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Ex Nihilo | Verstand

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Lun 25 Juin 2018 - 23:21
J'avais réussi à décrocher un stage chez Feuerbach Corporation. Un de leurs services, du moins. Une lettre de motivation, un CV, une lettre de recommandation de professeurs du M.I.T. C'était "tout" ce que ça avait demandé. J'avais de bons résultats, une attitude réputée exemplaire. La stagiaire rêvée, surtout pour un boulot aussi navrant que celui que l'on me demandait. Trier des données. Analyser tristement des enregistrements. Classer. Archiver. La version scientifique du "stage de merde" d'après Juno. Elle n'avait pas tort, même si pour le moment j'avais échappé à la corvée café... non pas qu'on ne me l'avait pas demandé. Mais mon application à leur servir un jus de chaussette avait fini par les décourager, et m'avait permis de retourner à des affaires bien plus importantes. Ce n'était pas pour le stage que j'étais là. Ce genre de boulot insipide, je l'aurais fait dans n'importe quelle boîte. Feuerbach Corp n'avait pas la légitimité de l'esclavage d'étudiants cherchant des opportunité. Mais ils avaient d'autres atouts.

Les tempêtes progressent. Personne n'avait réussi à ma connaissance à savoir pourquoi, comment, où. Beaucoup de pays se penchent sur la question. Je ne me prétend pas plus intelligente que les scientifiques qui travaillent sur le sujet. Mais il est hors de question que je n'essaie pas. J'ai l'intuition qu'il y a quelque chose à trouver. Un leitmotiv. Elles ne viennent pas de nulle part, ces tempêtes. Et j'ai bien l'intention de découvrir d'où. Je veux un algorithme. Il est là, caché, quelque part, je le sens. J'ai étudié la question. Ce qu'il me manquait... c'était juste les données. Soigneusement compilées dans les ordinateurs de la FC.

J'y étais allé pas par pas. Prudemment. Oh, j'avais fait attention. J'étais prudente, je l'avais toujours été. Les mettre en confiance, d'abord, pour qu'ils soient suffisamment à l'aise pour me laisser bosser seule. Prospecter, en visant le vieux de la vieille qui n'a jamais été reconnu pour son travail scientifique, et qui adore s'écouter parler. Trouver les données dont j'avais besoin. Et finalement, y accéder. J'utilisais différents identifiants, ceux des scientifiques les haut placés avec qui je bossais. Que des personnes qui pourraient avoir besoin d'utiliser ce genre de chiffres, et jamais trop souvent la même, ou ça éveillerait des soupçons. Je travaillais principalement de là-bas, mais je m'étais rendu compte récemment que ce n'était pas suffisant. Le travail qu'ils me donnaient était de manière général si peu compliqué et ils sous-estimaient tant leur stagiaire que j'avais été capable d'avancer en parallèle sur les deux.

Mais mon stage se terminerait fin août, et il était hors de question que je me prive desdites données. Alors, peu à peu... j'avais commencé à les... emprunter. Sans permission. Il y avait peu de chance qu'ils s'en rendent compte, à moins de chercher précisément... Et encore, avec un logiciel spécialisé. Un utilisateur lambda, comme l'étaient la plupart de mes collègues, ne se poseraient même pas la question : on ne garde pas de trace d'un transfert usb. Je ne prenais qu'un Go ou deux de données à chaque fois, sur plusieurs clés usb que j'avais cryptées. L'informatique, finalement... une grande partie, ça n'est que des maths. Autant j'étais incapable de hacker un ordinateur, autant, créer un programme de cryptage qui ne réponde qu'à la bonne commande, je pouvais le faire. Les trois clés étaient en sécurité chez moi, à l'heure actuelle, cumulant entre elles une vingtaine de Giga octets de données attendant d'être triées par mes soins. Là... je faisais juste du zèle. On était vendredi soir, la plupart des gens étaient retournés chez eux tôt, profiter de leur famille, de leur chat, ou je ne sais quoi. Il restait plus grand monde dans les bureaux.

Alors, sans trop craindre de retour de bâtons, j'avais sorti mon carnet de calculs, et, les yeux fixés sur deux écrans, je regardais les relevés météorologies des jours avant les tempêtes, tentant d'identifier le point commun.


*** Madeline a de la ressource. A vrai dire, je ne la pensais pas capable de tant de pragmatisme. J'aime être surprise par mes hôtesses, surtout quand je les habite depuis vingt ans. J'avais toujours imaginé Maddie comme respectueuse des lois, voire timorée. Elle fuyait l'inhabituel. Restait dans sa zone de confort. Elle m'avait étonnée. Elle pouvait facilement détruire une carrière qui n'avait pas encore commencé, sur une seule erreur. Mais s'il y avait quelque chose que j'avais fini par comprendre, c'était que, motivée par suffisamment d'enjeux, Madeline ne commettait pas d'erreurs. Enfin. Sauf celle d'anticiper à qui elle avait affaire.

Je l'avais senti arriver avant elle. L'avantage, de ne pas occuper notre corps commun à ce moment, c'était que rien ne pouvait restreindre ma vue ou aucun de mes autres sens. Des yeux derrière la tête? Aucun soucis. Mais j'étais restée impassible. S'il y avait besoin, je prendrais les choses en main. J'avais toute l'eau du port à ma disposition. Pour l'instant... j'attendrais de voir ce qu'il voulait.
***

En tailleur sur ma chaise, je me fige un instant quand j'entends quelque chose, quelqu'un plutôt, derrière moi. Doucement, je referme mon carnet de prise de note et fait pivoter mon siège, prenant une position plus professionnelle.

- Oui, je peux vous ai...

Je m'interromps. Je m'attendais à un type en blouse, un des anonymes du centre. Quelqu'un qui me demanderait ce que je foutais encore là à 17h30 un vendredi, et qui se désintéresserait de la réponse de toute manière. Pas à voir Alexander Feuerbach en personne.

Je n'arrive pas à cacher ma surprise. Je connais vaguement la réputation du bonhomme. Et j'ai pas l'impression que sa présence présage quelque chose de bon.


- Excusez-moi, Monsieur Feuerbach, je ne vous avais pas... Je suis Madeline, la nouvelle stagiaire.

Je doutais qu'il sache quoique ce soit de moi, de toute manière. La FC était trop vaste pour ça. N'est-ce pas?


*** Oh, je n'en suis pas si sûre, fillette. Regarde ses yeux.

Bien sûr, elle ne m'entends pas. Mais moi, je sais quelque chose. Il sait ce qu'elle fait. Ou se doute de quelque chose, en tous les cas.
***
Siren
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Ven 6 Juil 2018 - 15:16
Il avait suffit d'une série de détails pour lui mettre la puce à l'oreille.
D'un index distrait, il battait une mesure régulière sur un mince dossier ouvert face à lui. Il ne l'avait d'ailleurs ouvert que par formalité. Il n'oubliait jamais les noms et les visages qui passaient entre ses mains sous la forme de documents soigneusement compilés. A vrai dire, il se rappelait avec une extrême précision le jour où Madeline Lafayette s'était retrouvée dans la pile des stagiaires potentiel.les.
Pré-sélectionnée par le directeur des ressources humaines de la filière Environnement Energie et Ressources de la FC, il fallait reconnaître qu'il n'avait pas fallut beaucoup de flaire à l'assistant du DRH pour la dénicher. La jeune femme avait le profil type de ce que pouvait rechercher la multinationale dans son secteur recherche : brillante, précoce, discrète. Son CV laissait facilement entrevoir un parcours tout tracé au sein de la corporation, si la demoiselle le voulait, et surtout, si elle prenait les bonnes décisions et son dossier était de ceux qui ne laissaient pas de surprise - ni bonne, ni mauvaise - mais qui pouvait être un véritable atout pour la compagnie.
Ce n'était pas exactement le genre de dossier qu'Alexander Feuerbach se serait attendu à revoir sur son bureau. Pas avant une proposition d'embauche, en tout cas.

Un mince sourire traversa les lèvres du génie. L'imprévisible dans le prévisible.
Peut-être la jeune femme avait-elle été un peu trop rapidement catégorisée dans ces individus qui ne faisaient pas de vague. Assurément, quelqu'un, quelque part, avait bâclé le travail. A moins que la jeune femme ne sache très bien caché son jeu. Dans un cas comme dans l'autre, il devait s'assurer de ce que tramait la jeune femme.
Presque encore une adolescente, énormément de potentiel, plus que ne le laissait entrevoir les quelques feuilles A4 qui constituaient tout ce qu'ils savaient sur la demoiselle.

Feuerbach n'était pas de ces patrons « accessibles ». Il ne travaillait pas avec ses employées, dans un bureau de verre au milieu des open-spaces. Il n'allait pas non plus régulièrement à leur rencontre à l'occasion de fêtes ou de dîner d'entreprise. Il ne fallait pas se leurrer, se mélanger à ses subordonnés était une réelle corvée. Peu importait leur niveau sur l'échelle corporative, ouvriers ou cadres, stagiaires ou directeurs, il supportait mal le contact de la médiocrité et seule pouvaient importer les intellects dignes de son attention.
Et il n'avait que peu de doute quant au fait que la jeune Madeline en serait un.

Il avait remonté la piste tortueuse des maigres indices qu'elle avait laissé derrière elle en dépit de toutes ses précautions. A sa décharge, le système de sécurité de la compagnie avait été pensé par Feuerbach lui-même et probablement ses agissements seraient demeurés secret si l'algorithme de détection d'utilisation illicite de données ne n'avait pas détecté plusieurs incohérences. La première, l'utilisation de l'un des pass d'un chef de service en vacances. La jeune curieuse n'avait visiblement pas imaginé qu'il existait un système de recoupement entre la déclaration de congés des employés, les badgeuses d'accès à l'entrée du bâtiment et des différents service et l'utilisation des codes d'accès des employés. Mais il fallait bien avouer que c'était exactement le genre d'informations dont on dispensait les stagiaires. La seconde, n'aurait pas attiré l’œil d'un utilisateur lambda, mais n'avait échappé à l'intelligence du système de sécurité qui filtrait les relevés d'utilisation des périphériques. Chaque périphérique portait une clé de chiffrage spécifique et l'ordinateur pu extraire trois clés différentes qui ne se soumettaient pas au schéma qu'on aurait pu appeler « d'utilisation classique » de ses employés. En règle générale, ce genre d'alerte de sécurité ne remontait pas directement au big boss en personne. D'autant plus en raison de la nécessité de traiter les résultats émis par l'intelligence artificielle dédiée à la sécurité du réseau.
Seulement, Alexander avait lui-même placé une alerte autour de tout ce qui traitait des données relatives aux relevés météorologiques réalisés par les stations de l'une de ses filiales. Les données étaient bien trop sensible et il restait encore beaucoup à étudier et découvrir autour des tempêtes et de la chute des arches. Des informations qui, malgré leur état brut, avaient une très grande valeur, et notamment marchande. Et bien que le génie soit davantage obsédé par la Mesa et sa dirigeante, Marisa Coulter, il continuait néanmoins de superviser tous les gros projets de recherche en donnant les lignes directives. Le problème des ouragans seraient bientôt un point névralgique de la politique mondiale, un point qu'il lui faudrait maîtriser s'il voulait pouvoir s'imposer sur un marcher à venir. Maîtriser, éviter... contrôler.
Aussi, lorsque son algorithme de recherche l'informait que quelqu'un, dans sa corporation, sortait des sentiers battus et des directives de recherche, il devait assurément se poser la question du qui, du comment et du pourquoi.

Le laboratoire de recherche de la filiale Environnement, Énergie et Ressources de la FC se trouvait au 10ème étage de la tour Prometheus.
Il était rare que le jeune génie quitte le confort de son bureau. Il préférait faire venir les gens à lui, mais quelques rares cas appelaient à un mode de fonctionnement différent.
Aussi, il n'avait eut qu'à descendre les quelques étages qui le séparait de son sanctuaire et à parcourir les couloirs d'un services qu'il ne visitait que rarement. L'heure avancée et la proximité du weekend favorisaient ses chances de ne tomber sur personne d'autre que sur la concernée et l'élément de surprise était volontairement recherché.
Le silence de son fauteuil à répulseurs jouait en sa faveur et sa présence ne fut dévoilé que lorsque les portes coulissantes glissèrent dans un bruit pneumatique.

Il nota que la jeune femme qui lui tournait le dos, installée devant les écrans et prenant méticuleusement des notes, ne montra aucune réaction précipité qui aurait pu dénoter la peur d'être prise en flagrant délit. Au contraire, elle semblait prendre le temps de fermer son carnet, de quitter sa position d'enfant et de lui faire face. Mais à observer les traits de son visage, elle ne s'attendait assurément pas à ça.
Sa mine stupéfaite lui tira un sourire intérieur, mais sa physionomie resta d'une placidité à toute épreuve.
Elle se présenta après une brève hésitation, sans imaginer que l'allemand pouvait savoir qui elle était. Il la fixait de cet œil implacable et scrutateur sans un mot. Elle ne pouvait pas lui mentir. Oh, avec les mots peut-être, mais pas avec son corps. Il sentait une certaine tension dans ses épaules, une lueur passant comme un éclair d'inquiétude dans son regard pétillant d'intelligence. Elle savait que la visite n'était pas une courtoisie, mais elle n'en connaissait pas encore la véritable raison.

D'un regard à la ronde, Verstand balaya la pièce du regard. Il ne lui fallait pas plus pour que son cerveau en imprime les moindres détails. Il ne manquaient pas de relever que les données affichées sur les écrans derrières elle sont ce à quoi il s'attendait. Il demeurait silencieux encore quelques secondes pour laisser s'installer un peu plus son malaise et cette tension palpable. Il cherchait à la déstabiliser. Un peu. Car il savait pertinemment qu'elle serait plus à même de parler sous la domination de l'anxiété.

-Un stage qui semble vous tenir à cœur... Miss Lafayette
. Alors qu'il prononçait son nom, il fixa la prunelle de son œil brun, presque noir, sur la jeune femme, comme pour en accentué l'effet. Il posa ensuite ce même regard sur la pendule qui indiquait dix sept heure trente sept très exactement, comme pour lui faire comprendre qu'il s'agissait probablement pas d'une heure inscrite comme réglementaire dans sa convention de stage. Pourtant, il n'ajouta rien à ce sujet. Il savait que son message serait clair, il le sens, dans le flamboiement qui fait vivre le regard de l'étudiante.

Il en vint alors au fait, puisqu'il n'avait pas plus de temps à perdre à tourner autour du pot.

-Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous faire jeter dehors avec, en sus, un retour si véhément et injuste de ma part qu'aucune école n'acceptera plus jamais votre candidature ? Usurpation d'identité, extraction de données classées confidentielles... Ai-je besoin d'en dire plus ?


En outre d'être suffisants pour la rupture d'une convention, ces deux motifs pouvaient à eux seul justifier de l'engagement de poursuites à l'encontre de la demoiselle.
Verstand
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Dim 8 Juil 2018 - 15:20
*** Bien sûr, qu'il savait. Cet homme respirait l'intelligence, ça se lisait autant en lui que dans ces petits riens que moi, qui n'étais que présence éthérée, pouvait voir, mais auxquels les humains étaient tous désespérément hermétiques. Réponds vite, petite. Et surtout, réponds correctement. Tu as le cerveau pour te sortir de cette histoire, utilise-le. Ne me force pas à prendre ta place... Ce serait décevant. ***

Grillée. En un éclair, je vois mes études, ma carrière s'effondrer. Le regard de Maman, de Mom. De tout ceux qui m'ont fait confiance, qui m'ont soutenue. Mes espoirs. J'étais à une réponse de me retrouver ex future chercheuse en climatologie. A quelques mots d'un néant que je n'étais pas prête à accepter. Le silence s'étirait, et avec lui mon trouble. Mais une chose me frappa : ce silence, justement. Nous étions seuls. Pas d'alarmes, pas de sécurité, pas de public, surtout. Il était venu... pour me parler. Donc il était curieux.

*** Je sourirais, si j'avais une tangibilité pour le faire. Elle a trouvé l'angle d'attaque. Sa logique implacable ferait le reste. La déduction, la rhétorique. Son boulot lui tenait trop à cœur pour qu'elle risque de le perdre.***

Mes yeux ne quittent pas les siens. Si mon premier reflexe avait été de m'abandonner à la culpabilité, désormais je m'accrochais à ma propre valeur. Il était rare que j'en prenne conscience. Mais en cet instant précis, comment faire autrement? Alexander Feuerbach, un génie notoire, avait pris la peine de se déplacer jusque moi qui lui avait volé des données, quand il aurait probablement fallu une pression sur un bouton pour que je sois expulsée manu militari de la tour Prometheus, avec des courriers incriminants envoyés à tout ceux qui pourraient avoir l'idée de m'embaucher un jour. Puis je réalise. Il ne peut pas avoir de preuves, que des soupçons. Mais des soupçons, c'est déjà suffisant, pour un mec avec son intellect. J'ai deux choix : nier, et renoncer à toutes recherches sur le sujet, parce qu'il me surveillera. Ou avouer, même à demi-mot, et faire valoir ma présence comme un atout.

Je ne souris pas. Sourire dénoterait de mon insolence, et je suis conscience que je mise gros. Trop pour me permettre de jouer aux plus fines avec lui.


- Parce que vous êtes le seul à avoir repéré les incohérences quand vos subordonnées, votre propre système de sécurité, n'ont rien remarqué. Ça en dit suffisamment à leur sujet.

J'ai choisi d'avouer. Enfin, de ne pas nier en bloc. Je ne suis pas prête à abandonner ce projet. Je dois savoir. Pour moi, pour me prouver que je ne poursuis pas une chimère, mais pour les vies que cet algorithme pourrait changer, aussi. Si jamais je le trouve, évidemment. Ce qui n'arrivera assurément pas si je dois récolter les données moi-même. Bon sang, mais qu'est-ce qui m'a trahi?

*** Elle n'arrive même pas à s'inquiéter de son sort, pas totalement. pas tant qu'elle n'aura pas résolu l'interrogation qui tourne en boucle dans sa tête : comment l'avait-il retrouvé? Une énigme qui l'intéressait au plus haut point. Tout était bon pour nourrir son empirisme... Elle voulait savoir quelle erreur elle avait commise. ***

- Parce qu'aussi vous êtes suffisamment intelligent pour comprendre de quoi il est question. Et pour reconnaître un potentiel, quand mon maître de stage fait faire de l'archivage à une diplômée magna cum laude du M.I.T.

Ma seule issue, c'était de lui prouver que j'étais assez intelligente pour qu'il trouve nécessaire de me garder près de lui. J'avais a gagner un accès légal à des données confidentielles, et un cadre d'étude. Bien sûr, la Feuerbach Corporation était, d'un point de vue éthique, plus que douteuse. Ils avaient en tête le profit plutôt que la recherche pour faire le bien. Mais j'avais besoin d'eux. Autant qu'ils aient besoin de moi.

- Votre équipe reste bloquée sur une minorité de manières d'envisager les choses, en délaissant la conjecture de Sachs-Romanez, la constante de Barnes et d'autres manières d'appréhender le sujet, parce qu'elle est incapable d'imaginer un instant travailler à partir de faits hypothétiques. Si vous me grillez auprès du milieu, même sans preuves, je serais probablement incapable de travailler de nouveau dans le domaine scientifique. Mais ce serait une erreur, et vous le savez. Sinon, y'aurait plus de mouvement à cet étage.

Je le regarde. Dire que je suis tranquille serait un mensonge. Je joue mon futur. Et même maintenant, je ne suis pas certaine de faire le bon choix. Mais c'est ce qui me laisse encore le plus de possibilités. Si je ferme cette porte aujourd'hui, je peux dire adieu à mon rêve.
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Sam 21 Juil 2018 - 10:16
Peu de chose s'avérait être aussi satisfaisante que le sentiment d'avoir raison.
Pourtant, pendant une fraction de seconde – l'espace d'un simple centième durant laquelle le silence était devenu plus dense à mesure que la détresse de son interlocutrice se faisait plus palpable - un doute était venu se poser comme une ombre sur la mécanique si brillante de son raisonnement ;Un instant fugace pendant lequel il avait craint la déception.
Qu'il puisse y exister un défaut dans la rectitude de ses déductions n'était pas une idée concevable. Toutefois, le facteur humain était suffisamment instable pour faire vaciller en un battement de cil toute une théorie soigneusement élaborée et peut-être le génie allait-il devoir reconnaître que l'appréhension du caractère de la jeune femme s'était élaboré sur des paramètres trop minces.

Mais il y avait eu cet éclat dans l’œil de l'étudiante et Alexander su qu'il ne s'était pas trompé. Un changement subtil dans la pupille de miss Lafayette avait marqué le tournant décisif de cette rencontre, alors que la froide intelligence et le triomphe de sa rationalité chassait la lueur livide de la détresse et de la peur.
Elle démontrait sa force de caractère, tandis qu'elle ne lâchait pas l'allemand du regard et ce dernier salua intérieurement cette marque de détermination. Trop d'hommes et de femmes baissaient le regard devant lui, dans des circonstances similaires, offrant à leur interlocuteur la preuve de sa supériorité et leur soumission contrite. Ceux qui avaient le cran d'affronter son regard, en revanche, étaient soit des fous imbus d'eux-même qu'il ne tardait jamais à remettre à leur place, soit des individus qui valait la peine de prendre le temps de s'y intéresser.
Madeline n'était définitivement pas de la première catégorie. Elle avait, certes, conscience de sa propre valeur, mais elle la portait avec humilité et dignité et non avec fatuité.

A cet instant, le jeune homme se demanda ce qu'elle allait choisir de faire. Le mensonge ou la vérité. Un cas comme l'autre en dirait long sur sa personnalité et sur ce qu'il serait en mesure d'attendre d'elle dans un futur plus ou moins proche. Il en était presque impatient, bien que ses traits s'était paré de cet éternel masque de placidité.
Aussi, lorsqu'elle avança sa réponse, un très fin sourire, imperceptible pour un œil inexpérimenté, éclos sur ses lèvres exsangues. Comble de sa satisfaction.
Avec un détachement qui lui était propre, Alexander prit le temps avec de répondre à la jeune femme.

-En effet. Il planta son regard acéré dans celui de la stagiaire tandis qu'un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. Mais qu'est-ce que cela dit à votre sujet à vous ? Demanda-t-il de façon rhétorique tandis qu'un haussement de sourcil laissait entendre qu'elle était une jeune hackeuse d'autant plus dangereuse pour la sécurité de ses affaires.

Peut-être n'adoptait-elle pas la meilleure technique si elle souhaitait sortir indemne de toute cette histoire. Il la laissa cependant continuer, sachant qu'elle ne s'arrêterait pas là. La façon dont elle construisait sa réponse était un indice supplémentaire de sa vivacité, pourtant, Alexander ne répondit rien à la flatterie et fit le choix de jusqu'où elle chercherait à sauver sa peau. Étonnement, il devait constater qu'elle ne cherchait pas tant à sauver les apparences qu'à mettre en avant sa légitimité et le fait qu'elle ait choisi la sincérité sous couvert d'une justification de ses actes avait de quoi plaire à l'industriel. Elle ne montrait ni remord ni signe d'excuse, à la place, elle avait fait le choix de pointer des dysfonctionnements qui n'auraient pas dû avoir cours au sein de la corporation. Il y avait dans son argumentaire quelque chose qui relevait presque de l'audace et à la fois, la jeune femme en parlait avec une précision qui dissimulait mal sa passion et son implication. Et lorsqu'elle conclut son petit plaidoyer, Alexander su qu'il avait prit la bonne décision. Pourtant, la partie n'était pas terminée.

Le génie n'avait pas quitté cet air impassible et fermé. Il détaillait à présent Madeline de cet œil implacable, à la lueur indescriptible, presque dangereuse, comme s'il semblait se demander s'il la dévorait maintenant ou plus tard.
D'une voix froide, il finit par rétorquer :

-Oh, il n'y a pas besoin de beaucoup d'agitation pour vous faire mettre dehors.

A ces mots, comme de concert, la porte du labo s'était une nouvelle fois ouverte pour laisser entrer Lars, fidèle garde du corps de l'allemand. Son apparition signifiait qu'il avait finit de sécuriser le périmètre et, si cela avait été dans les habitude du génie, Verstand aurait probablement jubilé intérieurement de ce timing parfait, et bien que cette entrée s'était faite de façon tout à fait « fortuite », on était en droit de se demander s'il arrivait à Feuerbach de laisser une place au hasard. Lui seul avait la réponse – et dieu – et je ne suis moi-même pas en mesure de vous communiquer la réponse à cette question.

-Mais vous avez raison sur le fait que cet entretien n'a rien d'anodin, et sur le reste. Mais je ne peux pas imposer aux chefs des recherches d'user de leur stagiaires autrement qu'ils ne l'entendent, déplora l'allemand avec un léger haussement de sourcil qui semblait marquer un air de résignation. En revanche, je peux vous faire affecter à un nouveau lieu de stage où quelqu'un de plus avisé saura tirer partie correctement de vos capacités, conclut-il avec calme, la question était réglée dans son esprit.

Pourtant sa phrase semblait être restée en suspens. Il fit alors amorcer un demi-tour à son fauteuil, entérinant la fin de cet entretient impromptu. Il avait à présent d'autres chats à fouetter et miss Lafayette devrait se satisfaire de cette échange.

-Je veux vous voir lundi matin à neuf heures dans mon bureau. Ne soyez pas en retard, sinon je vous donnez pas la peine de remettre les pieds ici. Lança-t-il finalement par dessus son épaule, tandis que Lars fermait déjà la marche. Le scandinave s’interrompit, cependant que son employeur s'arrêtait une dernière fois pour lancer une dernière recommandation

-Et ne vous avisez pas de faire à nouveau sortir du matériel d'ici.

L'inflexion de sa voix avait quelque chose de différent, elle semblait pourtant toujours aussi calme et déterminée, mais dans cette dernière phrase, elle avait pris un accent de mise en garde.
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