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Dim 27 Jan 2019 - 15:30
Un mois s'était écoulé depuis Noël et à peine plus depuis le retour du médecin urgentiste de son voyage humanitaire en Bolivie. Du moins ce qu'il restait de l'arche sinistrée.
Pourtant, cela lui avait semblé n'être qu'une semaine tout au plus. Le temps filait, ici plus rapidement encore que là-bas.

Matthew n'était pas mécontent d'être de retour sur l'arche écossaise. Non qu'il n'eut été suffisamment absorbé par son travail sous d'autres latitudes ; la situation sanitaire était encore critique et les besoins médicaux importants. Il avait d'ailleurs tiré une satisfaction réelle de cette expérience et avait fait de son mieux, comme toujours, pour tenter d'apporter sa petite pierre à l'édifice de la reconstruction d'une civilisation ravagée et endeuillée.
Seulement, la séparation avec ses petites têtes blondes n'avait été plus que jamais pénible. Ses filles lui avaient terriblement manqué en dépit de leurs appels journaliers. Anny et Lou étaient tout pour le jeune médecin et rien ne pouvait effacer la douleur de la distance. Pas même le travail acharné et les heures supplémentaires. Comme un père, il ne pouvait lutter contre le terrible sentiment de louper beaucoup trop de moments avec elle, de les laisser grandir sans être à leurs côtés et profiter de chaque instant.

Partir avait pourtant été la meilleure chose à faire. Et même s'il refoulait les véritables raisons qui l'y avait poussé derrière son sens aigu du devoir, cette coupure avec "le monde réel" avait été nécessaire. Indispensable même. Pour faire son deuil, surmonter les difficultés des derniers mois, et prendre du recul face à ses sentiments.

Après la mort de Perceval, le jeune père avait voulu croire qu'il réussirait à reprendre une vie normale, bien entouré des siens, à continuer de mener sa barque comme il l'avait toujours fait. Mais la vérité était toute autre et il avait dû s'avouer qu'il en était incapable. Il n'avait pas trouvé comment gérer la douleur, la perte et la trahison. Il n'avait pas su comment surmonter l'épreuve qui leur avait été imposée, à sa famille et lui. Incapable de gérer l'idée de la disparition de son père, du retour de sa génitrice, de tout ce qu'elle avait fait et était encore prête à faire, du fait qu'elle était encore intouchable à cette heure...

La mort avait de nouveau peuplé ses nuits sans sommeil, comme Elle était venue le trouver après le décès de Caroline, chaque jours après l'accident et pendant des mois. a L'époque, ,Lohen s'était raccroché à ses filles - leurs filles - et son amour pour elles étaient plus fort que la voix chimérique dans sont esprit lui sommait d'en finir. La noirceur avait fini par battre en retraite, tandis que le deuil s'était fait.
Mais Elle avait repris du terrain. Peu après les funérailles, alors qu'il se trouvait encore sur le domaine de Rose, il avait, l'espace d'un instant, imaginé se laisser tomber du haut de l'arche. Il ne voulait pas d'une nouvelle confrontation avec ce qui semblait revenir de façon cyclique dans sa vie : la mort, sa mère, devoir se battre contre l'un et l'autre, alors qu'il n'avait plus la certitude de posséder encore la force et l'énergie de se battre à nouveau.

Et puis il y avait eu Sigrid. Sa présence. Et ses messages. Elle était devenue d'une partie de l'équation compliquée de sa vie. D'autant plus depuis leur soirée au restaurant, et ce baiser échangé sur le pas de sa porte...

C'est à ce moment là qu'était tombée cette histoire de mission humanitaire. On était venu le trouver pour lui suggérer de s'engager sur l'Arche lointaine et la proposition était tombée « à pic ». Il avait pris sa décision, peut-être sur un coup de tête, mais surement pour le mieux.

Matthew était parti parce qu'il n'avait pas trouvé d'autre solution. D'autre solution pour faire face au cyclone qui s'abattait sur lui, aux sentiments, aussi. Il avait préféré fuir pour se reconstruire, pour faire le point.

Il n'avait pas eu l'occasion de reparler à la belle scandinave. Ni depuis son départ, ni depuis son retour. Et les sentiments qu'il nourrissaient à son égard le surprenaient aussi bien qu'ils le troublaient. La Bolivie avait été une échappatoire à cela aussi. Pourtant, il devait reconnaître que de ce côté, son voyage n'avait pas permis d'éteindre le feu naissant. Bien au contraire. Depuis son retour, il ne pensait qu'à une chose. La revoir.

Un peu spontanément, Emerson avait finalement pris une décision. C'était en fin d'après-midi, alors qu'il venait de finir un service. Marta devait s'occuper d'aller chercher les filles à l'école et lui s'était retrouvé dans le quartier où habitait la rouquine qui peuplait ses pensées. Probablement le moment n'aurait rien de propice, mais il était là, et l'envie de la voir était plus forte que la raison. Il voulait prendre de ses nouvelles, peut-être lui proposer un verre. Dans ses pensées les plus folles, peut-être lui avouerait-il ce qu'il avait sur le cœur depuis si longtemps.

La luminosité diminuait déjà dans les rues de la capitale, alors que la journée avait été couverte depuis le petit matin. L'air était frais mais heureusement sec. Devant la nouvelle adresse de la suédoise, il avait gravis les quelques étages à pieds et s'était retrouvé à sonner. Il se sentait un peu con, mais se refusa de faire demi tour.
Lohen
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Lun 28 Jan 2019 - 2:22


En titel, det är svår att hitta
Sigrid regardait par la fenêtre, les mains plongées dans l'eau savonneuse de son évier. Elle n'était clairement pas à ce qu'elle faisait - la vaisselle du midi. Depuis quelques temps, il fallait admettre qu'elle était assez peu concentrée. A part au boulot, il est vrai. Encore qu'elle avait posé deux jours de congés pour gérer une situation relativement nouvelle.

Axel.

Elle n'avait pas imaginé cet enchaînement des évènements. En juillet, elle envoyait une lettre dans le Norrland, pour demander une assistance. La réponse s'était faite attendre. Une autre lettre la lui avait apporté, au milieu de l'été. Une lettre qui confirmait ce qu'elle avait déjà supposé : Lovisa Håkansson était bel et bien une sorcière. Mais elle travaillait seule et refusait de s'en mêler personnellement, arguant que les forces en jeu étaient bien plus profonde que ce que Sigrid pouvait imaginer. Qu'elle était vieille. Et qu'elle ne pouvait pas se permettre de se faire une ennemie telle que Marisa Coulter. Ce refus avait cependant été tempéré d'un espoir. L'assurance qu'elle essaierait d'envoyer de l'aide, sans rien promettre pour autant.

C'était déjà ça. C'était peu, mais c'était déjà ça. Alors, la Suédoise avait attendu. Un signe, une lettre, quelque chose. Et comme rien ne venait, elle avait repensé ses priorités. Puis oublié tout à fait. Jusqu'à ce que trois jours auparavant, l'on vienne sonner à sa porte, en début de soirée.

Red était une femme qui recevait peu de visite. Surtout inattendues. Et depuis sa rencontre avec le Mat, dans ce qui semblait désormais un autre espace-temps, elle se méfiait. Entre lui, et Lafitte qui ne lui lâchait pas la grappe, elle redoublait de prudence. Si l'on avait décidé de l'assassiner, il faudrait se lever de bonne heure. Paranoïaque? C'était une manière de voir les choses. Aussi, quand elle avait ouvert la porte, c'était avec son arme de service à la main, le long de sa cuisse. Prête à pointer voir à tirer sur la première personne animée de mauvaises intentions.

Elle n'avait simplement jamais pensé que cette personne pourrait être son ex. Peut-être la dernière personne qu'elle s'attendait à voir. Elle en avait perdu ses réflexes. Il avait baissé les yeux sur elle, lui avait souri et avait annoncé, de sa voix tranquille.


- Il paraît que tu as besoin d'aide? *

Le verre qu'elle tenait lui échappe des mains et atterrit dans le bac métallique empli d'eau, l'éclaboussant au passage avec allégresse. Un juron lui échappe, en suédois, et dans la pièce d'à côté, elle entends Axel rire, et demander.


- Tu as cassé quelque chose?*
- Non. C'est rien.*

Il lui avait tout expliqué. Lui avait dit que Lovisa lui avait parlé de sa lettre. Qu'elle lui avait proposé de prendre sa place. Il avait sourit en voyant son air interloqué. Oui, il était sorcier. Elle lui avait appris ce qu'elle savait, à défaut d'héritière. Et s'il n'avait pas sa puissance, il travaillait depuis suffisamment longtemps pour pouvoir être utile. Pas un mot sur leur histoire. Pas un mot sur la manière dont elle l'avait quitté. Il avait toujours été plein de tact. Ils avaient beaucoup discuté, des cinq dernières années, jour pour jour, quasiment. De leur parcours respectif. Des gens, qu'ils avaient connus. Mais sur eux, rien, comme si aucun d'eux ne voulait se risquer à évoquer le sujet, de peur de briser une trêve inconnue. Il avait dit qu'il allait chercher un hôtel. Elle lui avait maladroitement proposé de rester chez elle, en attendant qu'elle trouve une solution. Déjà qu'il avait accepté de quitter Stockholm pour Edimbourg le temps de les aider... elle s'en serait voulu de lui faire payer en plus.

Cela faisait trois jours qu'il dormait sur le canapé de son studio, en attendant de pouvoir investir le studio qu'elle lui avait dégotté, dans quelques jours. Et de rencontrer Dahlia. Ils avaient étonnement vite retrouvé un rythme de vie à deux, souvenirs, probablement, des deux ans où ils avaient habité ensemble. Il cuisinait, elle faisait la vaisselle. Plus grand chose pourtant de cette intimité qu'ils avaient partagée, autrefois, en dehors du fait qu'elle l'acceptait dans son univers, avec une certaine facilité : il n'était pas un inconnu. Il était discret et travaillait de son côté, la laissant vivre sa vie sans s'imposer... conscient de l'étrangeté de la situation. Elle lui en était reconnaissante, de ne pas raviver les braises de disputes qu'ils n'avaient pu terminer tout à fait cinq ans auparavant. Et si c'était plaisant de pouvoir reparler suédois chez elle, elle qui avait pris l'habitude du silence... la situation était pour le moins perturbante.

La rouquine ne ressentait plus de sentiments amoureux pour Axel. Lorsqu'elle était partie, elle l'aimait encore. Elle lui avait dit de ne pas la suivre, de ne pas la contacter. Mais s'il avait tout plaqué pour la rejoindre, elle l'aurait accueilli avec joie. Il ne l'avait pas fait. Elle était passée à autre chose, concentrée sur l'avenir plutôt que sur le passé. De l'eau avait coulé sur les ponts. Le voir réapparaître dans sa vie, même momentanément, était étrange. Ça l'était d'autant plus qu'il ravivait, bien sans le vouloir, les questions qu'elle s'était efforcées d'enterrer concernant Matthew, et ce qu'elle ressentait à son égard.

Le jeune médecin et elle s'étaient rapprochés, énormément. Il avait fallu se rendre à l'évidence : elle était amoureuse du père de famille, sans se sentir le droit d'interférer dans leur vie, à lui et à ses filles. Alors, elle se contentait de cette amitié qu'ils partageaient, et des moments avec Anny et Lou, qu'elle aimait beaucoup. Ses sentiments finiraient par s'éteindre, avec le temps. Elle en était convaincue.
Et puis, il y avait eu un baiser. Et avec lui, l'espoir d'une réciprocité. De quelque chose. Les questions s'étaient succédées, au fur et à mesure que le silence s'étirait. Regrettait-il ? Avait-il envie de plus? Souhaitait-il qu'ils restent amis, au moins? Elles étaient restées sans réponse. Matthew avait fini par la contacter pour lui annoncer qu'il partait pour une durée indéterminée en Bolivie. Pour une mission humanitaire. Lui avait demandé si elle acceptait de garder de temps en temps les filles, un week-end, alors qu'elles seraient en pension à l'école le reste du temps.
Elle avait balbutié un oui. Et l'avait laissé partir, sans oser le rattraper, sans oser l'interroger. Et, au fur et à mesure des quelques appels des filles à leur père où elle se contentait d'un signe en arrière plan, d'un sourire, elle s'était... résolu. Aussi, quand il était rentré, à l'exception d'un sms pour lui souhaiter un Joyeux Noel et une bonne année, elle n'avait pas osé vraiment lui parler. Surtout pas pour évoquer cet évènement.
Cela n'était simplement pas... fait pour arriver. C'était sûrement mieux ainsi, après tout. Elle n'était pas celle dont il avait besoin. Il fallait juste qu'elle l'accepte à son tour. Mais une partie d'elle regrettait. Une partie plus grosse qu'elle ne l'aurait souhaité.

Sigrid pose le verre propre sur l'égouttoir et vide l'eau, rince ses mains. Machinalement. C'était ainsi qu'elle faisait la plupart de ses actions, ces derniers temps. Mécaniquement. Elle pensait aux filles, et à combien elle avait aimé s'occuper d'elle. Elle pensait à Matthew, et se demandait si elle devrait l'appeler. Elle pensait à Axel, à la raison de sa présence.
Et, en cet instant au tee-shirt détrempé qu'il lui fallait changer.
Aussi, quand la sonnerie retentit, pour la seconde visite à l'improviste en trois jours -trop pour une coïncidence- c'est en soutien-gorge, son arme à la main et d'un pas décidé qu'elle se dirige vers la porte. Professionnelle. Axel, assis sur le canapé penché sur un carnet de dessin, hausse un sourcil en la voyant faire. Peu perturbé. Il la connait. Il sait qu'elle peut avoir des obsessions, dans ce genre, même s'il ne connait pas la raison de celle-ci, qui lui vaut d'accueillir chaque visite armée.


- Tu as vraiment changé, tu sais.*
- J'ai mes raisons. Tais-toi.*

Il se tait, et elle ouvre la porte à demi. C'est le visage interloqué de Matthew qui apparaît dans l'encadrement de bois.

Et soudain, Sigrid prends conscience de trois choses.
Matthew, l'homme a qui elle a trop souvent pensé ces quatre derniers mois, est devant sa porte, après un mois de quasi silence.
Elle l'accueille armée, et en sous-vêtement.
Son ex est assis sur le canapé.

En résumé, une situation absolument improbable.

Elle rougit, et un instant, hésite sur l'ordre de ses priorités. Elle finit par trancher. Elle range l'arme dans un tiroir, à portée de main et, s'éloignant de la porte, prononce quelques mots.


- Je suis désolée. Je ne m'attendais pas à te voir. Entre.

Parce que s'il est venu, c'est que pour une raison ou une autre, c'était important. Qu'importe si Axel est là, ou pas.
Elle s'éloigne d'un pas rapide, le laissant rentrer pour la première fois dans son appartement méticuleusement rangé et fermer la porte derrière lui. Elle passe dans le couloir, pour attraper le premier débardeur qui lui tombe sous la main. Qu'importe, il sera sombre et sobre, de toute façon.

Et quand elle revient, Axel est en train de le saluer, se présentant au passage, absolument neutre, avec son accent suédois bien moins discret que le sien. Il lui jette un coup d'oeil. Impossible qu'il n'ait pas vu son trouble. La flic se sent comme un suspect en interrogatoire. Complètement prise au piège. Sauf qu'en l'occurrence, elle se sait innocente.


- Je... Je suis désolée pour ton arrivée, je... Je n'attendais pas de visite. Tu veux...

Elle n'a pas besoin de se retourner pour voir Axel fermer son carnet a dessin et le ranger avec sa trousse dans son sac à dos, avec un vague sourire. Il jette son sac sur l'épaule et récupère sa veste, qui traîne sur un dossier de chaise.


- Je vous laisse un moment.
- Axel, attends!*

En la regardant, il a un sourire en coin, indulgent.

- Tu devrais lui parler. Et tu n'as pas besoin que je sois là pour ça.*

Un silence. Un murmure.

- Merci.*

Il a toujours été intuitif. Il salue Matthew d'un signe de tête et le contourne pour sortir. La porte se referme.


- Excuse-moi. C'est... pas du tout ce que tu peux croire.



* En suédois dans le texte.
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Dim 21 Avr 2019 - 22:01
En passant à l'improviste, il était difficile de dire que Matthew s'était attendu à quoi que ce soit. Quoi qu'il serait plus vrai de dire qu'il s'était attendu à beaucoup de choses. Mais aucun des scénarios que son esprit avait tissé sur le chemin n'approchait de près ou de loin la réalité. Quoi qu'il en soit, il ne s'était pas attendu à ça.

Il y avait eut la méfiance avec laquelle la nouvelle locatrice avait entrouvert la porte. Il ne pouvait pas en vouloir à Sigrid des précautions qu'elle prenait, mais il remarqua rapidement que la liste des précautions comprenait une arme à feu, et le malaise augmenta d'un cran. Il se sentit un peu stupide – mais ça n'était que le début. Il s'en voulu d'être passé à l'improviste. Bien évidemment qu'Eriksson était encore sur le qui-vive après ce qu'elle avait vécue et le médecin ne pu que s'en vouloir de participer à son stress.
Et puis il y avait les sous-vêtements. Lohen ne savait pas quoi en penser. Au delà du fait que s'était une vision tout à fait agréable. Il s'était empressé de la regarder dans les yeux avec le plus d'intensité possible pour ne pas laisser son regard se glisser vers quoi que ce soit d'autre.

Lohen esquissa un petit sourire contrit, comme pour s'excuser et la rouquine s'écarta pour lui laisser l'espace d'entrer. Elle rangea son arme en s'excusant de l'accueil là où c'était à Matthew de s'excuser pour son manque de tact.

-C'est de ma faute, rétorqua-t-il rapidement, j'étais dans le quartier, j'avais.. Il retint avec force le « envie de te voir » qui aurait dû suivre. J'aurais dû te prévenir, je suis bête.

Ses yeux bruns fixaient avec une volonté redoublée les cheveux flamboyants de son interlocutrice, tandis qu'elle passait un t-shirt trouvé au hasard.

-Je suis content de voir que ce n'est pas pour moi que tu as sorti ça... lança-t-il en désignant la commande dans laquelle elle avait rapidement rangé son arme de service, avec un petit sourire narquois.

Il voulait surtout détendre l'atmosphère, mais son regard peiné et son demi sourire trahissait surtout sa tristesse de la sentir encore sous le coup du traumatisme de l'agression. Elle était loin d'avoir retrouvé sa tranquillité d'esprit et le médecin savait qu'il lui faudrait du temps, et rien que l'idée qu'elle puisse aller mal lui donnait l'impression qu'on lui écrasait le cœur.

Il continua son chemin dans l'appartement, qu'il connaissait un peu pour avoir aidé au déménagement. Cependant, en passant dans le salon, il trouva quelque chose qui n'était pas parmi les meublés déplacés la dernière fois qu'il était venu. Un homme était installé dans le canapé, visiblement plutôt à l'aise. Matthew revoyait alors Sigrid en sous-vêtement ou tout était beaucoup trop clair. Son cœur se serra violemment dans sa poitrine. Et merde. Quel con. Comment avait-il pu imaginer un seul instant qu'elle l'attendrait. C'était lui qui s'était barrer s'en rien dire et n'avait même pas donné un signe de vie depuis plusieurs mois. Bien évidemment qu'il avait prit ce risque... Il se fustigea encore quelques instants tandis « qu'Axel » se présentait poliment, et qu'il eut une soudaine envie irrépressible de lui casser sa petite gueule de beau-gosse. A la place, il s’éclaircit la gorge et tenta de réfléchir et de répondre comme une personne civilisée.

-Je suis désolé, je voulais pas déranger. J'aurais dû appeler...

Il s'apprêtait à faire demi-tour, repartir comme il était venu, mais voilà que le type était déjà en train de ranger ses affaires et, le sac sur l'épaule, annonçait qu'il s'éclipsait pour les laisser. La suédoise était indéniablement aussi mal à l'aise que lui. Venait-il de lui casser son coup ? Une partie de lui en était désolée, l'autre en était ravie. Décidément, il perdait la tête à se faire de pareille réflexion. Mais quoi, lui était venu, poussé par l'envie de lui parler, lui déclarer ses sentiments, et elle, s’apprêtait à passer un bon moment avec un mec sur son canapé, il avait le droit de réagir un peu vivement, non ?

La nordique lança quelques mots dans une langue qu'il ne maîtrisait pas, mais au moins semblait-il pouvoir comprendre à son ton qu'elle essayait de le retenir. En réponse, le gars lui lança un petit sourire et lui répondit dans un charabia qui accentuait la frustration de Lohen de ne pas comprendre le suédois et lui donnait encore un peu plus envie de détester cet inconnu. Il était jaloux.
Le constat le frappa comme une gifle en plein visage. Ses sentiments s'étranglaient dans sa gorge, il réfléchissait de façon totalement irrationnel, il n'y avait pas d'autre explication que la jalousie et cela lui tordait le ventre. Cependant, Axel finit par sortir de l'appartement, laissant Red et Lohen seuls. Le jeune père pris un inspiration pour calmer les émotions qui l'agitaient intérieurement, et il sourit. De ce petit sourire un peu con, qui lui était si personnel.

Sigrid, pour sa défense, ne trouva qu'une réplique des plus clichée mais, en réalité, des plus adorables et, en quelques secondes, son regard le fit fondre. Prenant conscience qu'elle aussi, lui avait véritablement manqué pendant tout ce temps. Il reprit contenance en répliquant avec amusement.

-Oh, tu sais, je ne crois rien.

Tu parles.

-Je tombe mal, n'est-ce pas ?
Lohen
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Lun 16 Déc 2019 - 0:10

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Il ne croyait rien? A d'autres. Mais comment lui en vouloir. D'un œil extérieur la situation devait sembler très claire. Et bien loin de la suite de coïncidences que constituait la vérité.

L'on aurait pu couper le malaise avec un couteau. Sigrid sentit ses joues s'enflammer de nouveau et se passa les mains dessus, dans un geste qui se serait voulu nonchalant mais qui ne faisait que mettre plus en exergue sa maladresse avec les rapports humains. Et sa rougeur, qu'elle ne dévoilait que plus en essayant de la masquer.

- Non. Pas réellement.

Une petite voix dans sa tête lui chuchotait, un peu narquoise, qu'il tomberait toujours bien, quoiqu'il arrive. Et force était d'avouer qu'elle n'avait pas tout à fait tort. Mais une autre, bien plus sombre, lui dit que de toute manière, qu'elle s'explique ou pas, elle passerait pour une idiote. Elle ne lui devait rien et le contraire était réciproque. C'était parfois si difficile d'entendre sa propre voix parmi celles qui la conseillaient. La raison. La peur. La honte…

Quelque part, à un moment, la rouquine parvint à se convaincre que si elle s'expliquait, c'était uniquement d'une amie à un autre. Si le raisonnement était boiteux, elle parvint à en faire abstraction.


- Axel dort ici pendant quelques jours, le temps de trouver un appartement.

Une pause. Courte. Puis elle rajoute un peu plus précipitamment qu'elle n'aurait aimé.


- Sur le canapé.

La couette pliée et l'oreiller qui trône dessus, placé sur le fauteuil voisin, sont désignés d'un signe de menton, alors que les joues de la Scandinave s'échauffent de nouveau. A ce rythme, elle finirait par s'enflammer, pas de doute. Un sourire gêné.

Elle se sentait prise "Skägget i brevlådan", la barbe dans la boîte aux lettres, comme on disait en Suède. A vouloir lui expliquer qu'Axel n'était rien pour elle. Mais ça n'était pas vrai. Ils avaient eu une vraie relation. Et le retrouver la faisait éprouver de nouveau, non pas des sentiments pour lui, mais des envies de ne plus se sentir si seule. Des envies que la relation que Matthew et elle avaient tissée au fil des mois avaient doucement réveillées, et que le seul baiser qu'ils avaient échangés, des mois auparavant, avaient enflammées. La solitude, elle l'avait vécue presque cinq ans. Avait pensé s'en accomoder. Mais sa relation avec le jeune père de famille avait remis les choses en perspective. Elle avait longtemps pensé qu'après la mort de sa mère et la culpabilité qui en avait découlé, elle ne pourrait plus s'autoriser à faire quelque chose "pour elle". Ne plus se laisser ressentir, ça avait été plus simple que d'affronter ses peurs, sa tristesse, ses regrets. Matthew avait pris ses résolutions et les avait jetées dans un lac, lestées d'une pierre. Enfin : pas lui, pas réellement. Mais le simple fait de l'avoir rencontré. D'avoir gardé contact. De s'être fait accepter dans sa vie, par ses filles…

Les week-ends qu'elle avait passé à l'appartement de la famille Emerson avaient fait grandir tout ça, encore un peu plus. S'occuper des filles avait été un bonheur, qu'elle n'avait pas ressenti depuis un moment, elle qui avait toujours adoré s'occuper d'enfants… Et vivre le quotidien du médecin avait été troublant : s'asseoir sur son canapé. Lire ses livres. Utiliser sa salle de bain. La flic ne s'était bien évidemment pas autorisée à dormir dans sa chambre, et s'était contentée du canapé, ou elle s'était parfois fait réveiller par une Lou qui avait fait un cauchemar, ou une Any qui n'arrivait pas à trouver le sommeil. Si elle était heureuses que les petites lui fassent confiance en l'absence de leur père, elle en avait été fortement troublée. D'apprécier ça, principalement. Cette vie… de famille, elle qui avait tout plaquée pour rentrer dans la police.

Elle avait mis des semaines, des mois à étouffer ses sentiments. Ils n'avaient pas encore disparus, à vrai dire, et c'était bien pour ça que la situation actuelle la gênait. Qu'elle se devait de s'expliquer. De clarifier le malaise. Une personne sans handicap social aurait probablement simplement dit "Il n'y a rien entre lui et moi. C'est toi que j'aime." Et aurait attendu de voir le résultat. Mais Sigrid n'était pas une personne dénuée de handicaps sociaux. Loin de là.


- Il est venu aider Dahlia. De Suède.

L'ajout lui sembla ridicule : Matthew avait sans doute identifié le suédois. Préciser qu'ils avaient eu une relation lui semblait ridicule. Mais en ne disant rien, Sigrid avait la sensation tout aussi stupide qu'elle lui cachait quelque chose. Qu'elle n'était pas honnête. Et elle ne savait pas plus si le médecin était au courant des plans de sa sœur. Difficile à dire, mais sans en être sûre, elle ne voulait pas se lancer sur ce terrain glissant. Oui, mais lequel choisir, alors? Parce qu'il ne lui semblait pas y avoir de sujets de conversation facile à aborder. Qu'importe ce qu'elle choisirait, elle se retrouverait au mieux à devoir assumer ses pensées, au pire, engluée dans un marasme de non dit. Elle s'assit sur le canapé, et se prit la tête entre les mains, poussant un soupir.

- Il ne s'est rien passé entre nous.

Elle grimaça. C'était faux. Enfin...Vrai, pour le cas présent, faux pour la généralité. Elle s'embourbait. Vilainement. Sigrid en aurait pleuré de frustration, si elle n'avait pas considéré ça comme une perte de temps tout à fait impensable. A la place, c'est un grincement qui sortit de ses lèvres.

- Pour qui tu dois me prendre…

Une femme qui avait des envies, des besoins, et ne lui devait rien? Sa raison le lui dictait. Et c'était vrai. Mais elle aurait simplement tout donné pour que la situation dans laquelle ils étaient, tous les deux, ne se soit jamais présentée. Elle soupire de nouveau, et lui propose de s'asseoir.

- Axel est mon ex. On est séparés depuis 5 ans. Il n'y a plus rien entre nous.

Son honnêteté la perdrait. Elle se demanda quelle part d'elle disait la vérité pour ne pas risquer de compromettre un hypothétique et futur avenir avec le jeune homme. Quelle part d'elle s'accrochait à ses sentiments, alors qu'elle aurait dû continuer de les refouler, si elle avait été raisonnable.



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