampeduza" était aussi compliquée à déchiffrer que la précédente. On ne pouvait pas se fier à ses traits. Strega dissimulait sa réaction sous une mine sévère. Pour autant la nouvelle avait formé une petite boule d'inquiétude dans le fond de son ventre.

Xin-Qian, je vous retrouverez au soupé.

La paix du salon était irrémédiablement brisé. La complicité des féministes effacées. Un courant d'air fit claquer une porte au loin.

La Dame de la Villa Sofia quitta le rez-de-chaussé aussi imperturbable que le sont les rois et les reines. Elle gardait ce visage absolument indéchiffrable, la nuque droite, le pas posé. Elle attendit d'être à l'étage pour évacuer le frisson provoqué par le nouvelle.

L'atelier était plongé dans le noir. La tristesse du Duc en imprégnait les murs. Il y faisait froid. On aurait dit un sanctuaire mortuaire. Telle était sa fonction actuelle. Cnossos avait l'impression de en plus y être chez elle. Elle entra à l'intérieur avec réticence. Elle verrouilla la porte d'entrée, par trois tours de clé. Elle tira ensuite tous les rideaux de la pièce, pour s'isoler complètement. Elle ralluma les candélabres que le vent avait soufflé. Leurs flammes éclairèrent avec délicatesse le cadavre.

Au chenil les chiens se remirent à crier. Ils donnaient l'impression de pleurer. Eux aussi avaient perdu quelqu'un hier soir. Comme l'artistes ils allaient devoir se faire à la nouvelle peau de Madame.

La Sorcière lava ses mains -rajeunies- en récitants les paroles du dernier rituel à exécuter. La voix gutturale s’élevait lentement dans l'air glacé du matin. Elle versa lentement les huiles dans le creux de ses paumes pour les appliquer, avec respect, sur la dépouille. Une onction profane et mémorielle, plus vieille que celle de Nephthys. Celle qui gardait les passants de l'Autre Monde. Le corps de Nikolas Lampeduza retrouva un éclat surnaturel, prêt à être transporté vers la dernière demeure.

Une fois les derniers soins pour la chair achevés, Strega entama l'ultime étape de la cérémonie, pour rendre son repos, à l'âme originelle du vaisseau. La femme à qui elle avait volé sa vie s'appelait Marie Tancredi. Un nom presque oublié dans le fond de sa mémoire. Nikolas s'installa sur le sol, au centre de la pièce, les paumes ouvertes vers les cieux. Lentement, elle débuta une récitation longue et complexe. Tandis que Vito courrait vers sa renaissance Natalia commençait son règne en ce monde mortel.
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Mer 18 Jan 2017 - 23:44
Vito avait roulé comme un forcené, il n'avait pas attendu Luke, il savait que son homme de main suivrait, de toutes les façons et il n'avait pas envie de subir une conduite. Simplement parce qu'il avait besoin d'être seul, encore pendant quelques minutes. Qu'importe le fait que Luke soit du genre discret, il n'avait pas besoin de chauffeur pour le moment. Il était donc arrivé bien en avance à l'aéronef, pour ensuite appeler son pilote. Ce dernier aurait le temps d'arriver, autant que celui de son garde du corps, qui faisait son apparition quelques longues minutes plus tard. D'un regard, il lui demandait si son épouse avait été mise au courant. Ce qui semblait être le cas.

Le duc avait pris alors un paquet de cigarette et s'en fumait une, le regard perdu dans le vide, l'esprit totalement ailleurs. Il était en train de penser au passé, comme au futur. Si seulement il avait un futur. Si Viktor faisait correctement son travail. Son téléphone dans une main, il avait hésité souvent à envoyer un message à Nikolas, juste pour... pour quoi? La rassurer? Il était parti comme un voleur, sans vouloir discuter avec elle, ce n'était pas le moment de changer d'avis. Soit il lui revenait, autre, soit il mourrait et rejoindrait donc... leur fille... puisque son épouse était toujours là. Tout ceci le dérangeait plus qu'il n'était vraiment prêt à l'admettre, pourtant, il ne disait rien, silencieux, comme il l'avait rarement été. Luke s'inquiéterait peut-être pour lui, mais son patron lui imposait le silence. Il ne voulait rien entendre.

Finalement, le pilote arriva à son tour, embarquant les deux hommes dans son aéronef. Il était temps de partir. S'installant contre l'un des hublots, le peintre resta fermé à toute discussion, tout ce qui lui importait, c'était d'arriver chez le scientifique et lancer le processus. Il ne sut dire quand, ni comment, mais finalement, le sommeil le rattrapa, un verre de whisky sur la tablette posé face à lui. Son portable vibra, alors que le véhicule se posait sur l'arche américaine. Nikolas. Il ne sut quoi répondre. Pourtant, il fit l'effort d'au moins lui dire que tout allait bien, pour le moment.

Le voyage n'était pas totalement fini, car ce n'était pas au plein cœur de New-York que Viktor exerçait. Il fallait rejoindre l'une des villes adjacentes, pour atteindre le CMRF (Centre médical de recherches Flamel). L'homme avait été prévenu, le duc fût donc accueilli en bon et due forme, par ce dernier.

Viktor Kreizler était un homme de haute stature, au regard bleu glacial, son sourire devait avoir été figé dans la glace, mais c'était un professionnel et il connaissait les Lampeduza de longue date. Saluant l'homme d'une poignée de main, il l'accueillit donc dans son centre, l'amenant à sa chambre, sans s'inquiéter de l'armoire à glace qui l'accompagnait, madame la duchesse avait été intransigeante à ce sujet. D'un ton assez neutre, il lui apprenait qu'ils commenceraient le plus tôt possible, c'était tout ce que Vito souhaitait.

Maintenant, tout était entre les mains du scientifique et il savait que pour sa survie, il avait intérêt à ce que le duc, revienne sain et sauf chez sa dame. Un défi à sa hauteur.

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